Premier soir à Marienbad

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Le taxi avait éprouvé les pires difficultés pour arriver à Roissy mais Victor avait pris ses précautions. Il était parti très en avance comme il faisait toujours pour les déplacements importants. Dans ces cas-là, il sacrifiait le café et le petit déjeuner en famille.

Lorsqu’il était parti, les enfants dormaient encore mais c’était une habitude, une sorte de marqueur social pour bien montrer qu’ils vivaient différemment. Tout s’était bien passé la veille avec eux et il avait su les rassurer sur l’avenir de leurs projets qui malgré tout lui paraissaient toujours aussi nébuleux et quelque peu foutraques. Á son retour, il les aiderait à mettre de l’ordre dans tout ça . Ce serait un bon moyen pour resserrer les liens familiaux. Ils s’étaient montrés presqu’affectueux en montant se coucher. . Comme d’habitude, ils n’avait fait aucun commentaire sur son absence.

Sa femme avait préparé sa valise avec le plus grand soin et fait l’effort de se lever comme chaque fois qu’il devait partir plus tôt que prévu. Malgré des yeux un peu cernés, elle s’était montrée aussi souriante que d’habitude et l’avait rassuré sur les prochains jours. Elle profiterait de son absence pour rattraper quelques épisodes des séries Netflix et sortirait avec ses copines. Oui, le faits le confirmaient jour après jour, malgré les pensées parasites, il avait fait le bon choix.

Il n’avait pas jugé utile de lui parler d’une éventuelle mutation. Il valait mieux attendre d’avoir fait ses preuves dans la tourmente qui s’annonçait et surtout attendre des informations plus précises. Le Big Boss et son hiérarchique constituaient à leur manière un couple infernal dont il fallait se méfier.

Le vol pour Prague n’affichait ni retard ni annulation. Il eut le temps de déjeuner sur place, de lire son journal et arriva même en avance à l’enregistrement. La file d’attente était déjà longue et il eut le temps d’examiner les autres passagers. Parmi ceux qui patientaient entre des familles bruyantes et des groupes de touristes, il y avait probablement quelques participants au séminaire. D’après la liste des participants, il y avait cinq français dont il n’avait jamais entendu parler et quelques belges. Il serait en bonne compagnie.

L’avion accéléra en bout de piste et il se cala contre le dossier au moment du décollage. Même habitué aux voyages aériens, il éprouvait toujours une certaine appréhension. Une fois parvenu au-dessus des nuages, il ouvrit le livre froissé qu’il avait retrouvé au fond du tiroir où il dormait depuis tant d’années. Le marque-page était toujours là. Pourquoi le lecteur inconnu s’était-il arrêté à cet endroit avant de l’abandonner ? Avait-il lui aussi pris un train qui l’avait emporté vers son destin ? Il essaya à nouveau de découvrir le sens profond du film. Le vol n’était pas très long mais il eut le temps de somnoler et de se revoir sur le quai froid et humide de la gare.

Il avait emporté le dossier rouge où il classait ses notes au cours de ses déplacements. Avec quoi allait-il le remplir au cours de ce séminaire sans intérêt ?

Les piliers de l’Entreprise vacillaient et pour la première fois depuis longtemps, on avait choisi de ne pas le mettre tout de suite en première ligne. Elle n’avait pas dépensé une petite fortune pour son séjour sans une bonne raison. Il croyait de moins en moins à l’hypothèse du rideau de fumée. La vraie raison devait être plus sérieuse, raison de plus pour ne pas décevoir les attentes. Il avait compris depuis longtemps que pour grimper dans la hiérarchie, il fallait toujours être top, quelque chose lui disait que cette fois, il devrait être au-dessus du top. Régis devait certainement se poser les mêmes questions, mais ça ne devait l’empêcher de prendre du bon temps. Peut-être devrait-il l’imiter ?

Déjà les paysages de Tchéquie sortaient des nuages et l’avion descendit vers le Vaclav Havel Airport. Il eut à peine le temps d’apercevoir la masse grise et confuse de Prague. Il se leva, les jambes un peu engourdies et se dirigea vers la porte. Une jolie blonde au sourire parfaitement au point lui souhaita un bon séjour. Un petit homme sec et nerveux le précédait. Il vérifiait sans cesse la fermeture de son attaché-case. L’intuition de Victor se confirma dans le minutes qui suivirent. Il participait au séminaire.

Tous les aéroports se ressemblaient et celui-ci ne faisait pas exception à la règle. Un homme attendait les participants avec une grande pancarte rédigée en plusieurs langues dont le japonais. Le hiérarchique avait vu juste, l’Asie était dans le coup. Un groupe se formait peu à peu, constitué de gens qui commençaient à se regarder avec des sourires crispés. Certains, qui s’étaient déjà rencontrés, se retrouvaient avec l’enthousiasme chaleureux de vieux amis. Plusieurs autobus attendaient qui furent rapidement remplis. et Victor s’installa près d’une fenêtre avec la conviction qu’il n’aurait pas à redouter la solitude. Le petit convoi démarra et quitta l’aéroport.

Comme il le redoutait, l’agité monta avec lui et lui jeta un regard complice de mauvais augure. Deux français perdus au fin fond de l’Europe centrale étaient fatalement destinés à sympathiser. Victor se perdit dans la contemplation de la campagne tchèque, parsemée d’affiches publicitaires rédigées dans une langue incompréhensible. Le paysage lui parut sans grand intérêt. Á part le mythe romantique attaché à Prague, comment pouvait-on avoir envie de venir dans ce pays ?

Ses pensées revenaient obstinément vers Anne. Où était-elle ? que faisait-elle en ce moment ? Était-elle déjà venue dans ce pays ? Il n’arrivait pas à l’imaginer avec des enfants. C’était un point qu’ils n’avaient jamais abordé. Cela aurait-il changé quelque chose ? Les mains posées sur son attaché-case, empli de cartes de visites et autres documents improbables, il se laissait emporter vers l’hôtel. Il regarda discrètement les autres passagers. Beaucoup semblaient prendre très au sérieux leur participation à ce luxueux foutage de gueule.

Il allait pouvoir suivre sans état d’âme les conseils de sa hiérarchie dont le côté Big Brother semblait tout prévoir. Trois jours à ne rien faire ou presque, tous frais payés, récompensaient la peine qu’il se donnait au quotidien. Loin de l’Entreprise, il avait l’impression, plus que d’être en vacances, de faire l’école buissonnière . Il rédigerait tout de même une note de synthèse. Il ne fallait pas être pris en défaut. Jamais !

La présence de quelques asiatiques lui rappela la promesse à peine voilé du hiérarchique. Que valait-il mieux ? L’Asie ou New-York ? Il sentait bien incapable d’y répondre et encore moins de parler au nom de sa famille. Il se laissa bercer par cette promesse encore fugace. Habituellement, il détestait les périodes d’attente mais là, malgré une perspective peu réjouissante, il se sentait bien. Pourquoi chercher des complications, alors que tout était simple ?

Dans la stratégie de l’Entreprise, il était un pion majeur qu’on mettait en réserve pour mieux le replacer ensuite sur l’échiquier. Il consulta sa messagerie. Son manager lui souhaitait une bonne arrivée et confirmait qu’il n’y avait rien de nouveau. Après avoir un long moment passé à regarder défiler un paysage qui n’avait rien d’exotique, il repensa au film et d’autres images lui revinrent en mémoire. Il ouvrit le livre à l’endroit signalé par le marque-page s’attarda longuement sur une photo où l’on voyait un immense parc en perspective. De minuscules silhouettes étiraient leurs ombres mais les arbres qui bordaient les allées n’en possédaient pas. Ce parti-pris esthétique avaient dès la sortie du film provoqué de nombreux débats qu’il n’était pas sûr de bien comprendre.

Il appela sa femme qui répondit immédiatement. Elle abrégea la conversation en lui expliquant qu’elle s’apprêtait à sortir. Les enfants sont partis elle ne savait pas où. Tu m’excuses, je finis de me préparer. Il raccrocha, habitué à ces échanges rapides qui parfois lui laissaient des bouffées d’insatisfaction.

Marienbad n’était pas une très grande ville et le chauffeur ralentit pour leur permettre d’apprécier son architecture. Elle avait miraculeusement échappé aux bombardements et offrait ses magnifiques hôtels particuliers que les participants eurent tout le loisirs d’admirer. Un asiatique, probablement japonais, sortit son appareil photo. Victor y vit un encouragement supplémentaire à profiter de ses vacances.

Il avait vu et revu les photos de l’hôtel. Pourtant, lorsqu’il descendit de l’autobus, il ne put s’empêcher d’admirer la façade parsemée de colonnes blanches et mangées par de hautes fenêtres aux bordures ouvragées. Un toit rouge vif entre les cheminées apportait un contraste saisissant avec le bleu du ciel .

Tout était prêt pour les recevoir. L’entreprise d’évènementiel méritait sa réputation. On sentait qu’en ce lieu il était malséant de parler argent et que les réclamations devaient avoir une certaine tenue. En haut d’un majestueux escalier de pierre qui avait accueilli plusieurs générations de grands de ce monde, les organisateurs attendaient, raides et dignes dans leurs costumes sombres, généraux d’une armée de serviteurs en livrées alignés dans l’entrée. Impressionnés, Victor et ses compagnons de voyage montèrent vers eux en silence.

Arrivé sur la terrasse, il découvrit une perspective immense de jardins à la française, entrecoupée de fontaines crachant leurs jets d’eaux. Un léger voile de nuages accentuait l’aspect romantique des lieux. Ce qu’il craignait arriva, un des participant fit allusion au film avec un fort accent belge. Quelques francophones renchérirent. Victor se garda bien de se mêler à la conversation. Il devinait que l’homme nerveux le suivait de près mais préféra ne pas tourner la tête. L’autre passerait bien assez tôt à l’offensive. Il frissonna à l’idée qu’à la fin du stage il soit obligé de poser pour une photo-souvenir. Bien entendu, les francophones se sentiraient obligés d’être côte à côte avec le sourire de rigueur.

Le dépliant ne présentait pas de photo de la salle de conférence mais vantait son acoustique et son ergonomie.

Il n’aurait aucune excuse pour ne pas être attentif. Il savait déjà que le nerveux arriverait parmi les premiers pour être bien en vue. Victor, lui se plaçait toujours sur le côté au deuxième ou troisième rang.

On les fit entrer dans un vaste salon où ils furent invités à se répandre dans des fauteuils de velours rouge. Le maitre de cérémonie avait le physique du rôle. Ses cheveux blancs et ses joues ridées contrastaient avec une démarche qui se voulait dynamique et son sourire de manager américain aux dents parfaitement alignées. Les autres costumes sombres se rangèrent derrière lui comme une garde prétorienne. Il s’adressa à eux dans un anglais d’une pureté oxfordienne.

— Mesdames, messieurs, soyez les bienvenus à ce séminaire consacré aux innovations et aux axes de progrès. Je ne doute pas de votre niveau de compétence dans vos sphère se responsabilité mais j’ai la faiblesse de croire que vous repartirez avec une vision neuve des grandes tendances sur les marchés mondiaux et leur évolution au cours des prochaines années.

Victor regarda l’homme nerveux, déjà assis au premier rang qui noircissait frénétiquement les première pages de son carnet. Il le soupçonna de rédiger ses comptes-rendus et de les relire avant de s’endormir. D’autres prenaient de notes de façon plus posée et certains filmaient comme pour une fête de famille. Des fantômes en grande tenue se croisaient dans les couloirs, occupés à des tâches mystérieuses.

— Ceux d’entre vous qui sont déjà venus peuvent témoigner de la qualité de nos prestations.

Il esquissa quelques directs et uppercuts dans le vide sous le regard fasciné de ses collaborateurs.

— Nous ferons en sorte que notre devise « We are the winners » soit plus que jamais la vôtre.

Victor regarda autour de lui. La plupart de ses voisins avaient adopté l’attitude attentive et respectueuse de ceux qui attendent que ça se passe.

« Désolé, mon vieux, je n’étais pas l’année dernière à Marienbad et je vois beaucoup plus de losers que de winners dans l’honorable assistance… Fais comme si j’étais pas là… »

— Quelques retardataires nous rejoindront demain matin avant le début de conférences. Parfois, la circulation des trains et des avions n’est pas aussi efficace que nous…

Il laissa s’éteindre quelques rires de complaisance.

— Nous allons maintenant vous remettre les clés de vos chambre avant de vous inviter à un buffet de bienvenue qui sera une première occasion de faire connaissance. Vous devez être fatigués car certains ont affronté plusieurs fuseaux horaires. Vous aurez quartier libre ensuite jusqu’au dîner servi à dix-neuf heures dans la pièce derrière moi. Puisque le temps le permet, je vous invite à profiter du parc, un des plus beaux de la ville, qui vous réservera quelques surprises. Vous avez également à votre disposition une salle de lecture avec la presse internationale et une audiothèque.

Chaque chambre est équipée d’une télévision multicanaux. Si vous rencontrez le moindre problème, nous sommes à votre disposition. Il y aura toujours quelqu’un dans le bureau que vous voyez à ma droite. Je vous invite aussi à consulter les document qui vous ont été remis. La première conférence commencera demain à neuf heures précise. Nous vous souhaitons un agréable séjours. Avez-vous des questions ?

Les participants se regardèrent en silence. L’organisateur se retira avec la satisfaction du devoir accompli escorté par les costumes sombres. On tendit à Victor une clé portant le numéro 102. Il but un cocktail et échangea quelques mots avec des voisins de hasard puis partit à la recherche de sa chambre. Après un parcours exempt de surprises il se retrouva devant une porte soigneusement lustrée au bout d’un couloir où les boiseries alternaient avec les tapisseries anciennes. Quelques bustes austères apportaient la touche de raffinement luxueux vantée par la documentation.

Sa chambre était telle qu’il l’avait imaginée. Vaste, claire avec un mobilier rétro qui s’harmonisait avec un décor digne des archiducs. Posée en évidence sur un bureau de bois où on était tenté de chercher les tiroirs secrets, une fiche rappelait le programme des réjouissances. La densité des sujets invoqués n’allait pas laisser beaucoup de loisirs aux néophytes. Victor, lui, devait se préparer à trois jours pendant lesquels il devrait faire semblant de s’intéresser en imaginant ce qu’il allait trouver à son retour. Il s’assit avec précautions sur le bord du lit, ouvrit son bagage et chercha des yeux les armoires qui se confondaient avec les tapisseries des murs.

La fenêtre donnait sur un labyrinthe végétal qui lui parut immense. Il se promit d’aller s’y perdre. Les allées du parc, droites et bordées de buissons parfaitement taillés, convergeaient vers l’horizon. Elles étaient désertes, ce qui leur conférait un aspect vaguement inquiétant. Il alluma la télévision, curieux de voir à quoi pouvaient ressembler les programmes tchèques. Quelques minutes plus tard, même sans doublage, il savait à quoi s’en tenir sur la qualité des jeux et des feuilletons. Il s’offrit une petite sieste avant le dîner.

Son Iphone était toujours muet mais il ne s’en inquiéta pas. Il ne se passerait peut-être rien de grave pendant ces trois jours et dans le cas contraire , il serait vite prévenu. Autant profiter du moment.

Il restait encore un peu de temps avant le dîner. La plupart des autres devaient consulter leurs messages pour se persuader de leur importance. Muni du précieux plan, il décida de jouer les explorateurs dans le labyrinthe végétal. Dans les allées désertes, on aurait en vain cherché une feuille morte. Son esprit rationnel qui ne laissait rien passer se heurtait à un sentiment étrange, qu’il n’avait encore jamais ressenti. Il avait l’impression d’être le seul habitant d’un palais endormi. Après avoir regardé autour de lui pour s’assurer que d’autres silhouettes se hasardaient à l’extérieur, Il se dirigea vers le labyrinthe et y pénétra en s’abandonnant à une délicieuse inquiétude. Il n’avait plus joué à se perdre depuis son enfance et se sentait d’humeur à défier le piège végétal. De chaque recoin, de chaque impasse, de chaque passage brusquement révélé pouvait surgir l’inconnu, l’inattendu, le danger, tout ce qui lui rappelait ses débuts dans l’Entreprise. Il avait su déjouer les pièges, surmonter les épreuves. Il s’en était sorti à la manière des loups et maintenant il faisait partie des chefs de meute.

Un vent froid venu de nulle part lui rappela celui qui lui fouettait le visage à Deauville tandis qu’il emportait ses rêves et ses espoirs. Il allait au hasard comme un bouchon porté par le courant sans chercher à s’orienter. Les interrogations revenaient comme une marée implacable. Pourquoi Marienbad réveillait-il un passé où l’amertume l’emportait sur le bonheur? Allait-il voir surgir un fantôme du passé ? Quelle serait sa réaction ? Ce genre de situation était fréquent dans les mauvais feuilletons. Il était souvent retourné au bord de la mer au cours des années mais n’avait jamais retrouvé cette nostalgie d’un passé où tout était possible.

Pour la première fois depuis longtemps, il commençait à être inquiet. Nul ne pouvait sortir de ce lieu. Le temps s’était arrêté. Un silence de tombeau régnait dans le piège qui s’était refermé sur lui. Il résista à l’envie de hurler et, sans que rien ne l’ait laissé prévoir, quelque chose frémit dans la muraille verte qui se déchira brusquement. Il était sorti. Un autre participant apparut. Ils s’étaient salués dans l’autobus puis avaient échangé quelques mots lors de l’apéritif. Que venait-il y chercher ? Quels démons intérieurs avait-il affronté ? Victor n’en sut jamais rien.

Il s’arrêta un long moment, pris de vertige, et s’appuya au socle d’une statue qui ne lui prêta aucune attention.

L’hôtel dont les fenêtres rouges semblaient le regarder, la perspective vertigineuse des jardins, rien n’avait changé, pourtant il avait l’impression de ne plus être dans le même monde. L’autre aventurier se hâtait vers l’hôtel et il le suivit d’un pas hésitant en se demandant si le temps et l’espace ne s’amusaient pas à lui tendre des pièges.

Il se souvenait de films où le héros basculait dans une autre dimension. Sa femme les appréciait beaucoup, lui un peu moins et il comprenait maintenant pourquoi. Quand le moment serait venu, il serait temps de lui parler de son éventuelle mutation. Ce serait peut-être l’occasion d’un nouveau départ.

Á l’intérieur, il ne croisa que des participants. L’hôtel avait probablement été privatisé pour le séminaire. Il était temps de se préparer pour le dîner.

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