13 - Jeu de dés
Les dés étaient jetés.
Sur la table de jeu de la vie, ils roulaient.
Etaient-ils pipés ?
Quelques jours plus tard, par une belle après-midi de mai, Claire profitait d'une RTT pour se détendre.
Avec Pierre, ils ont acheté, peu de temps après leur installation en Bretagne, une maison de ferme restaurée avec un grand terrain.
Nous avons aménagé ce terrain ensemble Pierre. Tant de souvenirs sont attachés à cet endroit ! Pourtant aujourd'hui, cette vue me rend mélancolique.
Une allée trace son chemin entre les massifs et les arbustes sur une trentaine de mètres de la terrasse jusqu'à la piscine.
Du salon, la perspective avec la campagne boisée en fond est très jolie.
Ce jour de mai, Claire oubliait les soucis de l'agence de voyage dans laquelle elle travaillait.
Dans son maillot de bain deux pièces - slip ficelle et petit haut triangle noué au dos et autour du cou - elle somnolait, allongée sur le ventre sur un bain de soleil, près du bassin, la tête reposant sur ses bras.
Un ancien corps de ferme a été conservé près du bassin et est utilisé comme rangement et abri. Il cache partiellement la vue sur la piscine à partir de la maison et, accessoirement, protège du vent.
Cette après-midi là, Claire a installé le bain de soleil de façon à ne pas être importunée par Eole.
Gagnée par le bien-être, elle s'est endormie.
Dans son rêve les dés n'en finissaient pas de rouler.
Des mains la caressant l'ont tirée de son sommeil. Combien de temps a-t-elle dormi ?
J'ai cru reconnaître tes mains Pierre.
Elles étaient légères, massaient ses épaules, descendaient vers ses reins.
Les yeux fermés, encore assoupie, elle se laissait aller.
Claire goûtait à la douceur du contact. Les doigts dessinaient des chemins de caresses,
dénouant le cordon du dos et du cou pour lever tout obstacle à leur cheminement.
Bouche entrouverte, Claire n'a pu retenir un soupir de bien-être.
Les mains ont poursuivi leur voyage vers le bas du dos, les fesses...
Ces attouchements la troublaient. Douce langueur.
Elles se sont attaquées aux nœuds du slip. Les fragiles défenses ont cèdé sans résistance.
Une main s’est aventurée vers sa vallée heureuse, a dessiné le contour de son petit trou sans s’y attarder et s'est dirigée vers son sexe.
Elle s'est cambrée pour aller à la rencontre de cette agréable visiteuse. Un doigt a écarté ses lèvres et en a suivi le sillon déjà humide.
Soupirs...
Et puis le doigt s'est retiré. Les mains ont rattaché un lacet du slip ! Surprise d'être ainsi délaissée, Claire a ouvert les yeux et tourné la tête vers Pierre pensait-elle. Mais...
« Olivier ! Que faites vous-là ? Comment êtes vous rentré ? »
Il affichait un sourire radieux et renouait le deuxième lacet.
« Pierre m’a proposé de venir boire un verre. J'ai accepté. J’espérais bien vous voir »
Les dés ralentissaient leur course.
Claire s'est inquiétée :
« Où est-il ? »
« Il m’a dit de vous rejoindre. Il pensait bien que je vous trouverai ici. Il prend quelques boissons et il nous rejoint. D’ailleurs quand on parle du loup … »
Le loup n'était pas celui que l'on croyait. Et je n'étais pas la brebis que l'on menait au sacrifice.
Des bruits de verre se sont fait entendre et Pierre est apparu avec un plateau chargé.
« Bonjour Claire. J’ai invité Olivier. La journée a été particulièrement pénible, un petit rafraîchissement nous fera du bien .
Il a posé le plateau sur une table basse.
« Bière, coca, jus d’orange ? »
Il a embrassé Claire.
« Pierre, tu peux me rattacher mon haut de maillot, s’il te plait »
Ce qu’il a fait.
L’insolite de la situation a provoqué chez Claire une onde de chaleur dans le bas du ventre !
Le sourire ne quittait pas le visage d'Olivier. Elle y répondait.
Sensuelle complicité.
Les hommes ont rapproché deux fauteuils et Claire s'est assise sur le bord du bain de soleil en serrant les jambes. Son slip devait être taché.
En maillot de bain entre ces deux hommes en costume, elle s'est sentie un peu ridicule.
« Je vais me changer et je reviens »
Dans sa chambre, elle a enfilé un paréo-jupette, avec de fines bretelles, fendue de chaque côté jusqu’en haut des cuisses.
Après réflexion, elle a enlevé son maillot de bain. Sans dessous elle voulait séduire, provoquer.
Les dés ont arrété leur course. Mais le jeu était truqué. Les faces étaient vierges de tous chiffre ? A tous les coups on gagnait... ou perdait.
Cela dépendait du point de vue.
Perdre la tête, gagner en ivresse.
Perdre en respectabilité, gagner en volupté.
Je n'avais plus l'envie de me protéger du désir de l'autre. Du mien.
Satisfaite, elle a retrouvé Pierre et Olivier et s'est assise sur le bain de soleil.
Ses jambes dénudées semblaitent attirer leur convoitise.
Ils ne pouvaient pas ne pas remarquer qu'elle était nue sous le paréo.
Pierre, aujourd'hui j'ai honte d'avoir eu cette pensée, mais ce jour là tu étais l'intrus. Oui, tu représentais un obstacle dans l'assouvissement du désir.
Tu étais de trop !
Ils discutaient tous les trois, mais Claire et Olivier avaient construit une bulle virtuelle dans laquelle les regards exprimaient la tension qui les animait.
Pierre ne remarquait rien.
Le téléphone, dans la maison, a sonné.
La providence ?
« Pierre tu peux aller répondre »
« Ca peut attendre »
« C'est peut-être important ? Un enfant ? »
« OK, c’est toujours moi qui m’y colle. Je vais en profiter pour me mettre en maillot. Olivier voulez-vous que nous vous en prêtions un, si vous voulez vous baigner ? »
« Non merci, c’est gentil »
Pierre s'est alors dirigé rapidement vers la maison.
Les mots étaient inutiles, les chairs s'aimantaient . Olivier s'est assis près de Claire. Les lèvres ont retrouvé le goût de l’interdit.
Aussitôt, il a remonté le paréo et pris possession du corps rêvé. Corps qui n'avait plus de défense et s'abandonnait au vainqueur.
La patience n'était plus de mise. L'appétit les dévorait et la nudité de Claire avait enflammé l'esprit d'Olivier.
Il l'a allongée sur le matelas du bain de soleil et Claire, impudique, s'est offerte jambes écartées.
L’envie était pressante.
Je voulais ses mains, sa bouche.
Qu'il fasse vibrer mon corps.
Olivier a répondu à l'attente.
Qui était la sienne aussi.
Sa bouche s'est emparée de sa poitrine, léchant, suçant, mordant chacun des tétons et une main est descendue sur la toison, a caressé le pubis, emprisonné le sexe en l'enveloppant.
Un doigt s'est détaché, plus téméraire que les autres, et délicatement a pris possession de son vagin. Il l’a exploré dans les moindres recoins. Un deuxième doigt, rassuré sans doute, s'est joint à la découverte du lieu. Un troisième n'a pas tardé à suivre. Ils allaient et venaient, massaient.
Le bassin de Claire ondulait, se soulevait pour aller à leur rencontre, sa respiration s'accélérait.
Olivier l’a embrassée avec passion pour recevoir ses gémissements.
Les doigts, satisfaits de la visite, ont voulu davantage.
Olivier a décapuchonné le clitoris. Il l'a fait rouler avec l’aide du pouce. Claire n’y tenait plus. Son corps se cambrait.
Des doigts dans sa grotte tandis que le pouce stimulait toujours son bouton…
Tout est allé vite.
Plaisir, plaisir, plaisir.
C'était son premier orgasme avec Olivier.
Je savais qu'il y en aurait d'autres.
Pierre ne devant pas tarder Claire a remis de l'ordre dans sa tenue. Elle a caressé le sexe gonflé d'Olivier par-dessus son pantalon.
Il a alors baissé sa fermeture éclair et sorti lui-même son pénis. Claire l'a enfermé dans sa main et masturbé lentement.
Je le voulais en moi.
Un baiser sur le gland et elle l'a libéré.
Retour au calme.
Annotations
Versions