Chapitre 10

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Près d'un mois passa depuis leur arrivée à Solaris.

Avec la découverte dans les sous-sols du palais chaud, Nohan avait décidé qu'ils resteraient plus longtemps pour aider la Reine a rétablir de l'ordre dans son palais et son pays.

Mais après un mois, ils devaient repartir. Kaerthage ne voulait plus du tout revenir ici et Thomas voulait fuir à tout prix ce cimetière géant qui renfermait tout les souvenirs d'un passé douloureux.

Cérésia avait été brûlée et les cendres enterrées bien profondément dans la terre.

Les Ravageurs avaient dû travailler pour rétablir l'ordre au sein même du peuple solarien et donner une explication aux récents événements.

- Je ne saurais vous remercier pour votre aide. dit la Reine dans la cour.
- Je n'ai qu'une requête à vous demander.
- Je sais. Je n'en demanderais pas plus. Partez.

Tous à cheval, ils quittèrent le palais, traversant la ville à travers une foule de spectateurs impressionnés et curieux.

- Ils partent ?
- Ne restaient-ils pas ?
- Après les horreurs découvertes je pense que la Princesse Lunaire préfère repartir dans le froid. Loin de tout.
- Regarde la, elle est encore plus absente qu'à son arrivée.

Alors que les cavaliers quittaient, la jeune femme se trouvait en tête de cortège, avec son époux et leur fils assis devant elle. La faction ressemblait à une ombre accompagnant le démon qui les guidait.

Solaris ne serait bientôt plus qu'un lointain souvenir pour la jeune femme et Thomas droit devant elle. Aucun ne parla durant tout le trajet. Les quelques jours qui les séparaient de la capitale froide, mais ils décidèrent de raccompagner Caleb et Lina à Yenesse.

- Je suis du pays, je pourrais vous faire visiter ! se proposa l'adolescent près de la Princesse, tentant de lui redonner un peu le sourire.

Lina était certes détruite à la mort de ses parents, mais elle n'était pas seule. Tandis que Kaerthage n'avait jamais vraiment eut de famille, elle avait put en trouver une auprès d'un être mi humain, mi magique… mi mort. L'ironie avait fait que leur propre enfant n'était fait qu'à partir d'un rien, c'est à dire d'elle. 

Elle qui représentait un grand pouvoir comme un danger acide.

Lina avait encore de la famille, un oncle et une tante, des grands-parents, des frères et sœurs et Caleb.

Elle avait ainsi put garder un semblant de sourire, mais tout ce que voulait Kaerthage était d'effacer ce souvenir trop douloureux pour elle et rentrer avec son mari et son fils à Taran pour ne plus jamais en sortir.

Mais elle le savait, ce serait égoïste de priver son fils d'une découverte du monde qu'elle même ne connaissait pas.

Elle avait simplement accepté qu'on la guide ailleurs, lui faire découvrir les merveilles du monde… que ses frères et sœurs ne verront jamais.

- Nous ne sommes plus très loin ! s'exclama Caleb alors qu'il voyait déjà les champs de son pays. La joie fut immense quand ils arrivèrent devant les remparts de la capitale.

- Qui va là ? s'écria l'un des gardes en haut de la herse.
- Caleb !
- Ah ! Tu reviens enfin ? Ton père s'est fait un sang d'encre !
- Je suis accompagné !
- Qui vient av-

Le garde s'interrompit, découvrant avec horreur qu'en tête de faction se trouvait une bête sombre et menaçante dont il avait déjà entendu parlé. Son regard se porta sur les cavaliers qui accompagnait Caleb et la bête habillée à la mode solarienne.

- Ca- Caleb, je...
- Ouvre sacrebleu ! Nous sommes épuisés et certains ont besoin de trouver du repos. J'ai une blessée avec moi.
- Euh... 

Il attrapa un de ses camarades et lui ordonna avec précipitation, de faire sonner la corne. Ils devaient prévenir de l'arrivée d'un personnage des plus énigmatiques qu'ils n'aient jamais vu mais surtout le plus dangereux. Leurs monarques allaient devoir se charger de leur trouver de quoi les loger tous mais surtout de ne pas entrer en conflit avec ceux qu'il avait devant ses yeux.

La herse fut levée, et on les laissa entrer.

Le bruit de la corne avait rameuté toute la ville et chacun des passants purent admirer avec effroi et curiosité, le cortège sombre qui traversait la ville pour rejoindre le château.

- Caleb, gronda la voix de la bête en tête de file.
- Mon Seigneur ?
- Tu es d'ici avec ta fiancée. 
- Si fait Majesté.
- Tu dois nous guider. Je suis déjà venu ici mais c'était toujours de nuit.
- Oh, bien entendu Majesté. C'est tout droit ne vous en faîtes pas.

Nohan se tourna vers sa belle qui n'avait plus ce grain de curiosité, ni cette paillette d'admiration dans les yeux. Inquiet, il demanda :

- Femme.
- J'irai mieux une fois que je pourrais marcher un peu.
- Kaerthage...
- Excuse moi Nohan, mais-

Elle retint une larme qui menaçait toujours de glisser sur sa joue. Sa voix se brisa et elle préféra se murer dans le silence pour ne pas craquer et donner une mauvaise impression au peuple de Yenesse. Bien qu'elle se doutait sûrement que ce peuple là avait déjà une idée bien précise de qui était la bête et ses sbires. Les légendes sur eux courraient bon train, peu importe où ils allaient.

- Majesté, tenta Lina.

La petite ne reçu ni réponse, ni regard. Elle voyait seulement le dos de la jeune femme, raide et le port de tête haut, telle la princesse qu'elle était, mais fragilisée par les évènements.

Caleb lui fit signe de ne rien dit ou rien faire.

Alors que la faction arrivait au niveau des remparts qui entouraient le château, d'autres gardes se précipitèrent en voyant Nohan et ses hommes, sans prêter attention à la cavalière à ses côtés. Ils hissèrent la herse pour les faire rentrer. On se précipita à l'extérieur pour les voir arriver, des palfreniers récupérèrent les rênes des chevaux, d'autres attendaient près de la cariole pour aider les aides à descendre.

Nohan descendit lourdement et furieusement de Tyr qui frappa le sol avec fureur.

Le bruit du cavalier sur le sol, ses pas sur la terre faisait trembler tout ceux qui se trouvaient à proximité. 

Pourquoi était-il en colère ? Il venait à peine d'arriver qu'il était déjà furieux ?

On le vit se diriger vers le cheval à sa gauche et récupérer.. Oh !

Mais personne ne broncha.

Il récupéra un enfant du cheval puis aida une jeune femme à en descendre. Elle était belle, étrange et visiblement n'avait pas peur de la bête, pas plus que l'enfant accroché à la cuisse du cavalier furieux et dangereux.

- Maman, souffla Thomas.
- Il me faut un peu de marche.
- Accroche toi à moi, mon ange.

Elle leva son visage pour lui adresser un sourire timide mais bien triste.

- Messire ? s'exclama un homme affolé. Que... Que nous vaut cette visite imprévue ?
- Nous sommes sur le chemin du retour. dit Nohan. Ma femme a besoin de repos et d'un médecin.
- Vo... Votre femme Mon Seigneur ? s'étrangla l'homme en avisant la belle debout à ses côtés, accrochée à lui comme à une bouée, ainsi que l'enfant devant eux.

Nohan comme Atlas, commença à perdre patience et se mit à gronder. Kaerthage, sentant les choses s'assombrir, posa une main sur la poitrine du guerrier qui se calma.

- Sir Kaal, le Roi et la Reine ont demandé à ce qu'ils soient immédiatement ammené dans la grande salle ! s'exclama une femme en arrivant, totalement essoufflée.
- Faites appeler le médecin, ordonna l'homme, après avoir repris ses esprits. Par ici, Majestés.

La faction suivit de près leurs maîtres, les aides de Kaerthage près d'elle, Nohan l'aidant à marcher pour soulager la douleur de sa cuisse.

- Tu ne pourras monter les marches, femme.
- J'ai pour mari un guerrier aussi fort qu'un dragon, harga t-elle non sans lui envoyer un petit sourire.

Nohan lui envoya un regard luisant. Il la souleva dans ses bras et fini le chemin ainsi, passant devant beaucoup de gens. Ils les dévisagèrent intrigués autant qu'ils étaient effrayés par le froid qui enveloppait ces visiteurs inquiétants.

Dans la grande salle, on les annonça et les fit rentrer.

- Oh mon dieu ! s'exclama le Roi. On nous avait prévenu que d'étrange visiteurs étaient arrivés ! Pourquoi ne m'a t-on pas prévenu que c'était vous ?
- C'est un plaisir de vous revoir, fit le guerrier. Puis-je demander un siège pour ma compagne et votre médecin ?
- Cette jeune damoiselle est votre épouse ?
- Si fait Majesté. Kaerthage, voici les parents de Lady Stalia.
- Pose moi.

Il déposa sa belle sur le sol qui, malgré sa blessure et son état, s'inclina pour saluer avec respect le couple.

- Votre époux sous entends que vous êtes malade ?
- Blessée, Seigneur.
- Le médecin est là ! s'exclama l'homme qui les avait accompagné.
- Qu'on amène cette jeune femme dans la chambre médicale ! ordonna la Reine qui se leva pour accompagner cette dernière, soutenue par ses trois femmes.

La Reine de Yenesse accompagna, avec le médecin et deux Ravageurs, la Princesse boitant.

Alors que le médecin ausculta Kaerthage, l'horreur fit pousser un cri à la monarque.

- Qui... Qui a put vous faire ceci ma douce enfant ?!
- Ce serai bien trop long à vous raconter Majesté, répondit la jeune femme alors qu'on venait de lui changer le pansement et que Cassia lui avait refait le bandage autour de sa cuisse.
- Vous allez avoir besoin de temps encore. Cette blessure n'est pas normale.
- Elle est magique, je le sais. Merci Sir pour votre temps et vos soins.
- C'est mon devoir d'aider les blessés et les malades. Je vais vous lister ce qui pourrait vous aider à soulager vos douleurs. Depuis combien de temps avez-vous cette blessure ?
- Un peu plus d'un mois. Nous avons séjourné à Solaris et venons à peine d'en partir.
- Je vous recommande une semaine de repos complet. Tenez, voici de quoi préparer les onguents et les poudres pour aider votre maîtresse.
- Merci Sir.
- Capucine, pouvez-vous aller les chercher ? Sir Danik et Sir Minos vont vous accompagner.

Le trio s'inclina et quitta la salle.

- Maître.

Danik s'approcha de son chef et lui adressa ce qu'il venait de ce passer puis la mission confiée par la jeune femme. Nohan hocha la tête et les laissa partir, mais ajouta :

- Kamille, prends Thomas et aller vous balader le temps que je m'occuper de coucher Kaerthage. Fils, profite un peu le temps que ta mère se repose.
- Vous ne venez pas avec nous ?
- Plus tard. ma femme a besoin de repos et son corps ne va pas tenir une escapade en ville.
- D'accord.
- Tiens. Achète ce que tu veux.
- C'est vrai ? Je peux ?! s'écria le garçon en attrapant la sacoche rempli de pièces d'or étincelantes. 

Voyant les yeux de son fils, Nohan ne put empêcher un sourire d'étirer ses lèvres dures. Atlas soupirait devant ce garçon si adorable et courageux. Le guerrier s'accroupit devant tous pour s'approcher de son garçon.

- Je voudrais te confier une mission de la plus haute importance.

Il se pencha à son oreille pour lui murmurer quelque chose. Le visage du petit passa par beaucoup d'expressions, mais finalement garda la plus sérieuse pour répondre à son père :

- Oui Majesté !

Atlas éclata d'un rire sonore, raisonnant avec celui de Nohan, faisant vibrer les murs et trembler les personnes présentes.

- Puis-je savoir ce qui vous fait rire  ainsi ?
- Femme, j'ai là un parfait petit soldat ! s'exclama Nohan en ébouriffant les cheveux de son fils qui lui adressa un sourire lumineux.
- Maman ! Tu dois te reposer. Père m'a confié une mission et je dois la réaliser.
- Prenez garde viles gredins, à ne pas croiser le chemin de ce valeureux guerrier, ironisa le Roi sur son trône, admirant la scène qui se déroulait face à lui.
- Faites attention, dit Kaerthage.

Le groupe la salua, puis quitta le château.

- Nous avons une chambre pour vous, dit la Reine.
- Merci Majesté, fit Nohan en reprenant son visage sérieux. Femme.
- Mon cher époux, je suis épuisée.
- Viens là, chérie.

Il lui pris la main et la souleva avec délicatesse dans ses bras fort, faisant craquer le cuire de sa tunique. 

La Reine se proposa à leur montrer le chemin, gardant ainsi, un peu de temps pour en apprendre plus sur la blessure de la jeune femme. Mais Nohan ne pipa mot et la belle s'assoupie légèrement jusqu'à ce qu'ils entrent dans une grande chambre propre et bien éclairée.

- Merci Majesté pour la chambre.
- Ces appartements étant vides de visiteurs pour le moment, ils vous sont attribués le temps de votre séjour.
- Nous ne resterons pas longtemps, je veux juste que ma femme se repose avant de rentrer à Tartan.
- Tartan ? 

Le nom de la forteresse des Ravageurs, lui donnait des sueurs froides, ainsi qu'à ses suivantes qui l'avaient accompagnées. Mais elle se refusa d'entrer dans la chambre, sûrement pour sa propre sécurité.

- Votre femme sait-elle ?
- Plus que le savoir, elle nous connait depuis très longtemps. répondit le guerrier.
- Hmm... Nohan ?
- T'ai-je réveillée ?
- Non, je somnolais juste.

Nohan l'installa dans le lit, et laissa ses deux aides à la changer et la préparer pour se reposer.
Le voyage avait été long et elle méritait de s'allonger un moment pour se plonger dans un repos mérité.

***

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