IV

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Pierre essuya fébrilement ses larmes, incapable de saisir la bizarrerie de sa situation. Qu'était donc ce royaume des lunes mortes ? Il fixa intensément la femme et l'homme, en quête d'une explication qui puisse apaiser son esprit. La femme, sentant sa détresse, s'abaissa pour lui parler d'une voix douce, ses yeux vieux de millénaires plongés dans ceux de Pierre « C’est compréhensible que tu sois perdu. Pierre, ici ce n'est pas pour ceux qui vivent, mais parfois, les âmes en transition s’y croisent »

Le bruit fracassant de la collision flotte encore dans les airs, poussant les témoins à se regrouper en hâte autour de la scène de l'accident les cris déchirants emplissent la rue dans laquelle le drame a frappé les sirènes des secours se font de plus en plus fortes, approchant rapidement un homme en uniforme examine le corps sans vie de pierre, le visage marqué par le sérieux de la situation après quelques mots échangés avec ses collègues, il confirme la tragédie par un simple geste de tête les secours érigent un périmètre de sécurité tandis que le bus reste arrêté, sa coque déformée et son conducteur toujours en état de choc. Au milieu de la foule compacte, une femme éplorée se fraye un chemin, ses cris de désespoir confirmant ce que tous redoutaient : Jeanne, la mère de Pierre, est là. Elle tombe à genoux devant le corps sans vie de son fils, ses mains tremblantes, cherche un point d'ancrage submergée par la douleur, elle pousse un cri de détresse glaçant le sang de tous. Lentement, le policier en uniforme, chargé d'assener la terrible nouvelle, s’avance sa voix légèrement brisée entame une série de paroles réconfortantes vides de sens en de telles circonstances "Madame, je suis profondément navré…" Jeanne, submergée par la douleur, sait au fond d’elle-même ses mains s’agrippent désespérément aux vêtements de pierre, refusant la réalité "Pourquoi… pourquoi mon bébé ?!" crie-t-elle, la voix déchirante le policier détourne les yeux, comprenant l'impuissance de ses mots attendant l’arrivée des assistants chargés d’apaiser la souffrance, il reste : prêt à céder la place à une aide plus appropriée. Les secondes s'écoulent lentement, mais la vie avance inexorablement autour d'eux : les élèves émergent de l'école, entre curiosité et inquiétude au vu de la situation présente les parents accourent, cherchant à les garder à l'écart du spectacle troublant. Une cloche lointaine retentit, rappelant à tous que, malgré les drames particuliers, le monde ne s'arrête jamais la vie continue, mais pour Jeanne, un tournant irréversible a été pris.

Pierre secoua la tête, cherchant désespérément à comprendre cette absurdité « Mais... ma mère… », balbutia-t-il, une pensée de désespoir se tournant vers Jeanne dans sa douleur « je dois retourner auprès d'elle, je ne peux pas la laisser seule ainsi ! » L'homme posa une main réconfortante sur son épaule « Ce que tu as vu, pierre, n'est qu'un fragment d'une réalité aujourd'hui révolue, une transition nécessaire ta mère ressentira ta présence d'une autre façon, à travers les souvenirs partagés et les murmures du cœur. » Pierre vit une lueur de compréhension percé à travers son angoisse ayant toujours été proche de sa mère, l'idée qu’une forme d’interconnexion puisse persister, même après la mort, allégeait quelque peu le poids sur son âme. « Que suis-je censé accomplir ici, alors ? »

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