XLV

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Si je vous dis que j’étais soulagé en entendant la voix d’Alex, vous me croirez, j’imagine ?

On l’était tous. On avait enfin un expert avec nous, avec les bons outils. On lui a expliqué comment Erk s’était refroidi, ce qu’on avait fait avant son arrivée et il a dégainé son thermomètre. Erk n’avait que 40.1°C. Que !

- La bonne nouvelle, il a dit, c’est qu’Erk est un adulte en très bonne santé, malgré cette fièvre. Si ça se prolonge, ça deviendra inquiétant, mais pour l’instant, rien à dire. J’ai de quoi faire de la tisane d’écorce de saule, avec l’ibuprofène dilué, et les huiles essentielles, on va y arriver. Au pire, j’ai un antipyrétique pharmaceutique, s’il y a urgence.

- Alex, non !

- Kris, ne t’en fais pas, Lin et Doc m’ont bien briefé, Erk n’a rien à craindre. C’est uniquement si sa fièvre ne descend pas dans les 48 heures que je m’en servirais.

Pendant qu’Alex était au chevet du géant, je suis allé me doucher avec Baby Jane. Pas ensemble dans la douche, mais faisant la sentinelle pendant qu’elle prenait la sienne, et vice-versa.

Quand on est revenus dans la salle commune, le dîner était prêt et il y avait dans un coin un tas de tapis et coussins, pour qu’on puisse dormir.

Aryana et ses filles sont venues apporter leur aide à Alex, qui a été très pro et j’ai vu Aryana se détendre quand ses filles ont commencé à discuter avec lui, à lui poser des questions et qu’il répondait sans condescendance et le plus clairement possible. C’est vraiment une perle, ce type. Il a compris le problème des deux filles – et de leur mère qui les protège – et a agi comme il le fallait pour qu’il soit bien accueilli.

Les deux filles, Sorya et Alya, voulaient à tout prix s’occuper du Viking, remouiller sa compresse, le faire boire, rester à son chevet. Kris a dû batailler ferme pour rester son oreiller et c’est Alex qui a eu gain de cause, expliquant aux jeunes filles que Kris aimait tellement son frère que les séparer ne ferait pas de bien au géant.

Alors elles se sont occupées de Kris, lui apportant à boire, à manger et s’assurant qu’il allait bien. Faisant tout ce qu’elles pouvaient pour qu’il n’ait pas à lâcher son amour. Pendant ce temps, Alex posait des capteurs variés sur le Viking. J’en ai profité pour savoir ce qu’ils faisaient.

- Alex, à quoi ça sert celui-là ?

- Sur son torse, c’est pour mesurer son rythme cardiaque. Sur son doigt, c’est pour le taux d’oxygène dans le sang et la pression sanguine. On ne sait jamais. Sur ses tempes, la température. Moins efficace que le front, mais le front est un bon endroit pour le refroidir. Ils sont tous reliés à ma tablette.

- Je vois. Merci Alex.


L’heure du coucher fut bienvenue car on s’est retrouvés seuls dans la salle commune. Pour que Kris puisse dormir aussi, on a pris la majorité des coussins des banquettes pour faire un grand matelas par terre, en y ajoutant les coussins et les couvertures prêtées par les villageois, on a fait un nid dans lequel on a couché le géant, délicatement.

Kris s’est allongé à son côté, a voulu mettre sa tête sur son épaule mais Erk a marmonné « Kris » et s’est tourné vers lui, passant un bras autour de sa taille. « Pas dit… l’aime » il a encore marmonné en resserrant sa prise.

- Mais si, mon chéri, tu m’as dit que tu m’aimais, a répondu Kris.

- Compliqué, a encore marmonné Erk.

- Ça, c’est certain, mon amour.

Puis le Viking s’est tu et s’est rendormi profondément. Kris a demandé à Alex ce que c’était.

- Bon signe. Il n’est plus inconscient. Mais il délire. Ou il rêve, ce qui veut dire qu’il dort. Je ne pense pas qu’il se réveille complètement avant un moment, mais je préfère ça à son immobilité d’avant. Kris, Lin m’a donné un mélange pour toi pour que tu puisses dormir.

- Oh… Je ne préfère pas.

- C’est à moi, ton médecin, d’en décider. Tu vas prendre une demi-dose, pour te détendre. Erk aura besoin de toi en forme.

- Comme à chaque fois, il a répondu avec une grimace. Et même si j’en comprends la raison, j’ai l’impression que faire bonne figure empêche Erik de réaliser à quel point ses souffrances m’angoissent.

- Je crois qu’il le sait, j’ai dit. Tu dormais profondément, à moitié couché sur lui, après Fort Alamo, et Lin lui a remonté les bretelles jusqu’à la glotte. Plus haut, il aurait pu jouer Carmen ou la Reine de la nuit à l’opéra.

Ça en a fait rigoler certains. Ce sont des rôles de sopranos, les voix féminines les plus aigües. J’ai repris.

- Elle lui a fait comprendre à quel point tu t’angoissais quand il était blessé, ou malade ou… absent. Et je pense que son acceptation de la puce GPS est une preuve qu’il a bien compris. Et quand il t’a dit tout à l’heure qu’il n’allait pas bien ?

- Je crois que j’ai saisi. Je voudrais tellement le protéger. Mais ce serait l’empêcher d’être qui il doit être et ce serait cruel… Tu vois, l’Archer, s’il pouvait contrôler son Don, il serait au chaud dans une clinique, à soigner et guérir des gens.

- Mais tu serais quoi, toi, alors ? j’ai demandé.

Je n’en avais aucune idée.

- Sa maîtresse de maison.

Ça m’a presque fait rire, mais le visage sérieux de Kris m’a retenu.

- Plus sérieusement, oui, je tiendrais sa maison, mais je ferai sans doute autre chose. De la mécanique…

- Tu sais, Kris, a dit Tito, vus ta grâce, et ton apprentissage de la danse, je te verrais bien danseur.

- Mais si je dansais à l’opéra, mon emploi du temps ne me permettrait pas de tenir sa maison.

Bear et Alex nous écoutaient, ce dernier tenant son thermomètre électronique braqué sur le front du Viking.

- Non, Kris, pas danseur à l’opéra, pas avec ce que tu as fait l’autre fois, ou ton tango avec lui. Non. Danseur exotique, ça oui. Tu en as le physique, la grâce et la beauté.

Kris a rougi du compliment puis, comme Erk resserrait son bras autour de lui en enfouissant son visage dans son cou, il a pris un air songeur. Tito avait-il semé une graine ? Possible.

Je me suis un peu éloigné, emmenant Tito et Bear avec moi, histoire de sortir prendre l’air avant la nuit.

- Tito, c’est quoi, un danseur exotique ?

- C’est un homme ou une femme qui danse de manière érotique ou provocante soit devant une salle entière, soit en privé. Ils sont souvent peu vêtus, ou portent des vêtements moulants et généralement finissent par les enlever. Des strip-teasers, si tu préfères.

- J’aime bien le terme danseur exotique, c’est joli. Et oui, tu as raison, Kris ferait un beau danseur exotique.

- Erk m’a raconté, pendant notre escapade, qu’à Abou Dhabi, pour prouver qu’il était bien un homme depuis sa naissance, il a fait un strip-tease intégral.

- Tu devais dormir quand Erk l’a raconté à Lin, ça, Tito.

- Non, a dit Bear, je le distrayais parce que je voulais vérifier qu’il était bien vivant.

- Ah, comment ça ? Je n’ai rien vu.

Et j’ai eu droit à deux sourires égrillards qui m’ont fait rougir.

- Non, je ne veux pas savoir, finalement. Lin n’a rien vu ?

- Elle a dû se rendre compte de notre excitation, parce qu’elle m’a regardé du coin de l’œil en prenant des notes.

- Vous êtes insupportables… Vous savez qu’elle sent tout ?

- Ah merde, c’est vrai… Oops… Faudra qu’on aille s’excuser.

- Non, laissez tomber. Mais pensez à elle avant de recommencer en public.

- Promis.

Quelle bande de gamins !


Quand on est revenus dans la salle commune, Kris et Erk dormaient, Baby Jane et Kitty s’équipaient pour la première garde et Alex nous a annoncé qu’Erk n’avait plus que 39.9°C de fièvre. Ça descendait. Je me suis couché plus serein.

Dans la nuit, Erk nous a réveillés plusieurs fois, gémissant ou geignant. Ou quand les capteurs réveillaient Alex parce que le rythme du cœur du géant s’affolait.

Le mélange de Lin faisait des merveilles et Kris a continué à pioncer malgré tout. Nous autres, on aidait Alex à faire boire au Viking soit l’ibuprofène dilué, soit la tisane d’écorce de saule, préparée le soir. La bonne nouvelle, c’était qu’il avalait tout seul. La mauvaise, c’était que sa fièvre remontait, il frissonnait. On a repoussé les couvertures qui le couvraient, on l’a déshabillé à moitié et posé des compresses froides aux endroits habituels, front, cou, aine. Quand ses frissons se sont calmés, on l’a recouvert et on a essayé de se rendormir.

Le pauvre nous a fait le coup plusieurs fois dans la nuit. On avait établi un double roulement : deux hommes de gardes, un dehors sous l’auvent et un dedans prêt à faire chauffer l’eau pour que la tisane soit tiède. Alex, lui, s’écroulait dès que possible, pour se réveiller quand l’homme de garde le secouait gentiment.


Pendant la nuit et la matinée du lendemain, la température du Viking a fait les montagnes russes.

Kris s’était réveillé plus frais que nous tous, ce qui a permis à Alex de dormir plus longtemps une fois le lieutenant réveillé. Celui-ci s’est de nouveau installé sur la banquette comme oreiller pour Erk, pendant qu’on essayait de rattraper notre retard de sommeil. On n’a pas pensé au petit-déj.


Vers midi, on était tous à peu près frais, à part notre géant. On a remis la salle en état à temps pour voir Aryana et ses filles entrer avec des gamelles. Ce sont les gamelles qui ont empêché les filles de se précipiter sur les deux frères. Leur mère a tout fait pour qu’elles préparent à manger, même si elles voulaient aller voir si Erk et Kris allaient bien.

- Il a peut-être faim, Maman.

- Si on ne fait pas le déjeuner, il aura certainement faim, a-t-elle répliqué.

Elles ont obéi. Kris a eu un petit sourire en coin, caressant toujours le visage de son frère, les joues ou le front.

Alex s’est réveillé avec l’entrée des trois villageoises. Après une tasse de nescafé, il est venu vérifier la température du Viking. 39.5°C. Le plus bas depuis la veille. Toujours élevée, mais pas de quoi mettre sa vie en danger.

On a déjeuné, Kris acceptant de s’éloigner d’Erk le temps de manger avec nous. Il allait mieux, lui aussi.

- Kris, a dit Alex, maintenant, ça va aller bien. Ton frère est une force de la nature, et il va se remettre rapidement. Il ne devrait pas tarder à se réveiller. Il aura faim, soif et envie de pisser. Ce qui serait idéal, ce serait qu’il reste à l’abri de la pluie pendant encore deux jours.

- Aucun problème, a dit Aryana qui déjeunait avec nous, son mari nous ayant rejoint. Il n’a rien dit, se contentant de hocher la tête.

Bon, au moins on savait ce qu’on allait faire pendant deux jours.

Après le café, Quenotte est sorti prévenir la base par radio. JD et Yaka sont sortis faire le tour du village. Les amoureux et les filles ont fait l’inventaire de la bouffe et nettoyé et graissé les armes à dispo, y compris celles des frangins. Kris est retourné faire l’oreiller pour Erk.

Quenotte est rentré, tirant la gueule. Kris l’a immédiatement appelé, lui demandant son rapport.

- Frisé et la Land sont dans la merde.

- A quel point ?

- Au point qu’ils sont bloqués sur place pour un moment.

- A quel point, Quenotte ? Là, tu me dis juste qu’ils ne pourront pas venir nous chercher, mais pas si c’est grave. Y a-t-il des morts ? Des blessés ?

- Euh non, pardon. Pas au point de Fort Alamo. Je vais mettre de l’ordre dans mes idées.

Il a retiré son casque, s’est frotté le cuir chevelu.

- Okay. Quand Frisé nous a déposés il y a trois jours, il partait pour colorer les champs du Pashtoune et pour le harceler. Lin lui avait filé un colorant en poudre à répandre sur les champs pas encore semés. Cette partie-là de sa mission s’est bien déroulée. Ils ont croisé la route des mecs de Higgins qui se sont carapatés à dache quand ils sont vu qui c’était.

- On leur a fait peur à ce point-là ? a demandé Kris.

- Lin pense que Higgins est complètement focalisée sur trois personnes : Erk, Tito et toi.

- Donc ils se seraient tirés parce qu’on n’était pas dans la Land ?

- Elle se dit que Higgins ne risquera ses hommes que pour votre capture à tous les deux, ou la mort de Tito.

- Ben, j’aimerais qu’on évite ça, a dit le susmentionné de là où il graissait un EMA 7.

- On fera tout pour ça, bonhomme, a dit Kris. La suite, Quenotte. On se penchera plus tard sur ce que faisaient les mecs de Higgins chez Duran Duran.

- Frisé et ses hommes sont passés à la deuxième partie de la mission, le harcèlement. De nuit, ils sont allés ouvrir les portes de la jumenterie et faire fuir les juments. Ils sont allés foutre du sucre dans les réservoirs des machines agricoles et faire le plein de gasoil, voler de la bouffe et des munitions.

- Okay. Et ? Kris a demandé comme Quenotte hésitait.

- Ils ont deux blessés, Jude et Benji.

- Le conducteur et le tireur.

- Ouais. Benji a une balle dans le bras. Il peste mais il va bien. Jude, c’est à l’épaule, un peu trop près de la sous-clavière mais l’artère est intacte. Il n’est pas transportable pour l’instant.

Il a levé la main pour empêcher qui que ce soit de l’interrompre.

- Selon Rafa, il ne risque rien si on ne le bouge pas. Ils ont trouvé une grotte, ils sont tranquilles mais ils n’en sortiront que lorsque Jude pourra être bougé. Avec ce qu’ils ont volé à Durrani, ils ont assez de bouffe et de munitions pour tenir un siège.

- Pas terrible, en effet.

- D‘autant moins que le pare-brise de la Land est mort, vu que Jude conduisait quand il s’est pris la bastos. Et comme Jude est out, Frisé prendra le volant, mais il n’est pas aussi bon que lui, alors ils ne pourront pas rentrer aussi vite que prévu.

- Lin va leur envoyer Doc ?

- Non, Frisé a refusé. Ils sont bien planqués, il craint que quelqu’un venant jusqu’à eux ne dévoile leur cachette.

- Il a raison. J’aurais fait pareil. Heureusement qu’ils ont Rafa. Il n’a pas de Don, mais il a vite compris ce que Doc et Nounou lui ont appris.

- Il communique régulièrement avec la base, pour que Doc l’aide si besoin.

- C’est pas très discret. Et ça peut être dangereux.

- Eh bien, figures-toi que ton hacker nous a rendu bien service, d’après Lin, a répondu Quenotte.

- Mon hacker ?

- Celui qui nous a aidé à décrypter les comms de Higgins.

- Ah, oui. Et comment il a pu nous aider ? Il n’y a que Erik et moi qui pouvons le joindre et lui ne le fera pas.

- Dans l’outil qu’il nous a envoyé pour décrypter, il y a une option, selon Lin, qui permet de crypter. Et je ne sais pas comment, mais il suffit que l’émetteur ou le récepteur, pas les deux, et ça marche.

Kirs a ouvert de grands yeux.

- Sacré avantage ! Et sacré cadeau. J’ai une lettre à écrire, moi.

- Une lettre ? Pourquoi pas un mail ?

- Une lettre, c’est difficilement traçable. C’est aussi plus personnel, car tu prends le temps de l’écrire à la main, sur du papier, sans rature.

- Je vois. Enfin, bref, les nouvelles ne sont pas terribles, mais ce n’est pas la cata non plus, quand on y regarde de plus près.

- Merci Quenotte. La base doit paraître encore plus vide que d’habitude, avec deux des trois patrouilles coincées dehors. Bon. Voyez si vous pouvez aider le village, avec la crue. Quand Erik ira un peu mieux, je vous rejoindrais.

Je suis resté avec les frangins et Alex pendant que le reste de la patrouille sortait sous la pluie proposer son aide au village ou s’assurer que les mecs de Higgins ne traînaient pas dans le coin.

C’était calme, dans la salle commune. Alex somnolait sur une banquette pas loin des frangins et moi, je mettais de l’ordre dans mes idées en regardant la tendresse inscrite sur le visage de Kris ou dans ses gestes. Erk était immobile, la tête sur les genoux de Kris, ses cheveux se répandant tant sur les genoux de Kris que sur la banquette en… comment Kris disait-il ? Ah oui, en écheveaux de soie dorée. Ça faisait très Belle au Bois Dormant, cette masse dorée répandue sur le matelas. C’est un parallèle facile à faire, avec la beauté du Viking.

La patrouille commençait à rentrer dans la salle commune quand la tablette d’Alex s’est mise à clignoter en rouge puis à bipper de plus en plus fort. Le toubib s’est réveillé en sursaut et s’est jeté sur Erk, qui s’agitait violemment, affolant Kris qui essayait de l’immobiliser.

Sur l’ordre d’Alex, on a refait un nid au milieu de la salle pour y déposer le géant.

Il s’est soudain raidi, la tablette à laquelle ses capteurs étaient reliés continuant à hurler.

- Il entre en fibrillation, c’est mauvais, a dit Alex.

- Pourquoi la fibrillation ?! a presque crié Kris.

- Aucune idée. Pas de défibrillateur et…

Il s’est tu, il avait l’air perdu puis, soudain, il s’est précipité, relevant le tee-shirt du géant jusqu’à ses pectoraux, et a donné un coup de point sec au plexus du géant. Celui-ci a eu un hoquet, ses jambes se soulevant un peu puis retombant. La tablette a cessé de hurler, clignotant toujours mais de manière plus… sereine ?

- Okay, crise évitée. Je ne pensais pas que ça marcherait. Mais il a du mal à respirer et son cœur bat trop vite.

- Je sais quoi faire, a dit Kris en posant une main sur le ventre de son amour.

Il a caressé le géant du plexus au nombril, de plus en plus lentement. On a vu le résultat sur la tablette, son cœur qui ralentissait. Puis Erk a pris une grande goulée d’air puis une deuxième et une troisième et la tablette est redevenue normale.

Sans aucun signe annonciateur, Erk a brusquement ouvert les yeux.

- Je suis rentré, Kris ! ont été ses premiers mots.

- Tu n’es jamais parti, hálfviti, a répondu le petit frère en secouant la tête.

- Mais si… dans un autre monde…

- C’était un rêve, mon grand.

- Ça avait l’air si réel… Je t’ai dit que je t’aimais ?

- Oui, mon amour, tu me l’as dit.

- Bien. C’est vrai, tu sais.

- Je sais. Je t’aime aussi.

Alex a pris la parole une fois cet échange terminé, quittant sa tablette des yeux.

- Bon, Erk, tu nous raconteras ton rêve plus tard. Ton rythme cardiaque est encore un peu rapide, mais dans la norme. Ta température… 38.9°C. Ça pourrait être mieux, mais on va s’en contenter, si tu ne la remontes pas.

J’ai étouffé un rire incrédule. Comme si Erk allait tourner un bouton pour augmenter sa fièvre… Kris a secoué la tête et Erk a échangé un regard avec lui.

- Je ferais de mon mieux. J’ai soif.

- Euh oui, a dit Alex, un peu surpris qu’Erk soit aussi conciliant. Tisane d’écorce de saule puis de l’eau.

- D’accord.

Erk a tout bu, on l’a rhabillé un peu et recouché dans le nid au milieu de la salle, dans les bras de Kris. Il s’est rendormi rapidement, suivi par Kris.

Avec le reste de la patrouille, on a échangé des regards chargés tant de tendresse que de soulagement. Oui, les deux frères nous font très souvent sourire, et de plus en plus avec tendresse. Et là, nous étions attendris car Kris allait nettement mieux depuis qu’Erk lui avait dit qu’il l’aimait et Erk semblait plus confortable avec Kris. Dans le nid, il était enroulé autour de Kris, le nez dans le cou de son amour, la tête sur son épaule, un bras autour de sa taille.

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