II
Pierre se réveilla le lendemain avec une sensation étrange, comme si le monde était légèrement décalé, ses contours incertains, mais étrangement familiers. La lumière du matin se diffusait à travers les rideaux en un flux doré, jetant une lueur douce sur les murs blancs de la chambre. Le nouveau jour semblait prometteur, et pourtant, le poids du mystère entourant son accident et sa présence ici pesait toujours lourdement sur lui. Il s'assit lentement sur le bord du lit, une vague de douleur pulsant à l'arrière de son crâne, puis se leva avec prudence pour admirer la vue spectaculaire de la forêt infinie. Les arbres ondulaient doucement sous la caresse du vent, évoquant la vitalité présente au-delà de ces murs impersonnels.
Quelques instants plus tard, un frappement discret se fit entendre à la porte. Une infirmière, qu'il n'avait pas encore vue, fit son entrée avec un plateau simple pour le petit déjeuner son expression accueillante et sa voix tendre tranchèrent avec l’austérité de ses vêtements. « Bonjour monsieur Pierre, comment vont les choses ce matin ? » demanda-t-elle en installant le plateau à portée de main. Pierre esquissa un sourire forcé, bien que son cœur soit plombé de tristesse « un peu mieux, je suppose », confia-t-il, espérant en silence que cette infirmière parvienne à percer ce mystère qui le rongeait. Elle hocha la tête, semblant comprendre son propos. « Vous êtes entre de bonnes mains ici, nous faisons tout notre possible pour veiller sur vous », dit-elle avec une sincérité réconfortante, mais cette assurance ne dissipa pas la sensation d’un secret enfoui. Elle quitta bientôt la pièce après avoir pris de ses nouvelles, le laissant seul une fois de plus avec ses pensées.
Pierre déchira machinalement un morceau de croissant, bercé par le bruit apaisant de la pâte croustillante, mais ses pensées erraient, capturées par les échos de souvenirs qui revenaient incessamment – sa mère douce et rayonnante, ses amis, leurs rires, les instants partagés, et puis ce gouffre soudain après l'accident qui hantait ses nuits et pesait sur ses jours. Pris dans ce maelström de sentiments, il décida qu'il était temps de retrouver ses souvenirs enfuis de réparer son passé brisé et de démêler les mystères qui l'avaient amené loin de ses repères. Il se promit qu'un jour face à sa mère, il présenterait non seulement un sourire, mais la promesse d'un retour à la maison. Le bruit du monde extérieur interrompit ses pensées.
Pierre aperçut un groupe de médecins discutant dans le couloir à travers la porte entrouverte. Il saisit cette opportunité pour explorer davantage, écoutant d'abord prudemment, puis émergeant finalement du cocon de sa chambre pour affronter le dédale de cet hôpital énigmatique. Chaque foulée le rapprochait d'un mystère indescriptible, et même si ce qu'il pourrait découvrir l'effrayait, la quête de sa véritable identité et histoire l'emportait sur toute inquiétude. Ce périple intime serait semé d'embûches, mais à ce moment-là, pierre sentit qu'il n'était plus seul – des souvenirs enfouis le guidaient et l'espoir, fragile, mais persistant, éclairait son voyage.
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