Ce pique-nique a marqué une nouvelle phase dans la perversion de Claire. Ou vers son accomplissement ?

Pierre, Julie et toi vous en êtes toujours tenus à la même version sur ce que vous avez fait ensemble. Une simple balade en discutant. Nous ne saurons jamais si c'est la vérité. Peu importe en fait. Pour moi la décéption l'emportait.

Oui, elle a été décue que Pierre ne la prenne pas sur l'herbe au bord de la rivière. Elle en avait tellement envie, le corps tendu comme un arc par les émotions récentes.

Mais Pierre est comme ça.

Je t'en ai voulu de ton manque de spontanéité. Car toi aussi tu me voulais mais la raison a pris le contrôle de ton cerveau.

Jamais il ne lui viendrait à l'idée de faire l'amour devant temoins. Claire, elle, a joué par le passé de cet exhibitionnisme à la faculté lors de soirées étudiantes. Et elle n'a pas été la seule. Filles et garçons.

Pierre, est-ce que c'était déraisonnable de s'abandonner à l'amour devant nos amis, à notre âge ?

Il a estimé que cela aurait été contraire à la bienséance sociale.

Claire et Pierre ont fait l'amour à leur retour au domicile. Elle a joui, mais pas autant qu'elle aurait voulu. Le grain de folie lui a manqué.

Cette folie qui la guidait dans sa jeunesse est revenue la hanter. Et elle a alors recherché le sexe pour le sexe. Sans affect.

A commencer bien sûr avec ses deux amants officiels. Olivier et Gérard ont bénéficié de ce nouvel état d'esprit de Claire. Chacun la voulait et la baisait. Chacun aspirait à une nuit entière avec elle. Les déplacements de Pierre ont été autant d'occasions de rencontres avec l'un ou avec l'autre.

Gérard s'est montré très débridé. Il affectionnait les espaces publics et provoquait les rapports insolites.

Sous une porte cochère une fin d'après-midi, sur un banc dans un parc profitant de la pénombre d'un début de soirée, une ruelle déserte... de nombreuses occasions se sont offertes à eux.

Les risques de rencontres malencontreuses existaient. Elles faisaient partie du jeu et Claire les acceptait.

Gérard se voulait mâle dominant et appréciait de savoir Claire sans sous-vêtements. C'était un impératif qu'il lui avait fixé. Une main de Gérard vérifiait bien souvent l'état des lieux. Et elle se montrait docile. Dans ces occasions il ne lui manquait que le collier.

Elle acceptait le gode pour sortir avec lui, parfois complétement nue sous l'imperméable ou le manteau.

L'adrénaline aidant Claire grimpait vers les sommets.

De son coté, Olivier était amoureux de Claire. Plus classique, mais il savait lui aussi mener Claire sur les chemins du plaisir. Il appréciait le confort d'une chambre d'hôtel, même s'il ne dédaignait pas dans l'urgence du désir, la culbuter sur une table, contre le mur ou sur la moquette de la chambre.

Tous les deux se montraient persévérants et attentifs au plaisir de Claire.

Oui, avec l'un ou avec l'autre.

Avec l'un et avec l'autre.

Oui Pierre, je les voulais tous les deux en moi. Ensemble.

Ce vœux a été comblé à l'initiative de Gérard, l'hédoniste. Il a su saisir l'appétence de Claire. C'est lui qui a réussi à convaincre Olivier qui était plus que réservé. Mais tout les deux étaient d'accord sur un point. Répondre aux désirs de Claire.

Une première nuit à trois !

La première fois...

Un repas joyeux en prélude. Pour préparer les esprits à la folie. Claire na pas eu besoin de boire du vin pour être désinhibée. Elle avait l'habitude d'être convoitée.

Gérard non plus mais il n'a pas boudé le nectar.

Par contre, l'alcool a bien aidé Olivier qui était un peu crispé en début de repas.

Les deux hommes ont redoublé d'attention pour elle. Ils la faisaient rire. Mais aucun des deux ne cherchait à précipiter les choses ou à prendre un avantage sur l'autre.

Il n'y eu ni geste ni propos orienté ou déplacé.

Les trois savaient que la soirée et la nuit leur appartenaient.

Dans l'ascenseur menant à l'étage, les corps ont commencé à se chercher, se toucher. Les lèvres se sont trouvées.

Dans la chambre, ils ont récité leurs gammes. L'un observateur quand l'autre la prenait. Claire à quatre pattes l'un en bouche l'autre derrière, dans le sexe ou dans son cul. En sandwich, allongée et debout...

Des moments de repos et de tendresse ont entrecoupé les périodes de frénésie sexuelle.

Quatre mains exploraient son corps dans ses moindres recoins.

Et Claire a joui plus que de raison.

Ils se sont quittés avec la promesse de recommencer. Ce qui fut fait. Plusieurs fois.

Gérard et Olivier n'ont pas été les seuls à profiter des bonnes dispositions de Claire. D'autres ont été bien heureux de croiser son chemin. Dont Nicolas, l'homme de la gare et futur marié. Il a téléphoné à l'agence afin de discuter des propositions de voyages de noces. Claire lui a donné un rendez-vous à la fermeture de l'agence prétextant un emploi du temps chargé. Elle le voulait. Elle a mis des cartes dans son jeu le jour de la rencontre, en espérant qu'il vienne non accompagné de sa future femme.

Robe rouge mis cuisse, bras nus. Et bien sur pas de sous-vêtement. Un regard aiguisé ne pouvait s'y tromper. Est-ce que ce Nicolas était uniquement un "grand diseux, petit faiseux" ?

Il s'est présenté, seul, quand le personnel quittait l'agence.

Elle n'a pas été déçue. Elle a finie sur la moquette. Inutile de dire que l'agence a remporté la décision de Nicolas et qu'il a fallu plusieurs rendez-vous pour régler les nombreux détails de l'affaire. Nicolas l'a même invité pour le vin d'honneur. Tentation. Elle avait le temps d'y réfléchir, le mariage étant quelques semaines plus tard. Mais la chandelle en valait le jeu.

J'étais injuste Pierre. Je t'imputais la responsabilité de ma dérive sexuelle. Tu n'y étais pour rien. Juste un vice, un besoin, une addiction, une frénésie. Peut importe le nom à donner à mon comportement. J'étais la seule à blâmer.