Chapitre 14
- Êtes-vous prêts à partir ? s'enquit la Reine alors qu'elle les regardait préparer les chevaux pour leur excursion à travers la ville.- Oui Votre Majesté, répondit la jeune femme, tendant à son mari une sacoche.- Avez-vous besoin d'un guide ?- Ne vous en faîtes pas, s'exclama Nohan.
- Mon Seigneur ! entendirent-ils crier depuis l'entrée de la cour.
Un adolescent qui agitait ses bras, un large sourire éclairant son visage, un arc en travers du corps, un carquois sur la taille et une jeune fille qui l'accompagnait.
- Nous avons nos guides. Bonjour vous deux.- Majesté, s'inclinèrent les deux ados face à la monarque qui leur sourit en retour.- Bonjour. Est-ce vous qui allaient leur servir de guide ?- Si fait Majesté ! Lina est d'originaire de la capitale.- Ma tante est herboriste.- Oh, la femme de ce matin ?- C'est ça.- Dans ce cas, nous pouvons vous faire confiance pour guider au mieux nos invités.- Comptez sur nous Majesté.- Caleb, Lina ! les appela Nohan.- Mon Seigneur ! s'exclama l'adolescent dont le sourire redevint éblouissant, jeune Maître ! Votre Altesse, comment allez-vous ?
L'inquiétude du jeune homme était sincère et Kaerthage l'en remercia.
- Pour l'instant, je me porte au mieux. Merci à vous jeune homme, répondit-elle. Comment ce passe le retour chez vous Lina ?- Je suis soulagée, merci Votre Altesse.- C'est dur, je le sais, mais vous n'êtes pas seule.- Vous non plus Votre Altesse, osa lui dire Lina en rougissant.
Le regard souriant et reconnaissant que Kaerthage lança à la jeune fille la rassura.
- Femme.- Le Seigneur Terrible a décidé qu'il était temps, pouffa Kaerthage, figeant les deux adolescents.
Elle souriait ! Dieu qu'elle était belle.
Elle se dirigea vers Doran, son bel étalon qui trépignait d'impatience.
- Bonjour mon ami, murmura t-elle à l'animal, lui caressant l'encolure, la lui flattant, le faisant hennir. Nous partons pour une petite balade dans la ville.
L'animal imposant agita la tête, comprenant que sa maîtresse voulait lui faire découvrir aussi un nouvel environnement et partager avec lui une expérience. Tyr, le cheval de Nohan répondit à son tour.
- Bonjour à toi aussi Tyr, pouffa la Princesse en venant lui administrer une belle caresse, faisant presque ronronner l'étalon effrayant de son mari.
- C'est impressionnant. entendirent-ils murmurer autour d'eux.
- Comment arrive t-elle à faire ça ?
- C'est une magicienne il paraîtrait.
- A t-elle jeté un sort ?
- Qui sait...
- Nohan, l'avertit Kaerthage, sentant le froid lui caresser les mollets. Veux-tu bien m'aider ?
- De suite. Mais ne t'attends pas à ce que je sois tendre avec ces rumeurs.
- Mon cher et tendre mari, que ferais-je si vous deveniez tendre avec les autres en plus de moi ?
- Jamais !
- Même pas Thomas ?
- Bon, d'accord, mais juste notre famille.
Kaerthage pouffa de nouveau, faisant soupirer son époux et son démon qui adorait la voir et l'entendre rire.
Il pris son fils sur son cheval, l'installant devant lui et annonça leur départ. Dans une petite cariole où se trouvait les trois aides de Kaerthage, Lina et Caleb ainsi que quelques affaires, le groupe partie pour s'introduire dans les rues de la capitale du savoir.
Content de pouvoir faire découvrir à la Princesse, la capitale, Caleb se tourna souvent vers elle, marchant derrière eux, aux côtés de son époux, pour lui expliquer l'histoire de chaque quartier qu'ils croisaient en lui détaillant quelles boutiques appartenaient à qui etc... La jeune Solarienne appréciait son enthousiasme et pouvait le remercier pour cela. Lina, quant à elle, ajoutait par moment des petites anecdotes.
- Nous arrivons devant chez la tante de Lina. Souhaitez-vous que l'on s'y arrête ? demanda Caleb en montrant à la Princesse et son mari, la boutique de l'herboriste.
- Puisque nous sommes-là, autant lui rendre une petite visite, qu'en dis-tu ?
- Si tu le souhaites ma belle. répondit Nohan en souriant à sa femme.
Il descendit et pris Thomas dans ses bras, puis vint soulever sa femme et lui faire quitter sa selle. Les chevaux furent attachés au chariot qui fut gardé par deux Ravageurs, le temps qu'ils ne se dirigent vers l'entrée.
- Il fait bien plus frais ici, fit remarquer Kaerthage qui appréciait le changement de température plus doux.
- Comment une solarienne comme toi peut-elle se plaindre de la chaleur ?
- Je suis une femme du Nord, souviens t'en.
- Touché, pouffa Nohan.
- Oh mon dieu ! s'exclama la tante de Lina. Mais qui vois-je ?! Que faîtes-vous ici ?
- Nous étions sur le chemin et Caleb nous a proposé de venir visiter votre boutique. Je dois dire que j'apprécie grandement la fraicheur d'ici malgré vos chaudrons, répondit Kaerthage.
L'herboriste sourit à cette jeune femme, lui prenant les mains pour la guider vers une table et l'aida à s'y installer.
Ils restèrent quelques minutes avant de reprendre la direction du marcher, mais la femme leur dit :
- Que diriez-vous de venir dîner avec notre famille ? Vous avez sauvé notre Lina et l'avez ramené ainsi que pris soin des corps de mon frère et ma belle-sœur. Notre famille vous en est infiniment reconnaissante. Ce ne sera pas le grand luxe, mais…
Le silence rempli la boutique, Thomas et Kaerthage regardèrent Nohan. Serait-ce malpoli de ne pas se présenter à la table du Roi ce soir ?
- Kamille, soupira le Prince.
Il hocha la tête et disparu sans un mot pour revenir quelques instants plus tard.
- Il n'est pas content, dit alors Nohan. Quand nous partirons pour rentrer à Tara.
- Oh ! Je n'y avais point pensé ! s'exclama la femme.
- Ainsi c'est décidé, conclu Nohan.
Thomas s'écria de joie, les faisant tous sourire.
Enfin, ils prirent la direction du forgeron et du marcher.
- On va descendre là, décida Nohan. Caleb, où se trouve le forgeron ?
- Père, s'exclama son fils. C'est par-là !
- Eh bien, voilà un guide de qualité, pouffa le guerrier. Nous te suivons alors.
Heureux, mais surtout pressé de voir ce qu'avait put faire l'oncle de Lina, il trépignait d'impatience. Il prit la main de sa mère et la tira à sa suite.
- Thomas, doucement, gronda son père. Ta mère est encore blessée.
- Pardon, mais j'ai hâte de voir ce qu'il a fait !
- Bien que je comprenne ton empressement, pense à notre Princesse.
- Oui père.
Réduisant son enthousiasme, il resta proche de la jeune femme et ils marchèrent vers la boutique où attendaient quelques personnes qui n'avaient pas l'air d'être des gens honnêtes.
- Thomas, reste avec ta mère, gronda le guerrier, fronçant les sourcils.
- Ces gens n'ont pas l'air d'être là pour faire affaire honnêtement avec votre oncle. dit Kaerthage. Ellan.
- Maîtresse. Damoiselle Lina, restez près de nous.
- Caleb, bande ton arc, ordonna Nohan.
- Tout de suite Seigneur. Lina, reste près de moi.
- Que... Que veulent-ils à oncle Finn ?
- Nous allons vite le savoir jeune fille, retentit la voix dur d'Atlas, lui faisant peur.
Il s'avança alors, faisant raisonner ses pas lourds sur le sol poussiéreux, faisant trembler la terre.
- Partez ! s'exclama Finn furieux, brandissant sa masse. Je n'ai rien à vous donner et je n'ai rien à payer.
- Oh mais si ! Nous sommes là pour tes dettes l'ami. répondit un des hommes.
- Mais quelles dettes ? Tout ce que je dois appartient au Roi !
- Oncle Finn ! s'écria Lina quand un des hommes chercha à frapper le forgeron qui esquiva et donna un coup de pieds dans le torse du plus proche pour le faire reculer.
- Lina ! N'approche pas !
Mais quand il aperçu Nohan ainsi que son regard féroce, il sentit ses entrailles se geler.
- C'est qui ça ?
- A- Attends Rick, je... Regarde leurs yeux !
Nohan sentit sa femme et son fils à ses côtés, leurs yeux brillants de couleurs différentes et d'une intensité effrayante.
La Princesse s'approcha, le dos droit et la tête haute, les mains posées sur son ventre, elle s'avança dignement, faisant ricaner les hommes venu chercher des noises au forgeron qui avait rapidement sentit le piège et avait immédiatement fermé sa boutique.
- Qui est la donzelle ?
- Elle est belle, mais... Regardez ses yeux.
Le grondement sourd du père et du fils, firent trembler ces hommes-là ainsi que les passants.
- Lina, dit alors la femme.
- Votre Altesse ?
- Est-ce que votre oncle a déjà eu des soucis avec ce genre d'individu ?
- Jamais.
La femme leva alors sa main et, pensant qu'elle la leur tendait, le groupe d'homme voulu la lui prendre pour l'attirer à eux, mais furent vite mit à terre par un seul geste de son index.
- Mais...
- C'est une sor-
- Silence, dit-elle.
Elle s'approcha d'un des hommes, mis sa main sur ses yeux et pénétra son esprit.
Elle remonta le temps de ses souvenirs pour y voir qu'un homme leur avait ordonné de s'en prendre à certaines personnes. Arrivé il y a peu dans la capitale, il avait décidé d'agir sous le nez du Roi et d'étendre son pouvoir pour s'en prendre au monarque et le dégager du trône de Yenesse. Quand elle retira sa main, l'homme tomba à terre, tremblant et bavant.
- Vous lui avez fait quoi ?
- Sorcière !
- Et vous, voleurs ? dit-elle d'une voix douce et froide, qui êtes-vous pour vous en prendre à ses pauvres gens sans même savoir ce que veut cet homme qui vous manipule ? Savez-vous même qui il est ? Non, vous agissez uniquement pour le gain que vous obtiendrez à chacune de vos missions réalisées. Nohan, ils agissent pour un homme qui souhaite la mort du Roi et prendre sa place.
- Co... Comment pouvez-vous dire ça ?
- Parce que je l'ai vu en vous. Savez-vous qui je suis ? Celle qu'il ne vaut mieux pas contrarier.
- Kaerthage.
Nohan glissa un bras autour d'elle pour l'attirer à lui.
- Mettez leur les fers et prévenez la garde ! ordonna le Prince du Nord. Avertissez le Roi qu'un traître est dans ses murs.
Alors qu'une foule s'était amassée autour d'eux et que des soldats en patrouille aient été dépêché sur place pour les embarquer avec le message du guerrier, Finn put souffler.
- M... Merci Majesté, fit-il.
- Pouvons-nous rentrer ? Je... n'ai plus assez de force pour tenir debout, demanda Kaerthage sentant son corps lui céder.
- De suite !
L'homme ouvrit, Nohan récupéra sa belle dans ses bras et tous pénétrèrent la boutique.
- Merci d'être intervenue, je suis désolé que vous ayez assisté à ceci.
- Ne vous excusez pas, ma femme a put voir leur plan et vous avez, inconsciemment participé à la sécurité du Roi et du Pays. lui dit le Prince. Mon fils est venu hier pour vous passer commande.
- Oh oui ! Ce petit garçon perdu !
- Bonjour Monsieur.
- Oh mais bien le bonjour mon garçon. Effectivement j'ai la commande ! Caleb, mon assistant et moi-même y avons passé la nuit ! Tout est prêt.
- Pouvons-nous voir ? demanda le garçon.
- Bien évidemment !
Le forgeron disparu dans l'arrière boutique pour en revenir avec une grosse boite qu'il posa sur le comptoir et l'ouvrit. Kamille souleva Thomas pour qu'il puisse admirer les oeuvres.
- C'est magnifique ! s'exclama t-il en admirant le travail fait sur les trois armes quasi identiques.
Il prit la première qu'il avait commandé pour sa mère et la lui présenta.
- Maman, père m'a envoyé en mission pour trouver un cadeau afin de te rendre le sourire. Quand je l'ai vu, j'ai tout de suite sentit sa force. J'ai demandé à ce qu'elle soit travaillée pour toi. C'est mon cadeau.
La jeune femme, touchée, pris l'arme mais ce qu'elle ressentit la figea.
Non... Ça ne pouvait pas être ça !
- Kaerthage ?
- Maman ?
Une larme coula sur la joue de la belle Solarienne qui sentit tout son corps vibrer avec la lame qui semblait la reconnaître et faire écho en elle.
- Thaelis Magnis.
- Co... Comment connaissez-vous ce nom ? fit Finn.
- Vous avez forgé une arme avec ce morceau de métal inconnu qui appartenait aux anges.
- Pa… Pardon ?
- Fieren.
- Douce Princesse que me vaut cet… appel… Est-ce bien ce que je crois ?
- Tout à fait, souffla la femme, laissant alors aux trois Yenessiens assister à une conversation qui sortait du commun.
Ils la virent prendre la lame et l'effleurer. Cette dernière vibra, comme si elle reconnaissait la puissance de la femme ou de ce Fieren qu'elle avait appelé.
L'œil vert de Kaerthage devint presque translucide.
- Ainsi… Il se trouvait à Yenesse. Les humains ont réussi à le cacher jusqu'ici.
- Fieren.
- Nous avons ici mon ami, le joyaux de la Lune : Thaelis Magnis, la pierre qui manquait à notre artefact pour être complet.
***
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