Chapitre 9

8 minutes de lecture

- Veuillez nous excuser, dit Nohan. Mais il est temps pour nous de nous retirer pour la nuit.

La Reine hocha la tête, elle les laissa se lever et quitter la grande salle.

Kaerthage dans ses bras, Thomas dans ceux de Kamille, ils les déposèrent sur le lit.

- Vous dormirez avec eux la nuit. annonça t-il aux trois aides.
- Et vous ? demanda Cassia.
- Nous veillerons. Quand les funérailles seront fini, nous reprendrons le chemin de Taran. Occupez-vous de les préparer pour la nuit et allez vous coucher.
- Konnan.
- Ne t'en fais pas ma douce guerrière.

Elles saluèrent le Prince et s'occupèrent de les changer pour la nuit. Elles allèrent se laver et se changer pour revenir se coucher dans les lits apportés pour elles, dans la chambre.

Nohan et ses hommes entrèrent à leur tour dans la chambre, il prit place auprès de sa famille, Konnan fut accueilli par Ellan qui s'endormit, la tête sur ses cuisses. Cassia et Sartan se serrèrent l'un contre l'autre alors que Danik enserrait sa belle dans ses bras, caressant sa tête avec douceur.

Chacun s'endormit, laissant les démons se réveiller pour veiller sur le groupe.

- Majesté.
- Je sais, nous sommes surveillés. répondit Atlas.
- Croyez-vous qu'ils tenteront quelque chose cette nuit ?
- Qu'ils essayent juste.
- Il ne leur reste plus beaucoup d'hommes.
- Sir Karssian ?
- Chef.
- Il ne leur reste pas plus d'une poignée, répondit Atlas les yeux fermés.

Le démon et l'homme écoutaient attentivement ce qu'il ce passait autour d'eux, calquant sa respiration sur le rythme cardiaque de la jeune femme dormant contre lui, Thomas dans ses bras.

- Quelqu'un approche.
- Laissons les pour ce soir. déclara Atlas, ouvrant les yeux, tournant la tête vers la fenêtre pour se perdre dans l'observation de la nuit.

Mais à peine avait-il donné l'ordre de ne rien faire, que la porte s'ouvrit doucement.

Les démons restèrent aussi statiques que des statues, ne bougeant pas, yeux fermés. L'intrus traversa la chambre, pour s'approcher du lit et faire face à la petite famille dans le lit principal.

- Puis-je vous aider, Milady ? gronda Atlas.

L'intruse, poussa un petit cri, elle se tourna pour voir si tous dormaient et se confronta à des regards sombres, meurtriers, froids. Les grondements sourds des Ravageurs la fit paniquer et elle en laissa s'échapper sa dague.

- Ah... Il n'y avait donc pas que Cérésia pour tuer.
- Elle... Ils... doivent mourir, la Princesse l'a ordonné... bredouilla la servante en tentant de récupérer sa dague.
- Stupide humaine.

Une main stoppa le démon de faire quoi que ce soit.

- Kaerthage ?
- Laissez moi voir. demanda t-elle de sa voix endormie.

Atlas immobilisa la servante qui chercha à se débattre alors que la Princesse se redressa pour poser sa main sur le front de cette dernière, lui couvrant les yeux pour se plonger dans son esprit et suspendre le temps qui l'entourait.

Le temps remonta dans l'esprit de la servante jusqu'à sa première intervention auprès de Cérésia :

" - Faites attention ! hurla le Diamant en colère.

La servante venait de la bousculer, les bras chargés de draps et de linge de lit.

- Je... Veuillez m'excuser Majesté ! se précipita t-elle a dire, détaillant la jeune femme, en quête de la moindre blessure pour s'assurer que la Princesse allait bien.
- Disparaissez !

La servante se pencha pour récupérer tout le linge qu'elle avait fait tomber en percutant Cérésia.

- Quoi que... Attendez !
- Majesté ?

Cérésia s'approcha d'elle, plongea son regard furieux dans le siens, capturant cette dernière dans sa fureur.

- Tu vas m'aider pour une expérience et pour ma vengeance.

Complètement hypnotisée par le regard brillant et la voix doucereuse de la Princesse, la servante hocha la tête lentement.

- Je veux que ce soir, tu te rendes dans l'une des chambres que je t'indiquerais pour prendre une des personnes. Tu me la ramèneras dans ma salle.
- Laquelle Majesté ?

- Tu le sauras plus tard. Maintenant va. Je te ferais appeler quand il sera temps.

- Bien Majesté.

La servante s'inclina, puis déguerpis, avec son linge dans les bras.

Sortant de sa cachette, Kaerthage se mit à suivre sa sœur mais se heurta à du noir. C'était les souvenirs de la servante, pas ceux de Cérésia. Elle se dirigea alors vers la jeune femme pour la guetter en silence, durant toute la journée jusqu'à ce que l'appelle soit lancé et qu'elle se rende dans la chambre de la Princesse.

- Bien, je vois que tu es à l'heure.

- Vous m'avez ordonné de venir, Majesté.

- Si fait. Tu vas te rendre dans la chambre des plus petits et tu prendras l'une de mes sœurs qui te semble la plus intéressante et me la ramener.

- Ici ?

- Non, dans les sous-sols.

La servante s'inclina de nouveau et quitta les quartiers de la jeune femme pour se rendre doucement vers la chambre où Kaerthage dormait à l'époque avec les plus jeunes. Elle entra et se dirigea vers le milieu de la pièce.

- Lolina ? entendient-elles sur leur droite.

- Petite Lily, souffla la servante. Le Diamant vous demande de la rejoindre.

- Cérésia ?

La servante tendit sa main vers la petite ensommeillée. Elle se présenta, tenant un lapin que Kaerthage lui avait offert pour ses quatre ans. La servante la souleva pour rejoindre au plus vite les sous-sols afin de ne pas faire attendre sa maîtresse. Lily endormit dans ses bras, ne se méfiait pas du tout de ce qu'il se passait autour d'elle et ne remarqua surtout pas le changement de lieu.

- Majesté.
- Oh, la petite Lily... Bien, pose la sur la table. Hmm, oui, cette démone va être tellement blessée et furieuse si elle apprenait ceci.

Kaerthage était horrifiée, voyant le sourire diabolique de Cérésia, en pleine frénésie, étirer sa bouche en un rictus hideux.

Elle se mit à réciter des formules, traçant ci et là des cercles et des signes, tout autour de la table où dormait la petite princesse, tenant son doudou.

Soudain, Lily ouvrit les yeux en grand, prête à crier de douleur, mais Cérésia lui trancha la gorge, coupant ainsi les cordes vocales de l'enfant, laissant son corps se vider de son sang, pleurer sa douleur, la peur qu'elle ressentait ainsi que son incompréhension.

Pourquoi lui faisait-on subir ça ? Que lui voulait sa sœur pour la punir de cette façon ? Avait-elle contrarié l'aînée ?

Lily tentait de parler, mais plus rien ne fonctionnait et ne pus produire que des gargouillis sombres, son doudou se teignant de rouge, recouvrant la couleur nacrée initial de la peluche. Puis, Cérésia se mit à réciter d'autres phrases de plus en plus complexes, se trompant beaucoup, tout en se moquant des conséquences, achevant de défigurer sa petite sœur, perforant son petit corps, le découpant, le réduisant en charpies jusqu'à ce qu'une ombre n'envahisse la table et avale le corps pour en avaler l'essence encore frais puis recracher la carcasse.

Épuisée, Cérésia vacilla. Elle se rattrapa à la table inondée de sang.

- Majesté ?
- J'ai réussi, je l'ai sentit. Il m'en faut plus... Beaucoup plus, mais pas ce soir. Je te ferai appeler.

Kaerthage assista, totalement impuissante, aux meurtres de ses frères et sœurs, les plus jeunes en premier, puis les plus vieux. Jusqu'à Damian, son frère aîné et le Prince héritier devant reprendre le trône quand La Reine en aurait décidé.

Elle les tua tous jusqu'à s'en prendre à des servants, des gardes, et les parents de la fiancée de Caleb. Puis son départ pour Kaolan avec la folle idée de venir la défier et de la tuer pour accéder au trône du pays froid donc même Kaerthage n'avait pas droit car, étant mariée au second, elle ne pouvait et ne voulait prétendre au trône qui revenait à Lowrak."

Le souvenir s'arrêta là jusqu'à ce qu'il reprenne sur la surprise de la servante de les revoir tous les deux et de se rappeler de son devoir envers sa maîtresse.

- Lily... pleura alors la Princesse. Vous avez certes été attirée par elle, mais vous aviez le pouvoir de vous y soustraire, alors pourquoi ? Pourquoi avoir obéit ? Damian ou la Reine avaient le pouvoir de la contrer...
- Je dois vous tuer, répéta la servante. Son Altesse est...
- Morte ! Je l'ai tué de mes propres mains.
- NON !
- Atlas.

Le démon gronda, faisant échos chez ses sbires qui répondirent du même son ignoble et inquiétant. Fran et Derek s'approchèrent pour l'embarquer. Mais Atlas souleva la femme par les poignés.

- Allez réveiller la Reine, je crois qu'il y a des choses qu'elle doit savoir.
- Tout de suite.
- Ils doivent mourir...

La fureur du démon fit vibrer la femme de peur, dont le regard ne lâchait pas la femme et l'enfant contre elle.

Quand la Reine arriva en robe de chambre, la mine défaite, accompagnée de gardes et des deux démons, elle put découvrir un spectacle effroyable jusqu'à ce que la Princesse Lunaire leur raconte.

- Je sais où elle faisait tout ça.
- Nous n'avons jamais pu trouver, je vous en supplie...

Kaerthage avait la nausée, elle voulait vomir ce qu'elle avait vue, mais dû se retenir. deux Ravageurs tenaient la servante tandis que Nohan, réveillé par tout ceci, soulève sa belle, ordonnant à certains de rester avec ses aides et Thomas, préférant lui épargner leurs découvertes. Cependant... C'était très mal connaître son fils qui refusa de rester en arrière. 

Caleb et sa fiancée, réveillés par tout les bruits dans le château, les retrouvèrent devant l'accès des sous-sols.

- Que ce passe t-il ? Maître Thomas ?
- Caleb, récupère ton arc. ordonna Nohan le regard sombre, partagé avec celui du démon.
- Euh... D-D'accord.

L'adolescent couru vers la chambre qu'il partageait avec sa belle pour revenir, carquois dans le dos et son arc en main, peu sûr de son utilité.

- Leron, Derek et Fran, vous resterez avec les femmes et Thomas. Caleb, je veux que tu reste avec eux.
- Entrons, murmura la Princesse que l'adolescent avait vu dans les bras de ce dernier.

Elle avait l'air si frêle, si fragile que Caleb en eu le cœur brisé. 

C'est armés de torches flamboyantes, de leurs épées qu'ils descendirent dans les sous-sols. Guidés par la voix de Kaerthage, ce qu'ils découvrirent, donna la nausée aux humains et des frissons de dégoûts aux démons.

Mais quand les trois Solariens royaux aperçurent le doudou de Lily, la haine, la douleur et la rage éclatèrent, les blessant bien plus encore. Thomas se cacha dans les bras de Leron, Nohan serrant sa femme contre lui, la Reine fut soutenue par ses gardes alors qu'ils découvraient la scène.

La pièce était recouverte de sang, de restes humains et de bien d'autres choses qui faisaient clairement pensé à un massacre de masse et à une folie immense.

La servante se débattit et déclara avec un grand sourire :

- Majesté ! Je les ai ramené ! Ce sont les derniers ! 

Mais bien évidemment, personne ne lui répondit et plus personne ne le ferait.

***

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Samarra Okayo ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0