Je me perds dans cette folie

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Je regarde par ma fenêtre, il fait nuit depuis longtemps, trop longtemps... Je devrais dormir depuis un moment mais, Morphée ne semble pas trouver la route jusqu'à chez moi ; du moins pas jusqu'à ma chambre puisque mes parents dorment depuis un moment. J'attrape mon téléphone pour regarder l'heure : 3h24. Mon réveil sonne dans exactement une heure et trente-six minutes. Ce n'est plus l'heure de m'endormir.

A la place, je pose mon casque sur ma tête et démarre une playlist. Les musiques qui défilent pendant une demi-heure sont tristes et déprimants mais, ça me détend. Je m'adosse au rebord de ma fenêtre et allume une nouvelle cigarette. Les règles sont pourtant claires : on ne fume pas dans la maison. Mais, je ne me vois pas descendre en bas de l'immeuble à cette heure là. Avec tous les tarés qui traînent dans mon quartier, même si je dois l'être plus qu'eux...

Alors que je prends une nouvelle dose de nicotine, je repense à ma vie. On dirait le cliché tiré d'un film à l'eau de rose. Ces débilités qui font rêver plus d'une fille célibataire. J'adore me perdre dans ces histoires où l'amour te tombe dans les mains en un claquement de doigts et où tout est parfait. J'ai longtemps cru que ça m'arriverait... Aujourd'hui, ces contes de fées ne sont là que pour me rappeler que l'amour est un temps qui se conjugue à l'imparfait. Il n'y a plus de prince charmant débarquant sur un cheval blanc. Il n'y a plus de princesse qui trouvent le grand amour du premier coup. Il n'y a plus tout cela et en fait, je commence à me demander s'il y a déjà eu des choses de ce genre.

Si je remets en question ces choses là, c'est à cause de toi. Tu m'as fais croire à l'amour inconditionnel, à toutes ces belles conneries. J'ai cru que tu m'aimerais toujours, que jamais tu ne partirais mais, ce ne fut pas le cas. Tu m'as laissée tomber parce que pour toi, je n'étais qu'une somme d'argent que tu allais récupérer. Pour toi, je n'étais qu'un pari.

Un coup d'œil à ma cigarette avant de la lâcher pour ne pas me brûler les doigts avec le filtre brûlé. En la regardant s'écraser trois étages plus bas, je comprends enfin : notre amour était une cigarette. Tu ne l'as allumé que parce que tu t'ennuyais. Il m'a fais tourner la tête et m'a détendu le temps de sa courte vie. En vérité, il s'est consumé trop vite à mon goût et j'ai tenté de le faire durer un peu plus longtemps mais, je me suis brûlée les doigts. Tu m'as souvent comparée de cette façon. Tu disais que j'étais aussi fine qu'une cigarette et que mes cheveux était ausssi noirs que de la nicotine. Du moins, tu disais ça au début. En tout cas, ce qui est sûr, c'est que tu m'as traitée comme telle. Tu m'as utilisée parce que tu t'ennuyais, tu m'as écrasée dès que tu en as eu fini avec moi. Tu m'as traitée de tous les noms sans que je n'y comprenne rien.

Depuis quatre mois, j'ai augmenté ma consommation. Depuis quatre mois, je suis passé à deux paquets par jour et un par nuit. Depuis quatre mois, je me perds dans les substances psychoactives. Ce soir encore, je me perds dans ce nuage de fumée. Ce soir encore, je me perds dans cette folie.

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