Chapitre 1.1: Décollage du Liberty
"Je lance la procédure de démarrage des réacteurs Jack Frost Boost!" Un puissant rugissement a rempli l'atelier, accompagné d'un brouillard glacial qui s'est échappé de la navette. J'ai progressivement augmenté la poussée des réacteurs en manipulant les manettes de gaz, ce qui a provoqué des vibrations dans tout le vaisseau. L'ouverture du hangar se rapprochait progressivement, jusqu'à ce que mon champ de vision se limite à cette sortie.
La pression s'est accrue, rendant mon corps de plus en plus lourd, m'écrasant contre le siège. Bouger était devenu une tâche ardue, mais ma détermination était sans faille. J'ai forcé la diminution des gaz malgré la pression écrasante. À chaque réduction de poussée, je sentais cette pression relâcher son emprise.
Enfin, une fois que l'altitude s'est stabilisée, j'ai pu contempler la voûte céleste à travers le hublot. La courbure de la Terre se dessinait au loin, une vision à couper le souffle
Nous avons réalisé plein de simulations sur ce vol, y compris la vitesse théorique, mais ressentir et vivre tout cela par moi-même est bien mieux que toutes les théories. Mon cœur palpite d'excitation à mesure que je sillonne le ciel telle un oiseau. Nous n'avons utilisé que 5% de la puissance des réacteurs, et déjà tout cela est incroyable. C'est comme si je découvrais un tout nouveau continent dans les cieux, une expérience à nulle autre pareille, semblable à celle des premiers explorateurs.
Soudain, je réalise que ma communication avec ma fille est interrompue. "Ma fille chérie, est-ce que tu me reçois ?" Pas de réponse. Mon cœur s'emballe. La dernière chose que je veux, c'est un problème technique en ce début de voyage qui me couperait tout contact avec elle. Je pianote frénétiquement sur les commandes, cherchant à rétablir la communication avec ma fille par tous les moyens possibles.
"Oui, papa, je te reçois 5 sur 5. Ta vitesse était beaucoup plus rapide que prévu, ce qui a perturbé le flux, mais tout va bien. J'ai pu recalibrer. Si tu paniques comme ça juste au lancement, tu auras des cheveux blancs à ton retour." Ma fille répond, mêlant taquinerie et soulagement dans sa voix.
Le soulagement m'envahit lorsque j'entends sa voix. "Oh, ne me fais pas de telles frayeurs ! Tu sais bien à quel point je tiens à mes cheveux", je réponds avec un soupir de soulagement.
Elle rit de bon cœur. "Désolée, papa. Mais tu devrais profiter à fond de ce voyage maintenant. J'ai un retour caméra du Liberty qui est magnifique, et je devrais pouvoir t'accompagner le temps que tu restes sur Terre."
Elle a raison, bien sûr. Je suis prêt à vivre chaque moment de cette aventure du fond de mon âme et à en profiter à fond, entouré de quelques nuages dans le ciel et des étoiles, et comme seule lumière, une magnifique pleine lune. 'Tu as raison, ma chérie. Allons-y, vers l'infini et au-delà !' Sur ces mots, je repris une accélération assurée, naviguant à travers les cieux. Je commence mon voyage vers la capitale de mon pays, Paris, la ville lumière, en hommage aux grands inventeurs de France. J'ai hâte de découvrir ce que ma Liberty peut faire, car c'est son baptême du feu et son premier vol. Alors autant en profiter. Il y a environ 700 km qui me séparent de la ville lumière. Je me demande combien de temps il me faudrait pour y arriver si je donne un petit coup d'accélération
J'augmente progressivement la vitesse des gaz : 980, 1110, 1200 km/h. Le bang de la vitesse du son résonne dans la cabine, semblant signifier la sortie du hangar. Enfoncé dans mon siège, chaque mouvement est intense, la moindre sensation directionnelle se transmet comme une pression écrasante sur tout mon corps. Malgré l'augmentation graduelle de la vitesse, je sens l'accélération peser de plus en plus sur moi.
J'aperçois les lumières de Paris qui apparaissent à l'horizon. Selon le GPS, je me trouve à environ 100 km de la capitale. C'est alors que je décide de réduire ma vitesse à 300 km/h pour me remettre de cette première accélération.
À cet instant, je prends conscience de mes limites physiques : une augmentation trop rapide de la puissance des moteurs pourrait être mortelle, mon corps étant soumis à des forces G extrêmes.
Comme pour surmonter la peur que je venais de ressentir, j'ai commencé à apercevoir la Tour Eiffel illuminée de mille feux ainsi que l'Arc de Triomphe. Je décide de descendre en altitude pour me rapprocher au plus près de la Dame de Fer afin de me placer à l'intérieur d'elle pour que les personnes puissent observer Liberty à partir du premier et deuxième étage, devenant ainsi parfaitement visible pour le public en bas qui venait la visiter mais à qui je vais offrir un autre spectacle. C'est le moment de commencer ma promotion de mon aventure. Je lance des milliers de flyers à travers la fenêtre, ces derniers sont simplement marqués d'un QR code menant au live Twitch de ma fille avec comme fond sur l'image le vaisseau Liberty. Je commence à voir les spectateurs qui se trouvent sur le premier étage de la tour Eiffel prendre des photos du Liberty et suite à cela je décide d'entamer une rotation en douceur du Liberty pour qu'il soit pris sous plusieurs angles par les spectateurs et qu'il participe indirectement à faire connaître notre aventure à travers les réseaux sociaux.
Je suis resté entre les jambes de la Dame de Fer pendant environ 5 minutes, tournant doucement. Je pouvais même commencer à apercevoir une petite foule qui se rassemblait au pied du monument, certainement attirée par cette curiosité sortie de nulle part et qui changeait certainement les gens de l'habituel flot d'informations des médias concernant la guerre, les attentats, les famines et les crimes abjects. Cette aventure est avant toute chose un rêve que je veux réaliser, mais je veux aussi faire rêver les gens et leur redonner espoir en un avenir meilleur. Pour cela, il fallait que l'on parle de moi, avant toute chose, et pour cela je vais devoir parcourir la terre.
Avant mon départ de Paris, afin de respecter notre itinéraire, j'ai entamé une descente pour me rapprocher de la foule en bas. Je pouvais entendre de nombreuses voix et je voyais certaines de ces personnes avec des flyers. Je pouvais aussi voir les forces de l'ordre arriver avec leurs gyrophares sur leurs véhicules. "Je pense qu'il est temps que je parte avant de créer un mouvement de foule trop important", acquiesça ma fille à l'écran, me disant : "J'aurais besoin de te parler quand tu seras sorti de Paris." "Très bien, dans ce cas, prochaine destination : Berlin.
Je pus repartir sans encombre de Paris et me remis à une altitude de sécurité pour parler à ma fille. "Alors, qu'avais-tu à me dire ?"
"Père, je peux t'annoncer que ton arrivée à la Tour Eiffel n'est pas passée inaperçue. Nous avons commencé à faire le buzz sur différents réseaux sociaux. Il y a même des personnes qui pensent que c'est un vaisseau extraterrestre. Nous avons aussi de nombreuses personnes qui attendent sur la page du live mais pour l'instant, cela est plutôt centralisé en France. Je pense que les chiffres vont augmenter considérablement quand tu vas parcourir plusieurs pays et que les personnes vont comprendre que ce n'est pas une blague et que ce n'est pas un montage vidéo."
"C'est une super nouvelle. Je t'avoue que je ne m'attendais pas à ce que autant de monde se rassemble aussi vite autour de Liberty. Enfin, on verra bien, et cela va être à ton tour de jouer du côté du live Twitch et que le monde va pouvoir admirer ma magnifique fille."
"Ro s'il te plaît, papa (rougie d'émotion), de mon côté tout est prêt. Quand tu atteindras la troisième capitale, je commencerai à lancer le live et la gestion des caméras. Vu ta vitesse, tu devrais arriver à Berlin dans peu de temps. Je vais profiter pour réaligner Tonbogiri sur Mars."
"Tout se passe comme prévu, c'est parfait."
Après cette discussion avec ma fille, je pus me remettre à admirer le paysage dans cette nuit noire éclairée par un croissant de lune. Dans la vaste étendue céleste, les étoiles éparpillent leur lumière, tels des joyaux scintillants dispersés sur un drap de velours sombre. Chaque étoile semble être une lueur d'espoir, une histoire contée depuis les temps anciens, peignant la toile du cosmos Tandis que les lumières des villes, semblables à des constellations terrestres, dessinent des formes urbaines qui semblent se confondre avec la voûte céleste.
Il y a six ans, enfermé chez moi, je n'aurais jamais pu imaginer un tel paysage. Aujourd'hui, je suis réellement là, à parcourir le ciel, rêvant de relancer ce monde en déclin. Je commençais à apercevoir Berlin et je voulais me diriger cette fois vers = où je pourrais saluer la déesse de la Victoire sur son char tiré par ses quatre chevaux, espérant qu'elle me porte chance dans mon aventure.
Je pouvais entamer ma descente sur la porte et je pouvais apercevoir, comme à la Tour Eiffel, des personnes venues voir le monument. Tout comme à Paris, je décidais de donner mon spectacle en passant à travers la porte. J'entamais ma descente en douceur, la manœuvre étant plus complexe en raison du manque de place entre les deux piliers, mais je parvins tout de même à arriver sans érafler la peinture.
Je répétais la même opération en jetant mille flyers par la fenêtre pour faire notre promotion. Je ne pouvais rester plus longtemps à cause de la présence des forces de l'ordre déjà sur les lieux. Je ne voulais pas risquer un incident irréparable sur Liberty à cause d'un tir des forces de l'ordre pour défendre leur monument.
Je repris ma route en reprenant mon altitude de croisière, mais là, je fus surpris par un avion de chasse qui passa près de moi. Maintenant, je voyais cinq avions de chasse me suivre et encercler Liberty. Je pris la radio pour diffuser dans plusieurs fréquences et avec le traducteur audio pour leur dire : "Je ne suis pas armé, mes actions sont purement pacifiques." La tension montait. Je ne m'attendais pas à ce qu'ils réagissent aussi vite à ma présence avec des avions de chasse. Que faire?
À la radio : "Vous avez enfreint l'espace aérien allemand, suivez-nous jusqu'à la base militaire et il ne vous sera fait aucun mal." "Reçu 5 sur 5, je vous suis."
Mince, je ne peux pas me faire prendre comme ça, je vais devoir jouer finement. Je vais les suivre et, lorsque ils entameront leur procédure d'atterrissage, je relancerai les gaz pour m'échapper.
" Père ? Je vois que nous avons des complications."
"Oui, ma chérie, désolé, je ne pensais pas me faire attraper par des avions de chasse dès la deuxième ville. Je vais devoir accélérer au moment où ils vont atterrir avec leurs avions."
"Tu voudrais que je pirate leur système informatique ? Cela me prendra que 5 minutes et je pourrais désactiver leurs lance-missiles."
"Hum, je suis d'accord, mais sois discrète et ne les désactive que s'ils comptent me tirer dessus, car j'ai peur qu'ils prennent ton intrusion comme une attaque s'ils te repèrent."
"Je suis déjà connectée à leur base et au système de pilotage et d'armement des avions de chasse."
Le ton un peu haut : "Iris ! J'ai dit quoi !"
"Ne t'inquiète pas, papa, ils ne m'ont pas repérée, leur système est bien trop archaïque, c'est presque gênant."
Je soupirais, "Ah, enfin bon, maintenant que tu es connectée, je suis plus tranquille. Je ne devrais pas tarder à arriver à leur base d'après ce que tu m'as communiqué."
Ma fille peut être terrifiante, capable de pénétrer dans le système informatique militaire en moins de 5 secondes. Enfin, je peux être rassuré, même si Liberty ne peut pas être ciblé du fait qu'il ne dégage pas de chaleur, je ne suis pas à l'abri des mitrailleuses des avions.
J'ai suivi les avions jusqu'à repérer un alignement de lumières pour me signaler la piste. Mon cœur battait de plus en plus fort. Nous commencions à engager la phase d'atterrissage, et au moment où j'ai vu les avions déployer leur train d'atterrissage, j'ai accéléré de manière plus brutale que prévu pour échapper au problème derrière moi. L'accélération était vraiment plus forte que toutes les autres, mais je devais les semer. Je ne pouvais pas m'arrêter maintenant.
Je sentais tout mon corps trembler, mes articulations mises à rude épreuve. J'aperçus le GPS pour constater que je me trouvais au-dessus de la mer avant que ma vision ne se trouble et qu'un voile noir ne se pose délicatement sur mes yeux. J'essayais de repousser la manette des gaz pour ralentir, mais je n'y arrivais pas, la vitesse avait bloqué mon bras contre le siège.
J'entendais à peine ma fille me parler, ou plutôt crier semble-t-il, mais il était déjà trop tard. Je commençais à sombrer petit à petit jusqu'à me sentir retenu par le harnais de sécurité du siège. Je reprenais mon souffle difficilement et pouvais enfin entendre ma fille paniquée me parler.
"Père, réponds-moi ! Père, est-ce que tu m'entends ? Réponds-moi, s'il te plaît !" J'allais lui prononcer des mots pour la rassurer, mais je ne pus lui répondre à cause d'une nausée incontrôlée qui remonta dans ma gorge. Je serrais les dents pour ne rien laisser sortir et ne pas salir mon tableau de bord. J'attrapais un sac prévu pour ce genre d'urgence et je vomissais plusieurs fois dedans, ressentant une brûlure dans toute ma gorge.
Je répondais difficilement à ma fille : "C'était limite", avant de vomir une dernière fois dans le sac. "Ça va aller, père ?" Je lui répondis de façon un peu patraque : "De toute façon, j'ai pas le choix, et j'ai vu bien pire", haletant difficilement. J'attrapai une bouteille d'eau sur le côté passager pour me nettoyer la bouche et me rafraîchir de la brûlure acide dans ma gorge. J'aspergeai un peu d'eau sur mon visage.
"Mais père, qu'est-ce qui t'a pris d'accélérer autant ? J'ai réussi à déclencher à la dernière minute la procédure d'arrêt de secours, heureusement. J'ai même perdu le signal à ta vitesse maximale."
"C'était pas réellement voulu, je pense que la vitesse des moteurs est beaucoup plus exponentielle que ce qu'on a pu calculer. Attends une seconde, tu as perdu le signal ? Mais j'allais à quelle vitesse alors ?"
Ma fille a posé sa main sur son front et m'a dit : "Tu as atteint une vitesse d'environ mach 6."
"mach 6 ? Ah oui, effectivement, quand on sait que le record est de mach 3, cela explique un peu mieux mon état. J'ai de la chance de ne pas avoir de côtes cassées."
Ma fille m'a repris : "Oui, mais cela ne justifie pas d'abuser de cela, père, surtout sur une poussée aussi rapide."
"Oui, je sais, ne t'inquiète pas, c'était un accident avant tout", j'ai soupiré. "Mais il est clair que je ne referai pas cela. Je vais reprendre la route en direction de Moscou, mais cette fois, nous devrons être plus prudents, j'en ai bien peur. Je vais voler plus tranquillement sur le chemin."
"Oui, tu devrais profiter du chemin pour te reposer. Même si tu n'as rien de cassé, ton corps a tout de même été mis à rude épreuve. De plus, je suis encore connectée aux données de la base militaire, et ils ont déjà préparé un rapport sur l'incident. Je vais me connecter au radar cette fois pour surveiller les déplacements des avions autour du Liberty ainsi qu'aux satellites."
"Fais attention à ne pas te faire repérer. Je sais bien que nous ne pourrons pas échapper à ceux qui repèrent l'entrepôt lorsque Tonbogiri passera à l'action, mais j'aimerais retarder le délai au maximum et éviter de dévoiler notre jeu."
"Je ne me ferai pas prendre la main dans le sac, ne t'inquiète pas, et je fais tout pour ne pas que l'on sache d'où provient la connexion."
"Je sais bien, ma fille, mais je ne veux pas que tu sois perçue comme une menace. Si jamais ils découvraient qu'une seule personne peut pirater leurs sites les plus protégés, ce serait trop compliqué pour la suite."
"Je ferai attention, mais père, je le fais aussi pour notre projet, mais surtout pour te protéger. C'est à toi aussi de savoir te reposer sur moi."
Je ne savais plus quoi lui dire, je ne pouvais pas la contredire non plus. "Merci, ma chérie. Je vais reprendre la route dans ce cas, et je te laisse gérer cette partie-là, mais ne te surmène pas."
"Oui, papa. Profite de ton aventure."
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