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Une minute de lecture

C'est maman qui gardait la tontine des femmes du quartier. De l'argent qui avait été épargné durement. Il ne pensa pas aux conséquences. Il pensait aux résultats.

Il se servit, paya et fit entrer son téléphone dans la salle...

Lorsque le destin s'acharne sur toi, tu as rarement une issue. Et le destin s'était acharné sur lui. Il l'avait su après ces nombreux échecs au BAC.

La seule chose qu'il lui restait à faire après avoir pris les 150.000 F de la pauvre maman, c'était de trouver un moyen ingénieux de faire entrer son téléphone dans la salle de composition.

Il arrêta d'étudier pour se consacrer entièrement à l'élaboration d'un plan efficace. Et à la fin, il trouva. C'était simple, ingénieux et sans risque.

Le jour de la composition, il mit un cache-nez.
- Je suis très enrhumé, dit-il aux deux professeurs qui surveillaient l'entrée du centre de composition.

Le rhume, comme la lèpre, fait fuir. Mais il n'échappa pas au détecteur de métaux. Il tendit sereinement ses deux bras pour laisser les professeurs parcourir tout le long de son corps.

Le détecteur ne bipa pas.

- Et ce sachet, que contient-il ?

La question ne devrait même pas se poser. Le sachet était transparent, il laissait clairement voir les quelques cachets contre le rhume et le gros pain sucré. Il l'ouvrit quand même pour laisser vérifier le surveillant.

- Je dois prendre mes médicaments après. Il faut que je mange avant cela.
- Bonne chance !

Il avait passé l'entrée ! Avec son pain, et son téléphone fourré dans le pain.

Il avait du mal à y croire ! C'était tellement facile. La première épreuve commença. Trente minutes plus tard, il reçut intégralement la dissertation littéraire, le commentaire composé et le résumé de texte. La promesse était tenue.

Le pain sur ses genoux, il grignotait tout en l'ouvrant pour faire défiler sous son doigt tremblant l'écran lumineux du téléphone coincé entre deux miches de pain. Il copia sans réfléchir, en faisant attention aux mouvements du surveillant. Quatre heures plus tard, la sirène retentit et les salles vomirent les élèves pressés de rentrer chez eux.

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