Chapitre 11

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Traversant la capitale qui avait vu grandir Stalia, Thomas et ses gardiens firent le tour des stands et autres boutiques à la recherche d'un herboriste pour le traitement de Kaerthage. Mais la mission du petit garçon était toute autre. Il devait trouver quelque chose parmi les échoppes et le marché bondé.
Que devait-il chercher ? Le cadeau parfais qui guérirait un peu, le cœur de sa mère.

- Vous savez déjà ce que vous voulez lui prendre ? demanda une des aides de la Princesse.
- Pas encore. Père dit que je trouverais quand je le saurai.
- Digne du Maître, pouffa un des Ravageurs. Couvrez-vous, nous sommes trop visible et attirer l'attention n'est jamais bon.
- Nous l'attirons depuis notre arrivée devant les remparts, indiqua Thomas.
- Jeune maître ! entendirent-ils crier derrière eux.

Ils se retournèrent pour voir Caleb et Lina courir après eux, agitant leurs bras pour attirer leur attention.

- At-Attendez nous ! souffla Caleb en s'arrêtant à leur hauteur.
- Que ce passe t-il ? demanda Thomas surpris de les voir ici.
- Le… Le Seigneur nous a demandé de vous faire visiter. bredouilla Lina.
- Damoiselle, ne deviez-vous pas rejoindre votre famille ? s'enquit Danik.
- Oh rassurez-vous Messire, nous y sommes déjà allés, mais nous avions promis de faire visiter la ville. répondit Caleb à la place de sa belle, intimidée par les soldats sauvages.

Kamille, protecteur du jeune prince, s'accroupie près de lui pour savoir ce qu'il désirait. Thomas le regarda puis se mit à soupirer.

- Soit, un guide ne serait pas de refus. céda le garçon. Nous devons d'abord nous rendre chez un herboriste pour trouver de quoi faire les soins pour ma mère.
- Oh ! s'exclama Lina.
- Quelque chose ne va pas ? l'interrogea le jeune garçon.
- Eh bien… C'est que…
- Eh bien parlez ! gronda Minos qui perdait patience.
- L'herboriste se trouve être sa tante, déclara Caleb, cherchant à apaiser la tension du groupe déjà bien remonté avec les récents évènements.
- Voilà qui est intéressant.
- Commençons par là, décida Thomas après un court instant. Je chercherai ce que père m'a demandé, une fois que nous aurons tous les ingrédients. Vous avez la liste ?
- Oui Jeune Prince, répondit Capucine en lui montrant la longue page où avait été gratté les mots du médecin.
- Allons-y, nous vous suivons.

Lina, timide, s'accrocha à Caleb pour les guider vers un petit quartier où habitait sa famille qui y tenait plusieurs boutiques. Ils marchèrent pendant une dizaine de minutes avant d'atteindre les lieux.

- Ma tante ! s'exclama Lina en apercevant une femme d'un âge assez mure, sortir des gros pots remplis de liqueurs en tout genre.

Deux Ravageurs allèrent l'aider à placer et déplacer les amphores pour éviter à cette dernière de se blesser.

- Mille merci mes Sei-gneurs… Lina, Caleb ? Que ce passe t-il ?
- Ma tante, pouvons-nous aller à l'intérieur ? fit la jeune fille un peu gênée.
- Oh, euh… Oui, bien sûr, suivez-moi.

La femme bien portante, les guida à l'intérieur de sa boutique. Elle indiqua une table où pouvait s'asseoir Thomas, Lina et Caleb le temps qu'elle leur serve de quoi boire, mais ils refusèrent.

- Puis-je savoir pourquoi vous êtes ici ?
- Mon Seigneur a besoin d'ingrédients pour un soin d'urgence pour sa femme, répondit Caleb.
- Ton… Seigneur ? Caleb ?

Thomas retira sa capuche, découvrant alors ainsi son regard changeant et étrange qui fit sursauter la femme.

- Je me prénomme Thomas Karsan, fils du second Prince du pays du Froid et de la Princesse Lunaire de Solaris, se présenta le garçon avec respect, faisant même hésiter la femme.
- En... Enchantée jeune Prince, répondit-elle en exécutant une révérence mal assurée. D-Donc, votre mère est blessée ?
- C'est cela. Nous avons fait un long chemin depuis Solaris. Caleb nous a offert de faire une halte ici pour nous reposer avant de reprendre la route vers le Nord. expliqua le garçon, enfonçant son regard intense aux couleurs étranges, dans celui de la tante. Capucine.
- Tenez Madame, voici la liste que le médecin du Roi nous a donné pour préparer les potions et onguents pour notre maîtresse.

La femme lui prit la note et la lu, marmonnant les noms qui y étaient inscrits.

- Mais... Veuillez m'excuser Jeune Prince.
- Qu'y a t-il ?
- Votre mère est blessée par magie ?
- C'est cela, répondit Thomas, grondant encore de colère sur ce qu'il c'était passé.

Kamille posa sa main sur l'épaule de son petit maître qui releva son visage vers lui. Leur lien fort permis au garçon de se calmer. Il se sentait si impuissant et triste qu'il se dégoûtait lui-même de n'avoir pu protéger sa mère, mais il avait réussi à sauver le château et ses habitants. Son père lui avait ordonné de les protéger et c'est ce qu'il avait fait. Ses parents avaient été fiers de lui, mais à quel prix ? Il avait retrouvé Kaerthage souffrante.

- Thomas, murmura Kamille, penché contre son oreille. La Princesse va bien.
- Je sais...

Des larmes commençaient à perler aux coins de ses yeux. Il se tourna pour cacher son visage contre son protecteur qui le pris dans ses bras. Bien que Thomas soit une créature forte et un Prince, il n'en restait pas moins que c'était un petit garçon qui approchait les dix hivers. Kamille lui caressa la tête, apaisant son petit maître de sa douleur, tandis que la tante de Lina s'empressa de récupérer ce qu'il lui fallait, et avec l'aide des Dames de la Princesse ainsi que de Lina, elle put tout rapporter et commencé à préparer les potions qui leur seraient utiles.

- Cela risque de me prendre un peu de temps, leur lança la femme derrière ses chaudrons. Pourquoi n'en profiteriez-vous pas pour vous balader ? Une fois que vous aurez fini vos emplettes, revenez ici, j'aurai fini la plus part de ce qui est inscrit sur cette note. Lina et Caleb connaissent la ville sur le bout des doigts.

Thomas hocha doucement la tête. Il remit sa capuche et quittèrent la boutique.

- Il vaudrait mieux que quelqu'un reste pour l'aider.
- Capucine et moi-même resterons avec elle, déclara Danik en retenant sa belle par le poignet.

Thomas leur donna quelques directives et quittèrent le couple pour traverser les autres quartiers de la capitale colorée. Caleb les guida d'abord vers le centre où se tenait un marcher bruyant mais animé où s'exposaient tout un tas de marchands venu des quatre coins du monde pour vendre leurs produits.

- Venez Jeune Maître, regardez ! s'exclama l'adolescent. Peut-être que ça plaira à son Altesse.

Bien que Thomas n'en doutait pas, il savait que ça ne serait que temporaire pour sa mère. Il fit tout de même plaisir à Caleb et passa de stand en stand, écoutant ces gens scander leurs produits et leurs prix pour attirer le plus de clients possible. Il trouva un marchand de fruits exotiques dont certains provenaient de Solaris. Thomas détourna le regard, la douleur était encore trop présente. Il voulu soudainement s'éloigner et s'isoler, loin de cette foule qui lui donnait le vertige. Dans un mouvement de vague, il fut séparé de Kamille et de Minos. Il entendit Ellan et Cassia crier son nom, mais ne réussi pas à s'extirper de la vague humaine qui l'emporta bien plus loin. Il sentit son corps trembler, il avait peur, il voulait rentrer, s'enfermer à Taran et y laisser le froid glacer sa peau pour le réconforter, auprès de sa mère et de son père, des Ravageurs, des Dames… Il voulait partir, partir loin pour être sûr que plus personne ne pourrait leur faire du mal.

- Vous êtes perdu mon petit ? entendit-il soudain. Oh la mon garçon, pourquoi donc ces tremblements ? As-tu peur ?
- Qui… Qui êtes-vous ?
- Je suis forgeron ! s'exclama l'homme en bombant le torse avec fierté, levant son index pour indiquer la pancarte de la boutique devant laquelle il avait atterri.

Un forgeron ? Peut-être l'aiderait-il à trouver le cadeau parfait pour sa mère.

- Messire, s'exclama Thomas. Je cherche un cadeau pour ma maman, est-ce que je peux visiter votre boutique ?
- Un cadeau dis-tu ? Sûrement, je ne sais si je serais capable de t'aider mais tu peux venir y jeter un œil.

L'homme ouvrit la porte de sa boutique et laissa entrer le garçon tout tremblant, le regard larmoyant, pour qu'il aille voir ce qu'il proposait.

Alors qu'il détaillait l'oeuvre du forgeron, il sentit que quelque chose l'attirait vers une partie visiblement interdite aux visiteurs.

- Ah je suis désolé mon garçon, mais cette partie là est pour les nobles.
- Ne vous inquiétez point pour ça, dit-il en se faufilant sous le cordon pour se diriger vers un établie où étaient disposés des produits ratés ou défectueux jusqu'à ce qu'il la sente. C'était elle, point fini, mais quand il trouva la dague il la prit et sentit une puissance lui étreindre le corps. La chaleur lui faisait penser à sa mère, la beauté simple et travaillée de l'objet lui fit comprendre que c'était ça qu'il devait prendre pour sa mère, mais il allait devoir demandé à ce qu'on la retravaille ou du moins la finisse.

- Messire ! s'exclama t-il. Je-
- C'est quoi tout ce raffut ? dit l'homme en se dirigeant vers la porte.
- Thomas !
- Kamille, souffla le garçon, sentant ses larmes couler sur ses joues.
- Messire ! appela le forgeron, comprenant qu'il cherchait le garçon dans sa boutique. Messire, il est ici !
- Thomas ?
- Kamille ! entendit-il crier depuis l'intérieur.

Le forgeron vit le petit garçon partir en courant vers un homme effrayant, le visage à moitié caché, mais le regard féroce et froid.

- Thomas !

Le garçon lui sauta dans les bras et il le tint contre lui, le coeur battant à tout rompre.

- J'ai eu si peur ! pleura l'enfant, s'accrochant avec désespoir à son protecteur.
- Jeune Maître.
- Sir Leron !
- Ne vous éloignez plus jamais, souffla le démon alors que son partenaire n'arrivait plus à s'arrêter de trembler et de gronder. Je l'ai trouvé !
- Oh mon dieu ! Jeune Maître ! s'exclama Cassia en accourant vers eux, suivit de Minos, Caleb et Lina.
- Jeune Maître, vous allez bien ? On a eu si peur ! soupira Minos, qui avait eu surtout peur de devoir dire à son Prince qu'ils avaient perdu son fils dans la foule.
- Je l'ai trouvé tout tremblant, devant ma boutique. leur avoua un homme contre l'encadrement de la porte d'une boutique. Je lui ai demandé si il s'était perdu, mais je pense que pour un petit garçon dans une foule aussi dense, c'est possible de se faire embarquer si on ne fait pas attention.
- Merci Messire, s'inclina Cassia.
- Ka… Kamille, regarde !
- Qu'est-ce donc ? demanda Minos en admirant l'ouvrage dans ses mains.
- C'est le cadeau pour maman. Mais il manque certaines choses pour que ça soit parfait. déclara le petit garçon, essuyant ses larmes
- Oncle Finn ! s'exclama Lina.
- Oh petite Lina ! As-tu rendu visite à ta tante ?
- Si fait mon oncle. Nous retournons la voir après, répondit la jeune fille en souriant.
- Venez, entrez. Il y a trop de monde et je pense que ce petit bonhomme a besoin de calme pour reprendre ses esprits, les invita l'homme en souriant gentiment.

Lina emboîta le pas de son oncle, très vite suivit de Caleb et du groupe.

- Ma chère nièce, veux-tu bien fermer la porte et indiquer que nous sommes... indisponibles ?
- Oh, oui. Bien sûr Oncle Finn. répondit-elle en s'empressant d'afficher la pancarte et de fermer la porte, donnant ainsi plus d'intimité au groupe qui se découvrit, faisant sursauter le forgeron qui sentit des gouttes de sueur froide lui glisser le long du dos.
- Li-Lina, puis-je savoir ce qu'il se passe ici ? Caleb ?
- Bonjour.
- Puis-je savoir à quoi tout ceci rime ?
- Désolée mon oncle, nous faisions visiter la ville au Jeune Maître, mais nous n'avons pas été assez vigilants.
- Le "Jeune Maître" ? Ce regard… Je l'ai déjà vu quelque part... Oh nom d'un Kaliphren ! Vous êtes des Ravageurs ?!
- Si fait Messire, répondit Minos, bras croisés sur sa poitrine, adossé au murs proche de la porte.
- Je... le pauvre forgeron ne savait plus quoi dire, s'essuya les mains sur son tablier, se bredouilla beaucoup de choses sans rapports, à la fois surpris et effrayé.
- Mon oncle, le Jeune Maître a dit qu'il cherchait un cadeau pour sa mère.
- Qui... Mon garçon, ton père est donc le...
- Si fait.
- Qui... Qui est donc ta mère ?
- La Princesse Lunaire.
- Solaris ? Voilà pourquoi la dague y a répondu...
- Que voulez-vous dire ?
- Voyez cette dague, c'est moi qui l'ai fait. J'étais encore un jeune apprenti à Solaris quand je l'ai réalisé, mais je n'ai jamais été satisfait de mon travail. J'y avais pourtant mis toute ma sueur, mon temps et mon sang dans ce travail pour qu'il soit parfait. J'ai utilisé des beaux matériaux, mais c'était comme si je n'arrivais jamais à trouver ce qui pouvait la rendre authentique et peu importe comment je pouvais la vendre, elle ne partait pas ou on me la rendait. Si vous êtes de Solaris, peut-être que votre statut l'a réveillée. leur expliqua Finn.

Thomas, fasciné par l'histoire, dégaina l'arme et y posa son regard changeant pour y déceler la moindre magie. Mais ce qu'il découvrit allait au-delà de tout ce qu'il avait pu voir jusqu'ici.

- Je… Messire, si je vous dessine ce que je vois, arriverez-vous à la terminer ?
- Hm ? Tant que vous y mettez le prix, je peux faire ce qu'on me demande, assura l'homme intrigué.
- Thomas, que vois-tu ? demanda Kamille.
- La… La dague… elle appelle maman. C'est… C'est comme-ci elle avait toujours appartenue à maman. répondit le garçon dans un souffle. Une feuille, vite !
- Oh… Tout… tout de suite ! s'empressa de dire le forgeron courant dans son atelier pour récupérer ce que lui demandait ce petit garçon étrange qui, sans voir exactement, dessinait des formes sur la feuille, ouvrant alors, la porte aux possibilités de retravailler son tout premier projet.

Une fois fini, Thomas admira son dessin mais quelque chose manquait.

- Un bijoutier se tien à deux pas d'ici, dit Caleb.
- Je ferme boutique et je vous suis mes amis !

***

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