XXVIII
Le lendemain, au petit-déj, Kris était à peine fonctionnel. Il en était conscient et je pouvais voir que ça le faisait chier de ne pas arriver à manger correctement. Il menaçait Lin qui, se sentant peut-être coupable même s’il lui avait fallu prendre cette mesure, l’a pris dans ses bras et a murmuré en Islandais. Elle m’a dit plus tard qu’elle lui demandait pardon. Il a pleuré sur son épaule.
Après, il avait l’air d’aller mieux et il a accepté que je le fasse manger. En le regardant dans les yeux, j’ai vu beaucoup de douleur. Merde… Petit frère…
Un coup d’œil aux autres et, une fois leur petit-déj avalé, et la vaisselle rapportée à la plonge, ils sont sortis, JD et Quenotte entourant Bear. Kitty lui tenait la main. Baby Jane était derrière Kris, prête à intervenir si nécessaire.
J’ai posé mes mains sur les épaules de Kris, serrant à peine. Il s’est penché en avant. Je me suis tourné vers lui, à califourchon sur le banc, et je l’ai attiré à moi, le prenant dans mes bras.
Il n’a pas pleuré. Il s’est fait tout petit, comme s’il avait six ans. Alors j’ai joué le grand frère et je me suis enroulé autour de lui, faisant comme une carapace entre lui et le monde trop horrible en l’absence d’Erk.
- Merci, il a chuchoté à un moment.
- De rien, petit frère.
Il a eu un petit hoquet, j’ai réalisé que j’avais été maladroit. Mais il n’a rien dit.
- Kris, si tu es prêt, Lin voudrait que tu viennes voir le type que Frisé a ramené.
- Le tireur ? il a demandé après avoir réfléchi un moment.
- Oui. Elle…
- Alors je sais pourquoi elle… C’est moche de sa part de faire ça, mais je ne pourrais pas simuler de manière crédible.
- Ah. Tu sais.
- Je ne pense pas me tromper de beaucoup. Et si j’étais sobre, je finirais par lui casser la gueule, à ce sale fils de pute. Mais je ne m’arrêterai pas. Je serai capable de le tuer à mains nues, et pas proprement en lui tordant le cou, mais bien en le passant à tabac. Et ça, Erik ne le supporterait pas. Et ce serait sans doute la goutte d’eau. Et… Je crois que si Erik se détournait de moi, s’il ressentait de la peur, ou du dégoût, à mon encontre, je ne le supporterai pas.
- Il serait déçu, oui, mais à se détourner de toi… je ne le pense pas.
- Tu ne le connais pas comme je le connais, l’Archer. Il est tellement droit, tellement… pur.
J’ai souri. Ouais, c’est vrai, le Viking est pur et droit et tout ça. Mais il aime son frère tellement fort, qu’il pourrait bien lui passer beaucoup de ses conneries. Mais ça, je ne sais pas comment le faire comprendre à Kris qui pense connaître son frère mieux que nous. Ce qui, la plupart du temps, est vrai.
Je l’ai aidé à se lever et à sortir du mess. Puis à traverser la cour vers la petite chambre.
Le mec s’était pissé dessus. Je ne sais pas comment Lin, avec son odorat si développé, pouvait passer outre, mais moi j’avais du mal. J’ai senti Kris se raidir contre moi. Je me suis demandé pourquoi. Lin s’est tournée vers nous et s’est tout de suite approchée de Kris.
- Litla mín, qu’est-ce qu’il y a ? elle a demandé en français.
- Tchétchénie, il a murmuré dans la même langue.
Je n’ai pas compris, car à part la mention vite fait de privation sensorielle, je n’avais aucun détail, mais Lin, oui. Elle a hoché la tête.
- Désolée pour ça. J’ai pensé qu’il aurait un peu de fierté. Ça va aller ?
- Ça ira. Ce que tu m’as refilé met de la distance. Il t’en reste ?
- Oui. Tu as le droit de tricher pendant encore une journée, Kris. Après, j’aimerais que tu sois opérationnel.
- Je… je ne peux rien te promettre, Lin. Mais je vais faire au mieux.
- C’est tout ce que je te demande, Kris. Si tu sens que la colère te dépasse, viens me voir, ou va voir Baby Jane.
- Pourquoi elle en particulier ?
- Elle a… elle a le mélange que j’ai mis dans ta tisane hier et qui te mets dans cet état-là.
- Trahi par ma babysitter…
Lin a froncé les sourcils et Kris a levé les mains en signe d’apaisement. Il avait l’air cohérent, mais il s’appuyait lourdement contre moi. J’ai passé un bras autour de sa taille, gardant ma main hors de vue du jambon suspendu à son crochet, et j’ai attrapé sa ceinture pour le soutenir.
Lin est passée à l’anglais pour parler au type. On passe tellement d’une langue à l’autre quand on a des externes à la Compagnie que parfois j’oublie de préciser. Le jambon ne comprenait pas le français.
- Bien. Tu as eu le temps d’apprécier notre hospitalité. J’espère pour toi que tu as bien réfléchi à la vilaine chose que tu as faite. Tu vois, l’homme sur lequel tu as tiré est un bon élément et un type à qui je tiens. Et je ne suis pas la seule. Son amant est tellement choqué par ça qu’il nous regarde avec tant de douleur dans les yeux que c’est insupportable.
Le regard du salopiaut est tombé sur Kris. Lin l’a suivi.
- Non, ce n’est pas lui. L’amant est un gentil gars. Lui, c’est…
- Un des lieutenants, a dit le gars.
Lin a haussé un sourcil, Kris s’est appuyé encore plus sur moi.
- Aussi. C’est surtout…
- Le frère du géant.
- Bon, déballe-moi tout, puisque tu passes ton temps à m’interrompre.
- Euh, non. Pas envie.
- Tu fais chier, trouduc. J’ai pas envie de me salir les mains ou de m’écorcher les jointures. Kris, tu te sens prêt ?
- Encore quelques minutes, j’essaie de me concentrer. Tu aurais pu y aller mollo sur la morphine.
- Très bien, je vais lui lire ses… ah non, on n’est pas aux US, c’est vrai. Je vais lui dresser le tableau, alors.
Elle est retournée vers le jambon.
- Bien. Donc, avant que tu m’interrompes par deux fois, j’allais te dire que oui, c’était bien le frère du géant. Et qu’il serait prêt à t’égorger avec les dents s’il n’était pas shooté à la morphine. J’ai dû y mettre double dose, pour être sûre qu’il ne te tuerait pas en te voyant. Mais j’ai un souci, il est tellement en colère qu’il brûle la morphine trop vite.
- Faut lui en redonner, alors, il a dit d’une voix un peu tremblante.
- Ah non, pas trop d’un seul coup, c’est mauvais pour le cœur. Tu sais quoi, je vais être gentille, je vais te donner un peu de mou, pour que tu puisses poser les pieds à plat et respirer un peu. En remerciement, tu vas me raconter tout ce que tu sais. Si tu joues au con, je te hisse à nouveau et c’est pas sûr que je te laisse toucher le sol. Compris ?
Il a hoché la tête et elle a défait le nœud qui retenait la corde, laissant filer un peu, jusqu’à ce que le mec aie les mains à hauteur de front.
- Bien, je t’écoute. L’Archer, tu retiens Kris et tu m’appelles si tu as besoin d’aide.
J’ai hoché la tête, passant mes bras autour de la taille de Kris pour le « retenir ». Pour l’empêcher de tomber, surtout.
- Pourquoi il y tient, à son frangin ? C’est un salopard.
- Comme ce n’est pas vrai, explique-nous d’où te vient cette information ?
- Il a violé notre chef.
De nouveau, cette accusation.
- Tu l’as bien regardé, ce type ? A moins que les hommes ne t’intéressent pas…
- Je suis pas un putain d’enculé…
- Alors, de notre point de vue, c’est faux. Mais je pense que tu veux dire que tu n’es pas une tafiole, une tante, un pédé, un homo… quoi encore ?
- Un inverti, a dit Kris d’une voix pâteuse.
- Joli. Un peu vieillot, mais joli. Mais revenons au géant. Il est très beau, tellement beau et gentil qu’il n’a pas besoin de forcer une fille. Sauf à s’éloigner de lui. Et encore, il le fait avec beaucoup de douceur. Donc nous savons tous ici qu’il n’a violé personne. Mais continue. Parle-nous des instructions que tu as reçues pour cette mission.
Il a dégluti, a fixé Kris, puis Lin, puis Kris. Je ne sais pas ce qu’il a vu dans les yeux du petit frère, mais ça a dû le décider.
- OK. Elle nous a dit qu’il l’avait v…
- On sait, ça. La suite.
- On devait se placer sur les routes qui quittent votre base, mais loin de votre base, pour ne pas attirer l’attention. Puis, s’il y avait la bonne configuration, on devait séparer les deux frères du reste.
- C’est un peu raté, non ? Et c’était quoi, la bonne config ?
- Le géant et la petite pédale ensemble.
Kris s’est raidi, se redressant et se penchant en avant. J’ai forcé pour le retenir et il a grondé, comme un loup avant d’attaquer. J’ai flippé mais il s’est vite détendu et s’est un peu affaissé en avant, alors je l’ai rattrapé et repositionné contre moi. Il a fermé les yeux.
- Ça va ? j’ai chuchoté.
- Tête qui tourne.
L’autre connard a dégluti et est reparti à dégoiser.
- Il fallait le séparer de la troupe, et elle nous a dit que blesser celui qui était à ses côtés serait une bonne tactique.
- Ce qui veut dire que c’est quelqu’un qui le connaît un peu trop bien.
Lin et moi avons échangé un regard. On avait du mal à savoir qui ça pouvait être.
- Pourquoi le petit homme ?
- Parce qu’elle lui en veut. J’avais le droit de le tuer, lui.
- Pourquoi ?
- Parce qu’elle m’a donné l’autorisation.
- Non, ducon, pourquoi elle lui en veut ?
- J’sais pas. P’tet parce qu’il est pédé.
- Merveilleux. Bon, et ensuite, comment tu aurais séparé l’autre frère du reste ?
- Ben, elle nous a dit qu’il se serait jeté à la suite de l’autre.
Bien vu. Sauf que, heureusement pour nous, je l’avais retenu.
- Bon. J’aimerai savoir comment elle s’appelle, ton chef ?
- Higgins.
Lin est restée bouche bée. Kris a tressailli. Et moi…
Ah ben merde. Cette traitresse de Higgins, ex-Lullaby, s’en était tiré.
L’autre con n’a pas fait gaffe à nos expressions et a continué.
- Elle s’est pointée y a un an sur une Kawazaki Ninja et a dit qu’elle voulait notre aide pour se venger. Ça a fait rire Jakobs, alors elle lui a cassé la gueule avec des mouvements bizarres, puis elle a pris le commandement.
- Et vous avez gardé le nom de Lions de Jakobs ?
- Oui. Ça aide, avec notre réputation.
- Tu parles d’une réputation. Une réputation d’une bande de salopards sans foi ni loi…
- Lin…
C’était Kris.
- Oui ?
- Est-ce que je peux lui casser la gueule ?
- Je peux pas me défendre ! a hurlé le crétin suspendu.
- Rien à cirer, ducon. J’ai besoin de me défouler et t’es là.
Lin l’a regardé un instant et a dit oui. J’ai, à mon tour, dévisager Lin, inquiet. Elle a tourné le dos au connard et m’a fait un clin d’œil. Mais j’étais toujours pas rassuré.
Kris s’est approché du jambon puis, avec un haut-le-cœur, s’est reculé et j’ai dû le rattraper.
- T’as de la chance, fils de pute. Tu pues trop. Mais après le déjeuner, je me serai débarrassé de la morphine et je reviendrai avec le jet d’eau et je te ferai la peau.
- L’Archer et Kris, sortez, maintenant. Et toi, mon gars, je te resuspend et je te laisse méditer.
J’ai soutenu/retenu Kris jusqu’à la sortie et il m’a demandé de le déposer à l’infirmerie. Je l’ai regardé en coin.
- Je me sens plutôt mal, alors je voudrais qu’on me surveille.
- Et tu veux que je te réveille pour cet après-midi ?
- Non, comme la morphine, c’est pour faire flipper l’autre con. Il va m’attendre toute la journée…
- C’est vicieux.
- Efficace.
- Je veux bien te croire. Bon. Au lit, petit frère.
Il m’a laissé lui enlever ses bottes et l’allonger pendant que Nounou lui collait les pastilles de monitoring. J’ai rabattu les couvertures sur lui et je l’ai bordé. Il m’a fait un gentil sourire.
- Merci Tudic.
Il a dormi toute la journée, s’est levé pour dîner avec nous et est retourné se coucher dans le lit d’Erk, avec Baby Jane qui le surveillait.
Nous, pendant ce temps, on a repris du temps satellite et on a fouillé le sud du territoire du Vioque. Peau de balle.
- La Légion l’a trop bien formé, a dit Lin après deux heures de recherches infructueuses. On aura beau passer la région au peigne fin par satellite, on ne le trouvera pas. Il doit se déplacer de nuit et se planquer de jour, sans allumer autre chose qu’une bougie chauffe-plat.
- Et sans savoir dans quel état il est, on ne peut pas prévoir sa vitesse de déplacement.
- Non, mais…
Elle a regardé l’écran.
- On peut… On va partir du principe qu’il va bien. Il va éviter les hauteurs car il sera très visible. Donc il va rester au fond du relief, sauf pour éviter les villages. Donc on va tracer son possible itinéraire comme ça et on va voir ce qu’on peut faire.
- Ça existe, les drones de nuit ?
- Outre leur prix indécent, ils ne sont pas ultra fiables car ils fonctionnent aux infrarouges et Erk, s’il entend un drone, se dépêchera de se planquer ou de camoufler sa signature.
- Comment ça ?
- En se planquant sous une couverture, et en la mouillant si besoin.
- Merde.
- Comme tu dis. Je vais devoir me préparer à négocier avec le Vioque, moi… Skítt. Bon. Comment va Bear ?
- Nounou l’a assommé avec un sédatif et il dort à l’infirmerie à côté de Kris.
- Pourquoi le sédatif ?
- Il était en train de ranger leur piaule.
- C’est plutôt bien, non ?
- Non, car il a ensuite commencé à ranger les affaires des autres et ça, ça n’a pas trop plu…
- Ah, les magazines X et autres ?
- Et autres, oui.
- Bon. Je comprends.
- Pour les magazines, Lin ?
- Quoi, tu veux m’avouer que tu en planques sous ton oreiller ? elle a dit avec un sourire un tantinet moqueur.
J’ai rougi.
- Non, je t’ai, toi, et ça me suffit. Mais tu ne diras rien ?
- Bien sûr que non. S’ils ont envie de se faire du bien et que ça les détend, je ne vais pas m’en mêler, tant qu’ils ne font de mal à personne.
Et sur ces bonnes paroles, on est allés dîner.
* * * *
Quand ils se sont réveillés le soir, Erik était encore fiévreux, et Tito voulait absolument qu’il se repose, mais le géant, têtu comme une bourrique, n’a rien voulu entendre et a quitté l’abri de la petite grotte.
Il est parti au trot, Tito agrippé à son gilet pare-balles, encore trop faible pour marcher mais heureusement déjà assez fort pour se tenir au Viking et l’aider dans sa course.
Erik avait présumé de ses forces et Tito a réussi à le convaincre de s’arrêter avant l’aube, et de dormir. La douleur que la balle perce-blindage, toujours en lui, occasionnait à l’Islandais fut une alliée précieuse pour le petit Albanais.
- Erk, on va dormir, puis à l’aube j’extrairai la balle, même si je tremble encore. C’est elle qui te rend fiévreux, et malgré les soins, je pense qu’il vaut mieux que je te fasse mal en la retirant pour qu’on puisse enfin fermer la blessure, plutôt que de la garder ouverte pour pouvoir l’extraire.
- Tu as raison, mon pote. Ça ne sert à rien de continuer comme ça, je risque de me blesser encore plus.
- Content de te voir raisonnable, Erk.
La chance était avec eux puisqu’ils ont trouvé une toute petite grotte, un plus qu’un creux, qui permettrait à Erik de s’étendre. Une fois Tito hors du kangourou, le géant s’est effondré, réussissant tout juste à éviter de se faire mal ou d’écraser son compagnon sous son poids.
- Putain, Erk ! T’es franchement con, des fois…
- Quoi ? a dit le géant la voix pâteuse.
- Mais t’as vu dans quel état tu es ? Allez, pose ton sac et allonge-toi. Je vais extraire la balle maintenant.
- Non, je…
- Fais pas chier, Erk ! Obéis !
Le Viking s’est assis, appuyé sur son sac. Tito l’a aidé à s’en débarrasser mais le géant n’a rien fait de plus. Gentiment, doucement, le petit Albanais lui a retiré son casque, l’a posé au sol derrière le géant et, l’a poussé en arrière pour qu’il s’allonge.
Erk s’est détendu progressivement, pendant que Tito lui caressait le visage et les cheveux, comme il avait vu Kris le faire.
- Voilà, c’est bien. C’est très bien, Erk. Je vais m’occuper de toi, et toi, tout ce que tu as à faire, c’est rester allongé et m’obéir quand je te donnerai des ordres. Tu peux faire ça pour moi ?
Le Viking a à peine hoché la tête, trop épuisé pour faire plus, et Tito l’a remercié. Du sac il a sortit la pharmacie et s’est assis à côté de lui. Il a allumé la lampe frontale de son casque, se contrefoutant du signal qu’il risquait d’envoyer à un hypothétique satellite.
Il a défait le gilet pare-balles, a soulevé pull et tee-shirt et comme ils redescendaient et le gênaient, les a relevé au-delà des pectoraux du géant. Il s’est encore arrêté quand il a vu ses tétons durcir sous le froid et, pendant un instant, a eu quelques fantaisies, imaginant un instant… Mais non, ce n’était pas à lui de … Il s’est repris, gêné de son érection et de s’être laissé aller à cette rêverie quand le pauvre Erik avait besoin de lui.
Il a posé la trousse sur le ventre du géant, qui a tressailli au contact du cuir froid.
- Ah non, si la table bouge, ma main de chirurgien aussi, il a dit, tentant une diversion.
Le Viking a fait une petite grimace, ne trouvant même pas l’énergie de sourire et Tito a eu le cœur serré.
- Tiens bon, mon grand, je vais bien m’occuper de toi. Tiens, mord mes gants, ça évitera d’ameuter le voisinage. C’est très bien, Erk, a-t-il ajouté quand celui-ci a mordu les gants roulés.
Et sans lui laisser le temps d’attendre que la douleur vienne, il a arraché le pansement, content de voir qu’il le pouvait, a sorti de son sachet sous vide la pince pré-stérilisée et est allé chercher la balle, fouillant la blessure du Viking et fermant ses oreilles aux gémissements que celui-ci laissait échapper. Vite, vite, de l’eau oxygénée, du ciste et une aiguillée de soie toute prête. Il était vachement content que Doc aie insisté pour qu’Erik aussi porte « sa » pharmacie.
Deux petits points serrés, du miel, de la gaze et un pansement temporaire. Un peu inquiet parce que la peau était rouge, chaude et dure. Et qu’à part gémir, Erik n’avait pas vraiment réagi, ce qui était inquiétant.
Tito le rhabilla, sortant leurs couvertures du sac et couvrant Erik. Il ouvrit une ration pour lui, dîna en contemplant le géant endormi puis se coucha contre lui, sous la couverture, glissant une main sous son pull et son tee-shirt, pour la poser sur le cœur d’Erik et le sentir qui battait.
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