Les quatre cavaliers chevauchaient depuis des jours au milieu des terres du Sud. Ils ne s’arrêtaient pas même pour changer de monture. Ne mangeaient pas. Ne se reposaient pas. Il n’en fallu pas bien plus aux nomades Orruks pour les représenter en messagers de la mort arpentant les landes à la recherche de victimes. Les Orruks ont toujours eu une imagination débordante, et il maniait le discours avec une aisance incomparable. Les quatre étrangers devinrent bientôt le centre des préoccupations des ducs léonins qui régnaient sur cette partie du monde.
Les pillards se faisaient de plus en plus hardis en ces temps troublés. Peut-être étaient-ils quelques vagabonds à la recherche de trésor à dérober, peut être étaient-ils même des espions. Les ducs envoyèrent donc quelques chevaliers à leur trousse avec ordre de les ramener vivants.

Disons que ce fut les « vagabonds » qui ramenèrent les corps des chevaliers aux nobles. Ce n’étaient pas des pillards, des voleurs ou même des assassins.

C’était les shamans en personne. Les guides de cette humanité maudite qui détruisit tant de non humains en un demi-siècle. Ils demandèrent, enfin, exigèrent que leur frère leur soit livré. Les ducs apeurés ne tentèrent pas même un affrontement. On leur expliqua que le seigneur Galan était à ce moment à Fertardis, qu’il n’était pas retenu prisonnier. Ils partirent aussitôt pour la capitale, anéantissant toute résistance qui s’opposait à eux.

Cela faisait 60 ans que tant de Shamans ne s’étaient pas réunis. A cette époque les humains étaient faibles, dispersés en village nations de paysans et de pilleurs. Les 5 hommes décidèrent qu’il valait mieux se séparer afin d’éloigner la menace que représentait les Immaculés.

C’est ce qu’ils firent : Mikah partit fédérer les peuplades barbares du nord. Alyd resta à l’Est pour rebatir un nouveau royaume des alchimistes. Lucus et Rienwe partirent à l’ouest où les hommes voyageaient d’Oasis en Oasis, et Galan partit au Sud.

Les Shamans communiquaient constamment. Ils échangeaient sur les progrès technologique des peuples qu’ils guidaient,partagaient leurs découvertes respective. Il discutaient de la meilleur stratégie pour se défendre contre les sauvages nons humains.

Pendant 60 ans l’humanité prospéra, repoussant les autres races toujours plus loin vers le sud.

Cela faisait 6 mois que Galan était parti enquêter sur ce royaume, soupçonnant qu’il ait été caché par un processus magique. Les autres n’avaient reçu aucune nouvelles depuis.

Rienwe n’avait jamais senti d’embruns auparavant. Ils chevauchaient au beau milieu d’un océan de verdure, et pourtant. L’odeur du sel et du poisson était dans l’air, et les mouettes volaient haut dans le ciel. La mer était proche.
Rienwe ajusta sa veste bleu, l’air était bien plus frais que dans son pays. Pourtant elle aurait bien été incapable de dire si les légers tremblements de ses mains étaient dus à cela ou à son inquiétude. Galan avait toujours été le plus idéaliste du groupe, il était aussi le plus féru d’histoire. Les tragédies étaient ses préférées…

Rienwe piqua le flanc de sa monture alors que les quatre cavaliers gravissaient une colline vertigineuse. C’est là qu’elle apparut : Fertardis. Le joyau des terres du sud. La décharge qui contenait toute la lie du vivant ainsi qu’aimait à l’appeler Mikah. Rienwe surprit Lucus tracer les hautes tours de la ville dans son carnet de voyage. C’était beau…comment des monstres pouvaient ils créer quelque chose d’aussi beau ? Les quatre shamans contemplèrent longuement cette ville qui s’élevait au beau milieu des montagnes, bercés par le doux son de l’océan.

Alyd prit la parole en premier

 "Il a peut-être eu un imprévu Mikah, laisse-moi assurer le premier contact"

 - ""Pour qu’ils t’assassinent toi aussi ??? Pas question, je ne leur laisserai pas l’occasion de tenter quoi que ce soit." Répondit elle la main crispée sur la garde de son épée blanche.

Lucus avait fini son croquis.

 - " Voyons Mikah, comment veut tu qu’ils l’aient tué ? Avec leusr joujous de fer blanc ? Ils ne peuvent RIEN contre nous et ils le savent. Laisse Alyd tenter quelque chose "

 - " Nous pensions aussi qu’il était impossible qu’ils aient fondés un véritable royaume ! Regarde en face de toi imbécile, comment ont il pu nous cacher ça selon toi ??? "

Rienwe ne prenait pas souvent la parole durant ces conversations. C’est pourtant ce qu’elle fit.

 - " Galan est peut-être blessé voir même mourant en ce moment même. Et vous perdez du temps à débattre d’un problème dont nous ne savons rien ? Nous partons ensemble, et nous verrons bien comment la situation évolue. "

Les trois autres se regardèrent un bref instant, puis acquiescèrent.
Les quatres shamans descendirent de la montagne, et pénétrèrent dans la capitale non humaine. Rienwe serra les rennes dans ses mains, elle découvrirait ce qui est arrivé à Galan quoi qu’il en coute.

le conte des Orruks était bien connu lorsqu’ils entrèrent dans la cité. Les enfants mangèrent leur soupe et ne furent jamais plus sage que ce jour ci, de peur que quatre démons apportent la mort à toute la ville.

Les nomades Orruks étaient d’excellents conteurs.

Ce jours là, ils devinrent tristement célèbre pour leur talent de voyant