pluie
La motivation c'est étrange quand elle est là, on veut tout faire, on se sent presque invincible. Bien sûr, nous n'avons pas attendu le week-end pour transformer la chambre d'Estelle en bureau bien-être. Vendredi, seize heures, le bruit du capot de son ordinateur portable se fait entendre.
-Maître, on change maintenant ?
-Carrément, soumise !
Nous n'avions aucun plan en tête, aucune organisation, juste une motivation totale. J'attrapai ma boîte à outils, plus communément appelée fourre-tout bordélique. Le matelas fut mis à l'arrache contre un mur et démonter le lit fut une galère sans nom qui n'entachait pourtant aucunement notre moral. Tout finit empilé dans le garage un peu à l'arrache et le matelas aussi. Ça prend beaucoup de place un matelas ! Nous enlevâmes tous les trucs qui traînaient, jetâmes les machins dont je n'avais plus la moindre idée de leur utilité. En deux heures, il ne restait que son bureau avec l'ordinateur. Tous ses vêtements avaient été transférés dans ma chambre. La salle de bain de la chambre fut aussi vidée dans la grande. Il ne restait que son bureau.
Aspirateur, serpillère, nettoyage en profondeur de la salle de bain. La pièce brillait de vide.
-Plus qu'à tout remplir, Maître.
-Exactement, j'ai des vieux tapis, rideaux au fond du garage.
Nous sortîmes des trucs affreux aux couleurs orange, rouge, mais nous les adorions. Retour de l'aspirateur et machine à vapeur pour tout nettoyer, mise en place de la table de massage. Nous déplaçâmes une armoire du salon qui ne servait à rien, sauf pour de jolis verres en cristal de mon ex, qui finirent malheureusement fracassés contre le sol. Dieu, que nous étions maladroits ! Et l'armoire fut remplie de mon matériel d'esthéticien amateur, d'huiles et autres serviettes. Nous trouvâmes une vieille enceinte connectée que nous placâmes dans un coin, lumière tamisée avec des rideaux ocre, des plaids en veux-tu en voilà. Dans la salle de bain, nous y mîmes toutes les crèmes, savons et huiles de parfum que j'avais.
Minuit, allongés par terre sur nos tapis nus, oui, nous venions de faire l'amour quand nous avons tout fini. Allongé au sol, ma tête sur ses cuisses, à mâter son sexe, nous étions bien.
-Je crois que j'ai faim, soumise.
-Pareil, je suis affamé.
-Sandwich express ?
La cuisine rapide, ça marche pas avec moi. Du coup, trente minutes après
-Putain, même un sandwich, c'est super bon avec vous, Maître.
-Tu peux aussi dire : merci, Maître, c'est vraiment très bon.
-Oui, mais ça sonne moins bien, je trouve. C'est moins expressif, vous voyez ?
-Oui, je crois.
Nous restâmes une heure sur le comptoir à parler de tout et de rien. En vrai, nous voulions surtout éviter d'aller dormir et laisser une chance à nos esprits de garder la dynamique de cette journée hors du temps. Le tout dériva sur l'ostéopathie avec la question d'un novice du domaine.
-Ah, question à la con, tu ne fais pas craquer quand tu me manipules ?
La question la fit rire de suite.
-Très rarement. Après, c'est un sujet à controverse dans le milieu. C'est très facile de faire craquer, et les personnes ont l'impression qu'on fait quelque chose. Mais la plupart du temps, ça n'a aucun intérêt. Mais là, vous allez avoir autant d'écoles du pour et du contre. Même si la tendance glisse doucement vers le non-craquage.
-Le craquement, c'est mécanique, en gros ?
-Oui, purement, venez, je vous montre.
Nous nous dirigeâmes vers la pièce nouvellement aménagée et la table de massage.
-Allongez-vous, mettez une jambe ici, voilà, et maintenant, laissez-vous faire.
Elle manipula mon bras, le ramena vers elle et appuya un grand coup, déclenchant un énorme craquement.
-Et voilà un beau craquement qui ne sert à rien, dit-elle en rigolant. Celui-là, on peut le faire à tout le monde, et ça craquera à chaque fois, presque. Venez essayer sur moi.
Nous inversâmes nos positions. Estelle se mit sur la table, m'indiquant la procédure à suivre.
-Maintenant que vous avez bien tout ramené, appuyez un grand coup sec, plus fort, plus sec.
-J'ai peur de te faire mal, là.
Nous explosâmes de rire à ma phrase un peu bête, il faut bien l'avouer.
-Vous êtes moins prudent avec mes fesses, Maître, un grand coup sec !
Et un craquement retentit dans la pièce.
-Et vous voilà ostéopathe du dimanche, Maître, félicitations ! Il y a une dizaine de positions comme ça qui marchent presque à tous les coups. Et je peux vous assurer qu'il y a malheureusement beaucoup qui font une séance toujours avec les dix mêmes actions. Enfin, de moins en moins, mais il y en a toujours. C'est impressionnant, ça craque, et le patient a l'impression qu'on le soigne. Bref, je vais devenir trop sarcastique si je continue sur ce sujet.
-Il semblerait qu'il y ait un petit contentieux effectivement sur le craquement.
-Léger. Par contre, Maître, sans vouloir être désagréable, pour que le massage soit efficace, il faut aller vers l'extérieur et non l'intérieur.
-Je prends note, soumise. Mieux ?
-Tout à fait, Maître. Oui,
Après l'exercice du craquement, je m'étais mis à masser le dos d'Estelle, mais j'avais oublié le détail que ça allait être catastrophique au vu de ses connaissances. Et ce massage improvisé se transforma en cours accéléré, plutôt instructif au final. Le seul passage où elle ne fit aucune réflexion fut le moment où mes doigts dérapèrent en elle pour la fin du massage. Je pris ses gémissements pour une approbation de la pratique. Je me laissais bercer par le spectacle de son plaisir sexuel. Ses bruits, ses contractions, ses ondulations, ses odeurs mêlées à son corps, ce spectacle me ravissait au plus haut point. Elle ne jouit pas, mais son corps se mit à moins onduler, ses gémissements plus discrets. Je retirai mes doigts, écouter son corps était, je pense, le plus important.
-Merci, Maître. D'ici quelques temps, vous serez expert en massage, j'en suis sûre.
-J'ai pas trop eu de remarques sur la dernière partie, je trouve.
-Cette partie, c'est votre domaine, ça, Maître. Je vous laisse toute la latitude que vous souhaitez.
-Et j'en profite allègrement, soumise.
Un grand coup de langue de sa chatte à son anus la fit sursauter.
-Et j'adore ça, Maître.
Il y a bien une chose contre laquelle on ne pouvait pas lutter finalement, après nos nuits chaotiques de cette semaine, vers trois heures trente, nous nous sommes endormis dans le lit de ma chambre nue. Elle avait gardé mon t-shirt et moi, son body rouge en dentelle. On devait être trop mignons dos à dos, sentant respectivement le doudou corporel de l'autre.
À mon niveau de kink envers les odeurs intimes d'Estelle, rien ne me surprit de me réveiller avec la partie du textile en contact avec son intimité sous le nez. L'heure qu'il était, je ne sais pas, mais j'avais dormi comme jamais depuis lundi. Pas de transpiration, pas de tremblement, rien, j'ai juste dormi, bien dormi. Estelle, fidèle à elle-même, était sur son téléphone, surmenée, réveillée depuis de longs moments. Collé sous son nez, mon t-shirt défilait inlassablement des vidéos courtes.
-D'agréables rêves, maître, avec mon body ?
-Agréable nuit tout court et toi ?
-Oh oui, pareil, je me suis réveillée il y a même pas trente minutes.
-Je n'ose pas demander l'heure.
-Et vous avez bien raison, il est quatorze heures.
-Ouch.
-Oui, ouch en effet.
-Brunch à l'arrache ?
-Depuis que vous cuisinez, à l'arrache, et vous, maître, c'est minimum trente minutes.
-En effet, mais je peux réduire en un vrai à l'arrache.
-Seulement vingt minutes ?
-Disons qu'on chronomètre le temps de cuisine et si je mets par exemple seulement dix minutes, tu me dois vingt minutes de fellation à t'entraîner à la gorge profonde.
-Et si vous dépassez ?
-Seulement une fellation sans gorge profonde.
-Pas très juste ça.
-C'est pour la provocation ça, soumise.
-D'accord, maître.
-Allez, au travail !
Je suis sorti du lit d'un bond avant de me retourner.
-Oups, j'ai oublié l'essentiel.
Elle comprit très vite, écarta les jambes. Je pris son odeur à la source la plus puissante et retournai en cuisine. Douze minutes et trente-trois secondes. Oeuf, brioche perdue, bacon et café compris. La cuisine était certes un champ de bataille, mais tout était sur la table.
-Dix-huit minutes à t'étouffer sur ma queue, soumise.
-J'ai hâte, maître. Ça a toujours été un de mes petits fantasmes, la gorge profonde, mais je n'ai jamais pris le temps d'apprendre. Mais sérieusement, comment faites-vous en si peu de temps pour faire un truc si bon ?
-Le bordel dans la cuisine, c'est ça le secret !
-C'est vrai que vous êtes imbattable dans ce domaine.
Après le "petit déjeuner", je fus talonné pour mes exercices d'étirement. Sous la chaleur de cette canicule interminable, ensuite, je bourrai le lave-vaisselle et pris ma douche du matin à seulement quinze ou seize heures.
Camille lisait tranquillement un trop livre sur l'ostéopathie "pour bien remettre le pied à l'étrier". Certes, la journée était bien entamée, mais on allait bien sous cette chaleur écrasante. Camille ne portait qu'un culotte extreextrêmement échancrée. "Pour votre doudou du soir, maître". La fluidité depuis hier était un énorme bouffée d'oxygène dans cette écrasante chaleur.
À dix-sept heures, Estelle était moins sereine dans la douche face à ma queue. Elle faisait moins la fière pour sa punition de dix-huit minutes de gorge profonde. Mais il y avait une volonté de reussire dans son regard. Doucement, elle engoba mon érection de ses lèvres et descendait petit à petit le long de ma queue. Elle descendait jusqu'à avoir un réflexe de recul. Je n'avais bien évidemment aucune main sur son visage, c'était à elle d'être maître de son corps et de ses réactions. Mais elle se remit à descendre, doucement. C'était un plaisir total de sentir mon gland s'enfoncer dans l'étroitesse de sa gorge, un étau noir de plaisir étouffant pour ma soumise. Qui reculait d'un coup sec, hoquetait, elle bavait énormément. Reprit une grande inspiration et me reprit en bouche pour continuer à descendre doucement. Elle bloquait à deux tiers de ma bite, gonflant mon ego bassement masculin, j'en ai une assez grosse. À chaque fois, un mouvement de recul de hoquet la prenait, mais elle retournait à chaque fois sur ma queue, essayant de descendre un peu plus bas. Elle bavait énormément, ses yeux rougissaient, c'était le passage de sa glotte qui bloquait, le réflexe de recul était difficile à apprivoiser. Mais elle s'efforçait et dans ses yeux, il y avait une détermination bestiale, elle retournait sur ma bite, essayant doucement de descendre quelques millimètres de plus. Les dix-huit minutes passèrent à la vitesse de l'éclair face à ce spectacle de domination extrêmement jouissif à voir. Voir Estelle subir ma queue était un plaisir cérébral total. À la fin des dix-huit minutes, j'activai la douche, après cette inondation de salive. Je sortis lui faire un thé vert au miel, la laissant prendre du temps pour elle. Puis, je revins le poser sur un meuble.
-Ça va, soumise ?
-J'ai pas vomi, c'était ma plus grosse peur, donc ça va, mais ce n'est pas facile de s'envoyer un sexe au fond de la gorge, foutu réflexe de recul. Par contre, c'est extrêmement jouissif à subir en soumise. Ce côté devoir y retourner malgré la salive, le gag reflex, l'oxygène qui manque, je me sentais humiliée d'engloutir votre sexe dans ma bouche. À refaire, maître.
-Je prends note, je prends note, je vais cuisiner plus vite !
Elle sortit de la douche, prit une grande gorgée du thé brûlant avec une satisfaction non dissimulée.
-Je crois que j'ai vraiment accepté mon rôle de soumise, maître, et c'est vraiment libérateur.
-La même avec mon aspect dominant.
Puis, dans un grand silence, on entendit un bruit oublié depuis des semaines. Le bruit de la pluie, comme deux gamins un jour de neige, on se précipita dans le salon pour voir l'averse se déverser dans le jardin.
-Ma grand-mère disait que la pluie chasse les mauvais esprits, dit Estelle en regardant les nuages déverser leur flot.
-Il va falloir qu'il pleuve beaucoup.
-Non, je ne crois pas, on a fait le plus dur, elle n'a qu'à évacuer ce qui reste.
Elle avait raison, le plus dur était sûrement passé. Depuis ce matin, plus aucune envie de médicaments ou d'alcool, en vrai, j'étais entièrement conscient qu'il y aurait des rechutes, pour ma soumise ou moi, mais que si on était deux, on pourrait se soutenir mutuellement.
Aussi con et niais que cela puisse paraître, on sortit sous la pluie, le bruit des orages se fit entendre au loin, la température descendait. Estelle sous la pluie semblait presque en communion, nue sous cette flotte glaciale, je ne pus que admettre que c'était purificateur. Les orages gonflaient tout autour de nous sous la pluie torrentielle. Sans rien dire, on profitait d'un moment unique. Après, il y a une réalité qui nous frappa, la pluie, c'est froid, et on fit un repli stratégique dans la douche sous l'eau brûlante.
-Soumise?
-Oui, maître.
-J'ai envie de faire une scèance très dure, violente, brutale, je crois que je suis prêt à lâcher la bride.
-Dans ce cas, maître, détruisez-moi ce soir, faites-moi hurler, faites-moi sombrer dans une folie de douleur et de plaisir.
À ses mots, je ne pus retenir une pulsion bestiale de la plaquer contre les parois de la douche, visage plaqué contre le carrelage et ses fesses qu'elle me présenta sans équivoque. Je ne pus résister à lui pincer sa poitrine sous ses cris excitants. J'attrapai le lubrifiant dans la douche, inondai ma bite avec, et l'enfonçai dans son cul avec une brutalité bestiale qui lui fit lâcher un cri mêlant plaisir et douleur.
-T'es mienne, salope, je vais te baiser, te faire crier, t'es ma salope à foutre rien d'autre.
-Oh oui, maître, lâchez-vous.
Dans cette douche, l'enculant sans retenue, la faisant crier en la pinçant, il y avait une bestialité de libération pour nous deux. Bloquée contre la paroi et moi, son corps ondulait, se crispait, se relâchait, c'était un plaisir brutal de possession de son corps. Son visage plaqué contre le carrelage, chaque vas-et-viens claquait dans la douche sous ses cris. À ce moment, aucune voix dans ma tête pour me dire "t'es sûr que c'est bien?" Rien, juste un lâcher-prise. Entre deux allers-retours à l'enculer, je sortais ma bite pour la fesser, fort, très fort, à marquer ses fesses des marques de ma main. Je lui léchais le cul, la doigtais, et l'enculais de nouveau. Elle jouait son rôle de soumise sans aucune retenue, se cambrant, offrant son cul dès que possible, elle se soumettait entièrement à ses bas instincts de soumise. Sous cette douche, on se libérait totalement sans retenue de nos envies mutuelles. À genoux, regardant son cul après chaque passage de ma bite.
-J'adore voir ton cul de salope se refermer après t'avoir enculée.
-Alors continuez, maître.
Je ne me fis pas prier, la reprenant brutalement, le tube de lubrifiant fondait à vue d'œil. Ses fesses devaient la brûler tout comme ses mamelons pincés, tournés avec brutalité. J'enfonçais de temps en temps des doigts dans sa chatte qui était une rivière de mouille. Elle se laissait complètement, s'abandonnant à ma brutalité. Quand mon plaisir devint impossible à contenir, je plaquai une main sur son clitoris pour la branler, et dans un râle de plaisir mutuel, nous jouîmes dans cette douche où toute once de sensualité et de délicatesse n'avait pas sa place. Ses jambes tremblèrent tout comme les miennes, et nous finîmes assis sous cette eau brûlante.
-Wow, maître, c'était magique, tellement bon, puissant.
-Tu as été parfaite.
-Vous aussi, maître.
Dans le salon, appliquant une crème apaisante sur ses fesses et sa poitrine, on était bien ensemble, accompagnés du bruit de la pluie et de la fraîcheur qu'elle avait apportée. Tout était presque redevenu paisible dans nos esprits malades.
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