Chapitre 1
Les Ravageurs vinrent à la rencontre de la Princesse après cet exploit qui fut vite suivit par d'autres et une total guérison de la jeune femme en l'espace de deux mois.
Thomas continuait ses entrainements auprès de son père et de ses mentors. Kaerthage ayant enfin repris pleins possession de ses forces et de ses pouvoirs s'était attelée à la tâche de lui enseigner. Dans la cour du domaine, sous un soleil chaud malgré la neige, la mère et le fils se retrouvaient entouré de spectateurs venu pour admirer leur nouvelle maîtresse et découvrir de quoi cette femme était capable.
Depuis son réveil, Kaerthage n'avait put pleinement utiliser ses pouvoirs comme elle l'aurai voulu mais avait tout de même put enseigner à son fils les rudiments de leur art bien que particulier.
- Tu te rappelle de la salle cachée Thomas ? dit-elle.
- Oui.
- Je vais te montrer une chose fascinante qui pourrait être utile quand tu ne sais comment t'échapper d'une situation périlleuse et sans pourtant tuer directement.
Thomas savait que sa mère n'était pas une fan de la violence, mais c'était une guerrière et elle souhaitait qu'il connaisse toutes les possibilités en cas de danger. Se battre comme son père et ses hommes, se battre comme sa mère ou inventer des stratagèmes comme ses parents très créatifs.
Kaerthage se tint droite, ferma les yeux pour prendre une grande inspiration puis lentement entama des murmures rapides, levant un bras, sa main face au murs d'enceinte face à elle, bien qu'il soit assez loin pour être atteint ou détruit. Une lumière vive l'entoura et se mit à vaciller telle une flemme sous le vent. Elle ouvrit ses yeux qui n'étaient plus que des globes phosphorescents brillant presque d'un blanc inquiétant. En un geste de la main, elle fit tomber le murs d'enceinte, d'un autre elle projeta les pierres où elle le souhaitait. Pour montrer que se servir de la magie ne demandait pas que de rester statique, elle se mouva telle une fée mortelle, utilisant son épée forgée par Avna, le Ravageur forgeron et créé par son mari.
Le spectacle était édifiant, hypnotisés, aucun ne bougea, ne pouvant défaire son regard de la jeune femme qui dansait librement tout en détruisant les barrages de la forteresse imprenable. Nohan, amusé et fortement excité, s'approcha de sa belle et para un coup.
- Me laisserais-tu jouer belle guerrière ?
- SI fait Majesté, lui répondit-elle son regard brillant d'un blanc neigeux, le sourire aux lèvres.
- Apprends fils ! déclara le guerrier qui dégaina sa lourde épée, faisant face à sa femme qui, d'un claquement de langue se prépara à l'affrontement. Apprends d'une guerrière comment la magie peut être aussi mortelle que l'épée d'un homme !
Nohan fonça droit sur elle qui esquiva, entamant une incantation que Nohan n'entendit pas, pour le projeter plus loin d'elle. Le spectacle des deux époux se combattant comme des gladiateurs d'un autre temps, était hypnotisant et terrible. Thomas était subjugué par ce qu'il voyait devant lui, sa mère venait à peine de se remettre de son état qu'elle combattait avec violence son propre époux dont les coups n'étaient pas retenu.
Il était fou ! Oui, un fou enragé qui prenait goût à cet échange dont on pouvait entendre les rires fuser.
Le match fini quand Kaerthage se retrouva percée sur son dos, les jambes sur chaque épaules, sa lame contre la gorge du guerrier.
- Tu es la plus incroyable ma chère femme.
Kaerthage se pencha et vint butiner sa bouche rude qui souriait d'une fierté animale et brute.
- J'ai eu un bon professeur je dois dire, répondit-elle alors qu'il la fit descendre.
- Ma chère épouse, peux-tu t'occuper de ceci ?
- AH oui... Pardon.
D'un claquement de doigt, le murs repris sa forme initiale sous le regard ahuris de chacun. Thomas s'exclama de joie et sautilla jusqu'à ses parents pour discuter avec eux. Chacun lui enseigna quelque chose et le mirent tous les trois en pratique.
Cette scène marquerait les esprits des Ravageurs et des Dames de compagnie de Kaerthage tant la danse était sublime et dangereuse. Les coups n'étaient pas retenu, même pour un enfant de 7 ans ni envers lui. La magie était dangereuse, mais ce que lui enseignait sa mère était une façon d'approfondir sa connaissance.
- C'est fascinant, souffla un des Ravageurs, le regard fixé sur cette femme étonnante qui, malgré ses habits, évoluait avec grâce.
- Nous crois-tu maintenant ?
- Si fait mon frère...
Dans les rangs de ces guerriers morts, le bruit circulait que la Princesse possédait un pouvoir étrange et qu'elle était sans doute la clé à toutes leurs prières. La douleur et la solitude n'avaient plus leur place quand elle était en leur présence, son aura douce et solaire mettait en déroute cet état douloureux qui les possédaient depuis des années.
La leçon prit fin quand Nohan décida qu'il était temps d'aller patrouiller. Thomas n'avait pas encore le droit de les accompagner, il devrait attendre encore 3 ans pour ça. Kamille s'étant remis de ses blessures de l'année passée, avait proposé de lui apprendre les rudiments d'un Ravageur. Mais pour cette patrouille là, ce fut Sartan qui resta auprès de la mère et du fils.
Thomas apprit alors avec lui la gestion et à monter à s'occuper d'un blessé.
[...]
- Mon Seigneur ! s'exclama un des sentinelles en débarquant dans la grande salle.
- Qu'y a t-il ?
- Un message vient d'arriver. Il provient de la capitale de Kaolan.
La missive envoyée par les parents du Prince Maudit, les invitait à revenir au château pour rencontrer l'enfant de Lowrak et de Stalia ainsi que de se retrouver pour un repas en famille.
Si l'invitation arrivait un peu tardivement, elle n'en restait pas moins un challenge pour Kaerthage qui n'avait pas remis un pieds en dehors de Taran depuis son réveil. Nohan et ses hommes patrouillaient souvent en extérieur, mais leur migration en amont de la capital avait mis un certain froid durant leur absence, et même si le Grand Froid n'avait eu aucun incident que la famille royal avait pu tenir à distance, tout ennemis, il était temps pour eux de revenir au château.
Mais Kaerthage était à peine remise, supporterait-elle le voyage ?
Un regard porté à sa femme lui indiqua qu'elle se posait elle-même la question. Ils n'avaient pas été sans nouvelles durant l'année passée, Nohan avait fait la liaison entre eux tous mais Thomas et sa mère n'étaient pas revenu et l'inquiétude se faisait maintenant sentir au delà de la barrière de Taran, mettant alors une pression sur les épaules du Prince des Glaces.
- Il nous faudra bien y retourner pour y rencontrer ton neveux, lui dit-elle de sa voix douce.
- Je...
Kaerthage se redressa des marches sur lesquelles elle était installée pour dessiner avec son fils et ses accompagnateurs, glissa ses doigts sur la main de son mari et vint s'asseoir sur ses cuisses.
- Qu'est-ce qui peut inquiéter mes Seigneurs ? dit-elle le regard chaud, brillant, planté dans le sien où luisait la présence d'Atlas.
- Tu n'es pas assez remise pour voyager.
- Je suis une fille du Soleil, mon cher époux l'aurait-il oublié ?
- Du tout mon ange.
- J'ai toujours été faible sous la neige. dit-elle, l'empêchant de rajouter quoi que ce soit. Capucine, Ellan, Cassia.
- Majesté ?
- Allons préparer nos affaires.
- Bien Majesté.
La jeune femme lui caressa la joue, déposa un baiser sur son front et se leva, quittant la grande salle avec ses aides, laissant Nohan et ses hommes dans la grande salle, Thomas à la suite de sa mère.
- Maître ?
- Nous n'avons d'autres choix que d'écouter la Dame, soupira le Prince. Sartan.
- Je suis là mon ami.
- Dis moi, qu'en penses-tu ?
- Ta femme a raison, il nous faut y aller, la situation a beau être stabilisé, nous nous sommes retirés pendant trop longtemps. Mais nous veillerons sur elle, tu le sais.
- Je le sais mon ami...
- Seigneur.
- Karssian ?
- Puis-je parler ?
- Faites, l'invita le Prince en proie à une grande inquiétude à laquelle même Atlas ne pouvait trouver de réponse.
- Sir Konnan et Sir Kamille seront avec eux, mais je serais plus enclin à proposer qu'elle ne reste pas dans un chariot.
La stratégie énoncée par le démon attira l'attention car il disait vrai, si ils prenaient avec eux un chariot pour les transporter en plus de leurs affaires, ils risquaient d'être trop ralentit et Kaerthage ainsi que Thomas et les 3 aides ne tiendraient pas dans ce froid. Mais si ils étaient tous à cheval, le froid serait certes mordant mais ils mettraient moins de temps qu'à un rythme de marche lent, pour atteindre le château et les réchauffer. Le dilemme était entier mais Kaerthage semblait s'être déjà décidée.
Ce n'est qu'une fois seuls dans leur chambre qu'elle lui en fit part. Mais Nohan se rangea du côté de Karssian.
- Nous irons à cheval.
- Je me doutais que cette proposition sera amenée. dit-elle en défaisant la longue natte qui retenait ses cheveux, pour les faire glisser dans son dos, en une cascade lumineuse.
Allongé tel un Roi dans son lit, le regard d'un prédateur posé sur elle, Nohan sentait en lui ce besoin de venir la prendre dans ses bras, de l'embrasser et de se rassurer qu'elle ne risquerait rien, tout comme leur fils.
- Que fais-tu femme ? demanda t-il alors qu'il la voyait s'emmitoufler dans un lourd manteau et une cape.
- Me suis tu cher mari ?
Pas besoin de lui dire deux fois, il comprit le message, se leva pour enfiler quelque chose de chaud et suivit sa belle jusqu'aux écuries.
- Bonsoir mon ami, l'entendit-il dire quand ils approchèrent de la stalle de Doran.
Pourquoi sa maîtresse était-elle là à cette heure ? Allait-elle bien ?
Le gros étalon fit passer sa tête par dessus la porte pour poser son chanfrein sur sa main proposée à plat. Il se laissa caresser, il se recula dans son box pour la laisser entrer.
- Nous allons devoir voyager mon ami, lui dit-elle. il fera froid. Nohan a peur.
Le Prince avait peur ? Le froid était mordant et Doran avait peur également pour sa maîtresse.
- M'accompagneras-tu ?
Posait-elle vraiment la question ? Doran poussa un hennissement répondant à l'affirmatif à sa question.
- Kaerthage ?
- J'ai confiance en toi, en eux et dans le fait qu'il ne m'arriveras rien. Je ne suis pas totalement remise, tu as raison sur ce point, mais...
Sans fermer la porte, elle sortie de la stalle pour se poster devant et lui prit la main.
- Mais j'ai plus d'un tour dans mon sac. Connais-tu l'expression : le froid n'a peur que du chaud ?
- Une expression Solarienne ?
- Exactement, si je suis une créature de la lune née à Solaris, j'ai pu apprendre certaines choses pour me protéger. Fieren m'a également enseigné quelques choses.
- FIeren a t-il était un bon enseignant ?
- Si fait Messire, répondit la jeune femme en souriant. Je serais protégée, Thomas aussi et vous serez là. Tu seras là...
Après un moment à ne rien se dire, Nohan rompit le silence par un lent et long soupir.
- C'est d'accord.
Elle l'embrassa, puis alla saluer Tyr avant de regagner leur couche car dès le lendemain matin, le voyage allait commencer.
Il ne leur faudrait pas une semaine comme la dernière fois, beaucoup moins à peine 4 jours si ils étaient prudent et rapide. Tous furent mis en selle dès midi, les affaires dans une seule charrette protégée, Thomas devant sa mère, le poulain planqué dans la charette, allongé. Tous avaient reçu l'ordre de monter à cheval et la faction s'était assez vite mise en route pour rallier Kaolan.
- Revenez vite ! leur crièrent certains des hommes qui resteraient sur place.
- Sir Samman ! Votre cuisine me manque déjà ! lui lança le jeune garçonnet en les saluant de son petit bras.
Le berserker agita ses bras avec énergie, lui criant :
- Revenez vite alors que je vous remplisse bien le ventre !
Les rires accompagnèrent leur départ, jusqu'à ce qu'ils passent la barrière de froid et que plus rien ne leur parvienne.
- Allez viens, allons préparer de quoi nous sustenter !
***
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