James

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« Il est la voix de ma raison, celle qui me permet de ne pas sombrer dans la noirceur de ce monde, le mien. »

*****

— Nous sommes arrivés, Princesse, m’indique James.

J’adore quand il m’appelle Princesse. Cela me fait croire que je suis une personne importante, même si je suis persuadée du contraire. Qu’importe ! Se sentir aimée est la plus belle des choses en ce monde. Et même si James est un robot, sa voix est douce et me parait si humaine qu’il m’arrive, parfois, d’en douter. Je me tourne et lui fais un sourire.

— Merci. Tu sais si Papa est-là ? J’ai besoin de lui parler, c’est important.

J’entends des bruits sourds s’avancer et cela répond aussitôt à ma question. Mon père a cette fâcheuse tendance à marcher d’un poids mort. Et au rythme de ses pas, je me doute qu’il s’est chaussé pour sortir. Enfin, on va le vérifier. Ensemble. Je peux me tromper, personne n’est parfait. J’entends la poignée se baisser lourdement suivi du courant d’air qui s’engouffre dans la maison. Ce même courant faisant voleter mes longs cheveux qui m’indique qu’il a ouvert la porte, véhément. Je baisse les yeux machinalement pour ne pas croiser mon regard avec le sien. En effet, papa m’a souvent répété de ne pas le chercher du regard. J’ai toujours pensé qu’il était dérangé par ma cécité.

— Bonsoir, ma chérie, je sors ! Au fait, ta mère est encore sortie. Je reviendrai dans quelques heures.

Au timbre de sa voix, je ressens qu’il a l’air embarrassé, mais j’en ignore la raison. Comme toujours, je vais devoir attendre avant de lui annoncer la nouvelle apprise lors de ma balade journalière. Après, est-ce vraiment important de lui annoncer qu’une rumeur court sur les machines. Enfin et peut-être qu’il est déjà au courant.

— D’accord, passe une bonne soirée, lui lancé-je.

Un silence s’installe entre nous, le genre qui mettrait mal à l’aise chaque personne normalement constituée. Je passe outre et rentre dans notre maison.

— James, faudra qu’on parle ! interpelle mon père.

Au timbre de sa voix, je ressens de plus en plus une gêne. Aurait-il eu vent de cette rumeur ? J’espère qu’ils ne vont pas le vendre. James est tout pour moi, il me suit depuis mes sept ans. Il est comme le frère que je n’ai jamais eu.

— J’arrive ma Princesse. Je vais t’aider à te faire à manger, me dit-il avec une voix plus douce encore.

De plus en plus, nous sommes connectés. Enfin, c’est une remarque faite depuis seulement quelques mois. Surtout quand mes parents sont absents.

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