En bonne compagnie

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Son état se stabilise mais elle reste dans la chambre. Le médecin est passé là voir, il y a trois jours pour établir un premier diagnostic. S’il y a bien la dégradation de son cœur, c’est son état mental qui l’affaiblie plus.

Pour lui, elle est atteinte de psychose et ne croit en rien à ses dons. Il a recommandé qu’on l’hospitalise de force. Pour une fois, on a refusé pour respecter le choix de mère.

Moi aussi, je me sens évoluer, au lycée, je m’isole plus et Elias fait de même au travail. Notre père, lui à démissionner pour être auprès d’elle.

Je ne cesse de réfléchir à sa demande qui se fait de plus en plus, insistante. En cours, elle m’envoie des images d’un désert ou d’une tente de sorcière avec une femme floue. Cela m’épuise, je commence à lui en vouloir un peu qu’elle m’emprisonne….

Non ! Je suis une horrible personne ! Seule moi peut l’apaiser en profondeur ! Je manque juste d’expérience.

«

Esperance, qu’est-ce que tu portes bien ton nom.

— Vous !

J’étais partie dormir sans aucune connexion. Seulement, une sensation comme une téléphone qui vibre m’indiquait déjà quelque chose de bizarre. Et j’ai raison, à peine je saisie que je suis dans l’ancienne chambre de ma mère au bunker, que le voit venir avec…une barre de fer ?!

— Moi, oui moi. J’ai enfin le loisir de partager un autre sang. Ta mère n’était qu’un premier échauffement, une dure à cuire qui n’a jamais voulu saisir la chance de faire rayonner le grand, le plus beau des gardiens, Zok ! J’ai assumé de la perdre, ne lui faire croire un point A puis un point B, autant que de la laisser espérer que je disparaisse ! Elle est faible malgré sa résistance.

— Que voulez-vous de nous !?

Je remarque que je suis assise, menotté contre le radiateur. La même tenue blanche que dans ses souvenirs, mes larmes, ma panique se mélange à elle. Elle est où !? Ce fou m’observe sadique de toute sa hauteur.

— Tu es foutue ma fille, foutue. Tu auras beau chercher comme ta folle de mère, une solution pour fermer tout tes esprits, rien n’arrête la mort.

— Qu’avez-vous fait d’elle ?!!

Un violent coup s’abat sur mon ventre. J’hurle de douleur et je suppose que je m’agite vraiment dans mon lit.

— Morte, elle s’est tué toute seule. Par stupidité, elle refuse de se donner de vivre une dernière fois plus de vingt ans ! Je n’ai plus rien à faire d’elle depuis nos derniers échanges, pendant sa deuxième grossesse.

— Elle a su énormément de tes secrets ! Tu as tout programmé !

Un autre du même côté puis un troisième petit du côté de la mâchoire. Il jette l’arme pour s’agenouiller et me forcer à le regarder :

— Elle a tellement fouillé, qu’elle en est tombé malade. C’est vrai, je suis une génie de la médecine, de la pensée, un violeur, un criminel. Je lui ai laissé tout prendre sans qu’elle me trouve vraiment. Durant toutes ses années, depuis qu’elle m’a réduire en poussière, j’ai passé un marché avec le vrai. Il m’a laissé partir, me repentir pour mieux, aujourd’hui, démarrer un nouveau projet.

— Hors de question de vous suivre sale face de rat !

Mon crachat me vaut d’être un peu étrangler. Il prend plaisir et dans ma tête, je cherche des bons moments. Il relâche enfin la pression satisfait :

— Tu as pris la bonne route, je n’en ai plus rien à faire non plus de cette stupide religion, de sauver des vies et de tuer des gens par envie. Non, non. En fait, je t’ai menti sur un petit point. Je me préoccupe finalement d’elle. J’aimerais jouer tu sais.

— Ta place est Enfer !

— Je connais la route, personne ne m’a emmener. Ta mère désire le faire. Un duel va s’imposer.

— Quand ?! Où ?!

— Prépare ta mère, voit avec Zok pour mieux connaitre les terres. Dès qu’elle sera prête, on se battra. Le juge sera notre Dieu, celui qui sera au sol, ira en Enfer.

— Ma mère n’ira jamais ! Elle n’a rien fait !

— Elle a fui au lieu de sauver son amie ! Elle plusieurs fois pêché en tentant de se suicider ! Elle a déjà volé dans un supermarché ! Elle tué trois hommes ! D’autres exemples ?!

Il recommence à me serrer mon cou plus fort. Je n’arrive plus à respirer.

— Lâche là !

Dans mes yeux à moitié clos, ma mère qui s’est saisi de la barre. Comment fait-elle ? Debout, encore fiévreuse, elle est moqué par Ambrosio qui se lève tranquillement.

— Maman ! Il veut se battre ! Si tu…

— Je perçois tout ma fille. Tout.

— Tu veux libéré ta fille ?

Elle tente de le frapper, il esquive, la barre tombe comme elle. Essoufflée, elle recule par peur quand il reprend l’arme pour la frapper aussi. Sa jambe droite se brise, il nous menace toutes les deux :

— Je pensais te laisser reprendre des forces ! J’ai fais une promesse à ta fille de ce précieux temps ! Et toi ! Toi, tu oses, venir interrompre notre conversation ! Si tu penses gagner la partie avec une jambe en moins, annonce moi la couleur !

— Maman ! Tu étais où maman !?

— Je serais comme toi ! Ici, dans ce monde ! Rosa, Maria, mes parents ne sont pas loin ! Ils sont en chemin ! Je te connais trop bien ! Tu pensais faire semblant de me laisser entrevoir ta vie ?! Je te suis et je savais que tu comptais me faire venir au plus vite libérer ma fille ! Jamais, tu n’aurais laissé du temps ! J’ai vite anticipé ! Durant tous ces silences, j’ai su tout maitriser ! Alors oui, je vais mourir ! Pas par faiblesse mais par force ! J’ai plus accompli de bonnes choses que toi !

Déstabilisé, il ne sait quoi faire. Elle en profite pour lui donner un coup de pied entre les jambes puis de sortir une lame pour lui planter dans le cœur. Un sang visqueux, presque noir s’en échappe.

— À nous deux maintenant ! En si bonne compagnie, je suis ton miroir, le monstre que tu as voulu créer ! J’ai appris que les morts peuvent être poussière ! Tout finit par disparaitre ! Je t’ai fais fuir par le feu, je t’ai affaiblie en broyant tes os ! Souviens-toi !« D’une simple coquille, le gardien des morts veillera aussi sur les vivants. Pourtant, par une étourdie, une voix qu’il n’écoutera pas l’emmènera dans le chao. Impuissant, seul, il cherchera à combler sa faiblesse par un appel sur Terre. Pourtant, il devra prouver une dernière fois sa place en combattant de face, la plus vile des créatures, l’Humain. Depuis que la naissance de son monde, jusqu’à sa mort, il devra user de tant d’outils pour arracher le cœur de son ennemi. Ensemble, ils mourront pour redonner corps au monde. «.

Plus elle enfonce la lame, plus il suffoque. De mon côté, je pense enfin avoir compris ce que depuis tant d’années, personne n’avait déchiffré.

— Tu appris sa place, une coquille, une carapace ! Bon, tu as inventé un cœur ! Pourtant, une voix t’a emmener ici ! Perdu, plus fou, isolé, tu as appelé Maria et moi pour t’aider comme des pantins tes projets ! Et maintenant, tu devais combattre un humain ! La plus cruelle ! Moi ! Te voilà agonisant, cherchant un dernier moyen de m’arracher le cœur ! Zok viendra te chercher pour te faire souffrir enchainé aux Enfer ! C’est lui le maitre ! Et oui, tu as prévu ma mort depuis si longtemps mais pas la tienne ! Je finirais Déesse comme l’a prédit Suza ! La renaissance des Zokias ! Le monde va revivre !

— Maman ! Calmes-toi maman !!

Même si je ferais pareil en donnant d’autres coups, je sens qu’elle va perdre bientôt connaissance. Ce n’est absolument pas la meilleure idée. Soudain, une lumière nous aveugle, notre sauveur est là.

— Cela suffit !

Elle s’arrête net et comme prévu, elle tombe dans les vapes. Pendant qu’il entrave avec des liens, le monstre, mes grands-parents viennent l’aider à reprendre connaissance. Zok vient me libéré et me soutient alors que je commence à vaciller :

— Il va se passer quoi ensuite ? C’est finit ? Il ne pourra plus nous faire du mal ?

— Il va subir de tels tortures, qu’il va jamais en sortir. J’avais laissé une chance de me prouver sa bonne volonté de changer, il va le payer. Tant qu’à ta mère, on l’a guider dans sa mort. Elle accepte d’accueillir des prières, je continuerais à lui prodiguer des conseils. En attendant, rentre chez toi.

— Mais ! Je veux moi aussi la soigner !

— À ton réveil, tu continueras.

— Elle était où ? Voilà plusieurs heures que je n’arrivais pas à communiquer !

— Sentant un danger, elle volontairement tout coupé, elle est venu me demander de l’aide avec sa famille. Rendors-toi, toutes tes blessures deviennent du passé.

— Il existe vraiment le monde de toutes les religions ?!

— Ta mère a appris comment le voir, à toi de décider, un jour, si tu voudras l’accompagner.

Il ferme mes yeux et je prends le temps de revenir dans ma chambre. Je n’ai réveillé personne et ma courte douche fraiche me rends plus forte. Dans le silence, je passe voir ma mère qui reprend un peu des couleurs. Rien ne laisse transparaitre une agitation et mon père lui sert sa main pour l’apaiser.

Sept heure, le réveil pique pour aller en cours. Le reste de la journée, se passe au ralenti jusqu’à que je me soulage auprès de ma famille et d’Eva sur cette nuit. Le soir, je décide de me reposer un peu près de ma mère.

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