Fournaise 4
Maître, ça faisait une éternité que je n'avais pas entendu ce mot. À la fois puissant et synonyme d'une responsabilité effrayante. Surtout quand Estelle offrait son corps en soumission, laissant libre cours à mon imagination. Imagination, excitation et chaleur, un cocktail d'endorphines noyant mon cerveau dans une béatitude délicieuse. La vue qu'elle m'offrait, à quatre pattes, était sublime : les lueurs oranges du filament incandescent se reflétaient sur sa peau transpirante.
Je relâchai l'emprise de mes doigts sur ses lèvres intimes rougies, et elle laissa échapper un souffle mêlé de soulagement et de frustration. Pour ma part, j'avais une seule envie : prendre possession de ma nouvelle soumise.
Je me penchai pour assouvir mes simples plaisirs. Caresser son sexe, ses fesses, découvrir la texture de sa peau, ses odeurs, ses frissons, son excitation. Le plaisir simple d'un dominant prenant possession des lieux et apprenant à connaître sa soumise dans ce temps suspendu, avec la chaleur lancinante de la pièce.
D'un grand coup de langue, je partis de la base de son sexe trempé, et enfonçai ma bouche dans ses lieux intimes désormais miens. Je remontai lentement, la pénétrant avec la pointe de ma langue jusqu'à son anus. Une action lente qui fit frissonner son dos.
— Merci, soumise, on va pouvoir mettre fin à cet entretien si tu n'as plus de questions, dis-je.
— Non, maître, répondit-elle.
— Bien, dans ce cas, commençons à jouer si tu n'y vois pas d'inconvénient. L'ironie de ma question me fit sourire intérieurement.
— Oh non, maître, s'exclama-t-elle avec un enthousiasme excitant et effrayant à la fois.
Assouvir son besoin de soumission, sa recherche d'un orgasme cérébral puissant et d'abandon, et mon propre désir de domination, tout cela créait une tension électrique dans la pièce.
Au fond de moi, j'ai toujours pris un immense plaisir à voir une femme jouir, parfois même plus que mon propre plaisir. Et à cet instant, je réalisai qu'en tant que dominant, mon plus grand plaisir était d'assouvir les désirs de ma soumise. J'aurais pu la prendre avec force, la sodomiser, céder à mes instincts primaires. Mais au lieu de cela, je voulais la voir jouir, dans cette chambre étouffante.
Il faut reconnaître une chose : jouir par pénétration est un fantasme, mais la pénétration en soi n'est qu'un bonus. Estelle avait raison. C'est une action, une pièce dans le puzzle de l'excitation. En soumission, le visage, la fellation, sont des actes plus humiliants et avilissants.
— Parfait, dis-je d'un air enjoué. Retourne-toi et mets-toi à genoux devant le lit, j'ai un peu trop chaud.
Elle s'exécuta et se plaça à genoux, les yeux fixés sur ma boucle de ceinture et mon entrejambe.
— J'ai chaud, transpiré, et l'excitation a sûrement laissé des traces sur mon gland. Je n'ai pas été très assidu à l'hygiène de mon sexe après avoir uriné. Alors, descends mon pantalon et mon boxer, et prépare-toi à être empestée par mon odeur et mes fluides.
Elle sourit largement et se mit à retirer mes vêtements restants, libérant mon sexe en érection de son emprisonnement. Estelle, douée dans son rôle de soumise, ne put s'empêcher de se mordre les lèvres en manipulant mon sexe avec agilité, le décalottant avec une délicatesse impressionnante.
— Mon visage est à vous, maître, dit-elle en plaçant ses mains dans son dos, m'invitant à jouer sans contrainte.
Son expérience du SM dépassait la mienne, et elle jouait son rôle à la perfection. C'était intimidant, car je voulais être à la hauteur de ses attentes, de son expérience, de ses désirs. Ses lèvres étaient si proches de mon gland que je sentais son souffle sur mon intimité.
Je posai une main sur sa tête, saisissant ses cheveux. Puis, lentement, je frottai mon sexe sur son visage, son nez, ses lèvres, profitant de la sensation de domination qui m'envahissait. Sur son visage, des traces d'humidité brillaient à la lumière : sueur, urine, transpiration, le plaisir de la domination me submergeait.
Je prolongeai l'instant, savourant le plaisir simple de l'humiliation, son visage noyé dans mon expression de masculinité dominante.
— Ouvre la bouche, lui ordonnai-je.
La seconde suivante, mon gland disparut entre ses lèvres, touchant sa langue et son palais. Tenant sa tête, je jouai avec sa bouche comme avec un objet, la pénétrant avec de petits mouvements de va-et-vient. La gorge profonde n'était pas encore maîtrisée, mais la bouche était un vecteur puissant de plaisir et de domination. Noyer son palais de goûts intimes, voir son visage contraint, tandis que mon sexe envahissait sa bouche, était une sensation enivrante.
Elle me regardait dans les yeux, un désir brut dans son regard. Je vis ses bras se contracter, essayant d'amener une main sur son sexe. Elle voulait se masturber, ses mouvements de bassin le trahissaient. Mon excitation grandissait, stimulée par sa langue qui dansait sur mon gland.
— Je crois que j'ai marqué mon territoire, dis-je en retirant mon sexe de sa bouche sans délicatesse.
— Oui maître, répondit-elle.
— Tu as envie de te masturber, n'est-ce pas ?
— Oui, maître, je brûle.
— Et qu'est-ce qui t'a mise dans cet état ?
— Être cette chose, sentir votre bite, ma bouche utilisée, réveiller une excitation insoupçonnée.
— Oh, c'est dommage, une telle grossièreté venant de ma soumise.
— Pardon, maître.
— Les excuses ne suffisent pas, elles doivent être accompagnées d'actions.
Cet échange, simple et programmé en début de relation SM, était toujours le prélude aux punitions. Et je n'aimais pas la vulgarité dans la bouche de ma soumise. Je terminais de retirer mon pantalon et mon boxer, me libérant complètement.
— Debout, jambes écartées, tête haute. Sois fière d'être punie.
Face à elle, je la trouvai magnifique, nos corps nus, excités, prêts à céder à nos désirs.
— Redis ta phrase proprement et en détails, lui ordonnai-je en claquant sa poitrine, lui arrachant un cri de surprise.
— Être cette chose...
Un nouveau claquement sur son sein la fit crier à nouveau.
— Être cette chose, être là, à subir votre sexe, qui comme vous l'avez dit...
Ses cris aigus et stridents à chaque morsure de ma main sur ses seins rougissants étaient excitants.
— Comme vous l'avez dit, urine, sperme et transpiration se mêlent en une humiliation excitante. Et ma bouche...
Elle reprit son souffle, gardant la tête haute malgré les claques sur sa poitrine.
— Ma bouche, réceptacle de vos désirs, votre gland amer et moite, écœurant et excitant à la fois, maître. Je suis votre chose.
Je glissai une main sur son clitoris, la masturbant doucement.
— Merci. À présent, pour m'assurer de répondre à tes désirs, quand je te demanderai pourquoi tu es excitée, je veux des détails. Ainsi, je pourrai mieux comprendre tes besoins de soumise.
Je voulais aussi l'obliger à exprimer son ressenti, à se mettre à nu, à expliquer pourquoi elle aimait être soumise.
— Bien maître, répondit-elle, le souffle court.
Elle était magnifique dans son plaisir, son visage empourpré, sa poitrine se soulevant et descendant au rythme de sa respiration, son corps se contractant par spasmes. C'était un spectacle que je ne me lassais pas de regarder, son esprit s'abandonnant à ses instincts les plus primaires.
J'essuyai mes doigts sur sa poitrine, la faisant sursauter, s'attendant à une claque brûlante. Puis, je caressai doucement ses mamelons.
— Dans un souci d'équité, je ferai de même si tu as des questions sur mon plaisir. Il est important que nous soyons tous les deux satisfaits.
— Bien, maître, merci, maître pour cette transparence.
— Dis-moi, comment te sens-tu en ma présence ?
— En confiance, maître, c'est une sensation agréable.
— Comment en suis-je arrivé là ?
Elle réfléchit un instant, me fixant droit dans les yeux.
— Je crois que la réponse la plus simple et la plus honnête est que vous ne m'avez pas sodomisée dès que vous en avez eu l'ocasion, dit-elle en riant. En fait, paradoxalement, j'étais déçue de ne pas être sodomisée, mais en même temps, j'étais soulagée. J'avais peur de ne pas être assez excitante pour vous, et en même temps, je me suis dit que vous pensiez à mon plaisir. C'est étrange.
Sa réponse me fit sourire, car les paradoxes du plaisir de soumission sont complexes et tortueux, même pour les dominants.
— Les mystères des plaisirs du SM, dis-je. J'avoue que ton corps me tente, mais pour l'instant, je veux découvrir ton corps, ta peau, tes odeurs, ton goût, tes cris, tes gémissements.
— Je suis entièrement à vous, maître, faites-vous plaisir.
— Masturbe-toi pour atteindre un petit orgasme, je veux te voir chanceler sur tes jambes.
Elle s'exécuta sans hésiter. Mes mains emprisonnèrent ses mamelons gonflés de plaisir. Son souffle devint saccadé, elle contracta ses muscles, se mordant les lèvres. Puis, des gémissements doux émergèrent de son souffle. Les gémissements s'intensifièrent, son visage magnifique était inondé de plaisir. Soudain, un grand cri retentit. Elle se plia sur elle-même et arrêta de se masturber. J'avais pincé ses mamelons au moment précis de son paroxysme.
Elle respirait profondément, se calmant peu à peu, puis se redressa, les jambes encore tremblantes.
— Merci, maître.
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