1.

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Avant

- Je veux être un humain...

L'inconnu s'arrêta et plongea son regard dans le vide, un air de nostalgie présent dans l'absence de lueur au fond de ses yeux. Il sourit faiblement et reprit.rd

- C'est pour ça que je dois devenir un monstre... Tu comprends ?

Il se leva et observa la lune à travers la fenêtre. Elle était pleine ce soir-là. Marchant à reculons pour ne pas détourner les prunelles de ce faible halo, il s'approchait de la femme.

Arrivé à son niveau, il empoigna brusquement son visage, l'obligeant à lever les yeux pour les plonger dans les siens. Ce faisant, elle s'attendait à y déceler un air satisfait, un sourire sadique, ou même tout autre expression qui aurait pu témoigner du mal qui habitait cet homme.

Mais ce qu'elle y vit n'était rien d'autre qu'un regard vide : son sourire s'était affaibli au point de n'y trouver que de la nostalgie, et dans ses yeux ne brillait que la preuve de son profond ennui.

L'inconnu était si proche qu'elle pouvait sentir son souffle glacé effleurer son visage ; il était comme mort.

- En devenant un monstre, se chuchota-t-il à lui-même, je saurai ce que c'est que d'être vraiment humain...

La femme écarquilla les yeux. Cet homme n'était pas sain d'esprit.

- Tu ne réponds pas ? Demanda-t-il en serrant sa poigne sur son menton.

Elle ne pouvait malheureusement pas lui donner de réponse, moins parce qu'elle n'avait pas la moindre envie de converser avec l'inconnu que parce qu'un bout de tissu l'empêchait de prononcer la moindre parole sans qu'elle ne soit étouffée en un grognement inintelligible.

- Tu penses que je n'y arriverai pas, c'est ça !? S'emporta-t-il, prit d'un rire fou. Je suis meilleur que vous tous, mon potentiel humain est sans limites !

L'inconnu se retourna et marcha jusqu'à la table postée derrière lui. Il semblait avoir retrouvé son calme, mais la jeune femme n'en était pas moins inquiète car elle percevait dans son regard une folie pire encore que son précédent emportement : du désir.

Elle entendit un bruit de métal et tenta désespérément de voir de quoi il retournait. Elle regretta son geste quand elle aperçut l'objet en question : une sorte de long bâton en métal dont l'extrémité était plus épaisse, en forme de poire, et possédant une manivelle à l'opposé.

L'inconnu s'en saisit, et s'approcha de nouveau de la jeune femme qui commençait à paniquer. Ses respirations saccadées et étouffées par son bâillon résonnaient seules dans la pièce avec les bruits de pas de l'homme.

Elle tenta de bouger mais les liens qui retenaient ses poignets et chevilles prisonniers l'en empêchèrent. Et la peur qui grandissait dans ses yeux ne faisait qu'alimenter le démon qui possédait l'inconnu.

Des larmes coulèrent le long de ses joues alors qu'elle réalisa à quel point elle était impuissante, à quel point elle était faible. On la forçait à regarder cette horrible vérité ; malgré tout elle détournait les yeux et tentait d'ignorer la désagréable sensation qui prenait place dans ses entrailles. Mais le déni ne l'aiderait pas. Elle était malgré elle mise à nue devant cet homme, incapable de bouger et sans aucune certitude que d'ici quelques heures, elle serait encore de ce monde.

Elle tenta de l'implorer, mais ses mots sortaient si déformés de ses lèvres que l'inconnu ne pouvait ne serait-ce que réfléchir à ressentir une potentielle pitié envers sa victime.

Alors qu'elle pleurait jusqu'à s'étouffer dans ses propres larmes, l'homme sourit. Il ne sentait plus ce vide qui le rongeait au plus profond de son âme. Son désir ne faisait que grandir ; car oui, cela était beau. Voir cette tristesse couplée à cette peur sur son visage, mais par-dessus tout l'obliger à se rendre compte de sa faiblesse, n'était ce pas la preuve même de la beauté et de la complexité des sentiments humains ?

La souffrance de cette femme serait son graal, il le ressentait d'avance, et ne pût réprimer le frisson qui le parcourut. Il profiterait d'elle autant qu'il le pourrait, et ce jusqu'à s'en lasser, avant de ne serait-ce que songer à la jeter.

La jeune femme, implorante et toute tremblante de la peur que lui inspirait l'inconnu, sursauta lorsque celui-ci caressa du dos de la main sa cuisse nue. Plus que la peur, une autre émotion grandissait en elle ; une émotion qui, sans qu'elle ne le sache encore, serait à l'origine de sa haine : le dégoût.

L'homme prenait un malin plaisir à solliciter ses sens pour nourrir ce dégoût d'elle-même : plongeant son visage dans sa nuque qu'il baisa fougueusement, sa main remonta jusqu'à la hanche de la jeune femme, son autre main tenant toujours l'instrument qui servirait ses vices.

Chaque baiser amer et froid qu'il laissait sur sa peau la brûlait de dégoût tandis qu'elle tressaillit sous le toucher de l'inconnu. Celui-ci remonta ses lèvres jusqu'à son oreille et la lécha langoureusement. Son excitation à lui ne faisait que grandir ; sa victime, quant-à-elle, ne parvenait plus à distinguer son dégoût pour ces attouchements forcés des réactions de son corps, qui disait l'opposé de ce qu'elle ressentait.

Son corps la trahissait, la trompait en lui faisant croire que le toucher glacial de l'inconnu lui procurait une quelconque sensation de plaisir, alors qu'il la répugnait. L'homme n'était pas ignorant des sensations qu'il procurait à sa proie ; il soupira dans l'oreille de celle-ci, n'y tenant plus.

D'un geste brusque, il ouvrit les jambes nues de la jeune femme, dévoilant son clitoris et son orifice vaginal. Elle comprit son intention en le voyant rapprocher dangereusement l'outil en forme de poire de son entre-jambes et se débattit violemment. L'inconnu agrippa ses cheveux de sa main libre et lui plaqua la tête contre le mur derrière elle pour qu'elle ne cesse de bouger.

Ses yeux plongèrent dans les siens et il dû se retenir de lui retirer le bâillon et de lui dévorer les lèvres en voyant son air implorant. Elle cherchait sa pitié et sa compassion, mais elle n'aurait pour seule réponse que sa monstruosité.

Les larmes de la femme redoublèrent lorsqu'elle sentit la partie épaisse de la poire métallique effleurer son clitoris. Elle ne pouvait bouger à cause de la saisie de son agresseur et ne faisait que sentir avec horreur une chaleur qui grandissait dans son bas-ventre alors que l'inconnu entreprit de frotter délicieusement l'objet contre la partie la plus sensible de son corps.

Elle ferma légèrement les jambes sous la sensation ce à quoi il les lui rouvrit brusquement. Ses gémissements étouffés par le morceau de tissu dans sa bouche sonnaient comme des prières aux yeux de l'inconnu, des prières pour qu'il arrête ; il augmenta donc la pression sur le sexe de la jeune femme dont les pleurs se firent plus nombreux.

Alors que sa respiration se faisait saccadée, le sourire de l'homme grandit : il était temps pour lui de cesser d'user de cette merveille qu'était la poire métallique à contre-emploi.

Cet objet avait une disposition très simple dans son horreur : l'embout arrondi, plus épais, pouvait s'ouvrir se séparant ainsi en quatre parties pointues en leurs bouts, dépendamment de l'actionnement de la manivelle à l'extrémité, plus fine.

La souffrance qu'il causait lorsqu'ouvert et fermé de manière successive était inimaginable. Ineffable torture à laquelle étaient plus sensibles les femmes, d'où le choix de l'inconnu. Celui-ci se redressa et se plaça entre les jambes de la jeune femme. Calculant minutieusement, il bougea l'extrémité épaisse de la poire jusqu'à la placer en face de son orifice.

Avant de pénétrer l'objet en elle, il leva les yeux. Il voulait prendre le temps d'admirer l'expression qu'avait sa victime, et rien n'était plus délicieux pour lui que de voir cette lueur dans son regard. La haine.

Satisfait mais souhaitant désormais se délecter de ses cris de souffrance, il enfonça la poire d'un geste unique et d'une brutalité sans bornes dans la jeune femme.

Celle-ci réagit immédiatement en plaquant l'arrière de son crâne contre le mur, fermant les yeux brusquement alors qu'elle sentait monter en elle un hurlement de douleur. Elle ne pût le retenir lorsque l'homme fit glisser la poire toujours fermée hors d'elle puis de nouveau en elle.

Ces hurlements étouffés ne faisaient que satisfaire davantage l'inconnu qui ralentit la cadence. La jeune femme sentait l'objet entrer en elle avec une lenteur affligeante et non sans douleur, ce qui lui arracha un nouveau cri étouffé qui la frustra au plus haut point.

L'homme sentait son excitation grandir au fur et à mesure qu'il entendait les manifestations de souffrance de sa victime. Il se torturait lui-même en ne se donnant pas le plaisir immédiat d'ouvrir la poire ; il attendait que sa frustration soit au plus haut point pour qu'il puisse ressentir le maximum de plaisir lorsqu'il la propulserait dans le vide.

Alors, il lui retirerait son bâillon pour entendre ses cris non plus de manière étouffée et d'autant plus satisfaisante, mais surtout pour lui retirer la seule chose à laquelle elle pouvait se rattacher pour oublier sa douleur ; il la rendrait folle.

Ses va-et-vient s'accélérèrent en même temps que sa respiration. Chaque mouvement incontrôlé du corps de la femme face à sa torture qu'il sentait sous lui le réjouissait, au point qu'il se sentait lui-même durcir. Un seul mot pouvait décrire le tourbillon d'émotions dans lequel il était pris : l'extase.

Et tandis que le tourment de la jeune femme grandissait, elle sentait son esprit sur le point de se briser alors qu'elle était complètement impuissante.

Lorsqu'elle se concentrait sur la souffrance, elle ne la ressentait que davantage. Lorsqu'elle essayait de l'oublier, elle lui semblait occuper l'entièreté de son esprit.

Elle hurlait de toutes ses forces et mordait le bâillon à s'en faire saigner les lèvres pour supporter la douleur ; mais ce n'était pas quelque chose de supportable. Et cela ne ferait qu'empirer.

Car la martyrisée savait que la poire n'était pas encore ouverte ; et elle doutait pouvoir ne serait-ce que rester consciente si jamais cela venait à se faire. Elle tenta un dernier cri de désespoir pour demander pitié à son agresseur. Elle l'implora, et vit en retour que cela ne faisait qu'agrandir le soupçon de luxure qui dormait au fond de ses yeux.

Alors elle comprit que ses tentations pathétiques seraient vaines, et qu'elle souffrirait l'enfer sur terre avant de mourir.

Résignée, elle l'était certes, mais pas moins apeurée qu'au début. Au contraire, sa peur de souffrir n'avait fait que grandir à mesure qu'elle s'habituait aux aller-retours de la poire en elle. C'est alors que l'homme s'arrêta.

Le cœur de la jeune femme battit à tout rompre lorsqu'elle sentit son érection contre son intimité.

Il sortit la poire, toujours en l'affligeant de sa lenteur, et la posa au sol. C'est alors qu'elle ressentit un sentiment qu'il lui aurait mieux valu d'oublier : l'espoir. Sentiment qu'elle oublia bien vite en voyant le sourire de l'homme.

Ce fut impossible qu'il la graciât. Pas avant qu'il n'eût eu sa dose de plaisir. Il s'approcha d'elle et lui retira son bâillon. La jeune femme en profita pour reprendre son souffle sans quitter son agresseur des yeux ; regard qu'elle ne parvînt pas à maintenir car, dès qu'il leva à son tout les yeux pour rencontrer les siens, elle sentît son aura monstrueuse l'accabler et détourna le regard.

L'homme, lui, était principalement concentré sur les lèvres de la femme, et sur le sang qui reposait dessus. Il était lui aussi presque à court de souffle, mais ne s'en approcha pas moins de sa proie pour lui arracher violemment un baiser.

Malgré un instant à protester, les tentatives pour se débattre de la victime étaient veines au point qu'elle se laissa faire, résignation qui satisfaisait d'autant plus l'inconnu.

Il lécha goulûment le sang sur ses lèvres et se délecta de son goût métallique qui ravissait sa langue. Il prenait grand plaisir dans ce baiser magnifiquement chaotique ; il mordait ses lèvres et introduisait de façon forcée sa langue dans la bouche de la jeune femme pour la dévorer sans répit. Leurs dents s'entrechoquaient mais seule la langue de l'inconnu était prise dans cette folle danse.

Si la jeune femme ne pouvait se défendre, son seul moyen de montrer sa désapprobation était la passivité. Passivité que son corps trahissait puisqu'elle sentait la chaleur déjà présente dans son bas-ventre monter en elle alors qu'elle était bel et bien mouillée des allées et venues faites à son encontre dans son corps.

Pourtant, ce baiser n'avait rien de plaisant pour elle : empli de force et sans une once de compassion, il ne traduisait aucune tendresse, seulement un désir brûlant et malsain incontrôlable.

La jeune femme était à court de souffle et sentait son esprit défaillir alors que l'homme ne la lâchait pas. Il prît en coupe son visage pour la forcer à s'investir dans son acte. Peut-être était-ce le manque d'oxygène ? Mais pour la première fois, elle osait le regarder dans les yeux. Et ce qu'elle y vit la tétanisa au plus haut point.

Pourtant d'une indescriptible beauté, ses iris d'un vert sans fond ne semblaient contenir aucune émotion. Lui qui tremblait d'excitation à en être essoufflé, il n'avait pas pour autant l'air d'être satisfait.

Tout du moins, c'était ce que pensait la jeune femme car l'inconnu, lui, pensait être en pleine explosion sensorielle. Il trouva cela regrettable mais arrêta le baiser pour s'atteler à son désir grandissant.

Il reprit en main la poire métallique qu'il avait posée un peu plus tôt et se pencha sur le fruit de son plaisir. D'une main, il saisit ses poignets attachés et les plaqua au-dessus de sa tête d'un geste brusque qui arracha un sursaut à la jeune femme.

Il se rapprocha de son visage de sorte à placer son oreille le plus près possible de ses lèvres. Il voulait entendre chacun de ses hurlements le plus clairement possible. Il approcha de nouveau la poire qu'il avait en main de l'intimité de sa victime et la plongea sans prévenir en elle.

Quel ne fut pas son plaisir d'entendre les grognements de celle-ci en réaction à son geste. Ils n'étaient plus étouffés et donc, beaucoup plus libres. Et beaucoup plus incontrôlables. Cette fois, il ne ressortit pas la poire mais l'enfonça toujours plus profondément pendant un moment qui semblait durer une éternité pour la femme.

Elle fermait ses yeux avec vigueur alors qu'elle sentait l'embout de l'objet la percuter violemment de l'intérieur, et ses tentatives de se soulager -ou tout du moins, de se contrôler- en fermant les jambes étaient aussitôt déjouées par l'inconnu qui les lui rouvrait brusquement.

Elle respira profondément pour tenter de garder son calme, mais sa panique grandit quand elle vit que son agresseur remarquait son soulagement. Elle savait qu'il ne le laisserait pas durer. En effet, il lâcha ses poignets désormais enflés de par sa grippe et plaça sa main sur la manivelle de la poire. De nouveau, il leva les yeux, pour ne pas rater une seule des émotions qui traverseraient sa chienne au moment de l'envoyer en enfer.

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