9H45
Je sais pars mes relations qu'elle comporte plusieurs laboratoires de prestiges dont ceux qui sous-traite et transforme la célèbre météorite, l’Héliophasite. Enfin, toujours est-il que j’aimerai bien faire quelques recherches sur ce petit con, histoire de lui véhiculer ma pensée. Je suis certain qu’il va se souvenir de moi. Je détourne mes yeux du quartier des affaires pour revenir à ma réalité. Quelle heure est-il ? Non pas possible 9 h 45. Mince, me voilà en retard. Je déteste être en retard, surtout pour ce type de rendez-vous !
— Conducteur ? Que se passe-t-il et pourquoi nous n’avançons pas ?!
Il se retourne et me fait un sourire.
— Madame, il semblerait qu’il y a encore des accidents, ou d’autres problèmes du genre. Si vous voulez je peux prendre la voie rapide, mais cette voie est onéreuse. Donc si vous payez, je peux faire un effort.
Il culoté celui-là, mais au regard de la situation comment refuser.
— Combien ?!
— Cent-quatre-vingts Tips coins, devrait assurer le passage au péage, la facture de révision. Vous savez, l’entretien d’un taxi coute ch…
— C’est bon pour moi !
Un son de bourse, retentit dans l’habitacle suivi d’une voix désincarnée.
— Monsieur Jong, vous venez d’êtes crédité.
— Parfait ! Maintenant, accrochez-vous !
Soudain, le taxi opère une ascension brutale qui me colle au siège. Enfin, je vais surement arriver à l’heure et pour une somme dérisoire. L'engin ralentit et s’arrête pour payer le péage. Puis il s’infiltre dans la voie rapide. Personne à ma droite, je m'aperçois que ce chauffeur est équipé rien qu’à voir son tableau de bord. Intéressant. Il pourrait m’être utile à l’avenir. Je m’incline vers lui pour lui demander son nom, mais une accélération me prive de mon souffle.
— Mack 1 dans cinq, quatre, trois deux, un… s’annonce dans les hautparleurs.
Je regarde de nouveau ma montre. Finalement, je serai à l’heure.
Pas beaucoup de circulation ce matin et tant mieux, j'arriverai plus vite. Tout va pour le mieux, je m’enfonce dans mon siège comme dans un lit douillet. Ce doux moment m'est coupé par un vrombissement énorme qui me fait sursauter de mon siège. J’eus peine le temps de me regarder à ma gauche que devant moi un engin rougeâtre nous dépassa à une vitesse folle. Le vrombissement se fit plus fort en encore quand de chaque côté du taxi deux motosoniques nous encerclaient. Je me demandais si ce n’était pas des motards désireux de faire la course.
Quand j’aperçois que l’un deux sort une arme de poing et me mit en joue. Mon sang se glace. Choquée. Je veux hurler, mais une manœuvre brutale m’en empêche. Sans attendre, le conducteur a augmenté les Gaz. Lui aussi a vu que l’un d’eux est armé. Et le chauffeur s’emballe de sa voix la plus grave.
— Bordel, mais c’est qui ces types !
Un rayon laser nous effleure suivi par d'autres.
— Les enflures ! Ils nous tirent dessus !
Je dois rêver ?! Le premier réflexe qui me vient est de m’attacher et serre des poings espérant que les force de l'ordre arrive au plus vite. Je vois au travers du pare-bises l’hôpital général. Je vais être en retard ! Quand, le vrombissement se fait plus fort encore. J’aperçois le motard s’extirper de sa moto. Non, ne me dites pas qu’il va sauter. À peine pensé, qu’il s’élance droit sur le côté gauche du taxi. L'impact est violent, le véhicule est secoué. Je hurle.
— Bordel. Ce n’est pas humain. Attends voir, c’est mal connaitre un fils de Jong !
Le chauffeur effectua une manœuvre violente entre les autres voitures. Le genre de vrille à faire dégueuler n’importe qui. D’ailleurs, en ce moment mon ventre se secoue avec tant force que des relents de vomi commencent à me prendre.
Lancé à la vitesse du son, c’est impossible que cet homme puisse s’en être sorti. Soudain des jambes noirâtres parent la visibilité du taxi. Je rêve. Le souffle court, le front trempé de sueur je tente de garder mon sang froid.
À voir comment le taxi penche… Non… il ne va pas oser. Je m’agrippe à ce que je peux et ferme les yeux.
— Accrochez-vous !
J’hésite à rouvrir les yeux, mais la peur se mêle à de la curiosité me rappelle et je finis par les ouvrir. On file en chute libre. Tout se passe très vite. Trop vite. Ce même laps de temps est accompagné, par les cris interrogateurs du chauffeur :
— Mais qui êtes-vous en réalité ! Donnez-moi votre Matricule !
À ce même instant, le taxi frôle un poids lourd qui percute le corps de l’inconnu accroché sur le capot. Effrayé, je lance un hurlement. Puis il reprend son interrogatoire de plus belle :
— Je ne peux pas vous aider si je ne connais pas votre Matricule, madame !
Je reste muette tout en observant que derrière, les motos ont réussi à nous suivre. Mon sang se glace et je commence à trembler des mains. Le conducteur s’agace et me harcèle sur mon identité. Je finis par lui répondre quand il ralentit son allure.
— Je m’appelle Bao Min ! hurlé-je, mais bordel, accélérez !
Aussitôt dit, il se retourne, les yeux gros.
— Min, de l’empire Min ? Merde alors !
L’instant d’après, il remet les Gaz. Je suis en nage mes jambes tremble, je suis bonne pour la douche froide ! Ma robe est trempée, et par-dessus tout, je suis poursuivi par des inconnus. Entre le connard et cette course poursuite, ma journée commence vraiment bien.
« Mode camouflage activé ! » annonce l’ordinateur.
Soudain, l’obscurité extérieure m’interpelle. Nous sommes rentrés dans une zone à risque de Calandra et les motos semblent ne plus nous suivre. On roule au pas les phares allumés et on rentre dans un garage. Le chauffeur se détache et se retourne :
— J’ignorais que vous étiez la fille de Tao Min ! Faut dire que je ne suis pas beaucoup la politique ! Moi c’est Jà Jong. Je ne sais pas qui vous en veut, mais ici vous serez en sécurité.
— J-j’ai la nausée…
La porte s’ouvre et je me vide mon petit-déjeuner. Quand je sors du taxi, mes jambes tremblent de plus belle, ma tête tourne et je m’effondre contre un établi. Paupières mi-closes, je me sens partir. Je vois Ja se précipiter sur moi et me secoue et me mettant des petites claques. Je n’arrive pas à entendre ce qu’il me dit.
Ma vue se trouble et avant de sombrer, je repense encore à ce connard comme s’il m’avait marquée au fer rouge. Sacrée matinée… Il e
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