Chapitre 2 : Les Frères Hoods

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La porte en forme de triskèle se volatilisa dans un chuintement cristallin. Au-dessus de leur tête, un Karistal facetté projetait des éclats stroboscopiques, qui les contraignit à lever les bras pour s’en protéger.

Soudain, Enlil et Kieran, sur le qui-vive, activèrent leurs chakras respectifs, des effusions vives d’éclats mouvants, pulsant à une fréquence presque insoutenable. Mais avant qu’ils ne s’emportent, Warren, en une impulsion instinctive qui surprit même ses propres sens, projeta sa volonté, unissant les énergies des trois. Enlil et Kieran vacillèrent, leur élan se brisa net. Warren tint fermement le contrôle.

Partagé entre la surprise et une pointe de fierté qu’il ne tenta même pas de cacher, l’aîné lâcha :

— Hé, c’est quoi ce tour de force ? Depuis quand tu peu nous brider ?!

Kieran se décala, son attitude traduisant une question implicite. Warren, immergé dans l’instant, laissa échapper une nuance d’orgueil fugace qui n’échappa à personne.

— Premièrement, ce n’est pas une attaque. C’est un système de reconnaissance par chakra, une sorte de scanneur tellurique. Et deuxièmement… disons que je viens de le découvrir en même temps que vous.

Les scintillements vifs se retirèrent pour qua le gemme irradie d’une teinte rosée délicate. La plateforme sous leurs pieds, en suspension parfaite, s’imposa dans leur perception, entourée de neuf tube imposant. Apparamernt dans son élément, Warren continua à les épathé :

— Regardez ces flux, ces connexions : ce n’est pas juste un mécanisme. C’est vivant, presque organique, capable de réagir instantanément à la moindre variation de nos chakras. Qui aurait pu imaginer une telle merveille ?

Alors que ses compagnons haussaient vaguement les épaules, Warren s’accroupit et posa une main sur l’estrade. La surface ondula sous son contact, telle l’eau d’un lac troublée par une pierre. Un frisson intense lui parcourut le bras, réveillant une lucidité étrange. Il inspira profondément, et une compréhension instinctive, presque étrangère, s’imposa à lui : une connaissance qui défiait même ses talents de sorcier aguerri.

— Ce système…

Pointant les tube, il ajouta :

— Vous pensez que ces structures pourraient être… des coffres-forts ?

Plongé dans une réflexion intense, Warren déambula lentement sur la plateforme d’arrivée, effleurant les reliefs discrets qui la parcouraient. Ses mouvements précis s’arrêtèrent lorsqu’il tomba sur une empreinte incrustée, à peine visible sous la lumière diffuse.

— Attendez une seconde… murmura-t-il.

Afin de confirmer sa théorie farfelue, c’est plus ordonatif qu’il ne l’aurait voulue qu’il demanda :

— Kieran, pose ta paume ici.

Bien que sceptique, il obéit. Rien ne se produisit. Enlil tenta à son tour, mais l’empreinte resta inerte. Warren s’avança alors. Dès le contact, trois des tubes révélèrent leur véritable apparence :

— Rubidium. Émérite. Saphiron. Ces colonnes… elles contiennent quelque chose d’unique qui nous est destiné. Ce lieu résonne avec mon chakra !

— Donc, tu nous dis qu’on est scannés par un truc technomagic et que toi, tu es soudain le passe-partout ? Intéressant, ironisa Enlil.

avec une pointe de curiosité, Kieran demanda :

— Et les autres colonnes, qu’est-ce qu’on en fait ?

— Peut-être qu’ils sont pour d’autres Darck, hasarda le génie, un brin pensif.

Très intéréssé, Enlil demanda :

— Très bien, et on fait comment pour les déverrouiller ?

Warren plissa les paupières, absorbé, tandis qu’une pulsation électrique animait ses phalanges. Il scruta l’Émérite, pesant chaque contour, avant de projeter une décharge qui pulvérisa la cible. Des fragments dispersés s’éleva un voile teinté de vert, oscillant, presque irréelle.

Il avança pour s’en emparer. Lorsque le tissu effleura son épiderme, une pulsation parcourut ses nerfs, mais il ignora la brûlure qui se résorbais déja. Refusant l’échec, il se concentra et se lança à nouveau. Cette fois, il saisit fermement l’étoffe qu’il placa sur son crane avec déférence. Tandis qu’il établissait ce lien, une tempête d’images et de concepts inconnus inonda son esprit, mêlant exaltation et douleur. Et enfin tout revint à la normal, il ne faisait qu’un.

Préssé, Enlil balança sa flamme sur le tube de rubidium. Une étoffe rouge s’en échappa. Dès le contact, il fut submergé par des visions d’astres dévorés, d’éruptions cosmiques. Il chancela, mais ne recula pas. Quand l’énergie se calma, le tissu rouge s’était ajusté à ses épaules.

La glace de Kieran heurta le Saphiron, déclenchant une éruption bleutée d’un froid saisissant. Lorsqu’il l’approcha, une déferlante de gel l’ébranla. Des visions de paysages figés et de pics immaculés s’y inscrivirent, ponctuées par le hurlement d’un vent implacable. Ses forces vacillèrent, mais il maintint sa position, refusant de céder. L’épreuve atteignit son apogée avant qu’un calme inattendu ne s’installe. La brûlure intense s’estompa, laissant place à une fraîcheur chargée d’une sérénité étrangère. Le tissu bleu se posa sur son crane :

— Incroyable. Je n’ai jamais ressenti une telle plénitude !

— Ouais, c’est fou, acquiesça Enlil.

Sans préavis, la plateforme vibra sous leurs pieds. Tout l’espace se contracta en un point unique. En un battement de cœur, les colonnes disparurent et les frères se retrouvèrent dans une nouvelle pièce. La transition, bien que brève, leur avait laissé un goût d’adrénaline mêlée d’émerveillement.

Au centre de cette salle inconnue, Zargua trônait sur une banquette drapée de soie amarante. Sa posture théâtrale et son sourire énigmatique les accueillirent sans mot, son regard semblant déjà prévoir leurs questions et hésitations.

— Enfin, vous voilà ! Vous avez pris votre temps ! Je commençais presque à croire que le chemin vous avait oublié.

Enlil répliqua :

— Disons que ce Palais a un sens de l’orientation particulier.

Elle se leva, ses bracelets tintant doucement, et s’approcha des trois hommes.

— Oh, mais regardez-moi ça… ces capuchons ? dit-elle amusée. Vous êtes désormais les Administrateurs de La Création, on dirait.

— Et qu’est ce que cela implique ? s’impentienta Kieran. et d’ou viennent-il ! Comment peuvent-il être tissé a partir de nos ames.

— Un jour, vous croiserez Tom Ford et vous comprendrez… mais moi, je n’étais pas là. Je… écoutez, soyons clairs. Je ne peux pas répondre à vos questions, même si je le voulais. Votre mère et vous… vous vous en êtes chargés en me forçant à signer… de mon sang.

Un éclat inhabituel la traversa. Une fraction de seconde, la peur fissura son masque de maîtrise absolue. Elle se détourna, essuya une larme, puis redressa le menton et, d’une assurance retrouvée, enchaîna :

— L’Univers est désormais vôtre, mes chers. Chaque acte, chaque intervention pour réécrire l’histoire s’adaptera avec justesse dans le fil du continuum espace-temps.

Warren plissa les yeux, observant cette fragilité éphémère, presque irréelle. Une pensée s’imposa à lui, lourde et troublante : jusqu’où faudrait-il aller pour briser une femme si puissante ? La faire vaciller au point de lui arracher ce contrôle absolu qui faisait sa force ? Et s’il obtenait ce pouvoir, que deviendraient-ils ? Serait-ce le début de leur chute dans la tyrannie ? Elle fit s’évaporer leurs capuchons dans une brume dorée. L’aîné haussa un sourcil, visiblement agacé :

— Tu pourrais demander avant de faire ça, non ?

— Je préfére voir vos jolis minois. Et si vous en avez besoin, il vous suffira d’y penser.

Elle marqua une pause, croisant les bras :

— À partir de maintenant, en dehors du Sultanat, vous êtes les Frères Hood. Personne, et je dis bien personne, ne doit apprendre vos véritables identités. Sinon, autant dire adieu à vos places quand la boucle sera bouclée !

Elle s’arrêta, laissant ses mots flotter.

— Et si nous échouons ?

— Alors tout recommencera, encore et encore, jusqu’a que vous réussisiez.

L’aîné croisa les bras, prétendant une indignation feinte :

— Nous ferons ce qu’il faut. Mais j’espère que tu as raison… Ces pouvoirs, à quoi devons-nous vraiment nous attendre ?

Zargua leva un sourcil, le mystère voilant brièvement ses traits :

— Vous le saurez bien assez tôt. Chaque chose en son temps, mes chers Frères Hood.

D’un tapotement, elle activa le Karistal scintillant à son poignet. Quand elle le plaça sur un piédestal émergeant du sol, des écrans holographiques s’élevèrent autour d’eux. Les projections dévoilèrent des schémas stellaires complexes et un globe central qui pivotait doucement, représentant un cosmos vibrant, toujours en mouvement.

Warren, fasciné, se précipita vers la sphère triedimensionelle :

—  C’est un dispositif de contrôle ? Mais… pourquoi n’en avons-nous jamais entendu parler ? Comment ça marche ?

Zargua s’approcha calmement et posa une paume sur le trône.

—  Mon cher, C’est le centre de controle du Sultanat, un bijou unique qui danse avec la courbe temporelle de ses propriétaires.

Enlil fronça les sourcils.

— Oui, confirma Zargua. Passé, présent et futur sont une unique et même chose ici. Tout ceci sera ton œuvre Warren, tout comme le dispositif vous ayant fournit les capuchons.

Ebahi, il fit volte-face.

— Tu veux dire que… je suis censé inventer ce procédé ?

Zargua aquiessa et ajouta :

— Pas censé, mon cher ! Tu vas l’inventer ! Ce que tu vois là, c’est juste une preview ! Une projection bling-bling de ton propre génie dans ce grand show cosmique !

Connectant sa conscience au système, Zargua bascula la tête en arrière avec un soupir digne de Madonna. Ses paupières se fermèrent. Lorsqu’elle les rouvrit, ses iris flamboyaient.

— Attention, mes chéris, Maman connecte son génie !

Les holoécrans clignotèrent. Happé par le spectacle, Warren tendit la main vers l’un :

— C’est incroyable ce melange de technologie et magie… et pourtant, ça parait si familier… Qu’est-ce que ça veut dire ?

Mais la Régente resta muette. À la place, la représentation photonique d’un sorcier apparut. Des chaînes noires parcourues d’inscriptions pernicieuses pulsaient à ses poignets et à ses chevilles, bloquant sa magie.

Zargua focalisa son attention vers Warren :

— Voici Kader, le dernier de la lignée du clan oublié. Ce sont eux qui veillent sur l’une des trois régalias sacrées, suivant les ordres de Kishar. Dans votre version, il n’a jamais été libéré, il n’a donc jamais pu rejoindre Khalarie.

— Ok et en quoi le liberer va-t-il changer quoi que ce soit !

— Il est le caillou dans la mare, celui qui défie l’existence elle-même. Toucher à son histoire, c’est lancer un ricochet imprévisible, des ondes qui ébranleront notre propre réalité.

— On pourrait simplement s’emparer de la régallia et la transmetre a qui de droit, avança Kieran.

— Prenez garde ! Votre statut vous prive d’agir directement. Vous ne pouvez qu’influencer les acteurs de l’histoire. En clair, vous êtes les scénaristes d’un blockbuster cosmique, et pas les héros.

— Et si on brisait cette fichue règle ? lâcha-t-il.

— Tsunamis, tremblements de terre, déchirures spatio-temporelles, pluies de grenouilles… Bref, des choses vraiment charmantes.

Elle tourna son attention vers Warren :

— Va, darling ! Libère Kader de la forteresse des Néotolc !

— Pourquoi moi ? Kieran est le maître de la glace, il ferait bien mieux que moi là-bas !

Enlil se tendit et lacha :

— Tu sais parfaitement qu’Elysior détecterait illico sa présence, tout comme la mienne !

D’une manière qui défiait toute logique, le benjamin semblait invisible aux sens de l’ennemi, évoluant tel un spectre dans un plan inaccessible, là où aucune perception ne pouvait l’atteindre.

— Et pourquoi maintenant ? On a vu les nôtres mourir, nos univers disparaître, dévorés par une chose qu’on ne comprend même pas. On a été brisés, réparés de justesse… Sérieusement, ça suffit ! Je n’ai pas dormi depuis des semaines, je tiens à peine debout.

Enlil se tourna vers zargua et décida :

— Il a raison ! Tu nous as déjà montré nos appartements en 2021. Si je comprends bien, ils doivent toujours être là, exactement comme on les a laissés.

Zargua feignit une moue offusquée, mais dès que les garçons lui tournèrent le dos, son masque se fissura. Une excitation incontrôlable l’envahit, et elle ne put s’empêcher de sautiller légèrement :

— Mon cher daddy, tu m’as tellement manqué !

Consciente que l’heure de dévoiler sa véritable nature ne viendrait qu’au tome 3, la Régente se redressa, inspira profondément et activa les écrans. Immédiatement, les étoiles s’emballèrent. Des nébuleuses tourbillonnantes s’entrelacèrent en arabesques éthérées, irradiant des teintes inédites, tandis que les silhouettes des galaxies dansaient autour d’un axe invisible. Puis, peu à peu, le panorama céleste se recentra, convergeant avec précision vers une sphère bien connue : la Terre, en février 1965.

Les continents et les mers se dévoilèrent, teintés de nuances bleutées et dorées, avant qu’un zoom abrupt ne fixe le Sahara, où Safia Darck, Reine de la magie, rendait son dernier souffle. À ses côtés, Farouh Darck, son héritière et futur grand mère de la Trinité, prête à embrasser sa destinée, affrontait la situation avec l’assurance imposée par son rang. Pour l’instant, tout restait figé, mais bientôt, Warren déclencherait le vraix cours de l’histoire.

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