Chapitre 2
- On y est presque ! cria Danik placé à l'avant du cortège avec quelques autres Ravageurs menant la faction vers la capitale d'Hivers.
- Tu entends Thomas ?
- Il me tarde de rencontrer le fils de oncle Lowrak et tante Stalia, répondit le jeune garçon qui avait prit quelques familiarités avec la famille royale Karsan.
- Il est dit qu'il est aussi robuste que mon frère et a le regard de sa mère. dit Nohan en se mettant à leur hauteur.
Thomas se tourna alors vers le guerrier sur leur droite et se mit à le questionner, exercice auquel il s'y plia pour satisfaire la curiosité de son fils et de sa femme.
- Il se prénomme Tork, il a le regard bleu des Karsan, il doit déjà courir partout dans le château, rendant probablement fou mon frère et sa chère épouse.
Nohan se moquait de son frère tout en rêvant du jour où, lui aussi, pourrait expérimenter cet état dans les couloirs froids de Taran.
Imaginer Kaerthage, le ventre arrondi, le regard lumineux, le corps prenant forme pour accueillir leur enfant, Thomas accroché à sa mère, le regard fasciné par le phénomène de procréation dont il serai témoin et dont il aurait bientôt la garde en tant que grand-frère.
Comment serait-il ? Ou elle ? Lui donnerait-elle une fille ? À qui ressemblerait le plus cet enfant ? Aurait-il des pouvoirs ? Prendrait-il de lui se sachant possédé par un démon des temps anciens ?
Tant de questions encore sans réponses car le temps n'y était pas encore propice. Pour l'heure, il devait tous les mener au château des Karsan en sécurité.
Il porta son regard sombre sur sa femme qui souriait, riant avec leur fils qui s'extasiait de tout ce qu'il voyait sur leur chemin. Ils atteignirent les premiers remparts de la ville forte.
- Le Prince ! Le Prince est là ! Les Ravageurs sont revenu !
La sentinelle fit sonner les cloches, répandant la nouvelle de l'arrivée de la faction sombre. On se pressa auprès des grandes portes pour les voir s'ouvrir et entrer le Prince ainsi que sa clic. Mais quand Kaerthage apparu, le silence se fit.
Une Solaris...
Elle restait une fille du soleil, pourtant, son teint nacré et son regard spécial lui donnait, dans son habit bleu ciel, un air de magicienne qui attira tous les regards.
- Maman, pourquoi tout ce silence ?
- Parce que nous restons des solariens quoi qu'il en soit, répondit-elle, la tête haute.
- Vous êtes de la famille royal de Karsan ! gronda Nohan qui sentait l'humiliation sur sa femme déteindre sur ses nerfs.
L'aura sombre et glacial qui le caractérisait se propagea tout autour de lui, rendant les civils plus effrayés que fascinés, reculant de quelques pas pour ne pas prendre de pleins fouet le froid mordant qui les accompagnait.
- Nous devons arriver au château, lui rappela sa femme. Nous aurons tout le temps de débattre de cet accueil plus tard.
- Si fait ma douce, tu es la maîtresse de cette armée de morts qui marchent. Les porteurs de Neige sont à tes ordres tout comme je le suis ma douce Reine de Glace.
Kaerthage aimait sa façon de parler et d'agir, qu'il soit dur dans son rôle de Prince ou dans son rôle de mari. Mais elle ne souhaitait faire aucune esclandre dans l'immédiat, encore moins dans un royaume qu'elle ne connaissait finalement que très peu.
C'est dans la cour du château que le véritable accueil chaud et aimant lui fit reprendre le sourire.
- Kaerthage ! s'écria la Reine alors qu'ils entraient.
- Majesté ! répondit celle-ci en souriant.
- Par tous les saints je suis si heureuse de te voir en vie et en bonne santé mon enfant ! fit cette femme douce aux rides du temps marquant délicatement son visage.
- Vous voir me réchauffe le cœur, répondit cette dernière alors qu'on lui prenait les rênes de Doran et que Nohan l'aidait à descendre ainsi que Thomas.
Les deux femmes se prirent dans les bras puis ce fut au tour de Stalia qui la prit contre elle pour lui souhaiter la bienvenue comme une sœur en accueillant une autre après un long voyage.
- Ma très chère belle-sœur ! fit la voix profonde de Lowrak.
- Votre Altesse, fit-elle en s'inclinant.
- Pas de ça entre nous ma chère, vous êtes de notre famille. lui rappela ce dernier dans un large sourire moqueur.
- Cher beau-frère, voilà un accueille bien taquin, lui lança t-elle.
- Ah ! Ainsi suis-je vu ainsi par vos yeux ma chère. s'amusa le Prince Héritier en s'esclaffant.
- Mes yeux vous vois comme un joueur de flatteries mais contre votre frère l'enjeu est différent.
Tous pouffèrent, accueillant la famille dans leurs bras. On les fit rentrer pour les voir regagner l'aile réservée aux Ravageurs et à leur Maître. Au détail que cette fois, Thomas avait sa propre chambre et que Kaerthage était de nouveau parmi eux, en vie.
Ils prirent leur temps pour s'installer, retrouver leurs marques dans leurs appartements qu'ils n'avaient pas réintégrés depuis un an.
- Avez-vous fini ? demanda une voix à la porte de la chambre.
- Miss Darène ! s'exclama la jeune Princesse, souriant à la première femme s'étant occupée d'elle à son arrivée à la cour des Neiges.
- Je suis bien heureuse de vous revoir Majesté, fit la femme en s'inclinant devant la jeune femme qui lui sourit. Savoir que vous étiez malade nous a tous attristé ici. Mais vous savoir en bonne santé et ici. Ha, je suis désolée...
- Voyons, ne pleurez point ma chère Darène, fit Kaerthage touchée en s'approchant d'elle pour lui prendre les mains dans les siennes. Vous revoir est me mets encore plus en joie.
- Je vais faire prévenir les cuisines pour vous préparer de quoi vous réchauffer !
- Calmez vous donc Miss Darène, gronda Nohan derrière elle.
- Majesté ! sursauta la pauvre femme.
- Nohan ! gronda sa femme.
- Veuillez m'excuser Miss Darène, fit l'homme en se moquant de sa femme, lui tirant la langue tel un enfant en pleins jeu.
- Vous m'avez surprise Majesté, je suis bien contente de vous voir ici également, même si nous nous sommes vu il y a peu.
- Si fait, mais savoir que votre accueil est bien plus chaleureux qu'en ville, pour le retour de ma femme, me ravis.
L'information fit tiquer la cheffe des servants du château, qui se tourna vers lui pour lui adresser un regard inquiet et interrogateur.
- Vous en entendrez parler à table. dit-il simplement le Prince. Avez-vous fini de tout installer ?
- Si fait, répondirent les trois aides encore présentes dans la chambre de leur maîtresse.
- Prenez donc du temps pour vous installer dans vos chambres, ordonna t-il. Nous avons une entrevue avec ma famille.
- Bien Majesté.
Les trois femmes quittèrent alors la chambre suivi par Miss Darène qui n'était pas invitée à cette entrevue avec la famille royale.
- Est-il vraiment utile de leur en parler ?
- J'ai envoyé des Ravageurs enquêter en ville sur la raison de cette attitude. lui dit-il en présentant son bras pour la guider vers le cabinet privé de son père où se trouvait déjà Thomas, occupé à discuté avec son grand-père et son oncle.
- Vous voilà tous les deux ! s'exclama Dania, la Reine heureuse de revoir sa seconde belle-fille.
- Majesté, veuillez excuser notre retard, dit-elle en s'inclinant légèrement.
- Du tout mon enfant, du tout, venez prendre place.
Nohan installa sa femme sur son fauteuil au coin du feu pour rejoindre son fils qui démontrait ses nouvelles aptitudes à la parade. Lowrak s'esclaffa en retrouvant dans son neveux, son frère durant leurs jeunes années d'apprentissage auprès de leur père.
Thomas, toujours aussi curieux, pressa son oncle alors de lui raconter. Les trois hommes, père et fils se lancèrent alors dans des anecdotes nostalgiques.
Tandis que, de l'autre côté de la pièce, les femmes discutaient du petit garçon d'un an qui se tenait sur les genoux de sa mère.
- Dieu qu'il est absolument magnifique Stalia.
- Tork, voici ta tante, la Princesse Kaerthage. fit la jeune mère en parlant à son fils, le tenant fermement pour ne pas le faire tomber.
Le petit être au regard bleu, plongea dans celui de la femme étrange qui lui faisait face mais pourtant il pouvait sentir venir d'elle une aura douce et chaleureuse, son sourire l'ébloui et il eut envie d'attraper le rayon de soleil qui lui faisait face. Il leva alors sa petite menotte vers elle et lui pris une mèche de cheveux.
Le temps se suspendit, laissant voir à Kaerthage quelque chose qui lui réchauffa le coeur.
- Kaerthage ?
Nohan se redressa quand la voix inquiète de Stalia se fit entendre, Thomas et son père s'approchèrent, mais Atlas les arrêta.
- Elle voit, murmura le démon alors que la jeune femme semblait être perdu dans une vision d'un temps éloigné mais heureux.
- Voit-elle l'avenir ? demanda la Reine.
- Je ne puis vous répondre Majesté, répondit Atlas concentré sur le moindre geste de la belle. Tout ce que je sais est qu'elle est une créature rare et en danger.
- En danger ? Dieu, racontez nous ! l'implora la monarque.
- Connaissez-vous les légendes des artefacts de Vie ?
- Oui, les mages nous en ont parlé en disant que l'un d'eux avait été utilisé pour créer cette jeune fille.
- Mon ami de toujours, l'ange Fieren, l'a désigné comme la Prêtresse de la Lune.
- Mais...
- Prêtresse de la Lune ?
- C'est un artefact sous forme humaine qui a été perdu depuis des siècles. Volé aux anges et caché des démons, les humains avaient capturé cet artefact pour l'utiliser afin de se protéger et de conquérir le monde. Mais celui-ci se terra pour mourir seul et ne jamais être retrouvé.
- Comment Kaerthage peut-elle être alors cet artefact volé ? l'interrogea Lowrak.
- Seul Fieren serai capable de nous répondre, je le crains jeune Prince. répondit le démon. Mais ce que j'en sais, l'artefact est puissant et peut expérimenter beaucoup de capacités que le monde humain rêverait de posséder pour en faire sa puissance.
- Edmond était attiré par le pouvoir, dit Nohan à son tour. Bien que mort, je crains tout de même que le reste de la famille devine ce qu'elle est et ne cherche à remettre la main sur elle une fois que leur débilité aura pris un tournant.
- Cérésia va vouloir la capturer pour en parer une couronne qu'elle espère être sienne. continua Thomas sombrement.
- Ne la touche pas fils, si nous perturbons sa communication, nous ne savons ce que ça peut engendrer.
Ils assistèrent alors fascinés à ce moment hors du temps dont ils n'auraient jamais pensé être un jour témoin. Quand Kaerthage revint enfin à elle, le bébé sourit grandement et elle se mit à pleurer.
- Chérie, souffla Nohan en la prenant dans ses bras.
- Quel présage as-tu vu ? demanda Stalia entourée par son mari.
- Beau, n'aie crainte ma chère Stalia. Votre enfant aura un avenir beau. Mais je pleurs pour le miens.
- Kaerthage...
- Je sais. Ne t'inquiète pas.
Thomas et Nohan la prirent dans ses bras, tentant de calmer la jeune femme dans sa tristesse car elle venait d'apprendre que Tork aurait un bel avenir oui, mais elle n'en ferait bientôt plus partie... Si elle le disait, Nohan serai brisé autant qu'elle ou que leur fils qui devrait vivre sans eux dans une rage destructrice, cherchant à tuer celui ou celle qui les auraient envoyé dans le trépas.
Elle devait trouver qui pour les protéger et éviter ce désastre. Si elle ne voulait voir son fils tourner dans la rage et la colère, elle devait protéger son père ainsi que son secret. Mais ce dernier serait assez vite découvert, elle le savait. Il leur fallait donc être très prudent.
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