Dans le fond du grenier, j'ai trouvé une vieille boîte en carton recouverte de poussières. Elle devait être là depuis des années voire des décennies. On pouvait imaginer, vu sa grandeur, qu'elle avait été une boîte contenant une paire de bottes. J'ôte délicatement le couvercle qui n'offre aucune résistance.

Comme sur une fiche bristol, je lis :

« Quantum potes, tantum aude ».

« Aie de l’audace autant que tu le peux ».

Dessus se trouvent 5 décorations militaires, dont la médaille des évadés.

Il y a également une carte postale avec inscrit au dos :

"Bien cher Père
Je pars aux armées ce soir comme aumônier d’un détachement d’armée avec d’autres aumôniers très gentils. Je ne puis vous dire où je vais, mais je ne vois aucun danger grave immédiat. Voici 1000 francs puisqu’on m’a remboursé mes frais d’équipement. Cela couvrira largement ce que j’ai coûté au couvent, en septembre en particulier – Cela vous aidera. Voici le mot reçu à ce jour du père affichez mon adresse à la porte de la chapelle à bientôt moral excellent (sic). Je vais aller respirer un peu de l’air natal, je crois. Bon courage. Affections à tous."

Et dans le fond du carton, il y a un cahier qui a pour titre « La Dame Blanche », je commence ma lecture :
« Les chefs de la Dame Blanche rencontrèrent Christian Allaire et furent impressionnés par l’intelligence et la ferveur patriotique de ce jeune homme. Cette rencontre providentielle leur permettait d’envisager la création du poste d’observation. »

« J’ai été attiré par Christian Allaire aussitôt que j’ai vu ce jeune homme de vingt ans, trapu et athlétique avec des yeux flambants d’enthousiasme. En quelques mots, il me raconta son histoire. Il avait déjà achevé une partie de son noviciat quand il sentit une forte envie de s’échapper du territoire occupé, pour rejoindre l’armée de son pays. Il me raconta les difficultés qu’il avait rencontrées lors de son voyage jusqu'à Liège. »

Je vous laisse et je continue ma lecture...