Daniel Twist (37)
Mardi 29 mars, 12h30.
Je viens de finir de manger, je suis tranquille, Wilson discute avec les autres, moi j'ai le nez sur mon assiette. Il reste un peu de sauce tomate. Je me lève pour la ranger, et je quitte la pièce commune. Il fait beau aujourd'hui ; j'ai envie de prendre l'air.
Pas mal de mecs sont dehors, le reste mange encore. J'ai vraiment l'impression que l'ambiance est plus calme depuis que Beckett est en isolement, loin de tout. Bien sûr, Boï emmerde des gens... Évidemment que je vais payer, mais pour l'instant il a pas encore prévu de me demander quoi que ce soit en échange de la faveur qu'il me fait.
J'espère que je me serai évadé avant que ça arrive...
Assis dans la cour de sport, je prends le soleil. Les yeux fermés, laissant seulement passer la couleur orangée de la lumière sur mes paupières, je réfléchis. A ce que je veux, à ce que je dois faire, à mes erreurs passées et futures... Puis une main se pose sur mon épaule.
Je sursaute et mets mes mains devant le visage en posture défensive, avant de constater que c'est Narcis. Narcis ? Aujourd'hui ? Je veux l'embrasser.
- Coucou champion, il murmure en souriant doucement pour pas être remarqué. Ça va ?
- Qu'est-ce que tu fais là ? je demande avec un énorme soulagement.
Depuis lundi matin il semble aller mieux. Je suis content, il a l'air de s'être reposé. Je me relève.
- J'vais voir le psy. Rendez-vous dans dix minutes.
- Ça nous laisse dix minutes, je lui murmure en lui passant devant pour rejoindre ma cellule.
J'entends son rire me suivre. Quand j'entre je prends pas la peine de refermer ; je me retourne aussitôt et j'attends de voir son pas franchir la porte. Apparemment il me suivait de près puisque je tombe nez à nez avec lui.
Je souris et entoure son cou, et je l'embrasse avec envie. J'entends son pied taper contre la porte, puis celle-ci se referme dans un petit clac.
- Si heureux, si heureux de te voir… je dis sans cesser mes baisers.
Il sourit sous mes assauts, les mains ancrées dans mon dos.
- Je veux te voir tous les jours Narcis... J'ai besoin de te voir tous les jours…
Je me serre contre lui.
- La semaine prochaine. J'ai pas encore regardé l'emploi du temps, mais on se verra forcément.
Il me sourit et m'embrasse encore une fois, tout doux.
- Mais en attendant…
J'embrasse son cou.
- En attendant... tu me dessines, il souffle, main sur l'arrière de mon crâne pour m'encourager à continuer le traitement.
- Je passerai tout mon temps à te dessiner… je lèche sa gorge. T'auras plus de place sur les murs de ta maison...
Sa peau a frémi sous ma langue.
- Tant mieux. J'ai toujours pensé à refaire la couleur des murs... il chuchote.
- Ils sont où mes premiers dessins... ?
Je mordille sa peau.
- Au-dessus de mon bureau. Les plus petits sont sous la plaque du meuble.
Son cou s'étire tandis qu'il parle.
- Mh…
J'apprécie la pression contre les lèvres, contre mes dents. Le sentir frissonner, respirer plus vite.
- Combien les ont déjà vu ? Ils se disent pas que t'es égocentrique ? je ris doucement.
- Trois. Je le suis un peu de toute façon, il fait en caressant ma chevelure.
- C'est vrai. Tu portes pas ton prénom si rare pour rien.
Je souris en descendant sur sa clavicule.
- Ouais, son rire fait tressauter sa peau. C'est vrai.
Je le renifle encore pour m'imprégner de son odeur. Depuis qu'il dort parfois avec moi, mes draps sentent un peu comme lui ; quand j'ai de la chance je peux percevoir ses effluves un instant... Je câline tout son dos, jusqu'à ses fesses. Il gigote et va poser son menton sur mon épaule, soupirant de bien-être. Je le fais doucement reculer pour qu'il prenne appui contre la porte.
- Ça va tes muscles ?
J'ai pas lâché ses fesses. Vivement que je leur fasse leur fête...
- Ça va. Ils sont anesthésiés. Tu les aimes, mes fesses ? il sourit en coin.
- Encore plus que je t'aime. Je pourrais pas vivre sans elles.
- Encore plus ?! Coquin. Et si je te les offrais plus ?
- Tu ferais pas ça parce que tu aimes trop que j'en prenne soin…
- Tu crois que t'en prends soin ? il rit.
- Non ? Tu me montreras !
- Te montrer quoi ?
Il chasse mes mains et s'appuie contre le battant de tout son dos.
- Comment prendre soin de toi. De ton corps. C'est bête, si on avait eu le temps je t'aurais sucé. Pour fêter ta venue.
Il éclate de son rire clair puis regarde rapidement sa montre.
- J'ai l'impression que t'aimes beaucoup ça, je me trompe ?
- Quand c'est toi c'est trop bien. Ça répare.
Son sourire s'agrandit au possible.
- C'est trop bien ? À ce point ? T'aimes à ce point l'avoir, petit coquin ? il murmure en rapprochant mon bassin jusqu'à le coller au sien par le biais de ses mains sous mes fesses.
Il est tout fier, tout heureux.
- Oui, j'adore l'avoir…
Je m'empourpre. Vraiment beaucoup l'avoir.
- J'adore que tu l'aies, il souffle sur mes lèvres avant d'y coller un baiser lent, rythmé de sensualité.
- J'ai trop envie…
Je couine contre ses lèvres. Il attend quelques secondes, puis il m'écarte.
- Il faut que j'y aille. Dernier délai.
Je passe ma main sur son sexe, et je serre un peu.
- Okay...
Son sourcil se lève alors que je parle.
- Qu'est-ce que t'essayes de faire, au juste ?
- Rien ? je relâche lentement la pression. Bon entretien…
- Ouais, il se marre. Peut-être qu'on se verra après.
Il s'époussette, fait un pas en avant puis se retourne et ouvre la porte.
- Essaye de rester loin de Casta. Si tu veux te faire sucer, branle-toi, il me lance, suivi d'un clin d'oeil, avant de disparaître.
Je ris. On a jamais reparlé de ce moment où Casta me faisait un câlin. Je me demande s'il est jaloux. Ce serait chouette...
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