La relève
« La guerre est déclarée entre les réincarnations de ce drôle de Dieu, Zok ? Seul représentant de la mini religion Zokium, réhabilité par Madame Arenalez. La multi héroïne a formé sa petite fille pour la relève, ayant les mêmes dons. Seulement, si on en parle aujourd’hui, cette enfant devenu ado, avait semée le chao dans les rue et dans son université, pour promouvoir sa propre branche. Pour l’heure, elle est ressortie libre mais, son aventure à remis sa mère sur le devant de la scène.
Comment Madame va-t-elle gérer la situation ? Et Monsieur ? Aucun n’ont voulu témoigner… »
Je coupe la TV entre colère et tristesse. Esperanza est une ados effectivement compliqué. Dès ces douze ans, elle commençait à ne plus nous écouter. Le dialogue pourtant avait bien débuté. Contrôler ses visions, me les communiquer pour les analyser par exemple.
Et puis, la même rengaine. Elle se prétend être la fille de Zok, se réapproprie notre petite religion et ajoute d’autres noms. Je reste quand même soulagé que ce n’est plus Ambrosio qui hante. Alors, où est-ce que j’ai commis une faute ?
— Tu veux vraiment glisser sur ce terrain ?
Quinze ans, une sucette dans sa bouche et un style Emo, elle semble se foutre de tout. Trois ans, où mon cœur relâche, où je sais plus vraiment mon âge et dont mon corps va pourrir sous terre si vite que j’aurais pas eu le temps d’écouter les excuses de ma fille.
J’étais aussi ados, rebelle mais pas comme ça. Elle s’arrête pour me fixer assise devant moi avant de me balancer :
— Maman, cette crise est un cris pour donner du renouveau aux morts. Mais pas qu’à eux. Tu as déjà fais ta part du boulot, tu m’as appris à comprendre tout les signes. Zok est vieux, seul, un brouillon même. Mon projet dans ce monde de réseaux sociaux c’est une quête de buzz. Tu te plains toujours de n’avoir personne comme fidèle. Mon but, n’est pas une secte. Mon but c’est de donner une déesse femme pour la vie, un enfant pour remercier la nature par exemple, ou l’innocence. Et puis, ne fais pas attention à mon apparence, je me fond dans une apparence pour être dans une autre dimension, la décortiquer et en faire un bilan.
Je ne sais quoi lui répondre et fier d’elle, elle reprend son bonbon.
— Trois ans que, oui, tu me l’a jamais clairement expliqué. Tu sais, j’aurais compris. Seulement, je ne pense pas que ce soit la meilleure manière de faire connaitre Zokium.
— En bien ou en mal, l’important c’est qu’on parle de toi.
— Ouai.
— Tu sens la mort maman
Hein ?! Mon souffle se coupe une seconde fois, elle est cash, presque sans émotion.
— Hein ?!
— Tout le monde voit que tu vas y laisser ta peau. Pardon de paraître direct, disons que je ressens aussi de la peine, j’en suis désolé de te faire subir tout ça. C’est encore une certaine façon de parfaire mon rôle de porte-parole pour les gens qui veulent être en paix avec tout les aspects de la vie.
— Ma puce, tu me perds là.
— Maman, depuis que mamie est morte, l’an dernier, tu passes plus de temps à prier qu’à être avec nous. Bon, ok tata est prise aussi avec l’école, ce qui comme toi, est une manière de faire son deuil. Seulement, avant ça, même quand Elias venait avec Violette et Clara, tu restes dans ton coin.
— Je sens la mort pour toi, ça veut dire quoi ? Comme un chien, tu ressens que je vais mourir ? Que mon corps pourrit ?
— Ouai. Ok, c’est chelou et j’avoue, pour mamie, je ne t’ai dis par peur que tu penses que mon autre don est flippant. Et….
— Mamie était déjà âgée et très malade.
— Comme un chien, je ressens des sortes d’odeurs, des éléments qui indiquent un stade difficile. J’ai fais le test avec des animaux et même notre famille. Disons, que chacun de nous à un moment de sa vie, un parfum différent.
— Depuis quand tu connais ça ?
— Quatre ans et je sais que tu es malade, que c’est un miracle avec ton prototype qui sauve des vies maintenant. Seulement, je t’ai vu évolué, tu es stressé maman et je sais que je n’arrange pas les choses. Je vais me calmer promis. Et on va pouvoir t’en donner un autre.
— Non, non ma chérie. Merci de tes confidences et de ton dévouement. Je me sentais faible bien avant ta crise, tu l’as dit, depuis quatre ans, tu l’apprivoises ton pouvoir étrange…Et juste trois ans que tu es en crise. Tout ça, va se calmer mais pas ma mort. Je me refuses de me donner une énième chance. J’ai eu tout ce que je voulais finalement, danser, chanter, ton père, Elias et toi. Je m’étais sans doute laissé aller à ma jalousie, ou alors un sentiment de confort. Tu sais ce qui sera bon, tu as pris la relève, je n’ai plus rien à te transmettre. Plus personne me parle, même Zok. Je suis fatiguée, malade, te prends pas trop les choses sur tes épaules. Tu en as beaucoup à mon sens.
C’est à elle d’être en larme et surprise. Elle veut me câliner mais je l’a rassure juste un peu avec un baiser sur son front avant de m’enfermer essoufflée dans la salle de bain. Je pleure à ma tour, soulagée moi aussi de m’être confiée.
Annotations
Versions