Romarinade
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J'ai donné à mon chat que je voyais pleurant
La pâtée qu'il préfère aux tendres effilés ;
À ma stupéfaction, avec sa patte avant,
Il me l'a enterrée tout droit dans le plancher.
Puis il est parti, snob, avec la tête haute,
Pour ruminer tout seul sa triste déception,
Tout au fond du garage où il se rend sans faute
À chaque éclat de voix, à chaque punition.
Plus tard, il a sauté au bord du lavabo
Que j'essuyais moi-même avec un chiffon doux,
Et a miaulé d'un ton qui se voulait tout chaud :
"Maman, tu comprends rien, je veux un calinou !"
Et puis se propulsant d'un élan élastique,
Sur mon dos où il s'est installé ronronnant,
M'a mordillé l'oreille et dit, impératif :
"Laisse-là ton chiffon, je le veux MAINTENANT !"
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