De l'autre côté

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« Espé ? Espé ? »

Je chute en ayant mal réceptionner la balle de tennis. Mes camarades m’ont observer drôlement mais le prof ressaisit tout le monde. Ma classe tout comme une majorité du lycée ressortent mon buzz et les articles sur ma mère.

Ils se moquent de ma supposé maturité vu que l’un des journaux avait mentionné que j’étais étudiante…Ils m’isolent par rapport à mes dons et tout ce que je pensais de positif, ce retourne contre moi.

Tout le monde me dit de pas y faire, pourtant internet s’y met et j’ai beau avoir tout coupé, l’enfer continue à quelques mois de préparer le diplôme pour mes études.

«

— Espé ? Espé ? Je ne continue plus…je ne sens personne…

Je suis là maman, j’arrive, résiste.

— Plus le temps… »

Mon cœur bat plus vite, son souffle bourdonne dans mes oreilles, chétif. Deux ans, qu’elle a tenu. Connaissant la même chambre et dont plus personne, hormis la science, ne tient à savoir ce qu’elle devient.

— Esperanza, un problème ?

— Rien Monsieur, c’est juste ces visions avec les singes qui l’empêche de marquer un point.

Le rire de la peste Nala fait monter la goutte de trop ! Trop longtemps que je subis, je vais le payer certes, je suis prête ! Je jette ma raquette pour courir la frapper. Le prof me fait vite reculer pour de force être punis.

C’est la fin du cours de tout manière, je me change pas et patiente dignement dans le bureau du proviseur, une fois qu’on m’a autorisé. Je n’écoute rien de ses remontrances. Elias passe me chercher, en colère. Une fois dans la voiture, j’explose une seconde fois :

— Depuis le temps que je veux changer de lycée ! Elle l’a mérité crois-moi !

— Mais putain Espé ! Je suis obligé de quitté mon boulot pour récupérer ma gamine de sœur ! Maman nous a pas appris à gérer les conflits de cette manière ! Il s’est passé quoi dans le crâne bordel !?

— Maman crève ! Elle n’a personne autour d’elle ! J’ai eu son appel, j’ai loupé la balle, elle m’a encore appelé, j’ai…

— J’ai pigé ça va ! Bon, désolé de m’être emporté…tu sais bien que moi aussi, maman me préoccupe. D’autres signes ?

— Non…

— Allons chercher papa, c’est sur la route.

— J’appelle tata et Eva.

« La lumière, la nuit, le froid… »

L’heure file à une vitesse qu’une fois tous réunis, on avait peur que c’était trop tard.

— On est là maman, sers-moi la main si tu m’entends.

— Elle est froide.

Ma tante à la sienne sur le front. Bien sûr qu’elle a raison…Je cherche le pouls. Nos larmes sont plus difficiles à maitriser. Elle ne voulait qu’on soit triste…

— C’est fini…J’ai échoué ! Pardon maman ! Pardon ! Si tu m’entends, fais-moi un signe ! Je vais te guider !

— Espé, rien n’est de ta faute. On a fait ce qu’on a pu pour être là.

— Tu ne comprends rien papa ! Personne ne le peux !

Je pose ma tête contre le torse de ma mère, mon frère m’enlace tandis que mon père laisse un doux baiser. Eva et notre tante, ferme les rideaux, allume les bougies et lance une douce musique d’adieu choisit par notre mère.

— Elias ? Laissons la place à papa….

— Les enfants, vous pouvez rester.

— Ils ont raison, c’est aussi important que chacun de nous puisse lui dire au revoir seul à seul.

Elle lui sert l’épaule dignement avant qu’on sort tous.

….

La porte fermée, la solitude m’envahit. C’est vraiment fini, les années sont vite écoulés, tant de belles choses, de bons moments passés. Que lui dire ? Le discours sera sans doute plus facile que la première fois.

Je m’allonge pour lui serrer sa main, une sensation horrible. Elle a maigri, vomis souvent ces deux derniers mois. Elle voulait autant que soit près que loin.

— J’aurais aimé qu’on se parle dans notre esprit. Mais, j’ai conscience que tu seras toujours là. Tu es enfin de l’autre côté, dans ton monde, avec les tiens et la danse. Tu me manques déjà et je ne t’en veux pas de partir…Tu es ma plus belle rencontre, ta résilience force le respect. Je te vois encore dans tes danses endiablés, sensuelles. Je te vois rire, énergique. Je te voie comme le premier jour dès notre amitié, jusqu’à cette heure-là. Je t’aime ma chérie, j’ai si hâte de te rejoindre.

…..

«

— Tu lui en veux de ne pas être venu si tôt ?

Je respire l’air plus doux que l’odeur de ma chambre. Dans la glace, mon corps est plus, transparent. Enfin, je me sens solide…Difficile à retranscrire. Sauf, une quiétude intense jamais éprouvée même en ayant mes enfants. Zok me sourit avec son éternel bâton et je remarque pour la première fois un détail.

Il est dans un fiole entre les deux astres ?! Je n’avais jamais fais attention…faut dire qu’avec mon état…

— Même attaché, il aurait tout tenté pour fuir. Là-dedans, il ne peut s’échapper, tu peux voir les chaines qui entourent le bouchon. Et puis, si le verre se brise, il sera désintégrer par la puissance du soleil tout étant écrasé par la lune.

Il s’amuse et je lui rends son sourire avant de revenir à sa question. Je me retourne pour me diriger sur la terrasse. Choisir la villa m’est venu en premier car j’ai observer lors de mes derniers escapades, que toute ma famille vivait là.

— On peut enfin se parler après tout ce temps.

— C’est vrai Rosa. Tu as accepté enfin ma demande.

— Zok t’a posé une question, il ne faut jamais lui en vouloir. Le temps est une notion complexe à maitriser surtout dans nos cas.

— Je m’en veux surtout d’exiger plusieurs qu’elle apaise mes angoisses. C’est comme si je demandais à mon moi jeune. Espé est bien l’élue cependant….

— L’élue d’une prophétie raconté par lui ? Hum…j’avais cherché une réponse. Moi aussi, j’exprime des erreurs. Maria m’a bercé de témoignages de personnes ayant connu une douloureuse expérience…Enfin, je crois que l’essentiel, c’est de ne plus en parlé non ?

— C’est bizarre que toi, ma mère, Adela et mon fils ne sont pas porteur de ce pouvoir.

— Ta sœur m’avait posé la question un jour, j’avais émis des théories. En fait, ma dernière est la suivante. Hommes ou femmes, nous l’avons tous dans notre sang. Seulement, la raison peut flancher quand elle rencontre le surnaturel. Maria a vite pris goût, moi, non.

— Et Elias ? Il m’avait entendu une fois.

— Il a décidé de porter d’autres passions dans son esprit.

— Comme ma sœur. On t’appel pour jouer.

— Je ne suis pas sourde.

Le paysage m’hypnotise, je ferme mes yeux pour percevoir les mots déchirants de Roberto. Avant celle de ma sœur, d’Eva et de mon fils. À la venue de ma fille, je l’invite dans ma salle de danse. Je la retrouve assise sur le banc en larme, tremblante et je l’enlace pour la rassurer.

— Ne t’excuse pas, j’ai trop radoter ces dernières années. Ton frère a subit la même chose avant ta naissance, vous ne devez pas porter le poids de votre mère. Votre vie est la plus précieuse.

— Maman…le monde s’est retourné contre notre religion, mon projet ! Je…souffre…

— Comment ça ?! Pourquoi tu te grattes ?!

— Non ! Ce n’est rien !

— Montre-moi ! Je suis ta mère ! Oh non !

Le même mot, sur le même bras. Un vertige me saisit. Pas ça ! Tout mais pas ça ! Qu’est ce que j’ai encore fait !

— Ma puce, raconte-moi tout !

— Je ne voulais logiquement pas t’embêter avec ça. Personne n’est au courant ! C’était être à ton chevet la priorité ! Pas mon harcèlement !

— Depuis quand ?!

— La sortie de ton livre n’a eu qu’un effet intergalactique quand une boite de production a tenté d’acheter les droits. Face à notre refus, elle a communiquer cette dernière sur internet. Ton nom fût à nouveau sur toutes les lèvres, des rumeurs sont apparus pour connaitre ton état. Des théories du complot comme la plus virulente, qui a circulé à l’école, sur le fait que….

— Que quoi ?!

— Etant l’élue, je t’avais tuée pour assoir plus ma domination. Protégée par notre famille, j’assurerais un nouvel ordre mondial en manipulant les dirigeants. Avec une alliance avec les reptiliens, les Francs-Maçons et les centres de recherches par le biais d’une puce insérer dans le cœur des patients créant une nouvelle race d’être immortels et puissants. Il ne faut pas les écouter !

— Ton père n’a rien vu ?

— Ok, toute la famille m’a conseillé de ne pas y faire gaffe. Et puis, je suis tenace, même si je voulais changer de lycée, les réseaux sont des poisons qui se répandent bien partout. Pour endiguer la plaie, j’ai arrêté mon projet. D’ailleurs, notre grotte a subit quatre fois en sept mois, des dégradations. Des tags surtout sur la porte….

Je ne sais quoi dire de plus…Moi qui pensais encourager la créativité, j’ai engendré le chao….

— Trop de jours où je n’ai rien expliqué à la presse, exigé aux médecins le silence absolu. Garde Zokium, les Zokias dans notre famille, revenons aux bases. Le monde passera à autre chose.

— Il faut rétablir ta mémoire maman….

— N’en fait pas trop. Pardonne moi de tout…voir mon enfant se faire du mal comme moi…Exprime toi plus à ton père, à ton frère, à tout le monde.

— C’est qu’un passage maman, je te le promet.

— Merci ma puce de me l’assurer.

— Au fait, j’ai peur que ta tombe soit dégradée…tu veux prendre le risque ?

— Je suis pas une Déesse maintenant ?

La voir à nouveau sourire me fait chaud au cœur. Elle remet sa manche avant de se lever vers les barres d’exercices :

— Canonisé est un terme d’une autre religion, ce n’est pas vraiment le terme pour nous. Mais, oui, tu es élevé à ce rang-là. Tes cendres seront dans la grotte sous une statue te représentant. Clara pourra faire ta connaissance.

Elle se retourne les yeux humides en me regardant. Je me rapproche d’elle :

— Et le musée ? Il n’a pas été dégradé ?

— Eva en est la directrice et non. Elle a juste eu quelques lettres disant qu’Ambrosio avait eu raison de te faire subir ces atrocités.

— Pourquoi ?

— Je n’ai pas vraiment cherché à savoir. Certains le vénère…enfin bref, le temps fera son œuvre. En parlant d’œuvre, tu penses retrouver la vigueur de ta jeunesse pour que montrer la magnifique chorée que tu as fait avec Adela ?

— Elle ne te l’a jamais apprise ?

— Jamais j’ai voulu lui demander.

— Bon, j’ai l’éternité. Ma mémoire fraiche alors, commençons. Danser demande de la rigueur, de la régularité, de la souplesse et….

— Je n’ai pas vos talents ! Mais je vais m’entrainer sur Terre, promis ! Et puis, Clara pense suivre vos pas.

Je m’échauffe et elle m’imite. Mon corps n’est plus flexible, ce n’est pas facile. Pour mieux commencer en douceur, je lui montre quelques exemples. Une fois ce moment fort en émotions, je la laisse partir.

— Zok ? On s’ennuie pas quand on a une poignée de fidèle ?

— Jamais. Les anciens sont là, tu vois bien que c’est la fête ici !

— Et les Enfers ? Tu me l’ai a jamais montré.

— Une fosse d’une plusieurs milliers de kilomètres. Tout comme ton cher Ambrosio, ils sont au cœur de la lune.

— Ils sont nombreux ?

— Je ne compte pas. C’était ceux de la secte, point. Concentre toi sur ton accueil.

On discute, une semaine après ma séance, tous assis devant une vaste fenêtre. En bas, dehors, l’enterrement, les hommages. Des journalistes sont présents. Ma peur n’existe plus.

Plus tard, mes proches vont à la grotte pour installer mes cendres. Par-dessus, sur une stèle, moi, de marbre, debout, le bras gauche tendu avec ma main ouverte en signe d’accueil. Plus aucun son ne sort de ce moment intime sauf :

— Coucou mamie, j’ai sept ans. Tu me manque beaucoup. Tu peux faire un miracle ? Fifi ma grenouille ne respire plus….

Elle dépose l’animal sur ma main et je regarde Zok, anxieuse. D’un signe de tête, il m’invite à accepter. Aucune idée de comment faire alors j’improvise. Je me lève pour murmurer contre la vitre.

— Fifi, sent le souffle de la vie passer en toi. Fifi, écoute ma voix et ton cœur battra à nouveau pour continuer le cycle.

Je souffle réellement et la petite est surprise comme les autres ici ou en bas.

— Merci mamie ! Fifi tu es en vie !

— De rien Clara, tu pourras revenir me voir quand tu veux. Peut-être que tu voudra me parler, si besoin, Esperance t’apprendra.

Ses yeux s’agrandissent encore plus, une chaleur l’envahit, comme c’était avec ma fille. Un lien c’est créer, j’ai manqué toutes ses premières années. Elle a besoin de moi….

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