XXXVII
Au matin, je crois qu’on avait un peu oublié qu’on avait un bébé avec nous, vu qu’elle n’avait pas pleuré de la nuit. Et quand Baby Jane, qui avait la dernière garde, nous a réveillés, on a pu s’attendrir devant deux bébés, le géant enroulé autour de la petite, tous les deux dormant à poings fermés.
Comme l’enfant dormait bien et que le Viking avait encore besoin d’un peu de sommeil, on les a laissés dormir le temps de prendre un petit-déj. C’est l’odeur du nescafé qui a réveillé Erk.
Il s’est joint à nous, le bébé dans les bras, le regard encore tout chiffonné de la nuit, pas tout à fait réveillé. J’ai senti un truc s’éveiller en moi en préparant la bouillie pour la petite fille. Il m’a fallu un peu de temps pour comprendre parce que c’était plus que de la tendresse.
Ce type est une montagne de muscles, puissant, imposant, fort. Il a ce sourire éblouissant qui vous désarme et vous réalisez que, que ce soit physiquement, avec sa force immense, ou mentalement, avec ce sourire qui dit qu’il ne craint rien ni personne et qui vous fait fondre, il projette l’image d’un homme qui avance tête haute dans la vie, sans craindre les obstacles. Et c’est vrai.
Et puis, il se pointe, pas réveillé, le bébé dans les bras, faisant montre de vulnérabilité et là, tout ce que vous voulez, c’est le prendre dans vos bras, le protéger, lui dire que tout va bien et lui montrer un monde où il fait toujours beau, où il n’y a d’orages que derrière une fenêtre, quand on est au chaud près de la cheminée…
C’est l’effet qu’il me fait, parfois. Parce que son âme est tellement belle, tellement pure, parce que, malgré la guerre, il arrive à penser à sauver des vies, il arrive à jouer à chat avec des mômes, j’ai envie de préserver cette pureté et de la mettre sous verre, de ne lui montrer que de jolies choses.
Je pense à ça, et je vois Kris qui fond, qui dégouline, petite flaque d’émotion au pied de son amour…C’est dans ses yeux que je vois ça, cette tendresse débordante…
Erk avait commencé à boire son café quand la petite fille s’est réveillée et s’est mise à râlouser… enfin, c’est un terme qu’utilisait Maman quand on ne hurlait pas à pleins poumons, mais qu’on n’en était pas loin. Kris a pris la tasse de caoua à moitié vide et j’ai tenu la mug de… J’ai réalisé que Kris avait fait le café d’Erk dans son propre quart, puisque je tenais celui du Viking.
Je le tenais à deux mains pendant qu’il faisait manger la petite, qui a descendu la totalité de ce que j’avais préparé.
Erk a de nouveau lavé et changé l’enfant, Baby Jane est allée laver le henley du géant pendant qu’il remettait les fringues sèches au bébé. Pour la porter plus facilement il a fabriqué, avec un autre henley et des épingles à nourrice, un porte-bébé, et pour la protéger, il a desserré les sangles de son pare-balles et l’a calée à l’intérieur, au grand dam de Kris qui était dans tous ses états à cause des risques encourus.
Comme Kris s’agitait et s’énervait, Erk lui a passé un bras autour des épaules et l’a amené tout contre lui. De sa main libre, il lui a relevé le menton pour le regarder droit dans les yeux. Kris a lentement cligné des siens, semblant subjugué par les yeux bleu violet, puis il a hoché la tête.
Pendant les trois jours qu’il nous a fallu pour remonter vers le nord et la base, Erk – qui avait l’air d’avoir de la poitrine, genre 125, bonnet K – s’est occupé de l’enfant à chaque instant, sans jamais hésiter, comme s’il savait quoi faire. Comme s’il avait appris.
On ne s’est arrêtés que pour la changer et préparer de quoi la nourrir. Elle mangeait 5 fois par jour, et Erk a décidé que l’un de ses repas serait de la compote ou des fruits en conserve écrasés. Ça a eu l’air de lui plaire, elle lui a fait plein de sourires sans dent. Il avait l’air bien gâteux en lui répondant. Et Kris fondait à chaque fois.
- Tu as fait des études de puériculture, Erk ? a demandé Quenotte, rigolant à moitié.
- Pas eu le temps, on a filé s’engager dès qu’on a eu 18 ans. Non, je traînais à la maternité assez souvent, avant de partir sur l’île principale, car les bébés ont souvent besoin de petits soins, pour des coliques, des choses comme ça. Leurs mères aussi. Et je me suis trouvé plus d’une fois avec un bébé à changer, à laver…
- Mais, la bouillie ? La compote ?
- Oh… Ça m’a paru la chose à faire. A cet âge, sans maman, il lui fallait un peu plus riche que le lait en poudre, car il est écrémé. Dans les biscuits, il y a de la farine, un peu de gras, un peu de sucre…
- T’es pas croyable, Viking, a dit Quenotte. Qui croirait, en te voyant, que tu es capable de… ça. Et ce porte-bébé que tu as fait aussi vite, hein ? Comment ?
Tito et Erk ont échangé un regard.
- Il en a déjà fait un, a répondu mon petit pote. Celui dans lequel il m’a porté.
Quenotte, ça l’a mouché. Et il n’a plus posé de questions.
Moi, je me disais qu’Erk ferait un très bon père, s’il se décidait à fonder une famille. Mais avec son amour pour Kris et son hétérosexualité, ça allait être compliqué. Bon, je n’allais pas me mêler de ce qui ne me regardait pas, mais je ne me pouvais m’en empêcher d’y penser quand je voyais Kris fondre parce que le Viking, pour distraire la petite qui pouvait être grognon, la chatouillait et la faisait glousser et agiter ses minuscules pieds à toute vitesse pendant qu’il souriait, gloussait aussi et lui répétait qu’elle était belle et… tout ce que pourrait faire un père gâteux devant son enfant.
On a vécu un moment hors du temps, comme si la rencontre de cette petite fille, sauvée par ce paladin d’Erk, nous avait bénis, tous. On n’a eu aucun autre problème que ses pleurs parce qu’elle avait faim, soif, froid…
Yaka était très curieuse de l’enfant, et quand on faisait une pause, quelle qu’en soit la raison, la chienne venait voir ce qui pouvait bien faire autant de bruit et nous faire faire autant de pauses. La petite ne maîtrisant pas vraiment ses gestes, Yaka en fut quitte pour quelques poils tirés.
- Elle se demande ce que c’est, a dit JD une fois. Je lui ai dit que c’était un chiot d’humain.
- Elle est bonne, celle-là, a dit Kitty en gloussant. Elle en pense quoi, du chiot d’humain ?
- Qu’il fait beaucoup de bruit et qu’il sent mauvais.
- Oui, pauvre petite… a dit Erk, ce n’est pas avec ce qu’on a qu’on peut la garder complètement propre.
- Moi, je trouve que tu te débrouilles vachement bien, Erk, a dit Kitty. Elle est bien nourrie et en bonne santé, non ?
Le géant a rougi.
- Tu rougis toujours quand on te fait des compliments, Viking ? a demandé la petite américaine.
- Oui, a répondu Kris pour son frangin. Il ne sait pas comment répondre autrement. A part en tirant la langue, a-t-il ajouté au moment même où Erk le faisait.
Et notre Viking de rougir de plus belle.
Bref, un moment hors du temps.
En arrivant au village, Erk a tendu son EMA 7 à Kris, comme d’hab, et au lieu de courir vers les enfants, il a mis un doigt sur sa bouche. “Chut” disait-il ainsi.
Et les mômes ont bien compris, qui se sont approchés en faisant des pas exagérés pour faire le moins de bruit possible et en se faisant le même signe. Quand ils furent tous autour de lui, il s’est accroupi et a montré du doigt la petite fille qui dormait.
Des “Ooh” se sont élevés du groupe, des “chut”, puis, les enfants étant les enfants, ils ont posé mille et une questions auxquelles le Viking a répondu : “ C’est une petite fille, elle a 2 mois, je ne sais pas, c’est à sa maman de lui donner un prénom, il faut attendre qu’elle grandisse pour jouer avec vous…”
Puis, il a fait un geste simple et obtenu le silence. Il a chuchoté et les mômes se sont éparpillés comme une volée de moineaux pendant qu’il se redressait.
- Que leur as-tu dit, mon grand ?
- D’aller chercher les adultes.
- Bonne idée.
Les adultes se sont rassemblés autour du Viking qui les a regardés un moment. Kitty et JD avec Yaka ont éloigné les enfants des grands.
- Bonjour à tous. Nous rentrons d’une patrouille assez longue, dans le sud et nous avons dû faire un crochet par l’ouest.
Les yeux sur Eshani et son mari, il a raconté une version à la fois expurgée et sans fard de notre rencontre avec les Lions de Jakobs et les morts.
- Erk, a dit Dina, tu veux dire que ces pauvres gens venaient se réfugier chez nous ? Nous…
Je pense qu’on savait tous ce qu’elle allait dire et elle avait raison, leur village et notre territoire n'auraient jamais pu absorber tant de monde sans mettre en danger l’équilibre de l’endroit.
- Nous n’aurions pas pu les accueillir, mais je ne pense pas me tromper en disant qu’on aurait fait de notre mieux pour les aider.
Putain, elle était aussi généreuse que le Viking. Et en voyant les autres opiner, je me suis fait la réflexion que tout ce village, sans doute du fait de notre protection, était en fait très généreux.
- C’est tout à votre honneur, a dit Erk. Mais la question ne se pose plus, sauf pour…
Il a baissé les yeux, ça s’agitait dans son pare-balles.
- Eshani, Fazal… J’ai quelque chose, ou plutôt quelqu’un, pour vous.
Eshani a porté ses mains à sa bouche, n’osant croire ce que ce mot sous-entendait. Appuyée sur son mari, elle a fait quelques pas puis s’est précipitée vers le géant. Celui-ci a sorti la petite fille de sa cachette et l’a tendue à la femme, après une dernière caresse du bout de son doigt sur une joue minuscule.
La joie dans les yeux d’Eshani, celle dans les yeux de Fazal… Merde, les gars, je crois bien que j’ai pleuré. Non, je sais que j’ai pleuré. Et je n’étais pas le seul.
- Erk… Erk… C’est… C’est le plus merveilleux des cadeaux que tu pouvais nous faire !
- Pas moi, Eshani, la vie, Allah, Dieu, appelle-le comme tu le veux, mais…
- Mais rien du tout, Erk. Si tu n’avais pas eu ton Don, s’il ne t’avait pas attiré, si, si et si… C’est ton cadeau. Et si tu recommences à vouloir te dévaloriser, c’est pas juste une gamelle que tu prendras sur le casque, mais toute ma batterie de cuisine.
- Ce serait dommage de cabosser tes gamelles encore une fois, Eshani, a dit Kris, son crâne est trop dur. Tu devrais obéir, hálfviti.
Erk l’a regardé et Kris a souri, un peu sarcastique. Nous qui le connaissons un peu mieux avons vu de la tendresse dans ce sourire en coin. Et Erk lui a fait un sourire à son tour.
- Très bien, Eshani. Pour protéger tes gamelles de mon crâne dur, j’accepte.
- Merci, Erk. Et j’aimerai lui donner ton nom.
- Que… non, pauvre enfant !
- Erika, c’est joli, non ?
- Je… je préfère que tu lui trouves un joli nom de chez vous…
- Et si tu lui choisissais son nom ?
- Hein ? Euh… Laisse-moi un peu de temps.
Il a fermé les yeux.
- Je me souviens d’un seul prénom, c’est tout, il a dit d’une voix songeuse. Soraya. Je crois que ça veut dire Etoile.
- C’est le nom de ces étoiles que vous appelez les Pléiades. C’est joli. D’accord, Erk, elle s’appellera Soraya.
Eshani, le bras de Fazal sur les épaules, s’est tournée vers ses voisins.
- Acceptez-vous cette enfant, Soraya, dans notre village ?
- Bien sûr, Eshani, a dit le malik. Bienvenue, Soraya, fille d’Eshani et de Fazal.
Tout le village a répété le message de bienvenue et Soraya est devenue membre du village à part entière. Erk a dit aux heureux parents que Doc s’occuperait des vaccins, soins et autres.
Nous autres mercenaires, n’ayant été que les gardes du corps d’Erk la cigogne géante, nous aurions pu ne rien ressentir. Et pourtant, nous nous étions attachés à ce village tout comme les enfants et les villageois s’étaient attachés à nous. Et nous nous étions aussi attachés à Soraya, malgré ses pleurs, ses odeurs et l’inquiétude de devoir protéger le Viking.
On est repartis un peu songeurs, et on a eu de la chance, car un sale type aurait pu arriver jusqu’à nous sans se faire repérer et on aurait pu avoir des problèmes. C’est comme en voiture, c’est toujours sur le trajet familier qu’il y a des accidents. Mais Saint Christophe devait veiller sur nous.
Erk a filé faire son rapport à Lin qui, nez froncé, lui a demandé de le faire dehors et sous le vent. Elle devait sentir les odeurs de la petite fille dont les couches n’étaient pas vraiment étanches… Pauvre Viking. Mais il a gardé le sourire, jusqu’au lendemain matin.
Pourquoi ? Parce que… Reprenons les choses dans l’ordre.
Comme on était de repos, on a pu dormir une petite heure de plus. On prend des habitudes, en étant biffin, et faire la grasse mat’ est quasi impossible. Ou alors, tu te réveilles à 6 h et tu traînes un peu au lit et tu te lèves à 6 h 30 au plus tard. Puis tu prends ton temps sous la douche, tu chiades ton rasage, tu prends le temps de te coiffer (!) et de te dire que ça serait bien de demander à Kris de jouer des ciseaux. Puis, tu tournicotes un peu, parce que vous vous êtes donnés rendez-vous à 7h pour le petit déj.
Et puis, tu tournes tes arpions vers le mess et tu t’assieds à table et là, toute la patrouille t’entoure, comme s’ils attendaient aussi que quelqu’un s’asseye le premier.
Ce matin-là, Kris nous a rejoint rapidement, traînant en remorque un Viking pas réveillé, qui s’est rendormi à peine assis, la tête sur l’épaule du p’tit frère.
- Kris, il s’est rendormi, a fait Tito.
- Oh, ça ne va pas durer, surtout avec l’odeur du vrai café de Cook, et des saucisses, oeufs et bacon.
- Mais s’il est fatigué, pourquoi tu l’as réveillé ? Tu aurais pu le laisser dormir.
- Il s’est réveillé quand je me suis levé, il a répondu en haussant une épaule. Je ne sais pas trop pourquoi.
- Moi, a dit Tito, j’ai peut-être une idée.
- Je serais curieux de savoir, p’tit gars.
- Pendant notre… aventure, Erk m’a porté contre lui, puis j’ai dormi dans ses bras toutes les nuits.
- Et j’ai pris ta place une fois rentrés à la base.
Tito a levé un sourcil, mais sans faire de commentaires.
- Donc Erk a pris l’habitude de dormir avec quelqu’un dans les bras et quand tu t’es levé, quand il a perdu ta chaleur, ça l’a réveillé. Et là, comme il est de nouveau contre toi, et fatigué, il s’est rendormi.
- Ça me parait plutôt bien vu, Tito.
- Ce que je peux te dire et qu’il ne sait pas, c’est qu’il m’est arrivé de me réveiller pendant qu’il dormait. Quand il arrivait à dormir, bien sûr. Et j’ai pu voir qu’il était plus détendu.
- Donc, toi et moi, on lui sert de doudous ?
- Presque, a répondu Tito avec un grand sourire.
JD et Quenotte sont arrivés à table avec le café, des tasses et des assiettes. Je me suis levé, avec Bear et Tito, pour apporter à manger à table, laissant les filles et les frangins assis.
Et, en effet, l’odeur du café, du bacon, des saucisses et des œufs au plat a réveillé le Viking. Il a ouvert un œil, puis l’autre puis les deux en même temps. Victoire ! Pour fêter ça, je lui ai tendu son bol de café, pas sucré, comme il aime.
Il a commencé à redevenir humain à la moitié du bol, à peu près.
- Merci l’Archer, il a murmuré en attaquant les œufs au bacon.
Lin est venu nous rejoindre avec une tasse de café et s’est servie dans mon assiette. Je me suis resservi pour qu’on ait assez à manger tous les deux. Moutarde m’a apporté une fourchette propre, puisque Lin avait pris la mienne. Tout ça sous les yeux presque goguenards de la patrouille.
- Bien. Erik, quand tu auras fini ton petit déj, tu iras voir Doc.
- Pourquoi ? a demandé le géant.
Lin l’a considéré un moment, songeuse.
- Erik, écoute-moi bien. Ce que je vais dire n’est pas une demande, ni une requête, mais un ordre.
Il a plissé les yeux, l’a regardée aussi.
- Très bien, Lin, j’obéirai.
- Bien. Je veux que Doc t’installe une puce GPS.
Le Viking s’est redressé, raide de colère contenue. Il tremblait. Lin n’a pas bronché. Kris a posé une main sur son poing, serrant à s’en blanchir les jointures.
- Erik, écoute-moi, s’il te plaît. Quand tu as disparu avec Tito, tu as utilisé tout ce que la Légion t’a appris pour ne pas être suivi et pris par les mecs de Higgins. Et c’est très bien. Et tu as fait ça car tu comptais sur la puce RFID de tes flingues. Seulement voilà, mon grand, tes flingues ne sont pas pucés.
Sous la surprise, le géant est sorti de son état de colère.
- Comment ça, pas pucés ?
- Ils ont été faits sur mesure pour toi, mais un peu trop rapidement, apparemment, puisque les puces n’y ont pas été intégrées. Les antennes non plus, selon les specs qu’on nous a envoyées.
- Bon. Mais pourquoi me pucer ? Pourquoi ne pas ajouter une puce à mes plaques ?
Kris a soupiré fortement. Nous n’avons pas moufté. Je pensais que Kris allait trouver les bons arguments.
- Erik… Mon cher Erik… Quand les FER t’ont enlevé, ils t’ont tout retiré, à part trois choses : ton futal, ton tee-shirt et ton boxer. Ils avaient vidé tes poches, ils t’avaient retiré tout ton équipement, et même tes plaques et ta médaille de Saint George. Même s’ils t’avaient embarqué à poil, ça aurait donné le même résultat.
Il l’a regardé avec beaucoup d’angoisse.
- Et un jour, si tu attires de nouveau l’attention de quelqu’un, il est possible que ce quelqu’un aille jusqu’à cette étape. Et là, comment veux-tu qu’on te retrouve ? Déjà, pour les FER, on a eu beaucoup de chance parce qu’ils t’avaient ramené dans leur forteresse et qu’ils n’avaient qu’une planque.
Il a mis ses mains sur les joues d’Erk, caressant ses pommettes. Il y avait beaucoup d’amour dans ce geste.
- Je ne supporterai pas de revivre ces jours d’angoisse, que ce soit en Tchétchénie, à Côme, ou ici, par deux fois. Je… je ne pourrais. Alors, pour pouvoir te retrouver, je te demande d’accepter cette puce. Lin a fait ce qu’il fallait pour que ton corps la tolère, elle est dans une capsule en or.
- Oh. Je…
La colère d’Erk était complètement tombée.
- Je… Si tu commences à m’offrir des bijoux en or, Kris, je vais te coûter très cher…
Kris a eu un rire incrédule.
- Je préfère ça à des angoisses sans fin, mon grand. Si ta sécurité est un problème que je peux régler avec du fric, alors je le ferai.
- Mais ? Avec quel argent ?
Kris s’est tu. Allait-il avouer à Erk que Matteo leur avait donné du flouze ?
- Je me débrouillerai.
Ah non. Bon, ça les regardait.
Erk est allé à l’infirmerie, Doc lui a filé un peu de morphine, lui a inséré la puce et Cook a fait un petit soin pour accélérer la guérison de la petite entaille. Puis le géant est allé se coucher pour cuver la morphine.
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