15
Le chariot d’Apollon disparaissait lentement à l’horizon.
Persée demeurait immobile sur le pont de sa petite embarcation. Son sac à dos ne contenant que le strict minimum, ses papiers, de l’argent mortel et des drachmas, se trouvait à ses pieds. Sa main se glissa dans sa poche droite, ses doigts s’enroulant autour de son arme sous sa forme inoffensive.
La décision, elle l’avait apprise après de longs mots, plongée dans la tourmente. Annabeth avait rompu avec elle des mois auparavant ; bien que leur amour était profond, leurs expériences de guerre et la plus traumatisante d’entre elles, le Tartare, avaient mis en péril leur relation. Le cœur de Persée était en miette. La jeune femme avait, pourtant, tout fait pour essayer de garder le bateau à flot mais son ancienne copine avait déjà pris sa décision. Annabeth n’avait pas voulu essayer, préférant couper les ponts.
Quoique Annabeth avait pu dire à ses amis, plus personne ne voulait lui parler. Malgré tous les efforts que Persée avait pu faire au cours de ces derniers, comme si sa version des choses n’intéressait que les créatures marines. Et comme si cela ne lui suffisait pas, sa mère avait pris le parti de son ancienne copine. Paul soutenait sa mère alors celui-ci, non plus, ne lui parlait pas.
Le Tartare la hantait toutes les nuits. La jeune femme faisait des micro-siestes la journée pour récupérer.
Dix-neuf ans à peine, la voilà qui partait pour un long voyage. Elle avait confié trois lettres distinctes à une naïade. Celle-ci avait accepté de les garder le temps que les gens se rendent compte du mensonge. Persée ne voulait pas attendre bêtement que sa famille et amis réalisent leurs erreurs.
Persée avait délaissé toutes ses autres affaires dans la cabine numéro trois à la Colonie des Sang-mêlés. Au moment de partir, l'héroïne avait confié un message à Juniper afin que son meilleur ami ne se fasse aucun souci à son sujet.
L’obscurité engloutissait à présent les côtes new-yorkaises. Persée coupa la corde avec son épée, détachant son embarcation du ponton. Usant de ses pouvoirs, elle commença son voyage. Elle disparut à l’horizon. Sa tristesse, néanmoins, laissa une dernière trace, provoquant l'apparition d’une tempête. Celle-ci déferla sur l’est des États-Unis jusqu’au petit matin.
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Quand son embarcation s’approcha des côtes européennes, un voile épais, blanchâtre et remplie de magie ancienne l’accueillit comme une mère le ferait.
Persée installa un campement sur une plage grecque à l’abri des regards, manipulant la brume à son avantage afin que la présence demeure invisible. Mentalement, elle remerciait Hazel de lui avoir appris quelques manipulations. Entre les monstres, les quêtes et les guerres, la jeune femme avait du apprendre sur le tas. Elle aurait voulu apprendre la maîtrise de la brume avec Chiron.
Sa première destination était la Grèce. Elle souhaitait s’imprégner des paysages, de sa culture et de son histoire. La jeune femme s’apprêtait à visiter les tréfonds du Berceau des Dieux, en particulier les diverses cités englouties.
Au moment du repas que la demi-déesse acheta à un restaurant local, elle versa la meilleure portion de sa nourriture dans son feu de camp en offrande à son père, à Hestia et à Hermès. La nuit qui suivit fut similaire aux autres, alors vers trois heures du matin, Persée délaissa la surface pour visiter le fond marin.
Quelques créatures marines vinrent la saluer. La demi-déesse était comme un aimant puisque tous les habitants se tournaient vers elle pour lui souhaiter la bienvenue. Le langage local, différent de celui de la communauté du lac de la Colonie des Sang-mêlés, ne la dérangeait pas. Persée aimait apprendre les langues. La surface disparut quand l’obscurité l’engloutit. Toutefois, elle avait une vision infra-rouge lui permettant de voir — par contre, la capacité était seulement possible dans l’eau.
Ses yeux s’écarquillèrent légèrement en apercevant une silhouette imposante et humanoïde à quelques mètres d’elle. Mais elle disparut rapidement dans les ruelles de l’ancienne cité.
Persée se désintéressa de cette mystérieuse personne préférant se focaliser sur son exploration. Quelques sirènes vinrent à sa rencontre. Celles-ci vivaient encore dans ces lieux avec diverses autres espèces.
Les bâtisses étaient collées les unes aux autres, leurs formes s’empilaient et se rassemblaient, et leurs couleurs brillaient sous l’eau. De petites fenêtres permettaient une vue sur des tunnels à peine éclairés. Les chemins se distinguaient par des plantes marines disposées sur chaque côté. Des lianes pendaient aux façades ; elles s’enlaçaient et s’illuminaient. La cité s’allongeait au fil des routes, se plongeait jusqu’au Cimetière des Dieux Marins, là où Persée pouvait apercevoir d’immenses silhouettes de pierre. Elle leur accorda une offrande.
« Tous les chemins mènent à Rome. »
Dans le cas de cette cité, ils menaient au domaine de Pontos.
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Bizarrement, Persée revit la personne, assise près de son campement, après être remontée à la surface. Pourtant son apparence était similaire à un certain dieu que la jeune femme avait affronté par le passé.
— Je lui ressemble beaucoup, je sais, souffla l’inconnue en grecque. Et tu te demandes comment cela fait que je puisse explorer de tels lieux ? Je suis une descendante de Pontos.
Persée cligna des yeux, surprise.
— T’es célèbre par ici. C’est grâce à toi que les Dieux s’intéressent à nous, ici.
— Comment ça ? Tu n’es pas…
— As-tu déjà entendu des demi-dieux du continent européen ? Il est rare que les demi-dieux américains s’aventurent ici, dans les confins de l’Europe.
— Comment ça ? bredouilla Persée, confuse.
L’inconnue s’immobilisa puis se frappa le front :
— J’y crois pas… Je ne me suis même pas présentée. Moi, c’est Lilith.
Persée contempla la jeune femme assise près de son feu de camp éteint. Grande et imposante, comme les autres enfants d’Arès, Lilith possédait de longs cheveux bruns attachés en queue de cheval. Ses yeux, par contre, étaient le reflet de l’océan.
— Enchanté.
Les deux jeunes femmes restèrent longtemps silencieuses. Elles appréciaient la compagnie de l’une et de l’autre. Puis Lilith vint troubler le moment en proposant à l’enfant de Poséidon si elle souhaitait prendre un verre, ce que Persée accepta.
La soirée se composa de longues discussions sur les dernières guerres, accompagnée d’une bouteille d’alcool et de la nourriture locale. Persée apprit que sa nouvelle amie faisait un tour de l’Europe et voulait d’ailleurs partir en Asie. Celle-ci proposa, par ailleurs, d’être son guide si jamais elle venait à accoster en France, ce que la fille de Poséidon accepta avec un grand sourire. Le lendemain, les deux femmes décidèrent de voyager ensemble.
Persée appréciait Lilith. Il y avait une sorte d’aura autour de l’autre jeune femme qui l’attirait comme un aimant. Comparé à ses autres frères et sœurs aux États-Unis, Lilith se distinguait aisément par son attitude plaisante. En l’espace de quelques heures, Persée avait noué un lien, certes fragile, avec Lilith et voulait l’approfondir.
Leur décision de voyager ensemble, cependant, comportait une période d’essai.
Quand elles eurent découvert les merveilles de Grèce au cours des quatre premières semaines tout en explorant les fonds marins, elles décidèrent de se rendre en Espagne. Les semaines se succédèrent, tout comme les monuments et endroits spéciaux de l’Europe. Les deux jeunes femmes continuaient d’apprendre à se connaître.
Éventuellement, Lilith mentionna la dernière fois qu’elle avait été en couple :
— Il s’est avéré que c’était une relation à sens unique. La garce était une espionne à la solde des Titans.
— Que lui est-il arrivé ? demanda Persée à son amie.
— Elle a eu l’ordre de me tuer car aux yeux de l’ennemi, je suis une menace, révéla Lilith, les yeux plongés dans l’immensité du ciel. Elle n’a pas réussi ; je l’ai maîtrisé, capturé, envoyé à la citadelle.
Persée fronça les sourcils à la mention de la citadelle. Cependant, elle n’eut pas le temps de demander ce que c’était parce que Lilith continuait de parler.
— Elle a été emprisonnée en attente de son jugement, toutefois, elle a réussi à s’enfuir grâce à d’autres traîtres. On a appris à ce moment-là qu’elle détenait, supposément, des informations concrètes sur notre mode d’opération. Ce qui s’est révélé faux plus tard. Je me suis interposée devant quelqu’un qu’elle comptait tuer… Elle n’a pas survécu.
La fille de Poséidon n’avait pas besoin de plus de précisions.
— J’ai fait le deuil de cette relation. Cela n’a pas été facile. Je l’ai aimé, je l’ai soutenu, j’y ai laissé une part de mon âme…
Persée enroula ses bras autour des épaules de son amie en réconfort.
— J’ai été en couple, dit soudainement la jeune femme dont les yeux reflétaient la mer. Mon ancienne copine a été ma meilleure amie. Nous avons été ensemble sur les mêmes quêtes. Nous nous sommes mis en couple. Nous avons traversé des épreuves toutes les deux. Je suis tombée avec Ann… elle dans les confins du Tartare par amour… Annabeth m’a quitté, prenant la décision de tout arrêter à cause de nos cauchemars… Elle a pris la décision, je n’ai pas eu mon mot à dire. J’ai tout fait pour que cela ne s'arrête pas. Je ne lui en veux pas… Par contre, je ne comprends pas pourquoi ma famille et mes amis ne me parlent pas. Je ne sais pas ce qu’elle leur a dit. C’est comme si j’étais la méchante dans l’histoire.
— Quelle bande d'enfoirés ! hissa Lilith, une teinte de rage contenue dans sa voix.
— Personne ne veut m’écouter. Même ma mère fait la sourde oreille. J’ai essayé pendant un temps mais…
— Tu es partie pour prendre soin de toi.
— C’est ça ! confirma la demi-déesse, soulagée.
— T’as bien fait.
Leur bateau s’arrêta en plein milieu de l’océan. Les deux femmes sautèrent dans l’eau, se laissant emporter par les courants de plus en plus rapide dû à l’arrivée imminente d’une tempête. Elles descendirent, s’éloignant rapidement de la surface et s’enfonçant dans la noirceur.
Leur embarcation se dirigea vers les côtes japonaises.
Il existait autrefois une citadelle appartenant à de puissantes créatures connues sous le nom de dragon. La cité avait été d’ailleurs construite dans l’air, quelques siècles avant l’arrivée de l’ère des Titans. Suite à un désaccord avec ces derniers, le peuple des dragons avait décidé de cacher leur territoire dans les profondeurs de l’océan. Peu de documents mentionnaient ce pays en dehors des quelques connaissances que Olympus avait pu grappiller ces derniers siècles.
Persée avait entendu parlé de cette citadelle engloutie par son demi-frère, Tyson. En préparation de son voyage, Persée avait écrit une liste des destinations qu’elle voulait visiter. Lilith avait révélé avoir également entendu parler de la citadelle. La demi-déesse avait un avantage conséquent par rapport au reste du monde, dû par une particularité dans son héritage, elle avait une capacité que personne d’autre ne pouvait avoir. Un pouvoir qui lui permettait, entre autre, d’apercevoir les énergies et d’interagir avec la planète. Certains la surnommaient sänger, d’autres disaient qu’elle était une Gardienne et quelques personnes pensaient qu’elle était une menace.
C’était d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles Lilith avait décidé de faire un tour du monde.
Les deux femmes n’avaient pas de plan en tête. Il avait été seulement décidé que Lilith menerait l’expédition. Elle nageait en tête, le regard troublé comme si elle se trouvait en transe, et Persée la protégeait. Elles n’étaient pas à l’abri d’une attaque de monstre.
— Par là ! fit Lilith, pointant un trou.
En s’approchant des bords de ce dernier, elles observèrent pendant un temps sa profondeur. Les plongeuses continuèrent en descente, découvrant une autre partie mystérieuse des fonds marins. Elles ne croisèrent aucune créature marine.
C’était un long tunnel où quelques fleurs aquatiques s’illuminaient toutes les trois secondes. Il possédait de nombreuses grottes où des poissons plus ou moins larges s’y réfugiaient.
— On vient d’entrer dans un nouveau domaine, murmura Persée à son amie.
Au fond se trouvait un second tunnel qui s’étendait sur cinq kilomètres. Elles rasèrent les murs par peur de rencontrer quelque chose d’immense. Les passages étaient impressionnants au niveau de la taille. Elles se rendirent rapidement compte qu’elles venaient d’entrer dans un dédale.
— Regarde, c’est une entrée du Labyrinthe, pointa Lilith, s'attardant quelques minutes devant.
— Ça ne m’étonne même plus.
Il leur fallut quelques heures pour trouver la sortie au dédale de couloirs. Elles débarquèrent aux portes de la Citadelle sous-marine, qui étonnement n’était pas sous l’eau.
C’était une immense grotte où l’eau jaillissait de petites embouchures. Elle scintillait, et quelques créatures dansaient dedans. Persée et Lilith restèrent ébahis devant l’entrée de la citadelle. Celle-ci se distinguait en forme de demi-lune. Ses immenses bâtiments s’élevaient, se collaient aux autres et les couleurs s’assemblaient. Des minerais étincelaient, apportant des raies de lumière dans les rues de la cité.
— Les dragons ne sont-ils pas censés être des dragons ? se demanda à haute voix Persée.
— C’est le cas, répondit une voix profonde. Nous avons, néanmoins, la possibilité d’avoir une forme humanoïde.
Les deux demi-déesses se tournèrent vers leur interlocuteur. C’était une personne mesurant deux mètres cinquante, possédant une touffe de cheveux couleur sable et des yeux d’un bleu étincelant. Une cicatrice se dessinait au travers de son œil gauche.
— Je suis Meai. Votre présence m’a fortement troublée. Je n’aurais jamais pensé que des demi-dieux seraient les premières personnes à nous trouver.
— Persée Jackson, se présenta la fille de Poséidon. Et voici, Lilith.
— Quand on sait où regarder, où sentir, c’est facile de vous repérer. La partie la plus difficile est d’y accéder.
— Oh… Un prâtle ? Vous n’avez encore rien vu. Suivez-moi, il serait préférable de parler quelque part mieux qu’ici.
Meai n’était pas n’importe qui, songea Lilith. Il invita les deux jeunes femmes au cœur de sa demeure, la plus impressionnante dans toute la citadelle.
Meai s’installa sur un immense canapé doté de pierres lumineuses. Les deux femmes se placèrent en face de lui. Un sourire charmeur arborait ses lèvres.
— Nous interagissons très peu avec le monde extérieur. Nous avons communiqué des informations à diverses personnes dans nos contacts, sans pour autant révéler la véritable nature de celles-ci.
— Donc, ce que Olympus sait à votre sujet est totalement faux. Quelle est la véritable histoire de cette cité ? questionna Lilith.
— Les Titans souhaitaient que nous les servions. Ils se croyaient supérieurs à nous. Ils se délectaient de leur puissance. Le Royaume des Dragons a refusé et la guerre a commencé. Cette citadelle, comme vous le saviez, faisait auparavant partie du ciel. J’étais à peine un bambin quand le dévoreur de gosses a attaqué mon lieu de naissance. Un incident est survenu alors, emportant l’île dans les tréfonds de l’océan. Mon peuple a fait croire aux Titans qu’il avait délaissé le ciel pour se cacher dans les profondeurs.
— Ce n’est pas le cas alors, souffla Persée, étonnée.
— Je n’étais qu’un bambin alors je ne pouvais pas faire en sorte que l’île revienne dans le ciel. Quand j’ai grandi suffisamment, c’était déjà trop tard ; nous étions tous accoutumés à cette vie-là. Notre maison est belle, n’est-ce pas ? C’est resté ainsi.
— Quant est-il du Royaume des Dragons ? demanda Lilith.
— On nous croit mort depuis tout ce temps. Je pense qu’il a déménagé en dehors du voile qui sépare notre monde à un autre, répondit le roi, une pointe d’amertume dans sa voix.
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Il s’avérait que Meai était en contact avec Pontos, bien que leur dernière conversation remontait à plusieurs siècles.
Les deux demi-déesses prirent quelques heures pour permettre au Roi des Profondeurs de se mettre à la page. Meai fut surpris de constater que les Titans avaient failli conquérir le monde. Il s'intéressa aux deux jeunes femmes, en particulier à leurs héritages divins.
Le calendrier était bien plus court que celui du reste du monde. Il y avait six mois au lieu de douze. Meai proposa aux deux femmes de rester en sa compagnie pour les six prochaines années draconiques. Qu’elles acceptèrent en échange de pouvoir s’imprégner de la culture et l’histoire du royaume.
La relation entre les deux jeunes femmes s’améliora au fil des mois. De simples amies à meilleures amies. Sous l’aile de Meai, les demi-déesses visitèrent la citadelle et ses environs, rencontrant de nombreuses personnes généreuses et impressionnantes. Peu à peu, elles comprirent l’intérêt du Roi. Il s’avérait que celui-ci n’avait pas de compagnon destiné comme ses congénères alors il cherchait la ou les bonnes personnes pour avoir une ou plusieurs progénitures.
Assurer la descendante était très important pour les dragons.
Persée commençait finalement à bien dormir. Entre sa thérapie impromptue grâce à la sollicitation de Meai et sa relation grandissante avec Lilith, les cauchemars s’effaçaient peu à peu. Elle en oublia même l’amour porté à Annabeth, se concentrant sur celui qui naissait entre Lilith et elle.
— Et ça prend combien de temps une grossesse draconique normalement ? questionna Persée au Roi.
— Trois années draconiques… donc, 1 an et demi.
— Comment vas-tu t’y prendre ? demanda Lilith après avoir notée sa réponse.
— Il vous faudra coucher avec moi une année.
— Sexe pendant six mois… marmonna la fille d’Arès en écrivant.
— Et pour la naissance ? continua Persée sous le regard perdu du Roi.
— Je peux vous donner un livre dessus. Par contre, c’est écrit en drâkj.
— Parfait, dirent les deux femmes en même temps.
— Vous acceptez ? demanda Meai, les joues rouges.
Elles acquiescèrent.
Ainsi, un contrat eut lieu entre les trois individus.
Le dragon, au bout des six années draconiques, les emmena à la surface aux abords des côtes japonaises afin qu’elles puissent continuer leur voyage.
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Un voyage se terminait. Et un autre commençait. Persée sourit, son regard perdu dans les vagues s’abattant sur les côtes normandes.
La première année de voyage avait été riche, en particulier grâce à sa copine, Lilith. Les trois années suivantes, en compagnie de Meai, leur avaient permis d’étendre leur relation et d’approfondir leurs connaissances, notamment concernant leurs pouvoirs.
— Je ne veux pas rentrer, souffla Persée.
— Victor disait : « L’existence humaine est faite de dépouillements successifs et les choses de la vie, comme les ondes de l’océan, se composent et se décomposent sans cesse. »
— Victor, qui ?
— Hugo.
— Ils me manquent, en particulier Grover…
— Te cherchent-ils ? Depuis que nous sommes revenus, tu n’as reçu aucun appel Iris et les rares lettres que tu as envoyé n’ont jamais eu de réponses. Si tu veux vraiment leur parler, j’ai un pote, fils d’Héphaïstos, qui peut me fournir des téléphones sécurisés.
— Non, non… Partons en Angleterre comme prévu, Lilith.
Lilith soupira mais acquiesça. Elle se pencha vers la demi-déesse, capturant ses lèvres dans un tendre baiser. Persée le prolongea longuement. Les langues dansèrent et s’embrasèrent. Les mains caressaient, glissaient le long de la peau et les vêtements commençaient à s’oublier.
Au crépuscule, leur amour rayonnait.
Avant leur départ pour l’Angleterre, les deux femmes passèrent à la Cité de Drôöik, en plein milieu du territoire des Elfes Noirs, où la plupart des demi-dieux vivaient. Lilith présenta son ami, Victor, à Persée. Le fils d’Héphaïstos leur vendit alors deux téléphones derniers cris qui possédaient toutes les options d’un téléphone normal avec une protection anti-Monstre.
— Au fait, Lilith, ton père est passé par là, fit l’homme, fouillant ses tiroirs à la recherche de deux coques de protection enchantées afin que le téléphone ne prenne pas l’eau.
— Quand ça ?
— L’année dernière. Il te cherchait.
Victor se tourna vers Persée :
— Apparemment, ton père te cherche. T’as un message à faire transmettre ?
— Une lettre.
Le demi-dieu hocha la tête. Il invita les deux femmes à passer les trois prochains jours chez lui puisque le festival du Berceau Grec s’apprêtait à commencer. De plus, Victor comme beaucoup d’autres amis à Lilith, souhaitait passer du temps avec celle-ci et sa nouvelle petite amie.
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Père,
Il paraît que tu me cherches.
Qu’ai-je fait pour mériter toute la colère de ma famille et de mes amis ?
Je n’ai plus rien à faire là-bas. J’ai trouvé ma véritable moitié et repris le contrôle de ma vie.
Si tu veux me parler, viens me trouver en Angleterre.
Persée.
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