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En charmante compagnie
— « Pour moi, la Louisiane a toujours été un endroit hanté. Je suis persuadé que les spectres des esclaves, des Indiens Houma et Atakapa, des pirates, des soldats confédérés, des fermiers d'Acadie et des belles des plantations sont toujours là dans la brume. Je suis persuadé que leur histoire n'a jamais été correctement contée, et que tant qu'elle ne l'aura pas été ils ne trouveront pas la paix. » James Lee Burke, lut à voix haute Clark, assise dans la bibliothèque du manoir, ignorant la charmante inconnue qui l’observait depuis l’autre côté de la pièce.
— Par ici, des abominations s’éveillent la nuit, à la recherche de sang frais, de chair délicieuse… Et tu sais pourquoi ?
— Tu ne vas pas me laisser tranquille ? grommela Clark en fermant son livre.
— Loin de là. Tu devrais t’y intéresser vu que c’est ta famille qui a commencé tout ce merdier en ne remplissant pas un contrat avec Apollo.
— Comme le Dieu de la médecine, le soleil, le savoir… ?
— La peste va de paire avec ses domaines.
— Seul Dieu existe, déclara Clark, firme dans ses convictions.
Dehors, le ciel bleu dessina un nouveau chaos incitant la population à se hâter chez eux. D’immenses nuages noirâtres chassèrent le soleil. Des éclairs se mirent à tomber s’approchant de plus en plus de la maison de Clark. Celle-ci sursauta quand les vitres des fenêtres dans la bibliothèque explosèrent.
— Grossière erreur, chaton, souffla l’inhumaine.
— Comment ça ? Dieu..
— Si tu continues sur cette lancée, je te couperais la langue, chaton.
— Tu es complètement folle ! Dieu, seul, existe ! Arrête tes délires de dégénérés !
Clark voulut continuer sur sa lancée, cependant, sa colocataire apparut abruptement en face d’elle, un air mauvais dessiné sur son visage. Sa main droite s’enroula autour de la gorge de la jeune adulte puis son bras s’éleva. Clark mit ses mains sur celle de l’inhumaine espérant de se défaire de son emprise.
— Chaton, j’ai bien l’impression que tu ne sais pas grand chose. Je vais t’aider… Normalement, je ne le fais pas gratuitement… mais comme j’ai racheté la dette de ton clan, cela ne sert à rien de te faire payer.
La vision de la jeune adulte se tourna vers la pénombre.
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