CHAPITRE DEUX
J’ai trouvé un carnet aujourd’hui. Il appartenait sûrement au patient avant moi… Les blouses blanches qui ont vidé la chambre avant mon internement n’ont pas dû le remarquer : la couverture se fond parfaitement dans le décor unicolore.
J’ai déchiffré ce qui m’a paru être le titre, écrit à l’encre noire blanchie par le temps et la folie… monochrome. Recueil. C’est cela, simple et effectif, impersonnel : blanc.
Toutes les pages sont blanches. Il y subsiste seulement quelques mots tracés à l’encre, ici et là, qui se fondent dans le blanc des pages. Je déchiffre sur l’une d’elle :
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"Pages blanches, noircies par des dizaines d'encres noires. Pages blanches ouvertes à l'imaginaire. Pages noircies comme témoignages d'existence."
Je trouve ces phrases, presque dénuées de teintes, remplies de nuances : le noir et le blanc se confondent, laissent place à l’imagination de chacun. Les couleurs ne sont que prises de position par nous-mêmes, de simples reflets de notre âme et état d’esprit… Follement poétique !
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