XIII
Cette nuit-là, on a dormi dans la salle commune, tous en tas sur les coussins. Il faisait meilleur dans la salle que dehors mais on a gardé nos habitudes de dormir en tas, comme des chiots.
Ça fait marrer Lin quand je lui en parle. Puis c’est à mon tour de me marrer quand elle me raconte qu’elle faisait un peu la même chose quand elle était dans la Légion, pour conserver un max de chaleur. Ce qui me fait tout autant rire, puis nous conduit à des choses très agréables, c’est que, le matin, elle se réveillait avec des camarades en « forme » et une ou deux mains ou plus sur sa poitrine. Elle ne disait rien si tout ça disparaissait rapidement. Elle cassait un ou deux nez si ça traînassait. Ils avaient vite appris.
Pour nous, on fait un tas, et s’il y a des moments gênants, personne n’y fait allusion, personne n’insiste et tout se passe bien.
Pour ne déranger personne, on met à l’extérieur les prochains qui vont être de garde, et on réveille son remplaçant. Kris prenant toujours la dernière garde, il se retrouve au milieu, avec l’épaule d’Erk sous sa tête. On prend ce qu’on trouve comme oreillers : une épaule, un bras, un paquetage…
Les plus mignons, dans le tas, sont les frangins et les amoureux que sont Tito et Bear. Les amoureux, parce que… et les frangins, parce que quel que soit le moment de la nuit, il y en a toujours un qui a un bras autour de l’autre.
Cette nuit-là, Erk avait Kris à gauche et Baby Jane à droite.
Au petit matin, comme Kris était debout à démarrer le feu pour faire chauffer de l’eau, Erk s’était tourné vers la belle Anglaise et faisait la grande cuiller, enroulé autour d’elle. Elle a souri en voyant que je la regardais. Tout le monde était réveillé à part le géant, et chacun s’est désengagé de la pile sans secouer le Viking et son coussin souriant. Elle a cligné de l’œil, on a vu la couverture s’agiter un peu puis Erk s’est redressé d’un coup, les yeux écarquillés de surprise, Baby Jane dans les bras.
- Ben mon vieux, j’ai dit, ça c’est du réveil !
Il a cligné des yeux, serrant toujours l’Anglaise contre lui, nous a regardé d’un air franchement pas réveillé et s’est détendu.
- Espèce de punaise, a-t-il cru murmurer à l’oreille de Baby Jane, mais avec nos oreillettes, on a tout entendu. Je me suis demandé ce qu’elle avait fait, puis j’ai vu le Viking rougir quand elle a souri de nouveau et je me suis dit que ça ne me regardait pas.
- Bon, les gars, petit déj et briefing, a dit Kris. Baby Jane, à toi.
On s’est passés nos tasses de Nescafé, nos barres de céréales et Baby Jane a commencé.
- Les gamins ont quitté le village par l’est. Selon la femme du malik, il y a un chemin, vers la rivière, qui remonte au nord. C’est un chemin de piétons, ou de très bons cavaliers, et qui évite les habitations et autres. Il n’emmène qu’aux champs ou dans les collines.
- Merci, a dit Kris. Erik, j’ai une question pour toi. Tu étais furieux, hier soir. Même si je me doute de la raison de ta colère, j’aimerais que tu la dises aux autres, qu’ils comprennent pourquoi tu risques de casser la gueule à un ado.
Le Viking a longuement fixé son frère, sans un mot.
- Allez, bróðir, ça te fera du bien aussi, de sortir ça.
- Tu as raison. Elle… Hémorragie interne…
- Ugh… a fait Kitty. Quelle brute…
- Erk, dis-moi, est-ce que…
Je ne savais pas trop comment l’exprimer, cette question qui me brûlait la langue depuis que nous avions eu les détails de cette sordide affaire.
- Est-ce que l’une d’elles était enceinte ? j’ai fini par réussir à dire.
Il a hoché la tête et je me suis désolé pour cette fille que je ne connaissais pas mais qui allait se retrouver à élever l’enfant de son violeur.
- J’y ai mis fin, a dit Erk.
Ça m’a tellement surpris que j’ai dit la première chose qui m’est passée par la tête :
- Tant mieux.
- Mais… comment ? a demandé Kitty. Comment tu as pu ?
- J’ai pris cette décision à sa place, car dans cette société, ça l’aurait encore plus stigmatisée. Je sais que c’est une affaire de femmes et que je ne devrais pas m’en mêler, mais…
- Et c’est tout à ton honneur, Erk, mais je t’avouerai que ma question était plutôt de savoir par quels moyens tu avais fait ce que tu as dis.
- Oh. Et moi qui croyais que tu remettais ma décision en cause.
- Non, Viking, en tant que femme, venue d’une société un peu trop religieuse, se mêlant de notre vie de tous les jours, je pense que tu as bien fait. Nous sommes les seuls à savoir, n’est-ce pas ?
- Oui. Pour te répondre…
Il a levé ses grandes mains devant lui, les a tournées, nous montrant leur dos puis leur paume.
- Je peux Soigner, avec mon Don. Donc, je peux blesser, voire tuer, avec lui. C’est ce que j’ai fait. Je n’aime pas ça, ça me fatigue beaucoup plus qu’un Soin et c’est… je me sens souillé, après. Je ne fais ça que dans les cas extrêmes, comme celui-ci, ou comme après l’attaque de nuit, quand j’ai obligé Kris à dormir.
- Je m’en suis douté, mon grand, quand j’ai sombré d’un coup. Tu as bien fait, ce jour-là, je crois que j’aurai pété un câble, sinon.
- Ah ? a demandé Quenotte. Pourquoi ?
- Le berserker d’Erik est brutal, violent, extrême, incontrôlable, mais irréfléchi, ce qui peut s’appliquer à lui sur beaucoup de sujets… Aïeuh !
Le sus-nommé lui avait collé un calbot entre les deux oreilles et Kris souriait de toutes ses dents malgré la claque.
- Ma danse de mort est la recherche de l’efficacité, du coup parfait. Je dois donc beaucoup réfléchir, analyser, peser le pour et le contre, contrôler le moindre de mes gestes… et, contrairement au berserk, je reste lucide pendant toute la danse. Erik, tu m’as dit un jour que tu ne te souvenais de rien ?
- En effet. Je n’ai aucun souvenir de ce que j’ai fait, en tout cas sur le moment. Ça me permet de trier un peu. Mais je m’en souviens, après. C’est pas terrible… Surtout si j’ai tué…
- Ça t’arrive, un berserk sans… sans… ça ? a demandé Quenotte.
- C’est arrivé. En Sibérie, avec le tigre. En Guyane, aussi.
- Ah, la Guyane. Tu nous raconteras, un jour, cet épisode où Kris a fait sa première… Pardon, Kris, je… je n’aurais pas dû.
- Donne-moi encore un peu de temps, Quenotte, je digère toujours la dernière. Mais, oui, je pense que je vous raconterai ça, ma version, en tout cas. Mais revenons à nos moutons, s’il vous plaît. On va suivre la piste des gamins à partir de la maison du malik.
- Sa femme a accepté de nous montrer où commençait le chemin, a ajouté Baby Jane. Elle est silencieuse, mais moins braquée que le malik sur ces histoires d’honneur… Ce qui la préoccupe, ce sont les dommages psychologiques.
- On pourrait voir avec Lin si on peut proposer l’aide de Cook, a dit Erk.
- A voir, oui. Mais comment… On ne peut pas demander à Cook de faire le trajet à chaque fois.
- Je me disais qu’on pourrait les héberger, qu’elles se retrouvent au milieu d’hommes qui ne les jugent ni ne les désirent… Et que Fara aimerait peut-être de la compagnie de son âge, tout en faisant le plus grand bien à ces deux jeunes filles.
- Erk, c’est une idée brillante, a dit Kitty.
Il a rougi. J’ai échangé un regard avec Baby Jane, puis avec Quenotte, JD et Kris… J’allais leur proposer un petit défi entre nous, avec comme seule récompense le plaisir d’avoir réussi. Réussi quoi ? A faire rougir le géant. Il est franchement trop mignon quand il rougit. Bon, il est rouge, comme tout le monde, mais son expression un peu penaude…
- Bon, a dit Kris, en route.
On s’est rhabillé – pas grand-chose à mettre, juste les keffiehs, les gilets à resserrer, tout ça… –, on a rangé nos couvertures, refait nos sacs et on s’est rééquipés.
Erk et Kitty sont partis devant en discutant, droit vers la maison du malik. J’en ai profité pour proposer mon idée aux autres et ils étaient tous d’accord pour essayer de le faire rougir. Je n’ai pas tenté avec les amoureux, parce que Bear me paraît très pudique, et parce qu’Erk et Tito ne s’adressent la parole que de façon limitée.
La femme du malik nous a emmené vers l’est, vers le territoire du Vioque, puis, à presque 2km du village, nous a montré le chemin.
- Ils sont vraiment partis par là ? a demandé Kris.
- Oui.
- Merci.
- Madame ? a demandé Erk tout doucement.
Elle lui a souri, à peine. C’est une stoïque.
- Y a-t-il d’autres… jeunes filles au village ?
- Pourquoi ? Que voulez-vous ?
- Rien, juste savoir si vos filles ont des amies de leur âge.
- Hmm…
Elle l’a fixé du regard assez longtemps et il a rougi. Ah non, elle n’allait pas s’y mettre, elle aussi !
- Il n’y a qu’une fille, un peu plus âgée qu’elles, et mariée.
Erk a levé un sourcil, la femme du malik a froncé les siens. Le sourcil du Viking est redescendu à sa place.
- Elle est heureuse, elle a épousé son amoureux.
- Je vois. Merci Madame. Bonne journée.
On l’a quittée, prenant le chemin en file indienne, Erk en tête, Kris fermant la marche et Yaka en tirailleur.
Au bout de deux ou trois autres kilomètres, le Viking a demandé à JD d’envoyer la chienne en avant. Kris, juste derrière le maître-chien, lui a posé une main sur l’épaule, alors il a fait plus que juste lui donner un ordre, il a « fusionné », comme il dit, pour voir par ses yeux. Yaka s’est ébrouée fortement, comme pour se débarrasser d’une sensation gênante, elle s’est grattée l’oreille avec une patte arrière, puis secouant la tête, est partie en avant, trottant, sa tête se tournant à droite, à gauche. Un mouvement pas très canin. Mais typique de la fusion entre JD et elle.
Elle a dépassé Erk au trot, ses pattes soulevant de tous petits nuages de poussière. Ça faisait trop longtemps qu’il n’avait pas plu et ça se ressentait. V3 était riche, car il était situé sur une plaine inondable, mais V2 et V1 étaient sur des terrains plus rocailleux et je craignais qu’ils aient des problèmes si on n’avait pas un peu de neige à l’automne qui, en fondant au printemps, remplirait les nappes phréatiques et donc les puits artésiens.
On a continué notre avancée, JD guidé par Kris, Erk attentif, ouvrant la marche.
Puis, tout à coup, derrière nous, JD qui gémit et, loin devant, Yaka qui commença un long choulement, ce cri bizarre du chien-loup. Puis elle s’arrêta immédiatement, JD ayant dû la faire taire.
Erk était parti au pas de course dès le premier bruit et JD lui dit, via les oreillettes : « Gaffe à droite, cavité dans le talus »
Le géant le remercia. On était partis en courant, nous aussi, mais avec ses longues guibolles, et l’inquiétude qui nous motivait tous et nous donnait des ailes, macache pour le rattraper. Je me suis retourné vers Kris. Il gardait sa position en queue, mais je voyais bien qu’il voulait nous dépasser et rattraper voire précéder son frère.
- Skítt…
Voilà ce qu’on a entendu dans nos oreillettes. Le hurlement de Yaka nous avait plus ou moins préparés à ce qu’on a trouvé, l’exclamation islandaise n’a fait que confirmer.
Deux tombes peu profondes et mal fermées. Deux corps que les bêtes avaient touchés, mais seulement le ventre, tendre, laissant les visages presque intacts. Deux vieux, très vieux AK-47 en morceaux.
- Baby Jane, va avec Kitty nous trouver un endroit où déjeuner. Tito, Bear, avec elles.
JD a envoyé Yaka les rejoindre. « Elle est choquée », a-t-il dit. Ça m’a paru bizarre, et puis je me suis souvenu que la chienne était nettement plus intelligente que la moyenne et qu’elle avait dû apprendre bien des choses au contact de l’esprit brillant de JD.
Erk était penché sur les tombes, les jointures blanches sur son EMA 7.
- J’aurai préféré pouvoir lui filer un coup de pied au cul, plutôt que de devoir le coudre dans son linceul… Bon, il nous faut deux couvertures, et les nécessaires à couture.
- Comment veux-tu procéder, Erik ?
- On va d’abord essayer de déterminer la date de la mort, mais avec la sécheresse ambiante… Couvrez-moi.
Kris debout à ses côtés, nous autres autour de lui, lui tournant le dos pour JD et Quenotte, Erk a enfilé une paire de gants en latex, sortis de la pharmacie. Son flingue était dans son dos, fixé à son sac par un peu de velcro.
Il a commencé par nettoyer, en les époussetant du bout des doigts, les visages des gamins. Oui, deux très jeunes gens, adolescents mais à peine. Ils avaient le même nez un peu busqué de leur mère. Il a échangé un regard avec Kris et a soulevé délicatement un bras.
- Bon, il y a plus du tout de rigidité cadavérique, ce qui avec la sécheresse ambiante, place la mort à quatre à cinq jours. Ce qui, au final, colle avec les histoires des deux villages. De toute façon… JD, peux-tu demander à Yaka de revenir ? J’aimerai que son odorat nous confirme que ce sont bien les gamins de V2. Tu as toujours les fringues ?
- Oui, je la rappelle.
Elle a mis du temps à venir. Pas parce que le reste de la patrouille était très loin, mais parce que JD a dû déployer des trésors de patience pour qu’elle revienne. Elle a couru se réfugier contre lui, sa tête sous son bras et lui, à genoux, a passé ses bras autour d’elle, pour la réconforter.
Elle s’est ébrouée puis a fixé JD.
- T’es vraiment un bon soldat, Yaka. Une vraie pro. Tiens, sens ça, et dis-moi si ce sont bien les mêmes odeurs.
Elle a délicatement reniflé une des chemises et est allée se placer près d’Erk. Puis elle est venue sentir l’autre et s’est placée près de l’autre tombe.
- Merci Yaka, a dit le géant.
Elle est retournée se coller à son humain. Le Viking a commencé à palper le plus grand des deux corps. Trois balles dans la tête, dont une avait emporté la mâchoire.
- Bon, les charognards nous ont rendu service, ils ont emporté les organes. Ça rend le transport plus facile.
- Et tu vas faire comment, mon grand ?
- Euh… on a une civière avec nous ?
- Oui, dans ton sac. Mais tu veux repasser par la base ou y aller directement ?
- Ah, je n’ai pas pensé jusque là, je t’avouerai.
- Quenotte, a dit Kris, appelle la base et passe-moi Lin dès que possible ?
- A tes ordres, Kris.
Une minute plus tard, Kris parlait à Lin qui nous donna l’ordre de rentrer à la base avec les corps, Doc, Nounou et Alex essaieraient de leur rendre figure un peu plus humaine, et la Land Rover, avec Lin à bord, ramènerait les corps dans le village. Pour nous éviter de nous trimballer avec les corps pendant deux à trois jours, elle nous enverrait Tondu et Kolya, K2 et Kim en escorte, avec les motos.
- Très bien, Lin. On vous contactera dès qu’on sera prêts. Une fois les corps transportables, on va s’éloigner des tombes, pour éviter les charognards.
- Parfait. Kris, je ne vous envie pas.
- C’est surtout Erik qu’il faut plaindre, c’est lui qui a les mains dedans.
Le géant avait sorti le premier corps et l’enroulait dans une de nos couvertures. Sortant du fil et une aiguille, il a commencé à coudre le linceul. Ses lèvres bougeaient en silence pendant que ses mains travaillaient. Je pense qu’il priait, comme il le fait souvent dans ces cas.
Contrairement à ce film avec Clint Eastwood qui se termine par une leçon de couture sur le linceul de son personnage, Erk faisait de grands points, puisque Doc allait refaire ça proprement.
Quand les deux gamins furent cousus dans les couvertures, on a déplié la civière et le géant les a placés tête-bêche sur la civière. Puis il a pris les deux poignées de l’avant, Kris et moi celles de l’arrière et on a suivi Yaka à qui JD a demandé de nous montrer le chemin.
On a déposé les corps à l’écart, hors de vue de Kitty. On a mangé un morceau, parce que même ce spectacle de deux gamins morts ne devait pas nous empêcher de nous nourrir. Nous avions besoin de cette énergie.
Quenotte ayant prévenu Lin, on a sagement attendus. Les deux frères étaient près des corps, Erk en prière, Kris le couvrant. Puis on a entendu ce magnifique chant que j’avais déjà eu la chance d’entendre, le beau baryton de velours du Viking enlacé par le ténor un peu rauque de Kris. Bon sang ! Quelles voix ! J’en ai eu des frissons. C’était tellement beau, sur fond de paysages magnifiques d’Afghanistan…
Kitty, Bear, les autres, découvraient les voix des frangins.
- Seigneur… a dit Baby Jane, une fois le chant fini. Dans le showbiz, ils feraient fortune… Entre leurs physiques et leurs voix… Dame Nature les a bien gâtés…
- Oui, s’ils étaient acteurs ou chanteurs, leurs vies seraient sûrement moins excitantes. Et Erk n’aurait pas toutes ces cicatrices, visibles ou non.
- C’est vrai, l’Archer, est intervenu Quenotte. Mais son Don ne serait pas utilisé, et je crois qu’il en serait devenu fou…
- Ah ? a demandé Kitty.
- Oui, a répondu Mr Wiki, il paraît que le Don, surtout celui de Guérison, fait tellement pression pour servir, qu’il est dangereux de ne pas le faire.
- Ah ben ici, il est servi, alors, elle a répondu, un peu sèchement, mais j’ai pensé qu’elle était surprise.
- Cer… Oui ?
Quenotte avait commencé à répondre à Kitty et s’était interrompu, un doigt sur son oreillette.
- Ils sont bientôt là. Il faut qu’on descende sur le sentier pour les aider à poser la civière. Elle va être placée entre l’arrière d’une des motos et juste derrière le guidon de l’autre.
- Ils vont s’amuser à piloter, bon sang…
- Ce sont Kolya et Kim qui vont porter la civière. Ils sont suffisamment bons à moto pour assurer. Le porte-civière est fait pour pivoter, donc ça devrait aller, même en file indienne.
On a vus les motos avant de les entendre. Ils devaient rouler en électrique. Et après avoir aidés à installer le porte-civière et la civière, on les a vus repartir. Ils allaient éviter le village au retour, comme ils l’avaient fait à l’aller.
On est rentrés, lentement, car Lin nous avait donné l’ordre d’explorer ce sentier, de voir jusqu’où il allait, etc.
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