Luge
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Nous avions autrefois un chaton minuscule
Au pelage de nuit, aux yeux couleur de lune,
Et portant sous son col, ainsi qu'un avocat,
Le blanc immaculé d'une écharpe de soie.
Il s'adonnait souvent à sa passion, la luge,
Sur la piste cirée de notre vestibule,
Couvé des doux regards de nos yeux attendris,
Comme un enfant espiègle dont le cœur sourit.
Il se précipitait, courant, sur ma pantoufle,
Et l'entraînait ainsi joliment dans sa course,
Sur un mètre ou sur deux, parfois jusqu'à la porte ;
Et puis lorsqu'il était fatigué de son jeu,
sur ce chausson tiédi, il s'allongeait un peu,
Attendant tout blotti, qu'un long sommeil l'emporte.
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