Raymond-Prométhée était un chercheur, un savant qui avait pour mission de plaire à son maître. Il faut bien comprendre qu’à cette époque, il n’y avait pas encore de laboratoires de recherches. Sans blouse blanche pour indiquer son métier de chercheur diplômé, il ne pouvait donc procéder que de manière très empirique, progressant pas à pas sur le dur chemin de l’Inconnu avec des moyens préhistoriques.
Il décida donc, nécessité oblige, de ne travailler qu’à petite échelle. En effet, se lancer dans des recherches intersidérales l’aurait obligé à une masse de travail absolument impossible à gérer. Sans compter que Mister U continuait de déconner tout seul dans son coin.

Pour commencer, Raymond initia une série de petites expériences faciles à contrôler, à modifier sans grand effort, voire à supprimer. Certains résultats méritèrent parfois de prospérer quelques millénaires, voire quelques millions d’années.
Globalement, rien de positif ne sorti vraiment de tous ces travaux préliminaires, faut bien admettre ! Ne perdons pas de vue, quand même, que la Recherche Fondamentale ne trouve souvent de débouchés que bien après des découvertes fantastiques.
Et il n'est pas interdit de croire que cette réflexion ne sera pas lourde de conséquences dans le Futur...

Plus tard, il aggloméra quelques cailloux qui gravitaient sans but précis dans l’Espace, les roula sous ses aisselles pour en faire des boules bien rondes, qu’il perfectionnait avec amour entre ses grosses mains calleuses. L’exercice n’était pas simple, aussi lui fallut-il s’y prendre à de nombreuses reprises. Il abandonnait souvent ses échecs entre les nuages gazeux laissés par quelques explosions de supernovas ou recrachés par d’immenses anti-trous noirs qui poussaient un peu partout sans prévenir. C’est ainsi que naquirent sans le vouloir bon nombre de systèmes planétaires. Ce n'étaient que quelques boules rocheuses gravitant les unes autour des autres, ou plusieurs centaines de satellites qui se percutaient dans le plus parfait chaos, constituant d’immenses planètes qui, pour certaines, s’enflammaient pour devenir soleils.

C’est ainsi que la lumière fut.
Et Raymond trouva que c’était bien.
Il y voyait vachement mieux !

Et ces photons lumineux lui permirent de constater qu’il avait à sa disposition plein d’ingrédients qu’il serait facile d’unir. Il réuni alors une grande quantité de roches ainsi que de nombreuses substances invisibles qui, une fois combinées, permettaient de protéger son boulot un peu plus efficacement contre les comètes et autres étoiles filantes que Mister U continuait de lui balancer, au fallacieux prétexte qu'il s'emmerdait toujours comme un rat mort.

Raymmond appela ces nouveaux résultats du nom rigolo de " planète". Fut la combinaison d'un plat sorti de l'évier, bien propre qui serait alors la contraction de "plat" et "net" ? Personne ne le saura jamais, pense-t-on dans les milieux autorisés.

Quoi qu'il en soit, et dans le cadre d'une riposte calme aux méchants agissements de U, Raymond eut l’idée de concevoir une substance souple mais incompressible, volatile en cas de chaleur intense mais récupérable dès que la température baisse, au point de se transformer encore en une sorte de roche temporaire si la froidure devenait vraiment trop intense. Elle présentait surout l'étrange capacité d'absorber beaucoup de l'énergie des projectiles qui percutaient ses planètes toutes fraîches.

C’est ainsi que Raymond créa l’Eau.
Et Raymond trouva que c’était bien.
En plus, ça se mélangeait bien avec le Pastis, fruit d’une de ses innombrables expériences abandonnées.

Raymond avançait donc dans ses recherches. Avec patience, à force d’efforts et de tâtonnements, il avait même fini par nourrir l'idée d'une céation qui pourrait plaire à son maître, pour sa plus grande gloire et son plaisir…