Chapitre 13 – une histoire pour fardeau

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En entrant dans la chambre rouge, Atkins prit le temps de l’observer. Il s’était renseigné sur chaque détail de ce qu’il s’était passé avec le dernier oméga. C’était un certain Leyn et il avait dit que Merwan aimait apprendre. C’était ridicule. Les alphas étaient des brutes épaisses, des idiots et Merwan était clairement représentatif de son genre. Néanmoins, ça lui avait donné une idée.

Il s’approcha de l’alpha attaché, le caressa du bout des doigts sans s’intéresser aux bruits qu’il faisait ou à ses mouvements de rejet. Merwan n’avait jamais su ce qu’il désirait réellement, se dit-il. Il installa l’appareillage, saisit le sexe de l’alpha qu’il masturba un moment puis il l’enfila dans la machine. Ce n’était pas bien difficile. L’oméga prit la petite télécommande et s’installa sur le coussin près de la tête de lit. Là, il caressa la joue de Merwan qui se débattait. Atkins avait toujours eu envie de travailler auprès des alphas et aujourd’hui, il allait lui révéler pourquoi. Il appuya sur le bouton et l’engin se mit en action. C’était un simple tuyau qui viendrait pomper son sexe en coulissant le long de sa hampe. Régulièrement, il faudrait le lubrifier, mais cela demandait assez peu d’effort pour l’oméga et cela permettait d’atteindre un grand nombre de jouissance. Ce modèle permettait même d’effectuer le nouage pour plus de confort. Un outil parfait pour cette évaluation en sommes. Merwan poussa un couinement qui ressemblait presque à un pleurs et l’oméga l’observa sans aucune pitié.

Par-dessus les bruits de la machine, il demanda :

- Tu sais pourquoi on vous appelle « alpha » ?

Avec le tube qu’il portait dans la bouche, Merwan ne risquait pas de répondre et la question n’était que rhétorique. Atkins n’avait pas envie d’entendre cet imbécile qui se plaisait à invoquer le règlement dès qu’il en avait l’occasion s’exprimer.

- C’est un terme qui désigne le « premier ». C’est honorifique, bien-entendu. Tu te demandes sans doute pourquoi on vous a nommé ainsi, alpha, mais ce n’est pas nous qui l’avons fait.

Le sexe de Merwan s’était gorgé de sang et ses hanches commençaient à accompagner le mouvement. Parvenait-il seulement à l’écouter ? Atkins posa ses doigts sur sa joue pour attirer son attention et aussitôt, le regard fou se posa sur lui.

- Il y a très longtemps, à l’aube des âges, nous n’avions pas de nom puis des personnes ont observé la société et ont décidé de nous nommer. Les premiers furent dit « alpha ». Les seconds « bêta » et les derniers « omégas ». Mais pour prendre une telle décision, il fallait nous comparer sur un critère particulier. Ils auraient pu nous comparer sur notre capacité à enfanter et alors, aujourd’hui, je serai l’alpha et toi l’oméga. Ils auraient pu nous comparer sur notre intelligence, notre sensibilité, notre capacité à prendre soin des autres, … et alors, je serais l’alpha car je suis meilleur que toi. Mais ils ont préféré comparer l’agressivité et la tendance à prendre des décisions aussi irréfléchies et idiotes soient-elles. Alors tu es l’alpha et je suis l’oméga.

Distraitement, il continua à lui caresser la joue même s’il tentait de se dégager. Peu importe qu’il apprécie ou non, ce pan de l’histoire : il l’entendrait.

- Vous n’étiez pas très malin mais sûr de vous et vous avez décidé, oh grand et fort alpha, que ce titre vous offrait des droits. Lentement mais surement, vous avez réduits les omégas en esclavage et vous avez commencé à détruire le monde. Vous avez mené des guerres, vous avez tué, vous avez blessé tant de personnes et ce n’est pas surprenant puisque vous ne ressentez quasiment rien. Très peu de douleur, pratiquement aucune, vous guérissez vite et vos corps sont puissants. Il a fallu des siècles pour que les bêtas mettent en place le nécessaire pour retourner la situation… Mais nous vous avons laissé le titre d’alpha. Les premiers meurtriers. Les premiers assassins. Les premiers à blesser. Vous êtes premiers en bien des choses. Sans même parler de votre appétit sexuel. Et toi, Merwan, tu es un fier représentant de ton genre.

Sous ses doigts, Merwan s’agita, secouant la tête comme pour dire « non ». Même s’il l’ignorait, Merwan essayait réellement de l’écouter et de comprendre, mais il n’y arrivait pas à cause de l’engin qui coulissait sur son sexe, jouant avec ses nerfs. Lorsque la première jouissance le faucha, il se sentit comme anéanti, mais l’engin continua sa progression sans se soucier de son nœud qui aurait dû immobiliser son partenaire ou de son gland hyper-sensible qui ne supportait plus le moindre mouvement. Il tenta de se dégager, sans aucun succès et lorsque les doigts d’Atkins se posèrent sur lui, il hurla tout ce qu’il pouvait.

- Oui, ce n’est que la première, ça va aller mieux… On t’a négligé ces derniers jours, mais on va trouver un seuil où tu t’apaises. Chut…

Lentement, les cris de Merwan refluèrent alors que son sexe devenait moins sensible, son nœud n’eut pas le temps de désenfler entièrement que l’érection reprenait de plus belle. Il tenta de se dégager un peu plus et malgré le bâillon, il essaya de crier qu’il ne voulait pas. Ce n’était que des sons coupés et étranges qui parvenaient à sortir de sa bouche, mais Atkins les comprit car Merwan le lui avait déjà affirmé un très grand nombre de fois, alors, il lui répondit comme toujours.

- Bien-sûr que tu as envie… Tu adores que je t’attache ici et que j’installe ce petit engin. Tu remues, tu te débats, tu te secoues parce que tu es fier et que tu ne sais pas ce qui te fait du bien. Mais ton corps, ton corps, lui, il le sait. Regarde… La suivante arrive.

Atkins caressa son torse musclé jusqu’à frôler ses tétons avec lesquels il joua sans aucune pitié jusqu’à ce qu’entre ses mains et la machine, Merwan ne jouisse à nouveau. Il poussa des cris inintelligibles, un peu plus aigüe puis il se débattit plus fort encore que la fois précédente.

- Au tout début de notre histoire, on dit que les alphas, les bêtas et les omégas étaient tous égaux… puis vous avez pris le contrôle… Vous nous avez enfermé, vendu parfois, échangé souvent et violé, encore et encore et encore. Sous prétexte que nous avons des chaleurs, vous avez dit que nous avions toujours envie de sexe… mais ceux qui en ont toujours envie, ce sont les alphas. Tu en as envie Merwan et c’est parce que les omégas à qui je te propose sont trop doux que tu reviens ici. S’ils te mettaient sous machine durant des heures, tu serais tout calme, tout mignon, le cœur battant, le souffle court et plus aucune envie de te battre.

Merwan ferma les yeux, il ne voulait plus l’entendre. Il ne voulait plus qu’on lui reproche les crimes des vieilles générations qu’il n’avait jamais pu connaitre. Il ne voulait plus entendre qu’il pouvait aimer ça alors que tout son être se révoltait, il n’y avait qu’une partie de son corps qui le trahissait, bandait et jouissait pendant que son âme, elle, se déchirait un peu plus sous la peine et l’humiliation.

- Le plaisir va revenir… C’est la différence entre un oméga et un alpha… Si tu prends un oméga de force, il ne jouira pas, parce qu’il n’aimera jamais ça. Mais vous les alphas… vous c’est tellement différent.

Merwan ne savait pas si Atkins disait la vérité ou pas, mais ces mots le blessaient. Quant à Atkins, il croyait très fortement en ce qu’il disait, même s’il n’avait concrètement jamais vérifié ses théories, l’important c’était que Merwan y croit à son tour et qu’il abandonne. Qu’il accepte que les désirs de son corps soient ses désirs à lui. Parfois, ça avait l’air de marcher, mais pas aussi tôt dans l’évaluation. Pour le moment, Merwan le fixait d’un regard aussi fou que furieux qui promettait que s’il parvenait à se libérer, il lui briserait les os avant de lui tordre le cou. Mais d’ici quelques heures, lorsqu’arracher une jouissance à ce corps provoquerait des larmes, alors le doute s’instillerait.

- Tu vois, tu es en colère parce que tu sais que c’est la vérité… mais un jour ou l’autre Merwan, tu vas devoir l’accepter. Tu n’es qu’un animal lubrique, avec des envies que tu ne maîtrises pas et si je ne te soulage pas, tu attaques et tu blesses. Il va falloir que tu apprennes à demander poliment pour être mis en zone commune. Il va falloir que tu apprennes à maîtriser tes envies de domination et à rester immobile pendant le sexe.

L’alpha sembla à nouveau agité d’une crise de colère mais les liens tinrent bons. Ici, les pitons étaient une partie des poutres de soutien en métal de la bâtisse. C’était impossible à faire bouger et tout, absolument tout l’équipement aurait nécessité une dizaine d’alpha pour être simplement arraché. Alors Merwan ne récolterait de ses crises que des bleus et de l’épuisement.

- Et tu vois, je sais que tu préfèrerais que je te libère. Tu pourrais passer tes envies sur moi ou sur un autre petit oméga, frêle et sans défense, au lieu de devoir te restreindre à cette machine. Je le sais Merwan. Tes envies sont si grandes. Tu sortirais, tu l’attraperais et tu le violerais. Tu vois ? Tu bandes un peu plus fort à cette simple description. L’oméga en ressortirait traumatisé et si jamais son ventre s’arrondissait, son enfant, ce serait un petit issu du viol… Oh les omégas ont du cœur, il n’y a ni orphelinat, ni abandon chez nous, mais ce serait dur pour cet enfant. Et c’est là que vous faites votre plus grande erreur, les alphas. Vous pensez que nous sommes faibles, mais un jour ou l’autre ce petit se tiendrait à ma place, il ordonnerait que l’on te cogne ou que l’on te fasse jouir pour t’apprendre la leçon. Car tu vois ? Nous ne sommes ni faibles, ni cruels. Nous sommes logiques et aimants. Alors je suis là pour éviter que ça ne se produise encore… Et vous, les alphas, vous vous condamnez tout seul. Vous l’avez toujours fait et c’est pour ça que nous sommes à présent à la tête de ce monde.

Une heure était passée et la troisième jouissance n’allait plus tarder. Merwan se débattait toujours. Il n’avait pas compris, ce qui n’était pas surprenant : ce n’était qu’un alpha après tout, pensa Atkins. L’oméga quant à lui commençait à fatiguer. Il aurait pu le laisser là, seul, avec la machine, mais la présence d’un oméga, voir d’un oméga sexuellement impliqué, augmentait grandement le rythme de jouissances et cela donnait lieu à de meilleures évaluations. Atkins soupira en ouvrant son pantalon, il allait encore devoir donner de sa personne, mais si ça permettait de mettre tout le monde en sécurité, ce n’était pas un trop grand prix à payer.

Il descendit son pantalon noir sur ses jambes, dévoilant sa peau, puis il enjamba Merwan pour se retrouver au-dessus de lui et sans autre forme de procès, il glissa son pénis dans le bâillon. Les cris firent une drôle de sensation sur son sexe et pour parvenir à la jouissance qui aiderait Merwan, il se prit à penser à tout autre chose : presque rien. Il n’était pas sexuellement excité par les alphas. Cependant, la bouche humide et les mouvements erratiques de Merwan l’aidèrent à bander et après un certain nombre de va-et-vient, à jouir. Sans attendre, il sortit son sexe de cette antre humide et il barbouilla les joues et le nez de Merwan de sa semence. Ce n’était pas une pratique qu’il appréciait particulièrement même si sa composante humiliante avait son intérêt, mais elle permettait surtout d’aider l’alpha. L’odeur forte de la jouissance de l’oméga pouvait les mettre dans tout leurs états.

Il fallut des heures et des heures pour que Merwan cesse de se débattre mais ce n’était pas suffisant aux yeux d’Atkins. Il aimait terminer l’évaluation d’une manière tout à fait originale. Ce n’était pas pratiqué dans d’autres endroits, peut-être parce que les autres omégas n’y avaient pas pensé à moins qu’ils n’en aient pas la possibilité. Mais de son côté, il pouvait se le permettre alors il fit venir Perte.

Le grand alpha était immense, mais lorsqu’il devait rentrer dans l’une de ses chambres, il se sentait minuscule et fragile. C’était ridicule, il n’y avait pas plus fort que lui dans tout le bâtiment et peut-être même dans la ville, mais ici, face à Atkins, il était faible.

- Perte, je te laisse le libérer.

Sur le lit, Merwan ne bougeait plus si ce n’était quelques tremblements qui le secouaient de temps à autres. Les draps étaient trempés sous lui, humide de sa sueur. Perte savait qu’il se débattrait dès qu’il le pourrait. Merwan n’allait pas obéir et son évaluation serait remontée, encore et encore, jusqu’à ce qu’il cède. Il repoussa la tristesse pour simplement obéir. Lorsque Merwan fut libre, il pivota lentement sur le flanc dans une position défensive. Depuis un coin de la pièce, Atkins donna ses ordres avec toute la tranquillité du monde. Il dit :

- Perte, je te laisse t’approcher. Merwan, fais-lui une fellation. Il doit jouir dans ta bouche.

Le plus grand des deux aurait aimé rappeler que se rebeller n’amènerait à rien et qu’il devait obéir, mais il resta silencieux pendant que Merwan se recroquevillait un peu plus encore.

Il ne le ferait pas, il n’y arriverait pas. Jetant un coup d’œil à la porte, dans un état de conscience pour le moins aléatoire, Merwan se prit à rêver que Saarf arrive. Qu’il vienne et qu’il l’emmène en salle de repos en attendant la fin des cours de Leyn et qu’enfin ce cauchemar cesse. Cependant la porte ne s’ouvrit pas et le sexe épais de Perte se présenta devant lui.

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