Chapitre 73 (les succubes)
– Je ne parviens pas à croire que tu aies envoyé cette intrigante d'Abrahel se mêler à l'affaire !
– Ne t'agite pas tant, Lilith. Iluth est prise dans les filets de l'homme. Il nous faut la sortir de ce mauvais pas.
– Vraiment ? Avons-nous donc des comptes à rendre ? Ai-je des comptes à rendre ? Je suis la reine du deuxième cercle, Samaël, je suis sa reine et je ne te permets pas d'envoyer mes servantes où bon te semble lorsque je suis absente. Le jeu est souverain, ne t'en mêle donc pas !
– Calme-toi, aimée. Je suis régent du deuxième cercle, en ton absence ; les succubes sont mes sujets au même titre que les autres démons. En ce qui te concerne, Iluth, Abrahel et les autres sont tes sœurs, non tes servantes, bien que tu sembles souvent confondre les deux.
– J'ai donné ce défi à Iluth et à elle seule !
– Il ne me sied guère de la voir condamnée par la mesquinerie de ma compagne.
– Tu n'as pas le droit !
– J'ai tous les droits, maudite femelle ! Cela me porte peine de devoir te le rappeler une fois de plus.
– …
– C'est cela, calme-toi et tais-toi. J'en ai assez de balayer les miettes de tes fureurs derrière toi. Je suis ton suzerain, Lilith ! Que tu le veuilles ou non, c'est ainsi. Fais donc profil bas, cela te changera, et va te frotter à un humain crasseux comme tu sais si bien le faire, au lieu de venir me distraire.
– …
– Disparais, aimée. C'est assez. Et mande-moi Asmodée. J'ai à parler avec le vieux succube ; ces derniers temps, il est de meilleur conseil que sa reine.
– … Que dois-je lui dire ?
– Calme cette voix de vipère, ta langue va finir par fourcher. Dis-lui qu'Abrahel a fini de tâter le terrain. C'est l'heure ; nous allons pouvoir observer la stratégie qu'elle a mise au point pour triompher de l'humain.
– Bien, sire.
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