Chapitre 12
- Bien le bonjour cher ami ! s'exclama le forgeron en entrant dans la boutique du bijoutier qui les salua en le voyant entrer.
- Finn ? Que ce passe t-il ? Pourquoi tout ce monde ?
- Nous sommes-là car j'ai ici un client très spécial qui est à la recherche d'ornements pour une dague. expliqua t-il.
Finn expliqua à son collègue alors l'histoire de la dague et de la commande spéciale qui se frotta le menton, réfléchissant.
- Puis-je voir la dague ?
- Tenez, dit Thomas, encore dans les bras de Kamille.
Le garçon la lui tendit ainsi que le dessin qu'il avait fait de cette dernière.
- Hmm... Je vois, je reconnais certaines pierres, mais je ne suis pas sûr des associations... Mais soit, c'est à votre convenance. Je vais voir celles que j'ai pour vous les montrer.
- Merci ! s'exclama Thomas tout sourire.
Pendant une bonne heure Thomas discuta, négociant les prix et détaillant la qualité des pierres qu'il avait sélectionné pour la dague. Une fois le tout payé, ils retournèrent chez le forgeron qui leur proposa de leur envoyer un message quand la dague serait prête, mais Thomas en avait profité pour lui passer deux autres commandes. Caleb, étant là, se proposa à l'aider ainsi que l'apprenti qu'il avait déjà en temps normal.
Ils prirent la direction de l'herboriste qui les attendait, Capucine et Danik enveloppant les préparations terminées.
- De retour Jeune Maître ? Que... Vous allez bien ? s'exclama Capucine découvrant les yeux rougit du garçon. Que c'est-il passé ?
- Un mouvement de foule nous a séparé, expliqua Cassia. Plus de peur que de mal.
- J'ai trouvé le cadeau pour maman !
- C'est vrai ?
- Oncle Finn et Caleb sont occupés à préparer la commande pour Son Altesse, les informa Lina.
- Ton oncle va en avoir du travail, souffla la tante. Il manque encore deux ou trois décoquetions, mais je vous les ferai apporter demain à la première heure.
- Merci infiniment Ma Dame, fit Thomas en hochant la tête pour la saluer.
Ils la payèrent puis quittèrent Lina et sa tante pour rentrer au château, mais dans la cour de ce dernier, on les observa étrangement et surtout l'enfant. Les Ravageurs occupés à s'entrainer dehors ou à s'occuper des chevaux, s'arrêtèrent pour venir les entourer et discuter avec leur petit Prince. L'histoire du marcher fit le tour des Ravageurs qui grondèrent, peu contents. Mais une voix retenti, calmant ces derniers.
- Père ! s'écria le garçon.
Kamille le reposa au sol et le laissa courir vers le Prince des démons dont l'aura froide, glaciale se répercutait sur les murs du château et des bâtisses qui composaient l'intérieur. Les chevaux hennirent, nerveux, d'autres frappaient le sol furieusement. Tout ceux qui se trouvaient dans la cour ou ses environs, observaient, inquiets, le guerrier du Nord, s'accroupir pour récupérer son fils dans les bras.
- Pourquoi ces yeux ?
- Je... n'ai pas fait attention et au marcher j'ai été emporté par un mouvement de foule.
Nohan fronça les sourcils, son regard partagé avec celui d'Atlas, s'illumina de colère, fixant ses hommes qui baissèrent la tête.
- Père, murmura Thomas en cachant son visage contre son cou. Ce n'est pas de leur faute, je n'ai pas fait assez attention. J'aurai dû m'accrocher à Sir Kamille.
- Certes jeune Prince, gronda Atlas. Mais ils auraient dû mieux veiller sur vous.
- Sir Atlas... bredouilla Thomas.
- Atlas, ça suffit. Rentrons, ta mère nous attends. Avez-vous les traitements ?
- Ici Mon Seigneur, dit Capucine en lui présentant les divers paquets. L'herboriste se trouvait être la tante de la jeune Lina. Il reste encore quelques décoquetions qui ont besoin de plus d'attention, elle nous les enverraient demain à la première heure.
- Père ?
- Hm ?
Thomas lui murmura alors ce qu'il avait trouvé comme cadeau pour Kaerthage et sa commande spéciale à l'oncle de Lina qui était le forgeron qui l'avait plus ou moins sauvé de ce mouvement de foule et de sa panique. Nohan lui sourit et caressa sa tête.
- Rentrons, elle est réveillée et va avoir besoin d'aide pour son bain et ses soins.
- Oui Majesté, firent les trois aides en le suivant jusqu'aux appartements qui leurs étaient alloués.
Une fois en haut, Nohan toqua à la porte et attendit que sa belle ne lui réponde. Il l'avait laissé en compagnie de la Reine Closia et sa suite, le temps qu'il retrouve son fils.
- Vous êtes de retour ?
- Maman ! s'exclama le garçon en se précipitant vers elle.
- Thomas, as-tu trouvé des choses amusantes ?
- On a rencontré le forgeron et l'herboriste ! Ce sont l'oncle et la tante de Lina. lui raconta t-il, faisant sourire les femmes.
- Vous avez là un garçon bien curieux et énergique, fit la Reine.
Thomas se redressa soudainement et s'inclina respectueusement.
- Kaerthage, gronda son mari. Tes aides sont là avec tes soins.
- Les avez-vous tous ?
- Non Votre Altesse, l'herboriste en a encore en préparation, nous les aurons demain.
- Très bien. Puis-je demander de l'aide pour me lever ? Ma cuisse me lance.
- Nous allons vous laisser. Nous devons nous préparer pour le dîner. fit la Reine en se levant, emportant dans son mouvement, sa clique qui pourtant, lorgnait sur Nohan et également sur sa famille bien étrange.
Une fois toutes parties et la porte fermée, Nohan se laissa tomber sur un fauteuil alors que sa femme se leva, accompagnée d'Ellan et de Cassia.
- Prends ton bain femme.
- Je ne puis aller plus vite que le vent, homme. répondit la jeune femme.
- Tu t'amuses ?
- Du tout.
Elle se tourna à peine et lui lança un petit sourire moqueur auquel il répondit d'un large et carnassier. Après une sieste, elle s'était réveillée un peu plus disposée, mais la Reine ne l'avait pas laissé un instant alors qu'elle avait besoin de plus de sommeil. Cependant, il n'avait pu la rembarre, ils se trouvaient dans le château des Downar, autant faire bonne figure, même si ça lui coûtait.
Kaerthage passa derrière le paravent et on l'aida à la mettre à nue puis à la faire entrer dans le bac d'eau chaude et parfumée. Un gémissement de volupté se fit entendre, faisant sourire les deux hommes dans la chambre.
- Maman ?
- Hm ?
- Est-ce que tu penses que demain vous pourriez venir vous balader avec moi ?
- Si l'état de ta mère le lui permet, répondit Nohan.
Le sourire du garçon se fit timide mais brillant d'espoir.
- En espérant juste que la Reine me laisse sortir, soupira Kaerthage.
- Pourquoi ?
- Ta mère était censée se reposer, mais la Reine curieuse ne lui a laissé que peu de temps pour dormir avant de venir l'entourer de sa cour.
Thomas gronda.
- Suffit, soupira la femme dans le bac. Nohan.
- Qu'y a t-il ?
- Même si je ne suis pas en état de marcher durant tout le temps de notre escapade, je veux au moins pouvoir découvrir la ville avec vous trois.
- Suis-je compté ?
- Bien sûr ! Il nous serait difficile de vous en dissocier, Sir Atlas, pouffa Kaerthage.
- J'aime t'entendre rire ma douce.
- Mon rire reviendra, il me faut juste du temps, tout comme à Thomas. J'ai entendu ce qu'il c'est dit sur le marcher. As-tu eu peur ?
- Comment tu- ?
- Je suis la Dame de l'Espace et du Temps, rappelez-vous que la Princesse Lunaire peut faire beaucoup de choses. dit-elle.
Thomas s'approcha du bac.
- J'ai pas fait attention, je suis désolé.
- Ne t'excuse pas Thomas, lui dit-elle en caressant sa tête. Tu es sain et sauf, c'est tout ce que je souhaite.
Son fils ferma les yeux et se laissa caresser la joue, appréciant la fraicheur de sa main ainsi que la douceur de son touché. Il en laissa même poussé un petit soupir qui fit glousser les aides de Kaerthage.
Une fois lavée et séchée, on l'habilla et appliqua sur sa plaie, les onguents ainsi qu'un bandage. Elle ajusta sa tenue et se laissa coiffer par Cassia, profitant de ce moment, les deux hommes se lavèrent à leur tour, à l'abris des regards des femmes.
Une fois tout ce monde prêt, l'intendant toqua.
- Seigneur, je viens vous avertir que le dîner va être servit.
- Allons-y. Nous avons tous besoin d'un bon repas.
En haut des marches, Nohan porta sa femme qui sourit doucement, accroché à sa nuque forte.
- Ne me regarde point ainsi.
- Qu'est-ce que je risque ?
- Une terrible punition.
Elle lui glissa à l'oreille d'une voix suave :
- Attendons d'être de retour chez nous, à Taran.
Nohan gronda.
- Dieu que tu es une terrible tentatrice mon ange. Quel Saint peut te résister ?
- Point toi en tout cas, gloussa t-elle.
- Je n'ai rien d'un Saint, Kaerthage.
- Crois-tu que je ne le sais pas ? dit-elle sur un ton qui feignait l'innocence.
Amusant son mari, Atlas, son fils et ses Dames par la même occasion. Une fois arrivés devant la grande porte menant à la salle, Nohan déposa sa femme qui s'accrocha à son bras pour se soutenir. On les annonça et ils pénétrèrent sous les regards curieux de la cour venue exprès pour ce repas d'exception. On les dévisagea, les étudia et murmura des rumeurs sur de potentielles histoires.
- Majesté Roi Mathis, gronda la voix de Nohan, faisant vibrer les murs de la salle.
- S-Seigneur Nohan.
- Majestés, s'inclina faiblement Kaerthage, imitée par Thomas.
Mais, Kaerthage ne reçu qu'un silence. Pourquoi ? Quand elle releva la tête, elle le trouva en train de la dévisager, mais surtout ses yeux. Son regard vairon attirait l'attention, mais la façon dont il l'appuyait sur elle, la mettait mal à l'aise. Nohan gronda de nouveau, faisant sursauter le Roi, rappelé à l'ordre.
- Veuillez m'excuser Princesse, dit-il. Bienvenue à vous dans notre château.
- C'est un honneur Majesté, merci pour votre hospitalité.
- La chambre est à votre convenance ?
- Tout à fait.
- Est-ce votre enfant ?
- Si fait, s'empressa de dire Kaerthage, évitant à Nohan de répondre, agacé. Thomas.
- Je vous salue, Majesté. Je me prénomme Thomas Karsan.
- Tu es bien éduqué mon garçon.
- Je vous remercie Majesté.
On les invita à prendre place à la gauche du couple royal, et le dîné commença.
***
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