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Oh baby, don't you know that i'm a demon in disguise ?
6 Novembre 2015, Northern state prison,New Jersey.
« Un nouveau meurtre vient de se produire durant la soirée du 5 Novembre, la victime semblerait être une femme dans la trentaine, pour l'instant nous ne pouvons l'identifier dû à l'absence de ses effets personnelles, peut-être un vol qui aurait mal tourné ?. Les policiers restent tout de même sceptiques face à cette théorie. Si ce n'est pas le cas, nous vous demandons chers citoyens de faire attention à vous et de limiter vos déplacements nocturnes. La défunte- » La télévision s'éteignit, coupant par la même occasion la voix du journaliste. Non loin de là, les voix rustres des autres détenus étaient semblables au grincement d'ongles sur une assiette, toujours aussi désagréable à entendre
Qu'ils peuvent être bruyant...
Le jeune homme se leva de son 'lit', s'étira tel un félin, ne manquant pas de se craquer le dos au passage. Jetant un regard vers la porte de sa cellule maintenant ouverte, il sortit non sans prendre son temps, agaçant le gardien qui s'empressa de lui crier dessus « Dépêche White on en a pas pour toute la journée ! »
Ce dernier se contenta de lui lancer un rictus qui criait un 'je t'emmerde' avant de passer devant lui, lui assénant un coup d'épaule par la même occasion le laissant derrière lui tandis que l'autre, ne pouvait que fulminer dans son coin.
Nombreux diront qu'il est fou, qu'avec son attitude il se prendra un séjour en isolement s'il continue, qu'il est immature même. Cependant, il sait qu'en réalité, ils ont beaucoup trop peur de lui pour tenter quoique ce soit, en particuliers les gardiens.
Seulement il n'est en rien menaçant, ses yeux enjoués et son sourire innocent ne peuvent être effrayant, ni sa carrure qui est malgré sa musculature, loin de celle d'un gros voyou, et encore moins avec ses cheveux mi-long. En somme, le jeune prisonnier ressemblait presque plus à un ange qu'à un démon.
Presque...
Le long couloir pourtant quotidiennement emprunté semblait aujourd'hui, contraignant. Les murs jaunis par le temps, les barreaux rouillés et le sol peint en un gris goudron donnaient un aspect des moins chaleureux, et puis ces tenues affreuses, d'un orange presque chimique, à en piquer la rétine.
Que c'est d'un mauvais goût...
Malgré tout ces éléments qui en tant normal lui auraient arracher une remarque envers son accompagnateur, il n'en fît rien ce midi-là. Absorbé par ses pensées, il ne se vit pas prendre son plateau 'repas', ni s'asseoir loin de ses compagnons. Il reprit rapidement ses esprits lorsqu'une main tatouée s'abattit brusquement sur la table, faisant trembler le contenu du plateau. White releva doucement la tête vers le sauvage qui a osé interrompre son déjeuner.
« Bouge de là mec c'est ma place » ordonna le dît sauvage, le silence avait prit une telle place qu'on en aurait pu entendre les mouches voler. Les autres prisonniers, à l'affût, observaient la scène tel des spectateurs devant un film passionnant. Son interlocuteur haussa le sourcil, clairement confus
« Pourquoi donc ? Comme tu peux le voir ce n'est pas la place qui manque, pas besoin d'être un génie pour le constater » rétorqua-t-il avant de reprendre son repas, ne se souciant plus vraiment de son entourage. Soudain, alors qu'il allait plonger sa cuillère dans sa soupe, son bol fit un vol plané, tâchant le sol de son liquide. L'homme désormais furieux attrapa White par le col, rapprochant dangereusement son visage du sien, si on était dans un dessin animé on aurait pu voir de la fumé sortir de ses oreilles, cette réflexion le fît ricaner, énervant encore plus si c'était possible l'autre détenu.
« Tu te fous de ma gueule connard ?!!! » cria-t-il, toute personne normalement constituée se serait peut-être fait dessus à ce moment-même. Cliché du gros méchant délinquant, grand et baraqué tel un frigidaire, tatoué de la tête aux pieds, les vaines sur ses biceps pouvaient exploser à tout instant, et son crâne parfaitement rasé reflétait la lumière des leds . Néanmoins, ceux qui jouent la racaille en se basant sur leurs physiques sont souvent les plus inoffensifs et ça White le sait bien.
Que trop bien...
Les prisonniers au côté de monsieur muscle s'approchèrent légèrement de leur leader avant d'être repousser par celui-ci. Décidant qu'il en était assez, le plus frêle des deux approcha un peu plus sa tête jusqu'à la caler devant l'oreille de son assaillant, lui murmurant quelques chose.
....
...
..
Silence radio, et d'un coup, le trouble-fête recula brusquement, un air effrayé se peint sur son visage qu'il tenta de cacher tant bien que mal à contrario du jeune homme qui lui, arborait un sourire.
« Va...va te faire soigner espèce de malade » dit-il une dernière fois avant de se retourner et de partir, accélérant toutefois le pas.
Personne ne sait ce qui a été dit, et au fond, l'ignorance est une bénédiction...
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7 Novembre 2015, Northern state prison,New Jersey.
«Bonsoir à tous et bienvenue pour votre tirage loto du Samedi, aujourd'hui le jackpot est de 15 millions de dollars!, sans plus attendre voici le tirage....le numéro 37...le numéro 58...le numéro 56...le numéro 23 et enfin...le numéro 2 ! Voyons maintenant le numéro chance...10 ! Un joueur- » alors que la présentatrice s'apprêtait à révéler le grand gagnant un gardien surgit, perturbant l'apaisant calme qui régnait.
« White ! sors d'ici t'as de la visite » Ordonna-t-il. Le jeune homme éteignit la télévision puis se leva de son lit, une fois sorti de sa cellule il ne pu s'empêcher de demander « Qui est venu ? » le gardien haussa des épaules tout en répliquant « D'où j'en sais moi ce sont pas mes affaires, maintenant magne-toi », White le fixa un moment la mine blasé, n'y croyant pas un traître mot « Allez Franck je suis sûr que t'as bien une petite idée » insista-t-il, le dénommé Franck sembla délibérer avant de soupirer et répondit « D'après ce que j'ai entendu, ça serait des flics je crois, mais bon ça me paraît tirer par les cheveux, ton procès a eu lieu y'a un moment, je vois pas pourquoi ils voudraient te voir » Face à la révélation de Franck, White se mit à réfléchir. Effectivement, il ne voyait pas en quoi la police aurait besoin de lui, surtout 4 mois après la fin de son procès.
Peut-être qu'ils ne sont pas là pour ça justement...
Qui sait, il ne serait pas surpris qu'on lui demande de l'aide, après tout, c'est courant chez eux.
Quand ils n'ont pas envie de trop se salir les mains ils savent que quelqu'un d'autre le fera à leur place.
« Mais ça reste entre nous hein, je veux pas avoir des emmerdes pour t'avoir balancer ces infos » Demanda subitement Franck, le détenu lui lança un sourire sarcastique puis rétorqua « Quoi, tu veux qu'on se fasse la promesse du petit doigt ? » il lui tendit son auriculaire, le gardien se contenta de répondre par un « va te faire voir White »
Alors qu'ils se rapprochaient de la salle de visite silencieuse, sûrement vidée pour l'occasion, confrontant au passage le criminel sur sa précédente hypothèse, Franck s'arrêta d'un coup puis le prit fermement par le bras « ...Ne fais rien de stupide gamin, je ne sais pas ce qu'il y aura derrière cette porte mais cela pourrait être ton ticket de sortie alors pas de conneries. » On sentait au ton de sa voix qu'il était plus que sérieux, mais même quelqu'un comme White savait qu'il devait se tenir à carreau pour cette fois
Il a ses chances.
« Voyons Franckie, tu me connais » il lui fit un clin d'œil avant de passer la porte.
«..Justement je te connais.. » fini son aîné par murmurer.
La salle était ce qu'il y avait des plus basiques, les murs étaient de la même couleur que le reste du bâtiment, hormis le fait que cette pièce soit en bien meilleur état que le reste de celui-ci. Au milieu se trouvait une simple table avec deux chaises se faisant face-à-face, sur l'une d'elles, était assise une femme d'un certain âge, habillée élégamment ce qui contrastait avec sa tenue et l'endroit, un badge où son nom inscrit dessus était accroché à sa chemise.
Christine Lake...
A son arrivé, la femme se leva de sa chaise puis salua l'arrivant « Bonjour monsieur White, je suis l'agent Lake, ravie de faire votre connaissance. Asseyez-vous » pria-t-elle. Tirant délicatement sur sa chaise il prit place, et d'un geste léger, posa ses mains menottées sur la table « Tout le plaisir est pour moi agent Lake, je vous en pris...appelez-moi Hidden » répondit-il, lui offrant un sourire angélique
Presque angélique....
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