Le vestiaire des filles

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Comme tout les mardis après-midi depuis environ deux mois, j’attends dans cette salle. Aujourd’hui y a pas le vieux qui est toujours à l’autre bout, il est peut-être mort… Je suis un peu méchant avec lui nan ?

La porte du bureau s’ouvrit enfin :

— Bonjour Romain.

— Bonjour.

— Comment ça va depuis ?

— Super !

— Ah, c’est parce que tu étais chez Pierre ce week-end ?

— Possible.

— C’est que ça va mieux alors.

— Oui.

— Mais bref, continuons là où on s’était arrêté.

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Et tout le monde s’est remis à rire. Je m’était fait piéger, j’avais étais aveuglé, et m'étais fait avoir comme un con….

Le premier réflexe que j’ai eu a été de partir en courant. Sous les rires et moqueries des autres bien sûr.

Pendant toute la matinée, je n’ai pas eu de voisin de table, et les messes basses n’ont pas cessé

L’après-midi, nous n’avions que deux heures de sport. Quand j’ai voulu entrer dans les vestiaires, plusieurs gars m’ont bloqué le passage, et l’un d’eux dit :

— Tu vas où comme ça, ici c'est le vestiaire des mecs. Toi c’est en face, dit-il en montrant du doigt le vestiaire féminin.

— Aller, arrête tes conneries, dis à tes potes de me laisser passer.

— Tu crois que je rigole ?

— J’ai pas le temps de jouer, aller.

— Bon les gars, il n’a pas l’air de comprendre. On l’amène là où il doit être.

Deux m’ont pris par les jambes tandis que deux autres me prenaient les bras. Le mec qui avait donné l’ordre ouvrit la porte du vestiaire filles ce qui provoqua quelques cris de surprise, puis les autres m’ont jeté au sol et ont refermé la porte.

J’étais mort de honte. Je me suis relevé, et me suis dirigé tête baissée vers la porte. Au moment ou j’allais ouvrir la porte pour sortir, celle-ci s’ouvrit et dévoila le visage d’une prof de sport :

— Qu’est-ce que tu fous là !

Elle était devenue rouge, elle me prit par le bras et dit :

— Toi tu vas passer un sale quart d’heure ! Je t’amène chez le principal !

— Mais…Mais c’est pas moi qui suis rentré.

— C’est ça, c’est la vierge Marie qui t’y a poussé.

Au même moment les garçons sortaient du vestiaire, et rigolaient de leur coup.

Une fois arrivé au bureau du principal, la prof lui expliqua la situation, et vu sa tête j’allais pas en sortir indemne.

Le principal me fit entrer dans son bureau :

— Alors jeune homme, j’écoute.

— À quoi bon, vous me ne croirez pas…

— On verra, j’attends.

— Bon d’accord, J’allais rentrer dans le vestiaire garçon je précise, et là cinq gars m’ont empêché de rentrer parce que « ce n’est pas mon vestiaire ».

— Pourquoi disent-ils ça ?

— Parce que je suis gay…

— Ah je vois, je vais demander la versions des garçons qui ont fait ça, et celle des filles qui étaient dans les vestiaires. Tu peux partir, on te tiendra au courant.

— D’accord, au revoir.

Je suis retourné en cours de sport.

Deux jours plus tard je fus reconvoqué dans le bureau du principal.

— Ah Romain, alors j’ai eu les versions des filles et des garçons qui étaient dans les vestiaires , et elles s’accordent toutes…

— Ah vous me croyez du coup ?

— Laisse-moi finir, elles s’accordent toutes pour dire que tu es rentré volontairement dans le vestiaire des filles.

— QUOI !? Mais nan, c’est faux !

— Trente personnes disent le contraire, donc tu seras exclu une semaine, avec un avertissement et tu seras collé jusqu’à dix-huit heures tous les soirs pendant une semaine.

— Ce n'est pas un peu disproportionné ?

— Normalement tu n’as que l’avertissement et les trois jours d’exclusions, mais certains parents d’élèves ont menacés de porter plainte pour harcèlement sexuel. Alors soit on se prenait un procès soit on alourdissait ta sanction.

— Ah d’accord.

En rentrant chez moi, le lycée avait appellé mes parents. Mon père m'a foutu la raclée de ma vie. J’ai été interdit de sortie jusqu’à la fin de l’année.

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­— Bon, on a bien avancer, mais c’est l’heure. Donc on se revoit la semaine prochaine même jour même heure.

— Y’a pas moyen de mettre un autre jour ?

— Oui, aucun souci mais pourquoi ?

—Bah c’est l’anniversaire de Pierre, et il veut absolument que je sois là.

— Ah je comprends mieux, donc mercredi seize heures ?

— D’accord.

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