Mathilde demeura immobile quelques instants après que pierre eut surgi, la chaleur de son café s'évanouissant avec la vision troublante. Elle s'efforça de stabiliser son esprit agité et de comprendre l'incompréhensible, mais une sensation indéfinissable persistait dans son esprit. Une intuition intérieure, presque tangible. Finalement, elle retrouva sa contenance et termina son café en structurant mentalement sa journée pour se reconnecter avec la réalité Cependant, tout en se préparant, elle ne pouvait écarter cette entité vague qui semblait tapie aux confins de sa conscience le parfum de lilas, si incongru, l'enveloppait tandis qu'elle quittait son appartement, chaque mouvement d'air réanimant la silhouette de pierre, silencieux et énigmatique les rues baignées de lumière matinale, bien que familières, lui apparaissaient pourtant changées Mathilde scruta les visages environnants avec un regard renouvelé, à l'affût de signes dans les regards échangés la conviction que l'univers entier lui dissimulait une découverte grandissante, la poussant à discerner dans chaque détail une éventuelle signification cachée. « Que suis-je censé accomplir ici, alors ? » À l'instant où il finit de parler, pierre se volatilisait dans un son étrange, réapparaissant devant Mathilde, coincée entre une gorgée de café et l'étonnement. « Quoi ? Où suis-je et qui es-tu ? » s'exclame Pierre, agité et sans savoir qu’elle ne l’entend pas. Pendant ce temps, dans le royaume des lunes mortes, le docteur et l'infirmière en chef échangent un regard perplexe et soucieux « Où est Pierre ? » demande-t-elle, et le médecin répond : « Je crains que cela ne fasse que commencer... »​​​​​​​ La pulsation sauvage de son cœur rappela à Mathilde la solitude qui l'enveloppait à nouveau. Le frissons laissant place à un vide oppressant, difficile à définir. Elle savait au fond d'elle qu'elle ne pouvait ignorer l'apparition de Pierre et le parfum obsédant de lilas. La journée ordinaire qui l'attendait s'effritait à mesure que le mystère grandissait dans son esprit. Elle se sentait poussée par une force qu'elle ne comprenait pas à percer le secret de cette apparition. Alors qu'elle arpentait à nouveau les rues familières de sa ville, Mathilde remarqua des détails qui lui semblaient normalement insignifiants mais qui, ce jour-là, lui paraissaient emplis d'une importance mystérieuse - l'ombre étrange d'un arbre séculaire, une sculpture fissurée sur le mur d'un bâtiment ancien - comme si le monde entier cherchait à lui communiquer un message crypté. Empruntant machinalement le chemin qui la conduisait habituellement à son travail, elle s'arrêta soudain devant une vieille librairie. Elle n'y avait jamais prêté attention auparavant, mais aujourd'hui, elle se sentit attirée à l'intérieur. La clochette tinta alors qu'elle passait la porte, et une odeur de papier ancien et de cuir s'échappa des étagères poussiéreuses, enveloppant l'air d'une ambiance sereine. Un vieil homme se tenait derrière le comptoir, les lunettes perchées précautionneusement sur le bout du nez, plongé dans les pages jaunies d'un livre épais. Il leva les yeux avec curiosité en voyant Mathilde entrer. Éclairé par une lumière naturelle douce filtrant à travers la vitrine, son sourire était bienveillant, presque connivent. « Bonjour, jeune demoiselle », dit-il, sa voix un murmure profond rempli de résonance et de savoir. « Que puis-je faire pour vous aujourd'hui ? » Mathilde hésita un instant, incertaine de ce qui l'avait poussée ici, mais consciente d'une sorte de mandat invisible. Elle s'avança vers le comptoir, chaque pas résonnant sur le parquet comme une note isolée. « Je ne sais pas vraiment », répondit-elle avec une honnêteté brute. « J'ai… ressenti un appel étrange. » Le vieil homme acquiesça, comme s'il avait attendu une réponse de ce genre. « On me dit souvent que mes livres appellent ceux qui ont des questions restées sans réponse. Peut-être trouverez-vous ici ce que vous cherchez. »