V
Mes réflexions, somme toute déplacées car concernant la vie privée d’un autre, ont été interrompues par le retour de Jo.
- Erk, Ladislatz ne peut pas venir, a dit le mécano, un peu essoufflé, mais il m’a envoyé tout un mode d’emploi.
- Très bien. Montre-moi. Oh, et pendant que j’y pense, t’es de corvée laverie, demain.
- Quoi ?! Mais ? Pourquoi ?
- Tu sais…
Erk, qui allait sûrement répondre que Jo savait pourquoi, s’est arrêté, réalisant sans doute que Jo n’avait pas compris.
- Tu t’es foutu de moi, tout à l’heure, quand on sondait.
- Quoi ? Merde, Erk, je suis désolé, c’était un réflexe…
- Oui, c’est ce que j’ai cru comprendre. Ecoute, on laisse tomber, pour cette fois. Mais évite de recommencer, même par réflexe. Je reste ton supérieur hiérarchique, quand même.
- Promis…
Ils se sont penchés sur le manuel de Ladislatz, celui qu’Erk appelait le terroriste, au grand dam de Katja Haïmalin-Ryan.
Je me suis désintéressé de leur conversation, bien trop technique. Malheureusement pour moi, il n’y avait rien d’autre à faire. Nos chambres étaient propres, nos flingues aussi, nous avions même rempli les chargeurs de rab. Les douches et autres étaient tellement propres qu’on aurait pu y manger à même le sol. Bref, plus rien à faire.
A part réfléchir et là, franchement, j’avais trop de sujets. Mais je me suis focalisé sur celui de Tito, puisque j’avais un peu fait le ménage sur Erk. Enfin, dans ma tête, hein ?
J’avais remarqué que Tito, au déjeuner avant le coup de soleil, s’était placé de manière à pouvoir regarder Bear de manière discrète et qu’il ne s’en était pas privé. Donc le physique du Suédois avait l’air de lui convenir.
Maintenant, comment les amener à se découvrir mutuellement ? Aucune idée et puis… ma main gauche m’a démangé et j’ai voulu la gratter et vous vous demandez où je veux en venir ? C’est la version 2 de la crème hydratante que j’avais sur la main gauche et je me suis dit que Bear allait peut-être réussir à se tartiner les bras et les épaules, mais pour son dos, macache !
J’ai eu une idée diabolique et un sourire tout aussi diabolique s’est inscrit sur mon visage. Bien sûr, Tito l’a vu.
- Tudic, c’est quoi ce sourire ?
- J’ai réfléchi.
- Ça t’arrive ?
- Une fois par jour et j’ai épuisé mon quota de la journée, donc ne crains rien, je ne vais pas me faire un claquage des neurones, ni une fracture de la matière grise.
- Pfff, tu peux pas arrêter de déconner, des fois ? Genre, atteindre ton quota journalier de conneries ?
- Ah non, j’ai pas de quota pour ça…
- A couvert !
On s’est tous jetés à terre, sans même réfléchir, les mains sur la tête. J’étais tendu, j’attendais l’explosion, puis j’ai entendu un grand rire heureux et j’ai levé la tête sur Erk qui, les mains sur les hanches, debout, nous surplombant, se marrait comme une baleine.
- T’as pas de quota de conneries, toi non plus, a fait son frère.
- Jamais. En tout cas, beaux réflexes, les mecs.
- P’tit con, a murmuré Kris. Bon, blague à part, c’était quoi, ça ?
- Juste pour obtenir votre attention et, maintenant que je l’ai, je vais commencer à percer selon les instructions de Ladislatz. Pendant que je fais les trous, Jo va avoir besoin de votre aide pour préparer les charges.
Et, sur fond de perceuse déchaînée, on a soigneusement mesuré de la poudre, déposée sur des petits carrés de papier de soie, puis on a fabriqué de la mèche avec encore du papier de soie trempé dans de l’essence…
Je vous vois vous gratter la tête et vous demander pourquoi on n’a pas utilisé nos pains de Smoking. Alors, l’explosif « Smoking » est presque 30 fois plus puissant que le TNT. Un pain de 250g de Smoking est aussi efficace que 7 kilos de TNT. Le C4, rendu très célèbre à la fin du 20ème siècle et au début du 21ème, entre autres dans les films, est environ 1,2 fois plus puissant que le TNT, soit 20 fois moins puissant que le Smoking. C’est le même composant, du RDX, mais c’est amélioré. Un morceau de la taille d’un briquet Bic ou d’une gomme à dessin suffirait à soulever la Land Rover au-dessus des murs du caravansérail. Un kilo pourrait peut-être la mettre en orbite. Ou presque. Bref.
Donc, la puissance des Smoking est une des raisons pour lesquelles on ne les a pas utilisés. L’autre raison, c’est qu’il fallait un expert pour déterminer la quantité exacte qui fracasserait la roche sans fracasser la base. Et Ladislatz, qui ne connaissait pas la base, ne pouvait estimer, comme ça, à l’arrache, la quantité nécessaire sans risquer de faire une connerie.
Aucun de nous à la base n’était un spécialiste des explosifs, Jo, Lin et Cook étaient ceux qui étaient les plus à même de suivre des instructions précises, l’un parce qu’il était précis et minutieux, l’une parce qu’elle était chimiste et l’autre parce qu’il était pâtissier. Seulement, voilà, il fallait faire un certain nombre de ses petites charges, pas juste douze, et on ne pouvait pas éloigner Cook de la cuisine. Pas que sa femme et Moutarde soient ineptes, mais on était tous là et ça faisait du monde à nourrir. Et Lin avait autre chose à foutre qu’à fabriquer des minis bombes.
Pendant qu’on préparait nos petits machins, tous assis sagement autour de la table de l’armurerie, Tito mesurant les charges de poudre, chacun d’entre nous faisant très attention en pliant les petits carrés de papier de soie, en insérant la mèche, et tout ça, on entendait la perceuse, par à-coups. Erk devait chercher à éviter la surchauffe. Puis, soudain, en plein milieu du perçage, un juron bien senti qui, après coup, était multilingue. J’ai identifié un Skítt, un Fuck, un Joder et un très classique mais très efficace « Putain de bordel de merde ».
Kris est sorti à toute vitesse, comme un savon mouillé quand on l’agrippe trop fort. Des cuisines est monté un « Mer…credi » trop poli de Ketchup. Les mains pleines de trucs dangereux, on n’est pas sortis. Mais c’était pas l’envie qui manquait…
- Kris ! a crié Jo. Que se passe-t-il ?
- Le gégène est mort.
- Merde. Mort et enterré ?
Et Kris a passé la tête dans l’armurerie, haussant les épaules.
- Je ne sais pas encore, je… je te remplace.
Ils ont échangé leurs places, mais Kris tremblait légèrement, alors, ma papillote finie, j’ai posé une main sur celle de Kris.
- Que se passe-t-il ? Il est blessé ? Non, ce n’est pas ça, tu serais resté avec lui. Qu’y a-t-il, Kris ?
- Il est très énervé. Pas encore en colère, mais ce n’est pas loin. Et… J’ai voulu le calmer et il m’a viré comme un malpropre… Et… ses yeux, Tudic…
Kris, d’habitude si sûr de lui, si capable de gérer son frangin, avait l’air perdu. Et de voir cet homme, mon camarade, ce petit frère que j’avais adopté, trembler de peur devant cet autre petit frère, ça a fait surgir en moi une colère… Ma mère dirait une sainte colère.
- Très bien, il va entendre parler de moi, ce Viking de mes deux ! Kris, tu ne touches à rien tant que tu trembles.
Et je suis sorti de l’armurerie, fumasse, et me suis dirigé à grands pas rageurs vers le trou dans lequel disparaissait le géant qui semblait passer ses nerfs sur la pioche.
- Eiríkur Thorvald Haraldson Hellason! j’ai dit d’un ton très sec.
La pioche s’est immobilisée mais le Viking est resté courbé un instant. Puis, très lentement, il s’est redressé, sans me regarder. Une fois debout, il a, toujours très lentement, tourné la tête vers moi. Ses yeux! Putain! Deux lasers bleus. J’ai refusé de me laisser faire et j’ai serré les dents.
- Je peux savoir ce qui te prend ? j’ai demandé.
- La perceuse…
- Je sais, coupure de courant. Mais on s’y attendait, non ? Et ce n’est pas de ça que je veux parler, Erk.
- De quoi, alors ?
- Modère le ton de ta voix, petit con.
Je prenais un risque, mais j’étais remonté comme un coucou, et prêt à lui voler dans les plumes si nécessaire.
- Je te parle de Kris dont les mains tremblent parce que tu l’as envoyé chier.
Il est resté tout raide puis il a baissé la tête.
- Je suis désolé.
- Idiot, c’est pas à moi que tu dois le dire, ça.
- Je…
- Ecoute-moi bien, Erk. Ton frère t’adore, il te pardonnera toutes tes conneries, mais ce n’est pas une raison pour agir comme un trou du cul. Alors tu poses ta putain de pioche, tu te dépoussières et tu vas t’excuser et lui faire un câlin, s’il veut bien que tu le touches. Est-ce clair, Lieutenant ?
- Très clair, caporal.
Sa voix était contrainte et il semblait avoir perdu toute sa colère. Tant mieux. Voir Kris transi d’amour et Erk inconscient de ça était déjà difficile, mais les voir se faire la tête pour des conneries, c’était vraiment le pompon.
Il s’est hissé hors de son trou, est allé au tuyau se faire propre et s’est présenté, tout penaud, à l’entrée de l’armurerie.
- Kris, je… je te présente mes excuses. J’ai agi comme un con et…
Il a baissé les yeux au sol.
- Pardon petit frère.
Kris s’est levé, s’est dirigé vers le Viking d’un pas mesuré. Il ne tremblait plus. Tendant une main, il l’a posée sur la joue du géant, le fixant droit dans les yeux.
- Et le pire, c’est que tu es sincèrement désolé, hálfviti. Tu n’es pas croyable, mon grand. Tu fonces tête baissée, tu es blessant, et tu t’excuses après coup… Putain d’impulsif. Viens ici, espèce d’andouille…
Kris a passé ses bras autour de la taille d’Erk pendant que celui-ci l’enserrait dans son étreinte d’ours, baissant sa tête dans le cou de son frère, murmurant une litanie étouffée de “Pardon, pardon, pardon”. Kris leva une main pour frotter le dos du géant.
- Bon, mon grand, je pense que tu devrais reprendre la pioche, mais essaye de te modérer. Et si tu sens que ça ne va pas, je pense que tu devrais aller courir un peu, plutôt que taper de la caillasse… Promets-le moi, s’il te plaît.
- Promis, Kris.
Et le Viking est reparti creuser ses puits de sape et j’ai secoué la tête malgré moi.
- Quoi ? a fait Kris.
- Vous n’êtes pas croyables tous les deux, quand même. Tu arrives ici tremblant et tu lui pardonnes aussi sec ! Non, ne dis rien, Kris, ne dis rien. En tout cas, pas à moi. Je vais aller voir s’il a fini. Jo, tu viens voir ?
Jo m’a suivi dehors.
- L’Archer, je ne comprends pas, Kris a renvoyé Erk à creuser, donc…
- Donc je m’éloigne de Kris parce que je vais dire une connerie, ou lui va le faire, et parce que je pense qu’on n’est pas obligé de placer toutes les sapes d’un coup, on peut le faire par petits groupes de trois ou quatre…
- Oui, c’est une bonne idée, a dit Jo, détourné de l’énigme que mon action posait.
- Qu’en dit Ladislatz ?
- Ça fait partie des trucs qu’il a suggérés.
- Alors, au boulot.
On est allés chercher des petites charges dans l’armurerie, avec leurs petits cordons maisons, j’ai dit à Erk de sortir de son trou et Jo a soigneusement introduit les papillotes dans les trous de sape creusés par le Viking. Tout aussi soigneusement, il a tiré les cordons pour les allumer. Erk l’avait attrapé par la ceinture et il l’a hissé hors du trou. On s’est foutu à terre, la bouche ouverte et les mains sur les oreilles et on a attendu.
C’était assez décevant, au final. Ça n’a pas fait beaucoup plus de bruit que des coups de feu – bon, c’est déjà beaucoup –, il n’y a pas eu de jets de pierre et, d’après Jo, c’était ce qu’on voulait. Un miroir au bout d’un bâton, tendu au-dessus du trou, a montré que toutes les charges avaient sauté, donc Erk est descendu dans la fosse avec un sac de jute et a commencé à remplir avec des gravats. Quand j’ai voulu l’aider, il a dit que le trou était trop petit pour deux, alors je suis resté en haut.
Erk a rempli le sac à mains nues, l’a ficelé et me l’a tendu. Alors j’ai couru en chercher un vide, puis j’ai pas réussi à soulever le plein, alors je suis allé chercher un des diables et j’ai fait la navette.
Une fois le trou vidé, Lin est venue nous chercher pour nous obliger à déjeuner, après nous être lavés un peu.
A table, les deux frangins s’étaient vraiment rabibochés et, à l’inverse, Tito allait franchement mal. Il était urgent que je mette mon idée en application. J’ai attendu qu’on en soit au café et je suis allé voir Lin.
- Les gars, j’ai besoin de lui parler seul à seul, vous voulez bien ?
- Bien sûr, l’Archer, a dit Tondu, et le Gros s’est levé sans dire un mot et est allé prendre son café avec Frisé et le reste de sa patrouille. Tondu a rejoint la nôtre, accueilli par un grand sourire de Kitty. Il lui a posé un petit baiser sur les cheveux et elle a rosi. Tiens, tiens… Il s’est assis à côté d’elle, a passé un bras autour de ses épaules et elle s’est appuyée contre lui. Ça alors ! Il a le double de son âge, au moins, il pourrait être son p… Mais oui, idiot que je suis. C’est une figure paternelle, pour elle. Mais bien sûr…
- Tu voulais me demander quelque chose, Tugdual ?
La voix de Lin me rappelle à mon sujet de préoccupation habituel, ces derniers temps.
- Oui, pardon. Dis-moi, j’ai remarqué que Tito faisait ce qu’il pouvait pour avoir toujours Bear sous les yeux.
- Oui, j’ai vu ça, aussi. Tu penses qu’il est attiré par lui ?
- Ecoute, j’ai dit en comptant sur mes doigts, il est grand, blond, avec des yeux bleus, plutôt beau garçon, même si sur ce terrain, il ne rattrapera ni Erk ni Kris, il a un putain de sourire éblouissant, et même le Viking s’y est fait prendre, et il m’a l’air ultra-flexible. Ah, et il est homosexuel. Donc, oui, je pense qu’il plaît à Tito. Et j’ai eu une idée. Puisque tu as préparé une crème pour Bear et qu’il va devoir se tartiner aussi le dos, je suis prêt à parier qu’il ne va pas pouvoir le faire tout seul. Voire même qu’il risque d’oublier. Mon idée, c’est de confier cette tâche à Tito.
- Mais c’est que tu peux être brillant quand tu t’y mets, toi.
- Merci Captain.
J’avais un petit sourire satisfait, en disant ça, mais faut dire que, sans fausse modestie, mon idée était plutôt pas mal…
- Quand Bear sort-il de l’infirmerie ?
- Ce soir, je crois.
- Bon, alors je veux que tu aies la crème sur toi. Maintenant, retourne creuser avec Erik et fais-lui mettre des gants.
- Ah, je n’y avais pas pensé.
- Lui non plus, apparemment. Ah, les mecs !
Elle avait un grand sourire en disant ça. C’est vrai, on a tendance à oublier que nous aussi on est fragiles. J’ai pris la main de Lin dans la mienne et j’ai posé un tout petit baiser sur le bout de ses doigts. Je ne pouvais faire plus, mais ce baiser était une promesse.
- Tudgual, tu prends tes aises, fais gaffe.
- Je sais, Lin, mais je t’aime. Vraiment. Et… je voulais que tu le saches, c’est tout.
Elle m’a regardé fixement pendant un moment.
- C’est l’arrivée de Misha qui te rend jaloux ?
J’ai rougi. Elle avait raison, j’étais jaloux, parce qu’ils se connaissaient depuis longtemps et…
- Tu réfléchis trop, le breton. Tout d’abord, je ne t’appartiens pas…
- Je sais, Lin, je ne le crois pas, ça. Mais… Je croyais savoir partager et, en fait, non.
- C’est mignon… Bon, dis-toi qu’en Sibérie, j’étais la seule et la première femme qu’ils voyaient depuis un moment. Et je pense que j’ai été le sujet involontaire de bien des… « moments privés », si tu vois ce que je veux dire.
J’ai hoché la tête, je voyais très bien, oui.
- Sache qu’il n’y a rien eu entre Misha et moi. Sache aussi que, le jour où j’en aurai marre de toi, tu le sauras de ma bouche et tu n’auras rien à y redire.
- C’est compris, Lin.
- Bien. Maintenant, va chercher la crème dans mon labo, une paire de gants XXXL au magasin et file.
- A tes ordres.
Je suis parti obéir à ses ordres.
Le soir, un peu avant le dîner, Doc a appelé Lin et Erk à l’infirmerie, dans la grande salle. J’ai suivi, attrapant Tito par le tee-shirt. Avec son départ raté, Bear allait avoir besoin d’un ami. Et plus, si affinités.
Doc a demandé au géant de voir ce qu’il pouvait faire sur la peau de Bear. Après avoir posé ses mains sur le dos nettement moins rouge du Suédois, il a fermé les yeux et ses mains ont brillé. Il a vite arrêté.
- Pas grand-chose, en fait. C’est en très bonne voie, la brûlure est arrêtée, la peau est souple. Donc, à mon avis, ce qu’il faut, maintenant, c’est garder la peau hydratée. Et puis, il en faut plus pour nous mettre à terre, nous autres vikings hein, Ikea…
Il s’est interrompu au regard noir que Lin lui a jeté. Elle s’est grattée la gorge.
- Ça tombe bien, a dit Lin une fois son mécontentement transmis au géant. Tugdual ?
J’ai sorti la crème de ma poche et je lui ai donnée. Elle a fait semblant de chercher parmi les spectateurs dans la salle.
- Tito, je crois que tu partages ta carrée avec lui, non ?
Il a hoché la tête.
- Parfait. Tu es donc chargé de t’assurer de deux choses : qu’il se tartine trois fois par jour, minimum, et plus si nécessaire, et qu’il n’oublie aucun bout de peau. J’ai besoin que mes soldats soient en pleine forme rapidement. Je ne peux pas garder votre patrouille à la base indéfiniment. Je compte sur toi, Tito, pour qu’il soit d’équerre quand Erik aura fini de jouer les autruches.
Elle lui a lancé la bouteille, il a failli la faire tomber en l’attrapant. J’étais content de moi, je peux vous dire. J’avais mis la bonne flèche dans les mains de Cupidon, maintenant, y avait plus qu’à croiser les doigts.
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