Chapitre 15
Dans la légende, le Thaelis Magnis est un matériau forgé par les anges mais uniquement trouvable sur le domaine de l'Enfer. C'était une transaction entre les deux entités pour maintenir entre eux, une certaine paix. Mais, les humains étant devenus cupides et jaloux de ces derniers, volèrent un morceau de ce matériau. Mais aucun ne réussi à forger quoi que ce soit avec ce morceau. Il fut ainsi perdu jusqu'à être trouvé par un jeune homme dans le désert Solarien, alors que ce dernier était en quête de matériaux pour exécuter son premier travail.
Finn était le jeune homme qui trouva le seul et unique fragment qui restait de ce matériau étrange et si précieux qui avait plongé le Ciel et l'Enfer dans un combat sans fin.
Fieren caressa la lame, appréciant la chaleur de ce matériau, il admira le travail précis et les dessins que Finn avait put faire dessus.
- Mon frère, dit l'entité dans le corps de la belle Princesse. Sens toi aussi.
Kaerthage se tourna vers Nohan et lui tendit la lame. Le regard changeant et sombre de son mari s'illumina quand il posa ses doigts sur cette lame.
La lumière n'était pas aussi forte qu'avec Kaerthage, mais Nohan et Atlas pouvaient sentir une chaleur reconnaissable. Nohan ne connaissait pas l'existence de ce minerai, mais il en avait déjà entendu parlé de part Atlas. Pourtant, quand il la toucha, il sentit des souvenirs affluer en lui, comme si ils étaient les siens, il pouvait revoir et découvrir surtout, ce qui liait Atlas et Fieren à ça. Mais surtout, l'intimité que partageaient les deux créatures. Son regard percuta celui de sa femme qui avait eu les mêmes visions que lui. Son sourire était léger, mais il comprenait qu'elle l'avait vu et compris.
- Fieren, murmura Atlas. Cette arme est l'évidence même de ce qui nous a déchiré.
- Je le sais mon frère, je le sais. Mais si la Princesse la garde, alors elle sera protéger. Mais...
- Rien ne touchera ma femme, mon fils ni cette lame, gronda Nohan qui comprit alors le vrai sens des visions de sa femme et de leur mort à tous les deux.
Ce n'était, à aucun moment, en rapport avec sa soeur qui avait eut l'excellente idée et même ridicule, de jouer avec la magie obscure. Mais c'était à voir avec cette lame. Le destin les avaient mené sur la ligne qu'ils ne connaissez pas, finalement, tout se raccordaient et Nohan compris que cette fois, Taran allait devoir entrer en guerre. Les hommes, les créatures, tous voudront mettre la main sur cette lame exceptionnelle, mais Fieren déclara :
- Ils ne pourront pas la manier. Il n'y a qu'une personne puissante pour l'utiliser à son pleins pouvoir.
- Fieren ! gronda Atlas, soudain effrayé de comprendre.
- La Princesse est une prêtresse de la Lune. C'est la seule qui peut, car cette lame est ce qui manquait à l'artefact volé aux cieux. Princesse, je crois, bien malheureusement, que vous ne soyez en possession de votre propre déclin.
- Je le sais. répondit-elle.
Cette conversation avait tendu les Ravageurs, les aides et Thomas qui les avaient accompagnés, mais pour les trois autres, être témoins de ce genre de scène sortant de l'ordinaire, était à la fois effrayant et stupéfiant. Mais l'histoire récité par par cette entité, leur fit froid dans le dos. Alors la Princesse n'était pas une personne lambda, bien qu'ils le savaient, ou du moins l'avaient deviné, voilà qu'ils réalisaient qui ils avaient devant eux.
- Une Prêtresse de la Lune ? demanda Lina.
- Si fait jeune demoiselle, répondit Fieren, toujours présent dans le corps de la belle aux yeux vairons. La princesse a été créé pour devenir une arme obéissante et destructrice. Mais il s'avère que Kaerthage Avening... pardon, Kaerthage Karsan, est un réalité un artefact très précieux pour les Cieux autant que pour les Abysses. Nous avions reçu l'ordre de protéger ce joyaux de pouvoir, mais les humains, cupides, ont réussi à s'introduire chez nous pour le subtiliser. Emportant avec eux, beaucoup de nos possessions, se les attribuant comme étant des cadeaux des Cieux pour récompenser leurs bravoures.
- Mais il n'en est rien, gronda Atlas. Car même les Abysses ont été volé. Thaelis Magnis est produit par les Cieux et forgé par les Abysses. Vous avez été chanceux dans vos recherches, mais cela signifie que la guerre pour le récupérer ainsi que la Princesse, va être rude.
- Je sais déjà comment elle va se terminer, souffla Kaerthage.
- Femme, murmura Nohan. Nous protégerons tous le monde.
- Nous ne sommes pas forts au point de pouvoir le faire, lui dit alors la jeune femme, plantant un regard luisant dans le siens.
Nohan comprenait la détresse et la douleur de sa femme, il la prit dans ses bras, permettant alors à Fieren et Atlas de se sentir de nouveau.
Un amour interdit et étrange, relié par celui d'un couple dont la destiné était de périr ensemble au nom de cet Amour qu'ils se vouaient depuis des années.
- Merci pour ce cadeau Thomas, dit-elle alors en apercevant le regard perturbé de son fils.
- Jeune Prince.
- Maître Fieren. Ai-je fait une bêtise ?
- Du tout cher enfant du Temps. Au contraire ! Vous avez permit de retrouver ce qui, autrefois, reliait l'Abysse au Ciel. Ce lien d'amitié, nous avait permis, durant des siècles, de rester en bons termes et de ne jamais nous entretuer, même si il y a toujours eu des exceptions. expliqua l'ange en caressant le visage du garçon. Sachez, jeune Prince, que vous êtes le porteur d'un message et d'un avenir important. la Prêtresse de la Lune et le Seigneur du Froid ne sont que vos gardiens.
La famille échangea un regard, comprenant ainsi que, quoi qu'ils décident de faire, la conclusion restera la même : la guerre allait éclater.
[…]
Plus tard, de retour au château de Yenesse, la petite famille restée très silencieuse depuis leur visite chez le forgeron, se retrouva dans les appartements qui leurs étaient alloués.
Kaerthage ordonna qu'on leur prépare un bain puis congédia tous le monde afin de profiter de ce moment à trois. Ses aides se retirèrent pour retourner dans les appartements d'à côtés où s'étaient réunis les Ravageurs.
- Capucine ? s'exclama Danik, surpris de la voir revenir aussi vite.
- Son Altesse a demandé à ce qu'on ne les assistent pas.
- Ils ont besoin de temps. Du moins autant que nous. fit Ellan en se dirigeant vers son cher et tendre qui lui tendait les bras.
La jeune femme, s'y engouffra et expira un long soupir, Konnan lui caressa la tête, faisant glisser sa main le long de son dos pour l'aider à apaiser les tremblements qui parcouraient son corps.
Sartan vit alors sa douce Cassia s'affairer avec Capucine, pour préparer les vêtements du soir, mais remarqua leurs mains tremblantes. Elles n'arrivaient, ni l'une ni l'autre, à se concentrer sur ce qu'elles faisaient. Il se leva alors du tabouret sur lequel il était assis, faisant craquer le cuir de ses braies, faisant claquer ses bottes sur le parquet ciré, pour lui enserrer la taille et l'attirer contre lui. Danik pris la main de Capucine et l'attira entre lui et Minos pour tenter de l'aider à exprimer sa peur.
Ils savaient tous que Kaerthage pouvait voir le monde et le destin qui lui été tracé. Mais de savoir que ce dernier avait enfin un vrai départ et que la fin serait celle qu'elle avait eu, personne n'aurait, un jour, pensé que ça soit aussi proche. En un an tout avait basculé. Les trois femmes n'étaient que des humaines attachées à leur maîtresse, l'aimant, l'adorant et appréciant sa douceur, sa présence et la façon dont elle les traitait depuis son arrivée à Kaolan. Elle qui était la Princesse Sacrifiée, la voilà devenir le joyau d'un combat éternel pour el pouvoir et la survie du monde et dont la destinée était de mourir pour cela.
- Je ne veux pas la perdre, pleura enfin Capucine, s'accrochant à son compagnon.
- Personne ne le veut, tout comme nous ne voulons pas mourir, lui répondit Minos.
Mais qui pouvait bien contrer cette vision ? Plus personne maintenant qu'ils avaient trouvé le Thaelis Magnis.
Dans le grand bac, la petite famille gardait le silence, installés les uns contre les autres, profitant de l'eau fumante et dont l'odeur douce était censé les apaiser, pour faire le deuil de ce que sera leur vie à présent. Thomas de biais contre sa mère, la tête reposant sur ses seins, il perdait son regard dans la vague, préoccupé par ce qu'il avait apprit.
- J'aurai pas dû trouver cette arme, renifla t-il.
- Tôt ou tard, la guerre aurait été déclaré pour elle, lui dit sa mère, caressant ses cheveux trempés.
- Je ne veux pas vous perdre !
- Dans ma vision, tu es beaucoup plus vieux mon amour, lui avoua t-elle. Nous avons encore plusieurs années devant nous pour nous y préparer et chercher à endiguer cela.
- Combien ?
- Huit ou dix ans, d'après l'aspect de ton visage. Tu seras un si beau jeune homme mon fils, dit-elle en souriant, serrant son petit garçon contre son corps, elle-même tenue par son mari.
- Nous nous préparerons, dit-il d'une voix sombre et vibrante, raisonnant sombrement dans la chambre.
- Nous devrions partir demain.
- Je préviendrais le Roi et la Reine, annonça t-il. J'enverrai Cyral et Térém pour transmettre le message à la famille de Lina pour les avertir.
Malheureusement, on toqua à la porte.
- Ts, gronda Nohan furieux qu'on les dérange. Je croyais que tu avais ordonné à ce que personne ne vienne ?
- Ce sont les servants du Roi.
- Mon amour, que vois-tu ?
- Ils viennent nous avertir pour le dîner.
- Qu'y a t-il ! s'exclama sa voix forte et furieuse.
- Nous... Le...
- Parlez !
- Le dîner est sur le point d'être servit Mon Seigneur !
-...
Le silence qu'il leur offrit leur fit comprendre qu'il les avaient entendu, ne cherchant pas à savoir si c'était vraiment le cas, ils prirent leurs jambes à leur cou et déguerpirent aussi sec.
- Sortons, décida t-il.
- Nous aurons le temps, une fois rentrés à Taran, de prendre des bains en famille, dit la belle Princesse. Thomas, que dis-tu d'un ou deux soirs où l'on prendrait un moment entre nous ?
- Oh ? Cela serait une très belle idée ! s'exclama le garçon.
- Ainsi, c'est décidé, annonça Nohan. En rentrant, nous ferons un bain commun, rien que nous trois.
- Nous cinq mon cher.
- Ah, milles excuses.
- Voilà une femme bien au courant, s'amusa Atlas, grondant dans la voix de son humain.
- Atlas...
- Rassurez-vous Seigneur, s'amusa Kaerthage, Fieren sera là lui aussi.
À l'entente du nom de son ami, Atlas ne put que sourire. Cette femme savait et ne jugeait pas. Nohan savait et n'avait rien dit également. Cette famille était bien au delà des mœurs. Voilà pourquoi les deux entités s'étaient attachés à eux.
Alors qu'ils retrouvèrent les trois aides et les Ravageurs, l'ambiance qui les entourait était bien plus morne. Kaerthage savait que c'était de sa faute, mais ne chercha pas à la changer car son cœur était lui aussi en pleine souffrance. Tout était de sa faute, et même si Fieren, Nohan ou Atlas lui disaient le contraire, elle était responsable du Chaos qu'il y allait avoir.
On les plaça à la table du Roi mais, en pleins milieu du repas, Nohan déclara :
- Majesté, nous comptons reprendre la route dès demain.
- Si tôt ? Vous n'êtes arrivés qu'il y a peu et votre femme n'est point remise ! s'étrangla le monarque pensant à avoir fait une faute durant leur séjour, bien que très court.
- Ma femme est fatiguée, certes, mais nous avons reçu des nouvelles qui nous pressent de rentrer à Kaolan.
- Est-ce que le Roi… Ou ma fille ?
- Du tout, cela ne les concerne pas mais Taran.
- Oh, je vois… Vous êtes parti depuis longtemps, vous avez sans doute bien hâte de revoir vos terres. En ce cas, je ferai préparer des vivres pour votre voyage.
- Merci Majesté. Kaerthage.
- Hm ?
- Te sens-tu assez forte ?
La jeune femme hocha la tête, se leva du banc et se dirigea vers l'estrade des ménestrels. Elle s'inclina malgré sa blessure, puis s'installa sur un tabouret peu confortable. Elle prit un lutte et l'accorda.
Nohan toucha le genou de son fils, faisant ainsi signe à ce dernier que sa mère allait entamer son chant. Aides et Ravageurs durent se concentrer pour ne pas succomber au charme de cette dernière.
Alors, les première notes emportèrent la magie, l'élevant dans l'air, rejoins pas sa douce voix bien que triste. Elle entama un chant bien spécifique mais dont le charme captiva tous les convives et les gens au service du château. À sa taille, l'arme lui chauffait la peau, réagissant à sa magie comme un musicien rejoignant la chanteuse dans sa prestation.
Quand elle se tue enfin, personne ne l'applaudit, elle salua son auditoire et s'éclipsa, suivit de ses aides et de deux Ravageurs.
Cette nuit, ils prépareraient un premier plan, en direction de la tour des Mages.
***
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