I just love the smell of fear

5 Novembre 2015, Brooklyn, New-York

Il faisait nuit noir et en cette fin du mois de Novembre, la ville de New York connu enfin le repos, tout semblait si calme, si paisible, seules quelques lampadaires éclairèrent les ruelles dénuées de voitures et de piétons, dont la plupart se ruaient chez eux afin d'éviter l'orage qui semblait avoir éclaté en début de soirée. Cependant, des pas pressés parvenaient à faire échos, une jeune femme avançait rapidement, à la limite du pas de course, tournant régulièrement la tête, comme si elle s'attendait à voir quelque chose ou quelqu'un derrière elle, ses talons claquaient contre le trottoir dur et froid, provoquant des éclaboussures sur son passage, ses bras étaient gelés, ses jambes épuisées, sa vue embrumée et pourtant. Elle ne pouvait pas s'arrêter...

Non

Elle ne devait pas s'arrêter.

Au bout de quelques minutes de marche rapide dans un silence bercé par l'orage, elle s'accorda un moment de répit..... et là, un angoissant sifflement se fit entendre au loin, une mélodie à vous faire froid dans le dos.

Le stress monté d'un cran, la femme reprit son pas de course de plus belle, ne manquant pas de glisser dû au sol humide. Trempée jusqu'aux os, elle se releva aux bords des larmes, priant pour que quelqu'un vienne l'aider, elle voulait abandonner, dieu seul savait tant elle était fatiguée, mais elle ne pouvait pas s'arrêter..

Non

Elle ne devait surtout pas s'arrêter.

La peur prenant rapidement le dessus, elle retira ses chaussures et commença à courir, ne prêtant guère à la froideur du trottoir, ni à l'eau glacé mouillant ses pieds, ni à ses genoux ensanglantés. La distance qu'elle mettait n'empêchait point le mystérieux sifflement, accompagné à présent de bruit de pas de se faire distinguer, la terrorisant encore plus qu'elle ne l'était déjà.

-Oh seigneur, aidez-moi je vous en prie- pensa-t-elle, désespérée d'un quelconque geste divin en retour. Mais elle savait, elle savait qu'elle était condamnée au moment-même où elle l'entendit.

Elle le savait...

Telle fût grand son désarroi de constater qu'à cause de sa précipitation, elle avança à l'aveuglette, finissant devant un cul-de-sac; n'arrivant plus à réfléchir correctement, elle n'eut le temps de se retourner qu'elle le sentit.

Elle avait perdu, il avait gagné.

Il était là, son horrible air sifflé ne le quittant pas, semblant savourer la terreur infligée à sa victime, tel un chasseur ayant enfin encerclé sa proie et ne compte en aucun cas la relâcher.

Paralysée et la tête baissée, elle n'osa pas lui faire face; ce n'était qu'une question de temps

Elle le savait.

Subitement, le sifflement cessa, et d'un vif mouvement, le corps à présent sans vie de la demoiselle s'écroula, une flaque de sang commençant à se former sous son cadavre à la gorge tranché. Ses yeux ouverts et vides, fixaient le ciel pluvieux New-yorkais.

Le silence fût maître des lieux durant ces quelques instants. Puis, la sinistre mélodie reprit d'une note plus...joyeuse, s'éloignant de plus en plus dans l'obscurité.

Jolies brebis cachez vous, le loup est de sortie