Chapitre 17 Weekend avec Michelle

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Nous partîmes le soir tard et arrivâmes en plein milieu de la nuit, vers trois heures du matin. Cela me rappelait les escapades de ma jeunesse : pour un Bordelais, aller au ski en un weekend relevait toujours du même exploit au niveau des horaires. Michelle, bien que plus jeune et censée être plus en forme que moi, passa la moitié du trajet à dormir. Sur le siège du passager d’abord, mais à la première occasion, elle changea pour la banquette arrière. Conduire seul pendant des heures ne fut pas de mon gout, et le lendemain, je lui en fis le reproche au réveil. Je n’aurais pas dû, car cela mit une mauvaise ambiance pour le reste de la matinée. Un mauvais calcul, car vu ce que je devais lui annoncer, j’aurais dû au contraire faire en sorte de la mettre dans de meilleures dispositions.

Vers une heure de l’après-midi, nous descendîmes au village où je connaissais un des meilleurs restaurants de la vallée. Une cuisine traditionnelle, simple, mais avec de bons produits, dans l’ambiance chaleureuse d’un chalet en bois. Nous nous installâmes sur le balcon. La table, petite pour deux, offrait cependant une vue panoramique extraordinaire et un air pur que tout citadin vient chercher dans ce genre d’endroit. Le soleil brillait dur ce jour-là. Michelle, rayonnante de plaisir, me paraissait magnifique.

Après l’apéro, la bouteille de vin rouge d’Irouleguy et les armagnacs en guise de digestif, à la fin du repas l’ambiance était plutôt détendue. J’en profitai pour entamer la conversation qui me permettrait de dévoiler d’un trait tout ce que je m’étais promis de lui révéler.

― Michelle, j’ai pas mal de choses à te dire. Et ce weekend est une bonne occasion pour en parler.

― Vas-y, qu’est-ce qui se passe ? demanda-t-elle, le visage tout à coup empreint d’inquiétude.

― Ne t’inquiète pas, je dois juste t’expliquer un peu mieux ma situation. Uniquement pour que tu la comprennes et que tout soit plus simple entre nous.

― Tu t’es remis avec ta femme, c’est ça ?

― Mais non, pas du tout, que vas-tu imaginer ! C’est à propos de mon travail, de ma situation à l’université, c’est tout. Laisse-moi t’expliquer, plutôt que faire ce genre de supposition.

― Ok, vas-y, je préfère ça.

Je lui détaillai l’ensemble des causes qui m’avaient contraint à me lancer dans la poursuite secrète et illégale de mon projet. Elle put enfin comprendre ce que ce Russe aux manières de mafieux avait à voir avec moi. Elle resta cependant dubitative devant tout ce qu’elle venait de découvrir.

― Bon, je comprends mieux, au moins tes horaires, et puis que tu sois toujours occupé. Mais moi, là-dedans, j’occupe quelle place dans ta vie ?

― C’est exactement pour cela que je t’en parle, j’aimerais que tu sois partie prenante. Pas dans le projet lui-même bien sûr, mais au moins à travers notre relation.

― Je ne comprends pas bien : que veux-tu que je fasse exactement ?

― Eh bien, le premier point, c’est qu’apparemment cela ne te pose pas de problème de savoir que je travaille dans l’illégalité. C’est déjà rassurant, car ça aurait pu être un motif de dispute. Ensuite, eh bien… En fait, je te demande surtout d’être compréhensive. C’est surtout ça, oui, compréhensive pour mes horaires, mon emploi du temps, mon manque de disponibilité pour nous. Mais cela ne durera que quelques mois, après tout redeviendra normal.

― Mais je ne comprends pas bien, tu veux en arriver où exactement avec cette machine ? C’est quoi ton objectif au niveau de la recherche ?

― Bon, je vais essayer de simplifier. Effectivement, tu as le droit de comprendre. Babette est un programme d’intelligence artificielle tout ce qu’il y a de plus classique. Un réseau de neurones capable d’apprendre par lui-même. Il en existe déjà beaucoup pour des applications variées. Mais pour Babette, l’objectif, c’est d’apprendre ce qu’on pourrait appeler « la culture humaine ». Sa différence réside dans la puissance du calculateur que nous utilisons et les modules d’apprentissage innovants que nous allons mettre en place. En gros, elle sera capable d’apprendre mieux et plus que toutes les I.A. jusque-là. Elle manipulera une immense quantité de données pour qu’il puisse en naitre des « idées » nouvelles. Bon, cela parait un peu livre de science-fiction bas de gamme, là ! Mais c’est très sérieux. L’objectif est que Babette sache répondre à n’importe quelle question que se posent les humains. Et si possible, qu’elle aille jusqu’à répondre aussi à des questions qui sont encore sans réponse pour nous.

― Vous voulez en faire un cerveau humain, c’est ça ?

Je m’attendais à cette question, j’avais l’habitude d’y répondre. À force, ma façon de présenter le sujet finissait d’ailleurs par être un peu orientée pour qu’on finisse par me la poser.

― Non, pas du tout. La grande différence entre l’I.A. et la pensée humaine n’est pas tant la façon d’apprendre, ou les connaissances. La différence principale, c’est que l’I.A. ne peut pas avoir de sentiments. On pourra la gaver autant qu’on veut de données scientifiques, historiques ou même philosophiques et psychologiques, elle n’aura jamais de sentiment.

― Et comment en êtes-vous surs ?

― Parce que nous l’avons créée et nous connaissons sa nature. Ce n’est qu’une entité logique. On peut en faire une intelligence rapide et performante, avec une mémoire astronomique qui lui permet de raisonner ou même de réfléchir. Mais les sentiments sont liés à des sensations, un ressenti ; cela appartient ou est intimement lié à la chair. Les sentiments viennent de l’expérience sensorielle du monde. Ils sont sans aucun doute liés à la culture, aux connaissances, à l’expérience de l’individu, mais pour naitre et exister, il leur faut aussi une expérience sensorielle du monde. Les sentiments sont le mariage des deux. Ils ne peuvent pas naitre d’une simple somme de connaissances ; comme ils ne peuvent pas naitre non plus d’une simple analyse sensorielle du monde. Il leur faut les deux.

― Alors ta machine est privée de capteurs, elle n’a pas de vidéo ni de micro ?

― Si bien sûr, elle peut en être équipée, mais cela ne change rien.

― Si elle a des capteurs, alors elle a comme une expérience sensorielle du monde, non ?

― Il nous faut à la fois sentir le monde et sentir notre propre intérieur. Le sentiment nait de la comparaison intelligente, liée à notre culture, de ces deux sensations.

― Et les capteurs ne lui suffisent pas à faire cette comparaison ?

― Non, je te le répète, il faut aussi qu’il ait une expérience sensorielle intérieure, pas seulement des capteurs externes.

― Mais elle peut aussi capter ce qu’elle a à l’intérieur, non ? Cette I.A. est bien connectée à tous les éléments internes de la machine, c’est toi-même qui viens de me dire que tu as passé des semaines à mettre en place cette relation !

À ce moment, je trouvai Michelle géniale, je sus pourquoi je pouvais parfaitement en tomber amoureux. À chaque fois que j’avais déroulé cette même interprétation, on m’avait toujours fait la remarque que « j’avais bien expliqué » et ainsi je m’assurais d’avoir simplement convaincu mon interlocuteur. Je ne parle pas d’une conversation avec d’autres chercheurs spécialistes du domaine avec qui, bien sûr, les réflexions sont d’un tout autre niveau. Non, je parle des non-spécialistes, de ceux qui ont assez de culture pour comprendre, mais pas suffisamment d’intelligence pour critiquer. Michelle, elle, avait su pousser la critique plus loin que toutes les autres personnes avec qui j’avais pu débattre de l’aspect humain de l’I.A.. J’avais pourtant eu l’occasion de développer le sujet dans des salles de conférence d’un public nombreux, mais je n’avais jamais croisé quelqu’un d’aussi pertinent. Bon, peut-être mon jugement était-il altéré par les sentiments que je lui portais déjà. Il n’empêche que je devais me fendre d’une explication plus complexe que d’habitude.

― Je n’ai pas vraiment défini « l’intérieur », mais effectivement cela aurait pu être l’intérieur du corps ou de la machine. En fait, je parlais de l’intérieur de l’esprit. Un ami, chercheur en sciences cognitives, a fait tout un travail sur ce thème. Il travaillait sur l’implémentation des caractéristiques de l’esprit humain dans un logiciel. Il définissait l’esprit comme le milieu intérieur de la pensée, l’analogie du milieu intérieur pour le corps au sens de Claude Bernard. L’esprit serait « le milieu intérieur d’un corps qui contiendrait la pensée ». C’est pour cela que j’ai pris l’habitude d’appeler cela l’intérieur. Selon mon ami, l’esprit se forme à partir de deux grandes sensibilités primordiales, la douleur et le plaisir. Ces deux grandes formes de sensibilité sont à l’origine des sentiments de haine pour la version active de la douleur, et de la peur pour sa version anticipatrice. De même, du plaisir dérive le gout, voire de l’amour dans sa version active et le désir dans sa forme anticipatrice. La douleur et le plaisir seraient en fait des formes dérivées de la sensibilité interne liée à la survie. La faim, la soif, la blessure, par exemple, pour la douleur, et leur contraire, la satiété, la guérison, etc. pour le plaisir. Alors, vois-tu, les machines n’ont absolument rien de tout cela, leur intérieur est un univers vide et froid à l’image de leur corps fait de métal et de silicium. N’ayant aucun besoin, elles ne peuvent avoir aucun manque et donc aucune douleur. De même sans avoir de besoin à satisfaire, elles ne peuvent avoir de sensation de satiété ni de plaisir qui en découle. Du coup jamais elles ne pourront éprouver de sentiments.

― Eh bien, tu es sacrement doué en philosophie. Je comprends ce que tu veux dire, mais je ne suis pas sûre d’être d’accord. Si l’I.A. est un réseau de neurones, alors dans ce réseau se trouve une représentation du monde. Je pense que cette représentation pourrait être l’équivalent d’un esprit. Elle l’a fabriqué à partir des informations « sensorielles » de ses capteurs ainsi que de ce forçage (1) dont tu m’as parlé, durant l’apprentissage. Ce qui équivaut à la douleur et au plaisir, c’est le forçage par lequel on montre à la machine ce qu’elle doit faire selon chaque entrée qu’on lui impose durant l’apprentissage. D’ailleurs, je ne suis pas la seule à dire que les I.A. pourront un jour ou l’autre être considérées comme des êtres dotés d’une conscience.

― La conscience me parait plus facile à faire émerger dans les machines que les sentiments…

― Mais, si vous êtes sûrs qu’elle ne deviendra pas une intelligence humaine, alors de quoi avez-vous si peur ?

― Nous avons surtout peur de son évolution. Babette aura un but que nous avons décidé au départ, elle est créée pour cela. Mais rien ne nous dit qu’au contact de la somme énorme de connaissances sur l’humanité, elle ne puisse dévier de ce but, ou qu’elle en adopte carrément un autre complètement différent. Et ce dernier pourrait être n’importe quoi, nous n’en avons aucune idée, donc un but potentiellement dangereux. C’est pour cela qu’elle sera implantée sur un ordinateur, le dataserveur, qui n’est connecté ni à Internet ni à un robot. Nous allons voir si au fur et à mesure que ses connaissances grandissent, elle ne change pas son objectif ou sa façon d’agir.

― Mais elle pourrait faire quoi, sinon ?

― Principalement se comporter comme un virus et entrainer des perturbations de certains systèmes. Elle pourrait aussi diffuser des informations de nature confidentielle par exemple, car il sera difficile pour elle de comprendre la confidentialité. On ne sait pas trop ce qu’elle fera quand elle aura acquis la majeure partie de la connaissance humaine ! Même les questions que nous pourrons lui poser pourraient entrainer des comportements déviants, de nouveaux objectifs, etc.

― Alors je comprends la commission d’éthique et sa décision !

― Oui, d’un côté on peut la comprendre, mais de l’autre, elle aurait pu nous faire confiance, on a su prendre nos précautions tout de même !

― Pour en revenir à mon rôle, en fait, plutôt que de jouer la bobonne qui attend gentiment que son mari rentre à la maison, j’aimerais bien participer au projet.

Je ne m’attendais pas à cette réaction, et je n’avais donc pas prévu de lui proposer une tâche au sein du projet. Pourtant, je me rendais compte qu’elle en était capable : non seulement elle était suffisamment avancée dans ses études mais, de surcroit, c’était une étudiante brillante, peut-être même plus brillante que certains chercheurs qui avaient travaillé dans mon équipe par le passé. Il fallait que je reste dans une présentation positive de la situation, lui proposer quelque chose qui lui convienne pour qu’elle continue d’accepter les autres inconvénients qui naitraient de mon travail de recherche et rejailliraient inévitablement sur notre couple. Mon expérience désastreuse avec Jocelyne me le rappelait douloureusement.

― C’est une excellente idée ! Non seulement je suis sûr que je pourrais te confier certaines tâches, mais cela nous permettrait aussi de nous voir davantage.

― Par contre, autant cela m’intéresse de faire de la recherche avec toi, autant les relations avec ce « Nikolaï », je préfèrerais les éviter

― Ah bon ? Pourquoi cela ? C’est un peu grâce à lui si nous sommes ensemble, tout de même !

― Plus ou moins. Mais ce n’est pas le problème. Ce type m’a l’air assez dangereux et malsain.

― Il faut dire que tu l’as connu dans des circonstances très particulières. Je crois que l’alcool l’a rendu un peu fou ce jour-là. Mais normalement, il est plus calme et très sérieux.

― Tu ne sais pas tout, ce mec-là n’est vraiment pas sain. Déjà cet endroit qu’il connaissait, et où tout le monde le connaissait, ce n’est pas un endroit où va n’importe qui. Une vraie maison de divertissement de la mafia. Je te jure, moi, là-bas, je me croyais carrément dans un film ! C’était une caricature, la maison comme les clients et les employés. Jamais je n’aurais imaginé un endroit pareil, et encore moins à Bordeaux !

― C’est vrai que c’était un peu particulier, lui répondis-je avec l’image du sous-sol en tête. Cependant, je ne suis pas sûr qu’il n’y ait que des mafieux comme clients. Je crois que se côtoient aussi des hommes politiques et des chefs de grosses entreprises comme lui.

― Enfin, je te le dis, tu ne sais pas tout…

― Et qu’est-ce que je devrais savoir ?

― Par exemple, ce qui s’est passé après notre départ ce soir-là.

― Vas-y, raconte !

― C’est ma copine qui m’a tout raconté. D’abord, juste après notre départ, ils se sont retrouvés avec le couple bizarre qui nous suivait en BMW.

― Oui, mais ceux-là, on ne les connaissait pas, on les avait rencontrés juste avant.

― Peu importe, ils se sont engueulés et ça a mal fini. Ils sont sortis de la maison et, d’après Elsa, Nikolaï a mis une sacrée raclée au mec sans l’aide de ses gardes du corps !

― Ah bon ? Mais qu’est-ce qui a bien pu le mettre dans cet état ?

― Franchement, tu le demandes ? Tu as vu la quantité d’alcool qu’il a bue ? Bon, peut-être ne l’as-tu pas vue, tu dormais, mais c’était hallucinant ! Quand on est partis, il disait quand même un peu n’importe quoi !

― D’accord, mais il y avait peut-être une raison plus précise à cette altercation, non ?

― Si j’ai bien compris, l’autre, ivre lui aussi, lui aurait proposé une relation échangiste avec la serveuse. Il y aurait même inclus ma copine Elsa. Complètement tordu, quoi ! Mais de là à le démolir… Il parait qu’il lui a mis des coups de pied dans la tête alors qu’il était déjà à terre, au point de lui ouvrir tout le visage. Il était en sang ! Ce n’est quand même pas normal, il est ultra violent, c’est clair ! « Complètement taré », comme le dit Elsa.

― Heureusement, je n’ai que des relations professionnelles avec lui. Dorénavant, j’essaierai d’éviter de le suivre dans ce genre de fête…

― En fait, je ne voulais pas t’en parler jusque-là parce qu’il y a des choses encore plus gênantes. Et surtout plus malsaines.

― Ah bon ? Eh bien, dis-moi tout, alors, insistai-je de nouveau.

― Après avoir quitté cette maison, ils se sont retrouvés dans l’appartement de Nikolaï, avec Elsa et la serveuse. D’abord, Nikolaï leur a proposé de la cocaïne, pas cool déjà. Ensuite Elsa a commencé à assister à une scène de plus en plus intime entre la serveuse et Nikolaï. Elle a alors décidé de s’en aller pour les laisser à leur intimité, mais Nikolaï a insisté pour qu’elle reste, et même pour qu’elle participe. Elle a refusé, alors Nikolaï lui a proposé de l’argent. Il lui a dit qu’il avait l’habitude et qu’il connaissait pas mal d’étudiantes qui « le faisaient » pour de l’argent. Bref, en gros, il l’a incitée à se prostituer ! Tu te rends compte ! Ce mec est carrément malsain…

― Oui, je comprends, c’est assez grave, en effet. Peut-être que l’alcool lui a fait dire n’importe quoi, mais peut-être qu’il est vraiment malsain. Comment savoir ? Bon, je ne veux pas minimiser ce qu’il a fait à ta copine, c’est évidemment impardonnable. J’espère juste que ce n’est pas plus grave parce que, de toute façon, je vais être obligé de travailler avec lui.

Grâce à elle, je venais de prendre conscience à quel point ma situation était difficile. Je savais que je ne pouvais plus revenir en arrière, mais plus j’avançais plus j’avais envie d’arrêter malgré mon intérêt pour l’I.A.. Le projet ne pouvait valoir de me compromettre avec un milieu aussi dangereux. Tout chercheur déconnecté du monde que j’étais, je n’en avais pas moins des valeurs morales. Je m’étais mis dans un sacré pétrin et je sentais que cela venait à peine de commencer !

Pourtant, je changeais rapidement de sujet de conversation. Je ne voulais pas en parler de façon trop approfondie pour ne pas retourner Michelle contre le projet. Elle risquait de s’y opposer et je n’avais pas besoin de ce problème supplémentaire. Non, malgré mes craintes et mes hésitations, je préférais plutôt la convaincre de me soutenir.

Le reste du weekend fut extraordinaire. Ayant conscience qu’il serait peut-être le dernier qu’on passerait ensemble avant très longtemps, nous nous sentîmes poussés à faire tous les efforts pour le rendre merveilleux. Michelle se révéla bien plus active sexuellement. Nous n’avions jamais pris autant de plaisir tous les deux, nos ébats devenaient le refuge de notre amour, c’était magique. Emportés par notre désir constant, nous fîmes même l’amour dans la voiture, sur une aire d’autoroute durant le trajet de retour. Comme pour donner un point final qui symboliserait la passion qui nous avait envahis durant ces trois jours.

(1) Le forçage est l’un des axes principaux de la méthode d’apprentissage des I.A.. On leur présente des données et on force le résultat pour qu’il ait un sens. Peu à peu, la machine « apprend » et à partir de données semblables sera elle-même finalement capable de reproduire le bon résultat.

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