Chapitre 24

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- Je ne t'ai pas ignoré parce que je désirais te jeter. Crois en mes paroles, cher ange.

Atlas et Fieren s'étaient retrouvés certes, mais le démon avait eu envie de hurler qu'il s'éloigne pour ne pas le blesser. Leurs maîtres savaient pour eux. Ce que ses hommes avaient réussi à trouver lui avait confirmé qu'ils n'étaient à l'abri de rien. Mais impossible pour lui comme pour Fieren de rester séparé trop longtemps. Même après trois années ou trois jours, le temps n'importait plus, pour eux le destin était décidé.

- Je te crois et ce que tu m'as montré me dirige sur cette pensée également. J'aurai agit de la même façon pour te protéger.

Atlas, adossé à la tête de son lit, posa son front contre la nuque de son compagnon. Le silence les amena à réfléchir à ce qu'ils allaient pouvoir faire pour se protéger sans créer un cataclysme entre leurs deux Seigneurs dirigeants du monde.

- Atlas.
- Qui y a-t-il ?
- Je veux faire un pacte avec toi. Un de ceux qu'on ne peut défaire même avec la mort.
- Es-tu fou ?! s'écria le Roi démon en se redressant d'un coup. Souhaites-tu as ce point de
mourir ?! Je ... Je ne peux le permettre tu m'entends ? Je-
- Atlas. Mon Roi.

Fieren se tourna vers lui pour prendre son visage entre ses mains, plongeant son regard azur dans la sombre tourmente du sien. Ses pouces caressèrent ses pommettes, cc autant son attention.

- Je suis touché que Mon Roi s'inquiète pour moi. Mais je m'inquiète également pour toi. Atlas, je n'agis pas comme les autres, j'ai toujours été solitaire, éloigné de leur arrogance et de cette vision de la perfection. Je ne souhaite qu'en apprendre plus sur le monde, découvrir tant et tant encore. Mais depuis notre rencontre, une seule chose s'est ajoutée à mon désir, sais-tu laquelle ?
- Dis moi.
- Vous Majesté.
- Moi ?
- Tu es la légende marchant sur des terres qui n'auraient jamais dû t'accueillir. Tu as désiré pour tes hommes et non pour toi. Tu as sacrifié ta vie pour sauver les leurs. Tu as ta place là-haut. Mais, parce que tu as fait ce souhait, ils t'ont interdit la sérénité. Tu es devenu le gardien de ces terres sombres.

Pendant la tirade de l'ange, Atlas fronça les sourcils. Il n'avait pas pu avoir accès aux Cieux ? Que voulait-il dire par-là ?

- Fieren, arrête toi.
- Que ce passe t-il ?
- Ne viens-tu pas de dire que l'accès aux Cieux m'a été interdit parce que j'ai souhaité que mes hommes vivent ?
- Si fait. Je ne connais rien des raisons qui ont poussé mon Seigneur à te l'interdire. Je ne sais non plus pourquoi personne ne s'est exprimé sur le sujet. Notre Gardien, le Juge du Passage n'a pas non plus discuté. Il a simplement décrété sans te recevoir, que tu ne nous rejoindrais pas, ni tes hommes.

Un lourd silence retomba dans la chambre, les laissant s'isoler dans leurs propres réflexions. Que s'était-il passé pour qu'on lui interdise même de voir le Juge ? Les Cieux se livraient à une bataille et Atlas devait se défendre contre une injustice. Fieren devait enquêter, mais il n'était qu'un simple chercheur. Impossible pour lui d'avoir ce genre d'informations.

- Atlas. Je vais découvrir ce qu'il s'est passé.
- Fieren. Je ne souhaite que le savoir aussi, mais pas partir au risque d'être séparé de toi ou de mes hommes. Mais ce que tu viens de me dire me conforte dans l'idée que quelque chose se passe et nous en sommes les principaux pions sur un échiquier qui nous dépasse. Je n'ose imaginer ce qu'il se prépare et le rôle que nous aurons à jouer dedans.

Les deux amants se dévisagèrent pendant un long moment encore avant de décider de s'endormir pour  une journée et une autre nuit. Ne se réveillant qu'à cause de la tornade de coups qui s'abattait sur la porte des appartements du Roi. Qui ça pouvait bien être ?

Fieren se leva, laissant le Roi encore endormit, pour aller enfiler une robe de chambre, l'attacher fermement et ouvrir la porte.

- Que ce passe t-il ? Pourquoi autant de bruit ? Le Roi est endormis. chuchota l'ange furieux.

- Petit rat ? Pourquoi es-tu ici ?

- Je ne vais pas vous faire un dessin de la raison de ma présence ici et encore moins dans cet accoutrement. 
- Non, en effet, gronda un des hommes du Roi. Il faut le réveiller, le Seigneur exige de le voir de toute urgence.
- Que ce passe t-il exactement ?
- Galiya.

Rien qu'à l'énoncé de ce prénom, Fieren comprit que l'ange avait fait quelque chose pour déclencher une panique chez les hommes du Roi démon.

- Restez là, je vais le réveiller.

Alors que les démons voulurent entrer pour s'en charger, un grognement sourd et mécontent raisonna dans la chambre.

- Fieren.
- Je suis là, répondit l'ange en s'approchant du lit.

Atlas, yeux fermés, s'assis sur le bord du lit, attira son partenaire par la taille, ouvrant sa robe de chambre, dégagea un pan pour embrasser la peau fine et blanche de ce corps sculpté. Fieren lui caressa la tête, non sans devoir se mordre la lèvre pour ne pas gémir. Il lui caressa les cheveux et souffla :

- Mon Roi, tes hommes sont là.
- Je sais, je les ai entendu.

- Ils ont commencé à bouger. 
- Qui ?

- Galiya.
- Mon cher ange, prépare mes affaires s'il te plaît.
- Bien Mon Roi.

Atlas baisa la taille de l'ange qui referma sa robe de chambre et l'aida à se préparer. Il s'habilla à son tour et tous deux se présentèrent à la grande salle du château pour y découvrir le Seigneur des Abysses en colère.

- Seigneur. le saluèrent-ils.
- Pourquoi cette chienne a t-elle décidé de me plonger dans une quête stupide de mariage ?
- Pardon ?
- Gardien ! gronda le Seigneur sombre.
- Maître ?
- Nos chers voisins exigent un mariage entre toi et cette chienne.

- Jamais ! hurla Atlas.

Fieren lui pris le bras pour le calmer.

- Silence ! Je sais très bien que tu ne le veux pas et de ce que je sens, tu ne le peux plus non plus.

Le couple se jeta un regard surpris et étrange.

- Que…
- Vous avez bravé un interdit entre nos deux territoires. Ce qui fait qu'une alliance n'est plus possible tant que l'un ou l'autre ne le décide pas ou que vous ne mourriez ensemble. Sachant que si l'un de vous péri, il y a de grandes chances que celui qui répliquera détruira le monde.

Ce disant, les deux amants se regardèrent, inquiets. 

- Qu'attendez-vous de nous ?

- Mon cher frère a quelque chose qui ne tourne pas rond. Je soupçonne cette chienne d'en être la raison. Seulement… Je ne vois pas pourquoi il se laisserait avoir de la sorte. Fieren.

- Seigneur ? sursauta ce dernier, surpris qu'il s'adresse à lui de la sorte.

- J'exige de vous une discrétion totale sur ce que je vais vous demander. Gardien, il en est de ton devoir d'en faire de même.

[…]


Fieren était nauséeux. Depuis la confrontation avec le Seigneur sombre, il n'avait pas pu revoir Atlas, il avait dû remonter, rappelé en urgence auprès du Seigneur afin de lui faire un compte rendu de ce qu'il avait pu expérimenter là-bas. Bien évidemment, Galiya se trouvait auprès de lui, debout à sa gauche, elle résidait en Reine des Cieux comme si c'était en effet le cas. Le Seigneur des Abysses avait eu raison de s'inquiéter de l'état du maitre des Anges. Quelque chose n'allait pas et Fieren sentait tout son corps réagir étrangement à la présence du Seigneur qui lui faisait face. Comme si… Comme si ce n'était pas lui ?!

- Chercheur Fieren, gronda la voix de l'être assis sur son trône blanc.

- Seigneur.

- Ton raport.

- Pour l'instant, l'extraction du Thaelis Magnis est facile, mais c'est la façon dont nous le travaillons qui-

- Ce n'est pas ce que j'ai demandé !
- Veu-Veullez m'excuser, mais c'est la raison pour laquelle vous m'avez envoyé là-bas, tenta de lui rappeler Fieren. Pour étudier le Thaelis Magnis et comprendre son fonctionnement.
- Certes, mais-
- Le Seigneur veut que tu lui dises ce qu'il ce passe chez le Roi Gardien. déclara Galiya, le regard luisant.

Ainsi voilà l'affaire. Jalouse, elle avait eu envie de se venger. Quelque chose avait dû se passer pour que le Seigneur n'agisse pas de manière habituelle, d'ailleurs était-il simplement le leur ? À bien y regarder, non. Il remarquait bien les évidences et les nota dans un coin de son esprit. Il fallait la jouer fine. 

- Il a rencontré plusieurs fois son Seigneur, j'ai pu participer à quelques réunions mais les sujets n'étaient en rien très intéressants pour vous Seigneur. Galiya y a participé, pour la plus part.

- Que disaient celles où elle ne s'y trouvait pas ?

- Hmm… Fieren fit mine de réfléchir à quoi leur dire sans trop en dire ni cacher quoi que ce soit. Dernièrement, il était question d'émeute autour des mineurs. 

- Je n'ai eu aucun rapport d'attaques, fit entendre Galiya en levant la tête.
- Les hommes du Roi Gardien ont su réagir très vite et endiguer les attaques. Ils sont puissants et réactifs, ce qui leur permet de vite réagir à n'importe quelles situations dangereuses.

Plus Fieren parlait, plus il remarquait qu'il était fier d'Atlas et de ses hommes. Effet fort étrange pour lui, mais qui faisait battre son cœur encore plus vite et sourdement à ses oreilles. Mais l'aura néfaste de Galiya et celle émanant de l'être qui siégeait sur le trône des Cieux le mettaient en garde. Il devait prévenir Atlas avant que quelque chose de terrible n'arrive. Mais si son maître n'était pas sur son trône… alors où était-il ? Qui était cet homme ?

Le Seigneur sombre lui avait donné la mission d'enquêter, mais il ne pourrait revenir avec si peu d'informations. Il devait chercher, mais seul ? Qu'arriverait-il à faire ? Il ne pouvait que compter sur son secret pour réussir à trouver la réponse à cette énigme. Et oui, il le ferai seul, tout en envoyant des messages secrets à Atlas.

Il allait devoir trouver un stratagème pour garder à distance ce couple-là et continuer ses recherches.  

- Puis-je réintégrer mon laboratoire ?

- Il est fermé jusqu'à nouvel ordre, déclara Galiya en le toisant d'un regard mauvais.

Elle sentait qu'il préparait quelque chose. Sans doute avait-elle raison, mais il n'allait clairement pas lui montrer ce qu'il avait en réserve. Il devait être prudent, très même si il ne voulait pas se retrouver piéger.

- Retourne auprès du Gardien, déclara l'homme, surprenant Galiya par la même occasion qui allait y mettre son veto mais se vit être soufflée par l'usurpateur.

- Bien, Seigneur.

Fieren s'inclina puis quitta la grande salle pour se diriger vers son ancien logement. Heureusement pour lui, il était intact, rien n'avait été touché. Personne ne lui avait prit ce dernier, de toute façon ça aurai été très compliqué. Même le Seigneur ne pouvait y toucher. Il avait besoin d'une douche et de prendre un instant pour réfléchir à tout ce qu'il venait d'assimiler comme informations. Si il faisait les comptes : le Seigneur avait disparu et Galiya ainsi que cet homme étrange, étaient les suspects numéros un.

Il devait retourner auprès d'Atlas, c'était urgent. Une fois là-bas, il pourrait établir un plan d'action, mais pour ce faire… Il devait découvrir comment travailler le Thaelis Magnis et faire ce rituel promis à Atlas. 

Il fallait le faire et surtout… Il devait donner à Atlas, une raison de ne pas lâcher son désir de découvrir une potentielle vie ici. Mais était-ce égoïste de sa part de vouloir ce genre de vie pour lui-même ? Sans doute que oui.

- Concentre toi, se dit-il en se frappant les joues, plongé dans son bain. Fini ce que tu as à faire ici et retourne auprès de ton Roi.

Oui, il fallait faire comme ça. Il le devait et c'était un point où il n'arrivait même plus à respirer. Atlas avait changé quelque chose en lui, sa force, son caractère… Tout jusqu'à son cœur. Ce démon légendaire était à l'origine des histoires les plus spectaculaires, mais pour lui… il était SON histoire spectaculaire.

***

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