Chapitre 12 - un retour en enfer

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A la fin de l’école des alphas, Merwan avait été réparti dans une zone commune de la grande ville d’Orianto. C’était un endroit charmant aux dires des omégas qui y venaient. Il y avait plusieurs cours intérieures où les alphas avaient le droit de jardiner. Il y avait des salles de préparations au premier et au second étage et au troisième, des petites chambres isolées les unes des autres pour accueillir les alphas. Tout les étages étaient divisés en quartier entre lesquels vivaient des bêtas. Il n’y avait ni cuisine, ni salle à manger, des plateaux repas étant livrés par les restaurants des environs. On nourrissait les alphas avec les invendus du jour qui étaient toujours préparés et présentés avec grand soin. Mais ce qui plaisait aux omégas, c’était surtout les chambres où ils venaient se rassasier de la chair des alphas. C’était de petites pièces, décorées avec un soin très particulier et chacune d’entre elle était unique tant en matière d’ambiance que d’équipement proposés. Certains alphas aimaient y aller disait-on, mais Merwan détestait ça et il était prêt à se battre pour ne pas y être conduit alors il était souvent emmené ailleurs. A un endroit où ce n’était pas grave qu’il gesticule, remue ou cherche à combattre. Il détestait ça aussi, mais peut-être un peu moins, un tout petit peu moins.

Cependant, lorsqu’il revenait de chez un oméga, il n’était jamais envoyé immédiatement là-bas. Atkins avait ses habitudes et il n’en variait jamais. Merwan fut donc déposé au sous-sol, dans une salle de repos. Il transpirait comme un bœuf, il tremblait comme une feuille et il était aussi lucide qu'un homme ivre. La petite couverture que les omégas avaient posée sur son corps lui avait été retirée et très vite, son corps s’était raidi sous le froid. La pièce était vide, complètement vide, alors il s’était couché au sol dans le coin le plus éloigné de la porte. Il avait encore des lambeaux de liens aux poignets et son corps, nu, était couvert de semence.

Le brun avait parfaitement conscience de la suite du programme, mais il n’y pouvait strictement rien alors il prit son mal en patience. La soif gonfla peu à peu dans sa gorge et sa langue devient presque douloureuse dans sa bouche. Il avait froid et faim, mais c’était une bonne chose : il devait être en train de perdre une masse musculaire importante. Au moins ses muscles seraient gonflés, au mieux ça serait pour la suite.

Lorsque la porte s’ouvrit finalement, une journée entière s’était écoulé. Les effets du rut commençaient à s’estomper et il reprenait un peu ses esprits. Du coin de l’œil, il observa Atkins et Perte. L’oméga était magnifique avec ses cheveux noirs, soyeux, et ses grands yeux bleu vif comme un ciel d’été, mais Merwan ne voyait que la cruauté quand il le regardait. Sans attendre un instant, sans même jeter un coup d’œil à l’alpha immense, il se redressa et s’adressa à Atkins.

- D’après le règlement, j’ai gagné une réduction d'au moins trois coïts. Je suis resté assez longtemps là-bas.
- Voyons Merwan, tu le sais, le règlement est juste indicatif…
- J’y suis resté plus d’une semaine !
- Oui… en effet et tu as cogné sur un oméga. Est-ce que tu veux savoir comment il va ?

Merwan se contracta et jeta un coup d’œil à l’alpha tout en essayant de contenir son angoisse. Il ne pourrait pas reprendre cette conversation plus tard, s’il voulait avoir gain de cause, ce serait maintenant ou jamais.

- Plus d’une semaine, ça veut dire trois de moins.
- Il guérit moins vite qu’un alpha. Il restera dans le plâtre un moment. Et l’un des omégas à qui tu t’en es pris… c’était ses premières chaleurs. Bravo, tu as fait fort ce coup-ci. Alors on va dire que je vais être gentil, très gentil avec toi et que je descends de trois ton nombre de coït journalier…
- Merci..
- Jusqu’à ta prochaine évaluation dans deux jours.

Merwan se mit à grogner sans même pouvoir s’en empêcher et aussitôt Perte s’interposa, cachant l’oméga de son corps immense. La voix d’Atkins parvient néanmoins à passer.

- Deux jours, je suppose que ça te suffira pour te remettre de ta punition. Perte, je veux qu’il s’en souvienne clairement cette fois-ci. On ne lève pas la main sur un oméga. Fais rentrer la leçon.

La voix se tut et derrière le plus grand, la porte se referma. Merwan recula légèrement jusqu’à toucher le mur derrière lui. Perte faisait presque une tête de plus que lui, il était hors-norme et sa largeur d’épaule l’était tout autant. Il avait l’habitude de cogner des alphas récalcitrants. Merwan n’avait jamais réussi à le faire dévier de ses ordres, il n’avait jamais réussi à le faire taper moins fort ou à le rendre moins efficace. S’il tentait de combattre, ce serait pire mais ils savaient tout les deux qu’il ne pourrait pas s’en empêcher. Perte ordonna :

- Attache-toi.

C’était dur, terriblement dur, mais Merwan le fit. Il bloqua ses poignets dont les menottes avaient survécues au piton le plus proche. Il resta ainsi contre le mur, à tenter de reprendre ses esprits pour trouver comment plaquer ses coudes sur ses flancs pour les protéger. Perte visait rarement le visage, mais il le cacha malgré tout.

Le premier coup fut si violent que Merwan tomba au sol en criant incapable d’y résister. Il savait que Perte continuerait tant que la leçon ne serait pas réellement rentrée mais il y allait diablement fort. La douleur le fusilla encore et encore et encore. Il ne demanda pas grâce. Il ne supplia pas. Il ne l’avait jamais fait et il ne commencerait pas aujourd’hui. Au bout d’un moment, sans pouvoir s’en empêcher, il se retourna pour le mordre et tout ce qu’il récolta, ce fut une série de coups supplémentaires.

Lorsque le brun ne fut plus qu’une poupée de chiffon au corps martelé, les poignets brisés, suspendu au piton, Perte le saisit et le secoua tout en assenant de sa grosse voix profonde :

- ON FAIT DOUCEMENT AVEC LES OMEGAS !

Il cogna encore, comme pour faire bonne mesure et lorsqu’il s’arrêta, Merwan ne ressemblait plus à rien. Là, perdu dans la douleur, Merwan délira à moitié. Pendant un moment, il crut qu’il était dans la chambre de Leyn et qu’il aurait le droit d’aller sur le futon s’il parvenait à rouler sur le côté. Quand il tenta de le faire malgré les douleurs importantes, il fut bloqué par l’attache mais il ne rencontra surtout que du vide et la douce illusion s’envola. Sans parvenir à s’en empêcher, il se mit à pleurer. Depuis le tout premier jour, il savait pertinemment qu’il n’y arriverait pas. Il avait plaidé sa cause pour que les choses n’empirent pas ici. Il avait tout fait pour tenir un peu plus longtemps, juste pour qu’Atkins soit moins cruel. Mais il aurait adoré rester avec Leyn… Colorier, lire, peut-être apprendre à écrire un jour. Seulement il avait tout brisé en brisant cet oméga. C’était allé si vite. Si vite…

Il sursauta lorsque des doigts saisirent son visage. Un instant, il pensa que c’était Perte qui était revenu finir le travail, mais ce n’était qu’Osin, un bêta, qui lui apportait à boire. L’eau lui fit du bien. La drogue qu’elle contenait un peu moins par contre, car il délira durant les heures qui suivirent appelant Leyn puis, à bout de souffle, Saarf… mais aucun d’entre eux ne vint le délivrer.

Lorsque Atkins revint le voir, Merwan était dans un état lamentable. Il avait réussi à libérer l’une de ses menottes, mais pas l’autre. Son corps était bleui à bien des endroits et l’odeur dans la pièce était immonde puisqu’il reposait dans une flaque d’urine. Portant une main à son nez pour se protéger de cette puanteur, il ordonna aux bêtas qu’il avait fait venir de s’en occuper.

- Il doit être propre pour l’évaluation. Faites-lui prendre une douche complète puis conduisez-le dans la chambre rouge, j’ai toujours trouvé que cette couleur lui allait à merveille.

Si Merwan tenta de leur parler, de les faire changer d’avis, personne ne l’écouta. Il fut manipulé sans aucune forme de douceur et conduit jusqu’aux douches où on le laissa au sol alors que l’eau un peu trop froide se mit à tomber sur ses épaules avec forces. Ils frottèrent son corps couvert de frisson sans s’inquiéter de ses meurtrissures ou de ses cris.

Lorsque c’était Saarf qui s’en occupait, il faisait attention à la température de l’eau, à la pression du jet et lorsque venait les moments les plus gênants, il tentait d’être délicat. Merwan craquait malgré tout, il devenait comme fou et se débattait. Il était puni pour ça. Seulement, cette fois-ci, ce n’était pas Saarf mais des bêtas qui avaient déjà travaillé avec Merwan de très nombreuses fois alors ils n’eurent ni pitié, ni doutes. Ils le bloquèrent au sol sans attendre, l’écartelant presque pendant que l’un d’entre eux manipulait ses parties les plus intimes. Son gland fut exposé et pénétré sans aucune pitié. Merwan hurla, se débattit tant et si bien que le bêta dut enserrer bien plus fort sa chaire, le pinçant cruellement… avant qu’il ne soit finalement relâché. Rampant pratiquement au sol, le souffle court, l’alpha tremblait sans arrêt. Cela n’arrêta pas les bêtas qui le séchèrent brièvement avant de le trainer jusqu’à la chambre rouge.

- Ne faites pas ça… Le… Le règlement dit… Pas plus d’une évaluation par an… Faites pas ça. Vous avez pas le droit.

L’un des bêtas soupira, le règlement interne de la maison était souvent bafoué et il n’aimait pas qu’un alpha le leur rappel. Néanmoins, Atkins avait donné des ordres et Merwan avait encore blessé grièvement un oméga. Alors tant pis pour lui, pensa-t-il, tout en le poussant vers le lit aux draps pourpres. Entre leurs mains, le corps de l’alpha se révulsa, il chercha à s’échapper durant un moment jusqu’à ce que l’un des bêtas n’appuie sur le bouton qui actionna cruellement son collier. Il couina et sans pouvoir l’en empêcher, il fut couché et lié sur le lit.

- Le règlement… Le règlement… suffoqua-t-il alors que ses mains et ses chevilles étaient attachées aux coins du lit.

Il ne pourrait rien empêcher, ils étaient nombreux sur son corps et ils ne s’inquiétaient pas de ses mots. C’était ce qu’il craignait le plus, n’être qu’un objet entre leurs mains, totalement impuissant. Les bêtas disaient que son instinct se rebellait, mais un autre aurait-il accepter cette situation ? Il n’arrivait pas à se raisonner. Il devenait fou. Complètement fou.

Sans même le vouloir vraiment, il sentit ses mâchoires qui claquaient manquant de saisir le bêta le plus proche. Ils en profitèrent pour le saisir par les cheveux et la gorge pour le mettre dans la meilleure des positions et l’instant d’après, ils enfournèrent un bâillon dans sa bouche. Un anneau creux qui l’empêcherait de parler et qui permettrait les fellations si Atkins avait envie d’une telle chose. Lorsque les bêtas le lâchèrent, il était fin prêt pour l’évaluation même si ses yeux roulaient dans ses orbites et qu’il se débattait toujours.

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