Jeudi
Nous avons tous entendu parler de cette série sur Netflix, La Reine Charlotte : un chapitre Bridgerton. Je vous propose une petite histoire, inspirée par la musique et la série. Mais avant, quelques précisions pour la compréhension du texte à venir.
Le roi George se plaignait, entre autres, de douleurs abdominales aigües, de faiblesse musculaire et connaissait, comme dans la série, des épisodes de démence. Autant d’éléments qui ont mis les chercheurs sur la piste de la porphyrie. Il s’agit d’un groupe de maladies rares caractérisées par l’accumulation anormale dans le corps d’une molécule appelée la porphyrine. Les symptômes observés comprennent des douleurs abdominales aigües, des troubles neurologiques, des changements d’humeur, ou encore une faiblesse musculaire. Soit des symptômes très semblables, pour ne pas dire identiques, à ceux du roi George.
Nella Chebbah, journaliste cinéma et série.
Le premier bal de la saison reçoit la haute société londonienne, sous le regard avisé de la reine Charlotte. Comme chaque année, les mères ont mis tous leurs espoirs entre les mains de leurs filles avec l’espoir que l’une d’entre elles retiennent l’attention de la souveraine, devienne son diamant et trouve un mari.
Pour l’instant, la reine n’a retenu aucune des jeunes femmes, trop mielleuse, trop fine, trop sûre d’elle, trop… elle se contente d’observer leur comportement face aux éventuels prétendants et d’examiner leur souplesse sur la piste de danse.
Une rumeur éclate soudain pour s’arrêter tout aussi brusquement quand la grande porte s’ouvre avec virulence pour livrer passage… au roi Georges ! Les musiciens ont suspendu leurs gestes, ébahis par leur suzerain en chemise de nuit, de la même manière que tous les occupants de la pièce.
— Ma reine ! Où donc se cache ma moitié, crie l’homme avec impatience, tandis qu’il se déplace en scrutant chaque femme.
L’interpellée se fraie un passage jusqu’à lui et tend sa main gantée, avec grâce. Son époux la saisit et dirige sa bien-aimée aux pieds de l’orchestre auquel il réclame un air enjoué hors du commun.
La musique démarre, bruyante, rythmée, les mains se joignent, les robes virevoltent et les tissus se frôlent, les danseurs s’échangent, se serrent, on sautille, on s’enlace… Tous sourient et rient, essoufflés.
La dernière note met fin à l'engoument général, après avoir épuisé les forces du roi qui se déclare fatigué et salue sa reine.
D’un signe de tête, elle quémande l’aide des valets qui s’empressent autour du souverain, tandis qu’elle s’approche des instrumentistes.
— Reprenez, je vous prie, grimace-t-elle avant de retourner s’assoir sur son trône. Quelque chose d’un peu moins… énervant.
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