Les yeux pers d'Athéna étaient fixés sur le dieu des voyageurs. Ce dernier continua de l'observer attentivement, guettant le moindre reproche de sa part. Hermès et la déesse de la raison se comprenaient et s'appréciaient mutuellement. L'un n'avait aucun problème avec l'autre mais cette fois-ci, les débats avaient eu lieu, pourtant précédés d'échanges cordiaux. Athéna était convaincue de pouvoir faire entendre raison à Hermès, chose impossible avec Apollon, Arès, Poséidon ou même son propre père, éternel coureur de jupons. A moins que son demi-frère ne s'oppose à ses conseils de façon inattendue.

- Hermès, pourquoi est-ce que tu ne m'écoutes pas ? D'habitude tu es toujours d'accord avec moi...

- Peut-être parce que cette fois, chère Athéna, tu as tort.

- Vas-y, énonce tes arguments, je te prie !

- J'aime cette mortelle, je sais que ça te dérange mais je n'y peux rien, et je suis certain qu'elle est celle qui me faut. Contrairement à notre père ou aux autres, je n'ai pas besoin de trente mille conquêtes pour être heureux. J'ai peut-être eu une relation avec Aphrodite par le passé mais c'était une grossière erreur... avec Polymélé, je sens vraiment que quelque chose se passe, une chose qui m'envahit et qui va rester ancrée en moi.

- En es-tu sûr? et si cette histoire...se finit mal ? Hermès sois raisonnable...

- Athéna, pourquoi n'aurais-je pas droit au vrai bonheur ? Dionysos a bien épousé une mortelle autrefoiset elle est même devenue immortelle. Dis-moi pourquoi ce privilège me serait interdit !

- Petit frère, cela n'a rien à voir avec toi. C'est juste que...

- Que quoi ??

La déesse au casque commençait à être sérieusement à court d'idées et d'explications et Hermès en avait plus qu'assez de cette discussion stérile.

- Ma soeur, laisse-moi maintenant... nous partageons pleins de choses toi et moi, mais là nous ne sommes pas en corrélation. Converser plus longtemps avec toi sur ce sujet ne servira à rien. Je m'en tiens là.

Athéna n'insista pas davantage et s'éloigna. Resté seul dans son alcôve, le dieu aux pieds ailés prit une grande inspiration. Il savait qu'il aimait la princesse Polymélé, peu lui importait les avis de sa soeur et les futures réflexions de son père qu'il sentit déjà venir.

En tant que divinité, il connaissait les risques et les inconvénients d'une telle relation, tout comme le choix de Polymélé de continuer sa vie de simple mortelle en finissant par épouser un illustre guerrier ou un autre prince. Mais à l'heure actuelle, il ne pensait qu'à une chose : la retrouver encore et encore.